Depuis la veille, Éli ressassait le mot de Red' sans décolérer. La jeune fille avait décidé pendant la nuit, après avoir évalué plusieurs scénarios possibles, tous ayant des fins plus ou moins désastreuses, que la meilleure réponse à cette lettre, etait de ne pas y répondre justement, de ne pas aller à ce rendez-vous, et d'oublier tout ça. Elle avait été claire dans sa lettre, et la sienne ne changeait rien. L'éviter le plus possible pendant quatre ans c'etait ça son plan, faire passer cette espèce d'attirance malsaine et incompréhensible qu'elle avait pour lui, voilà l'objectif. Ce n'etait sûrement pas une discussion à l'endroit meme ou tout s'etait embraser, qui aller réussir à effacer cette histoire. Elle n'irait pas.

Les cours qui remplissaient sa matinée ne lui donnaient d'ailleurs aucune occasion de confronter le garçon, malgré tout, au fur est à mesure des heures, elle se rendait compte que sa concentration n'y etait pas, elle faisait erreur sur erreur, ne retenait absolument rien de ce que les professeurs tentaient de leur transmettre. Éli etait là sans vraiment l'être, et malgré toute la force de persuasion qu'elle essayait d'y insuffler, son attention restait focalisée sur cette lettre, et sur ses mots qui ne voulaient rien dire.

"pas si désagréable"... trop sympa Omniak... et je devrais m'estimer heureuse de ça ?
"...meme endroit qu'avec Gid" , "... Ramener Gid" mais il déconne ou quoi ?! A quoi il joue ? Revenir sur les lieux ou tout avait exploser entre eux trois, pour quoi ? Discuter tranquillement d'un baiser qui n'aurait jamais du avoir lieu ? Pour se moquer d'elle encore ? Pour se venger devant Gideon ? Mais bien sûr, ravivons encore un peu plus une flamme qui consume déjà votre ex-amitié depuis des semaines... lumineuse comme idée ! [/b]

Pendant tout le cours de Soin aux créatures magique, Éli n'avait fait que lancer des regards plein de rancœur dans sa direction. Elle voulait rester stoïque, mais tout ça la rongée beaucoup trop. Lorsque les dernieres paroles du professeur, matérialisant la fin du cours laissèrent sortir les élèves en masse, Éli prit son temps pour ranger ses affaires, tentant de faire pareil avec son esprit en vain. Oh et puis merde... Elle ne tiendrait pas de toute façon, il fallait au moins qu'elle lui dise ce qu'elle pensait de tout ça, pour mettre fin à ses idées parasites.

Redose n'avait pas mis d'heure sur le parchemin, juste un endroit, l'endroit... mais par déduction, le seul moment de la journée ou ils n'avaient cours ni l'un ni l'autre était juste après donc... D'un pas bien plus décidé que son esprit logique ne l'etait, la jeune fille parcourut finalement la distance jusqu'au fameux couloir.

Il était là, seul, dans cet endroit qui etait devenu si désagréable pour elle, et bien qu'il ai été présent en cours juste avant, le voir dans ce contexte, à la place ou il s'était pris des coups par sa faute, la rendait beaucoup plus fébrile qu'elle ne l'aurait cru. Un frisson parcourut son corps quelques secondes avant qu'elle ne reprenne le dessus pour ne rien lui laissait paraitre de sa faiblesse. S'approchant de lui, la lettre en main brandit comme la preuve d'une infraction injustifiée, elle ne put s'empêcher de faire exploser la frustration des mots qu'elle se retenait de lui dire devant les autres depuis hier.

- C'est quoi ça ?! Sérieusement Red... tu t'fou d'moi ! Balançant la lettre sur le coté. Ici en plus... T'en as pas eu assez l'autre jour ? Par Helga mais tu cherches quoi en fait ?!

@Redose Omniak

Je l'avais fait. Du moins... Je l'ai fait. Il y'a environ une semaine à moins que ça ne soit une semaine tout pile je sais pas, je sais plus, je m'en tape. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai longuement réfléchi et... Peut-être mûrement aussi je sais pas, j'ai fais de mon mieux, j'ai réfléchi encore et encore... Et encore mais ça avait pas l'air de porter ses fruits. Fin, ça avait pas l'air de porter ses fruits jusqu'au 8 février, oui je me souviendrais de cette date anonyme, sans histoire, sans raison. Le 8 février 2049 quoi, lundi 8 février 2049. Personne d'autre que moi ne comprendra.

