9 janvier 2049
Redose est: vêtu d'une cape partiellement brûlée, partiellement déchirée, le regard vide, pas de sourire, un t-shirt et un jogging.
Il garde ses mains dans ses poches sauf mention du contraire auquel cas il sort la droite.





9 janvier et j'ai toujours pas sourit depuis le 19 décembre... Depuis l'embrouille avec Gid' je mange plus, je réfléchis plus, j'ai arrêté les exercices, malgré mon métabolisme rapide j'ai grossis...
J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose, quelque chose de précieux qui n'avait rien à voir avec Gid'... Gid' Gid'... Gideon. Ou Elisabeth. C'est comme si j'étais une horloge qui avait perdu sa petite aiguille, une horloge qui donne les minutes mais pas l'heure, une horloge inutile si t'as pas une montre, une horloge ou quelqu'un pour te donner l'heure...

Peu importe, j'ai l'impression d'avoir changé, c'est pas qu'une impression, les choses les plus drôles avant de le sont plus aujourd'hui, il fait froid. J'ai... Froid ?
J'ai pas l'impression que faire mon épouvantard aux élèves est toujours aussi marrant, bien au contraire je n'y vois plus aucun plaisir.

Tiens ?

Une fleur... Elle est toujours là malgré le froid et la neige ?
Je te prends avec moi, pas comme si t'avais des émotions, tu n'es là que pour quelqu'un te cueille après tout ? N'est-ce pas ? Ou pas ? C'est compliqué de concevoir pour toi une existence où personne ne te cueillerait, n'est-ce pas le devoir d'une fleur d'être cueillie, d'un mouton d'être mangé, de l'eau d'être bue ? D'un humain de cueillir, de manger, de boire... De tuer d'autres humains pour un jour se faire tuer ?

Ooh... Une gryffy... Sûrement une première année, sa tête me dit pas grand chose et c'est une minus, sûrement une première ou deuxième, qu'importe. Peut-être est-ce également le devoir d'un humain que d'offrir et de partager... Partager son toit avec ses enfants, partager son lait et son amour, non, donner, donner seulement... Donner des cadeaux.

Je me dirigeais vers elle avec ma dégaine habituelle, celle à laquelle je ne m'identifiais plus vraiment au final.

- Bonjour toi.. Disais-je en lui plaçant la fleur dans les cheveux. C'était pas si beau au final, était-ce elle ? Etait-ce la fleur ? Ou peut-être était-ce la combinaison qui me dérangeait...

- C'est beau.. Ca ne l'était sûrement pas, définitivement pas.

Qui sait, de toute façon, je me sens pas mieux, pire, j'ai un goût amer dans la gorge. Parce que si le devoir d'un humain était de donner et de partager peut-être qu'on m'en aurait donner, de l'amour, peut-être qu'on m'aurait donner un toit plus solide que celui duquel l'eau s'échappe pour venir se coller à ma joue, peut-être que l'on m'aurait donné des cadeaux. La force pour toujours m'en sortir, ou la faiblesse pour qu'on ne m'abandonne pas... Ou simplement la chance, celle de ne pas avoir besoin de ça...
Ou juste, une famille peut-être ?

Après pas mal de temps de blanc, je trouvais cette fleur encore plus moche, et la sensation encore plus amer, il n'y avait rien de drôle à être sage et gentil comme un cadavre. Il n'y avait plus rien de drôle à être méchant et chaotique comme un démon depuis l'accident. Mais... Il y'avait pour sûr quelque chose de libérateur, une confirmation de ma force, c'était ce que c'était.

Et j'ai beau être perdu, je sais une chose. Tu ne mérites pas cette fleur alors te la voilà enlevée.
Tu ne comprends pas ? Laisse-moi utiliser le language humain universel, la violence.

Redose se saisit du col de la gryffondor pour la tirer assez violemment pour qu'elle tombe face la première dans la neige derrière lui.

Car tu ne le mérites pas. Et personne ne mérite d'être aimé, c'est le boulot des animaux, des bébés et encore, c'est le boulot de tout ce qui ne mérite pas d'être abattu.

Redose partit en direction du château sans se retourner, à grande enjambées les mains dans les poches.

@Aleyna Rankins voilà, passe une bonne soirée !