278 mots

𓆩♡𓆪

Date: Rentrée, 10h
Avec: @Bedelia Jones & @Luisa Andreev

Elle n'avait jamais imaginé que la gare était si grande et si pleine de monde. Elle avait du mal à respirer alors qu'elle se faufilait entre les gens, suivant ses parents vers un endroit un peu moins fréquenté. Sa mère lui avait raconté des histoires sur son premier jour à Poudlard, mais tout cela lui avait semblé futile jusqu'à ce qu'elle reçoive sa lettre.

Maintenant, elle s'accrochait à sa famille, incertaine de ce que l'avenir lui réservait.

Après une petite conversation et de nombreuses embrassades, elle fit le premier pas dans le train, deux épaisses valises dans les mains, contenant tout ce dont elle aurait besoin pour l'année à venir. L'une pour ses vêtements, l'autre pour ses livres, toutes deux d'une jolie couleur violette, l'écusson de sa famille plaqué sur la poignée et le cuir.

Le cœur plein d'inquiétude, elle dansait le long du couloir, les gens valsant dans et hors de pièces, les rires emplissant ses oreilles. Certains jeunes semblaient se connaître, d'autres semblaient aussi perdus qu'elle. Elle sentait sa tête s'alourdir d'inquiétude tandis qu'elle avançait, sa vision se brouillant.

Rapidement, elle trouva un endroit plus calme, une pièce unique presque vide, une autre personne prenant déjà ses aises. Tout semblait douillet et confortable, et ses inquiétudes se dissipèrent peu à peu. Elle frappa à la porte avant d'entrer, déposant ses lourdes valises sur le sol, un petit sourire aux lèvres. "Bonjour, cette place est prise ?" demanda-t-elle en désignant la banquette devant la jeune fille. "Il y a tellement de monde dehors, je crois que c'est l'une des seules salles libres," fredonna-t-elle, les sourcils froncés. "Je m'appelle Freya, et toi? J'ai cru comprendre que le train est surtout rempli de premières années. C'est logique," dit-elle en poussant doucement ses valises sous son siège.

Elle surgit devant sa voisine de compartiment et lui tendit la main tandis que le train se mettait à vrombir, un son mécanique résonnant dans la pièce. Elle n'osa pas regarder dehors, ses parents étant déjà partis, la gare s'effaçant peu à peu dans le passé.

𓆩♡𓆪

Lorsque Luisa arriva sur le quai, ses yeux s’écarquillèrent si violemment qu’elle crut perdre leur contrôle pendant une seconde. Waouh. C’était l’unique mot qui correspondait le mieux à ce paysage si déroutant. Et si flippant, aussi. Pas faux. Mais tout ce monde qui l’entourait en était la cause, parce qu’elle détestait les lieux oppressants, surtout qu’ils donnaient l’impression de rétrécir, alors que la brunette s’avançait de plus en plus en ignorant les appels de ses parents. De toute façon, elle aurait dû s’en douter, non ? Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, c’était la rentrée. Et je vais aller à Poudlard, pensa-t-elle, toute excitée. Ce collège de sorcellerie, elle l’attendait depuis de terribles années, aussi longues les unes que les autres. C’était son unique opportunité d’échapper à la dangereuse emprise de sa famille, et de s’autoriser - enfin - à respirer librement.

- Luisa, reviens ici immédiatement ! beugla Gwennaig, sa cruelle et célèbre mère.

Et sinon quoi, hein ? Ça, c’était la phrase que Luisa aurait souhaité avoir le courage de lui balancer à la figure. Sauf que quand il était question de ses parents, son audace et sa détermination s’évaporaient, pour qu’il ne reste plus qu’une peur qui semblait grandir avec l’âge. Ils ne te feront rien. Vous êtes dans un lieu public fréquenté par toute sorte de sorciers, papa et maman ne sont pas débiles au point t’entacher leur réputation. Cette pensée lui arracha un sourire. Oui, elle était en sécurité. Mais, alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans le train, une forte poigne lui serra l’épaule pour que cela l’oblige à pivoter sur elle-même. Purée, papa.

- Ne désobéis pas à ta mère comme ça, tu nous fais honte, grogna Dario en tenant amoureusement la main de Gwennaig. Alors, maintenant, excuse-toi.

La brunette soupira. Vivement que je parte d’ici. Elle se décala pour laisser passer les nombreux élèves dans le train, et planta ses yeux émeraude dans ceux de sa mère, qui ne cessait de la fusiller du regard, comme elle avait l’habitude de le faire. Elle se surprit à y chercher un brin de sympathie, mais ne trouva que du brouillard, aussi brûlant que glacial. Alors, Luisa croisa les bras, et souffla :

- Désolé, maman. Je ne recommencerai plus.

Gwennaig hocha la tête.

- N’attends pas de moi que je t’enlace comme le font les autres, lâcha-t-elle. Et avise-toi de nous rapporter des notes excellentes, aussi excellentes que celles de ta sœur.

Ah, oui, Veronica. La brunette l’avait complètement oubliée, puisque sa sœur avait passé toutes les vacances d’été chez son copain, juste pour éviter leurs parents. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’était pas sur le quai avec les Andreev ; elle retournait à Poudlard avec son chéri adoré, en oubliant complètement la solidarité entre sœurs. Moi aussi, je t’aime, Vivi.

Soudain, le train cracha une fumée noire qui se fondit dans l’atmosphère, avant de se mettre à hurler fortement. Luisa avait intérêt à se dépêcher, si elle ne voulait pas rater sa seule opportunité d’échapper à ses parents. Alors, sans un mot pour ceux-ci, elle courut se réfugier dans le train, évitant de justesse l’essai désespéré de son père pour la ramener face à eux.

Elle se retrouva dans les couloirs un peu étroits du Poudlard Express, et se mit à chercher désespérément une place de libre dans un des wagons. Je suis arrivée trop tard…, craignit-elle en fronçant les sourcils. Elle aurait bien aimé faire ami-ami, mais il y avait trop de monde pour qu’elle daigne s’y incruster. Pourtant, elle se retrouva face à un wagon contenant deux élèves de son âge. Il y a assez de place pour moi, remarqua-t-elle d’un air triomphant. La brunette s’assît face à elles en affichant un somptueux sourire.

- Salut ! s’exclama-t-elle. Désolé d’interrompre votre discussion, votre wagon est le seul plutôt libre, donc…bref, comment vous vous appelez ?