Quoiqu'il en soit, ce jour ou après j'avais décidé d'envoyer une lettre à Elisabeth pour lui donner rendez-vous, je sais pas si Gideon serait là, aucune idée... J'espère qu'il sera là, ça le concerne aussi après tout. Gideon... Bref, c'est bientôt la fin du cours de SaCM, pas le temps de répondre aux regards noirs de Elisabeth, pas le temps et surtout j'ai la flemme, je suis pas là pour ça. J'avais reçu une lettre, je ne l'ai pas ouverte. Pourquoi l'aurais-je fait après tout ? Je n'ai pas de raisons de faire ça.

Quoiqu'il en soit, à peine le cours fut-il finit que je me dirige vers cet endroit si particulier que je pense que j'avais essayé d'éviter jusqu'à encore peu. Posant mon sac et regardant les murs, le sol, les gens, je me rends compte que personne à part nous savent qu'il y'a eu une bagarre ici, ça se trouve des gens sont morts un peu partout mais personne ne le sait.

En me retournant j'aperçois Elisabeth, elle a pas l'air joli jojo mais je m'en doutais, je l'avais déjà remarqué au cours précédant et c'est parti pour une petite engueulade. Du moins, de sa part.
Me montrant la lettre que j'avais rédigé elle éclatait, décidemment, elle aime se donner en spectacle.

Une fois finie, je ramasse la lettre et me redresse.

- Je vois que... Tu es en colère, je vois également et surtout que Gideon n'est malheureusement pas avec toi, remarque, c'est pas grave, je lui parlerais plus tard.

Mon ton ne pouvait s'empêcher d'être froid, plus froid que d'habitude mais... Peu importe.

- Quoiqu'il en soit, ceci. En arborant la lettre. Est une lettre, elle n'a pas vocation à se foutre de toi tu le fais très bien seule ni à te provoquer, mais je t'en pries dis encore ce que tu as sur le cœur histoire que je puisse en placer une sans être coupé et préviens moi quand tu auras finis car je n'écouterais rien de ce que tu me diras à la base c'est moi qui ait des choses à dire.

Soutenant son regard enflammé d'un regard glacialement... Neutre.

La colère d'Éli rebondit sur Redose comme s'il ne ressentait absolument rien de ce qu'elle avait envie de lui envoyer. Même les murs semblaient plus impactés par les paroles de la jeune fille. D'un mouvement calme, le regard aussi impassible qu'a son habitude, il ramassa la lettre au sol, et se mit à parler, la rendant encore plus agacée.

Bien sur que je suis en colère !!! En colère contre vous deux de ne pas savoir régler vos embrouilles, de ne meme pas essayer de le faire, en colère contre toi de me détester autant, et surtout en colère contre moi d'être aussi bête, de croire que...

...quoi ? Parler à Gideon ? Pour dire quoi ?

Bien que la colère de la jeune fille face à cette froideur excessive commençait à s'atténuer un peu, laissant place au stress d'une révélation, ses yeux le fixait avec une intensité furieuse. A tout moment, elle le savait capable de sortir une dinguerie qui la mettrait encore plus hors d'elle que les fois précédentes. Elle commençait à bien trop le connaitre pour avoir confiance en son apparente quiétude.

Le garçon tenant à son tour la lettre comme pour illustrer ses propos, elle ne pouvait pas croire en l'état actuel des choses, à ce qu'il venait de lui dire.
... pas vocation à se foutre de toi ....ni à te provoquer
Bien sûr !!! Si ce n'etait pas pour se foutre d'elle, ni pour l'humilier, pourquoi lui avait il donné ce rendez vous mystérieux sans en expliquer le but ?

Dire ce que j'ai sur le cœur...
Non elle ne dirait plus rien, et même si elle avait des choses à lui dire juste avant, la fin de sa phrase cassa toutes ses pensées. Il voulait parler ? Lui ? Soudainement il avait des choses à dire, alors que depuis des semaines elle rageait de son mutisme !!! Éli lâcha sa hargne, et se planta bien droite à quelques mètres de lui, posant ses mains sur ses hanches en le toisant d'un regard interrogatif.

- Vas y, qu'est ce que t'as à dire ? J'suis curieuse, vu qu'tu sais l'ouvrir que pour m'pourrir d'habitude...

Elle a l'air un petit peu en colère, étonnant ? Je sais pas, elle est souvent en colère pour un oui, pour un non, pour rien. Je comprends pas vraiment sa colère en l'occurrence, en quoi ma lettre était-elle méchante ? Au contraire elle disait qu'elle était pas si désagréable, décidemment, je comprendrais sûrement jamais ce genre de personne et cette personne en particulier. Même avec une lettre elle crois que c'est une provocation ou une humiliation, je veux dire, ça le serais si c'était une beuglante ? Non, même pas, un bon moyen de savoir si un message est humiliant c'est se l'imaginer crié par une beuglante.
Mais quoi qu'il en soit mon message était plutôt correct.

Elle se redresse et pose son regard, pour une fois qu'elle garde ses distances ça n'est certainement pas moi qui vais me plaindre.

Mais je trouve qu'elle abuse un peu, je l'ouvre pas que pour la pourrir, si ? Pendant presque deux mois j'ai fais de mon mieux pou ne pas lui parler et pour rester silencieux, et à ce moment là c'est plutôt elle qui me faisait l'ouvrir, était-ce encore une preuve d'hypocrisie de sa part ? Qui sait, pourquoi je compterais toutes ces fois ?

- Très bien. Tu comptes me couper ou t'énerver ? Ou je peux parler sans craindre que tu pètes un câble ?

Si la réponse ne me plait pas, je me réserve le droit de reporter cette discussion à plus tard, genre, après que je l'ai eu avec Gideon.

Visiblement, la réponse cinglante, et un poil de boursouf ironique qu'il venait de lui donner fit croire une seconde à la Poufsouffle qu'il ne mentait pas cette fois. Avait-il vraiment quelque chose à dire ? Elle baissa la garde une nouvelle fois, inquiète, et d'un geste finit par simuler une clef tournée devant ses lèvres, comme pour lui faire comprendre qu'elle ne dirait plus un mot, ce qui pour elle etait un sacré tour de force.

La jeune fille balança son sac de cours négligemment sur le sol, et s'assit les jambes allongées devant elle, le dos collé contre le mur lui faisant face, et croisa ses bras dans une position resignée à attendre. Forcement, elle n'etait pas dupe sur ce qu'il allait dire, et le fait qu'il voulait voir Gid' aussi, n'etait franchement pas très bon signe pour elle. Oui, elle avait dérapé, et oui la lettre qu'elle lui avait envoyé, meme anonymement, ne plaidait absolument pas en sa faveur s'il décidait de raconter la vrai version de ce qui c'etait passé à son copain, mais si elle devait bientôt subir la foudre, autant qu'elle soit prévenue. Cette fois, elle méritait largement sa vengeance.

Bien sûr que Gideon connaissait son écriture, après deux mois d'été à s'échanger des lettres, forcement que le caractère anonyme de sa lettre d'aveux ne servait à rien, et en voyant Redose si glacial aujourd'hui, elle regrettait maintenant de l'avoir écrite, même si elle pensait chacun des mots qu'elle avait posé sur ce parchemin. Sur le moment l'idée ne lui paraissait pas aussi stupide.

Fichu cerveau, qui réfléchit trop tard, et fichu cœur qui agit trop vite, sérieusement !!!

Au sol, les bras liés pour ne pas trembler devant lui, elle attendait le couperet qui ne manquerait pas de s'abattre sur elle dans les secondes qui allaient suivre.

Vas-y balance là ta bombe Red !!! T'attends qu'ça...

Finalement. Ce geste de "je vais la fermer" était soulageant, je pourrais finalement en placer une et tant mieux, ce que je m'apprête à dire n'est pas quelque chose que je pourrais dire deux fois avec la même facilité, ou peut-être que si ? J'en sais rien pour être honnête et pour être encore plus honnête je m'en tape, une fois dit, je n'aurais plus l'utilité de le redire de toute façon... Quoiqu'il en soit c'est une bonne chose qu'elle ne dise plus un mot, ça me permettra de rassembler mes esprits et de réussir à rassembler le peu de tripes qu'il me reste.

Je m'étais toujours dit que, si je me forçais à ne plus être moi-même je finirais par perdre ma volonté et tout ce qui me constitue. Après l'accident je me suis dit que finalement, ce n'était pas tant le caractère "volontaire" (joli jeu de mot Red) du changement qui effraye ma volonté, mais celui de ne plus être moi et... Le 8 février je pense que j'ai découvert une piste à propos de qui je suis même si je suis toujours dans le flou...

Quoiqu'il en soit, son sac posé au sol et assise contre le mur, je semblais être sur le point de me donner en spectacle, de monter un show, peut-être serait-ce le cas au final... Je vais m'asseoir.
Je lui tourne le dos et marche un peu, caresse le mur, c'était là que Gideon m'avait plaqué par ta faute, tu te souviens ? Je regarde un peu autour de moi, je sais pas si c'est la fatigue, mon imagination ou que sais-je mais... La scène se joue là, juste sous mes yeux, Gideon, moi, Elisabeth... Dans d'autres circonstances ça aurait pu être différent, en un autre lieu et en une autre époque peut-être aurait ce été l'ultime tragédie, Gideon le héro, Elisabeth la princesse (ça fait sens vu le poids de sa bourse) et moi l'affreux monstre.
Mais bon, tout s'efface lorsque je me souviens que l'on est ici et maintenant. Je décide finalement de m'asseoir en face d'Elisabeth, je bloquais le passage ? Et alors ? Je m'en fiche. Je dois être à son niveau pour l'ouvrir sur cette chose.

Elle ne disait rien, pourtant le son des battements de son cœur, et le silence du garçon étaient les seules choses qui résonnaient aux oreilles d'Éli. Elle ne le quittait pas des yeux, en apnée devant son mutisme qui lui faisait mal, devant son corps qui se tournait et semblait ignorer ses efforts, devant sa fragilité mise à nu qu'il ne faisait qu'écraser encore par ce suspens calculé.

Il etait très fort, sans menace, sans baguette, sans une once de cruauté dans ses mots, il arrivait encore à la déstabiliser. Son dos lui faisait face, ses épaules... sa cape éliminée par endroits... et sa main qui touchait le mur...ce simple bout de pierre qui en une seconde accéléra son rythme cardiaque, et lui fit fermer les yeux un instant, crispée par le souvenir violent de cette après midi de décembre. Est ce que lui aussi y pensait ? Est ce que chaque soir des images lui revenaient et lui faisaient aussi mal qu'à elle ? Est ce qu'il regrettait d'avoir croisé son chemin et celui de Gideon ? Juste le sien probablement.

Mais il s'assit en face de la jeune fille, et ses iris captèrent ceux d'éli avec bien trop d'intensité, bien trop de sérieux pour n'être annonciateur que de bonnes nouvelles.

Parles sérieux !!!

L'un en face de l'autre dans ce couloir, la distance entre eux semblait déjà creuser un fossé qui étrangement fit bien plus peur à éli que leur proximité habituelle. Elle n'aimait pas cette distance, et pourtant elle s'etait promis de la respecter pendant quatre ans, de la repousser encore plus chaque jour, de renier jusqu'à son existence dans ses souvenirs.

Parles serieux Red ! Parle, et donne moi des raisons de te fuir.

"Tu t'excuses" c'était exclamer Gideon. "Tu t'excuses et tu ne touche plus jamais à ma copine. Parce qu'amitié ou pas, je vais te tuer, putain.".

Je m'en souviens comme si c'était hier car ces mots semblent s'être gravés dans mes oreilles mais, tant de phrases et de mots y étaient déjà gravées... "Relève-toi", "arrête", "dégage", "pathétique", tant de mots... Au bout d'un moment, même le silence y était gravé. Plus rien n'avait d'importance, plus rien n'avait d'impact. Les mots de Gideon m'avait touché à ce moment là et ont longtemps résonné, peut-être aujourd'hui encore ils résonnent mais je ne les entend plus.

Dans d'autres circonstances ça aurait pu être différent, en un autre lieu et en une autre époque peut-être aurait ce été l'ultime tragédie, Gideon le héro, Elisabeth la princesse et moi... L'affreux monstre...
Mais je n'aurais sans doute pas été un monstre, je pense que j'aurais simplement été, un antagoniste à la hauteur de leur histoire. Cette simple pensée me ferait presque décrocher un sourire, et le fait que dans d'autres circonstances, en un autre lieu et en une autre époque, ça aurait peut-être été une histoire d'amour et d'amitié, de camaraderie et que sais-je. Que sais-je...

Quoiqu'il en soit, il est temps de parler, je suis sûr que le suspens la ronge alors pourquoi la faire attendre ? Devant elle à ce moment bien précis, je sais que je saurais le dire sans aucun problème, ma langue se démêle.

- Elisabeth... Je t... Ma mâchoire et ma langue se bloquèrent d'un coup d'un seul, c'était si facile de le dire mais, j'ai encore une fois presque envie de sourire, il avait raison, tant pis...


Après une dizaine de secondes de blocage à repenser à ce qu'il y'avait avant tout.



- Pardon je pensais à un truc. Elisabeth je te pries de bien vouloir accepter mes excuses sincères.

- Je ne te demandes pas de me pardonner, mais je suis désolé et je te présente mes excuses.

Alors qu'elle s'attendait au pire, aux mots les plus durs, au sarcasme ou à tout ce qui faisait Redose, c'est son prénom qu'il prononça. Juste sont Prénom avant une hesitation de quelques secondes. Pour n'importe qui, ce début de conversation n'aurait rien évoqué, mais pour la jeune fille, l'entendre prononcer "Elisabeth" sans hachure, sans etre accompagné d'un adjectif désobligeant ou rabaissant, ou une petite pointe de méchanceté gratuite n'était déjà pas un détail.

Il était sérieux, pour la premiere fois depuis qu'elle le connaissait, il était là en face d'elle, et s'apprêtait à parler. Juste parler sincèrement. Ouvrant en grand les yeux, surprise, la poufsouffle écouta ses paroles avec le plus d'attention possible.

"je te pries de bien vouloir accepter mes excuses..."

Je...quoi !? Des excuses ?
Elle s'attendait à tout sauf à ça. Jamais elle n'aurait pu croire qu'il fasse un jour amende honorable envers elle. Qu'il espère encore récupérer son amitié avec gideon, et qu'il lui présente ses excuses à lui, ok, mais à elle , et sans personne autours pour en témoigner.... quel intérêt avait il à faire ça ?

"Je ne te demandes pas de me pardonner, mais je suis désolé et je te présente mes excuses."

mais....
La mâchoire tombante, éli laissa légèrement sa bouche s'ouvrir de surprise. Cette fois aucun mot ne voulait sortir, tout se mélangeait dans sa tête sans comprendre.
mais...
Fronçant les sourcils, elle se releva d'un geste vif, et commença à faire les cent pas au milieu du couloir pour retrouver une contenance loin de ses yeux, puis s'arrêta devant le fameux mur, pour y poser la main à son tour. Red avait des raisons de lui en vouloir, tout comme elle en avait contre lui, et rien n'avait changé entre temps... alors pourquoi ?

Sans quitter le mur des yeux, elle lui posa exactement la question qui la perturbée.

- Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

Elisabeth. Ta mâchoire trahit ta surprise et je te comprends, moi-même je serais sûrement surpris à ta place, pourquoi la personne qui me haïssait, qui était censée me haïr, qui j'étais persuadée, me haïssait, prononcerait elle ces mots ? Et bien dans un premier temps, peut-être ne t'ais-je jamais réellement haït ? Après tout, la haine est un sentiment que je n'éprouve que pour quelques privilégiés qui l'ont réellement mérités comme Edouard. Y avait t-il quelqu'un d'autre que lui ? Aucune idée.
Dans un second temps, ça ne trahit pas ta surprise, puisque tu t'en fiche de paraître surprise, tu l'étais après tout...

Enfin dans un troisième temps... Y'a pas de troisième temps, mais si il y'en avait un il serait sûrement destiné à se marrer sur la manière dont tu tu fais les cent pas mais bon, qui suis-je pour juger ?

Et oui, les sourcils froncés ainsi, ton regard je le crois, baigne dans l'incompréhension, quand tu t'es levé je me suis demandé si tu allais partir mais en te regardant marcher et marcher encore pour finalement finir ta course sur ce même mur que j'avais caressé à plus d'une reprise, je me rends compte que tu ne veux pas fuir, juste comprendre, compréhensible.

Et ça se confirme, pourquoi maintenant, pourquoi tout court, c'était des questions légitimes, pourrais-je donner la réponse ? Bien sûr que non. Pas claire en tout cas mais, je vais essayer.

- Pourquoi et bien, je me suis rendu compte que je suis en tort et pourquoi maintenant hmm... Aucune idée, ma réflexion est trop lente ou trop rapide, quoiqu'il en soit la date a peu d'importance si ? Après tout peu importe quand est-ce qu'une personne meurt, le monde autour... Continue à tourner. Je crois que c'est entre autre cette phrase qui m'a fait comprendre que c'était pas grave de pas avoir de futur, je ne sais plus quelle langue s'était déliée pour dire ça mais, maintenant c'était la mienne.