Hier, on s'est fait prendre par l'infirmier avec Eli. Et certes, elle n'est pas très drôle ni très douée pour les sottises, mais bon... Elle a fait de son mieux j'imagine, c'était loin d'être assez et c'était très peu mais bon, peu importe au final, j'aurais bien aimé me venger de la partie avec le feu, elle savait que j'aime pas ça et l'a tout de même utilisé malgré mes demandes non, mes ordres d'arrêter. Et elle espère que je laisse ça couler ? Non, certes un contrat nous lie mais elle a commencé, et je ne suis pas du genre à me laisser faire pour des choses qui m'importent autant.

Quoiqu'il en soit, je lui ai donné rendez-vous ici, ce matin, je lui ai dit de prendre son temps et de manger, c'est important de manger. Même si j'ai décidé de rater ce repas alors que je ne le loupais avant pas et que j'ai faim, je ne regrette pas d'être arrivé avant elle. Le parc est froid, il est beau, il est beau et froid, et je l'aime ainsi, il n'y a qu'ainsi que je peux l'aimer de toute façon.
Un bâton à la main, je me souviens de mes premières tentatives de ramener ma soi-disante passion à Poudlard, l'escrime. Un échec... Total, c'est le terme, un échec total et malheureux.

En première année, j'étais un peu timide, jeté dans un univers que je n'avais que peu connu au final, des enfants comme moi m'entourant, des enfants doués de magie. Mais en réalité il n'y en a pas eu des "comme moi", personne ne sembler chercher à être fort, plus fort, toujours plus fort. Et j'avais pas d'amis, j'en ai jamais eu donc bon osef mais le fait est que, je ne pourrais convaincre personne puisque je suis seul. J'aimais pas parler aux inconnus et encore moins trainer avec eux, d'autant que la majorité de ces inconnus sont des larves à l'opposé de moi, fin, en première année en tout cas. Et j'ai tellement envier les autres d'avoir des amis et de pouvoir faire ce qu'ils veulent, tellement envier tout ce qu'ils ont que je n'avais jamais eu et que je n'aurais sans doute jamais. Malgré tout, j'ai essayé de continuer à m'entraîner, à l'escrime et physiquement, même si au fond ça faisait un peu mal.

Mais bon, peu importe, ils sont nuls ils sont nuls je vais pas pleurer de ne pas être à leur niveau de larve mollassonnes sans intérêts. En deuxième année j'ai arrêté de m'entraîner à l'escrime et j'ai diminué mes entrainements journaliers, j'ai commencé à manger plus. L'environnement de Poudlard et les larves qui y résident m'ont... Changé, et rendu paresseux, de plus en plus.

Malgré tout j'ai continué, en troisième année je me suis vraiment laissé allé mais c'est véritablement depuis la dispute avec Gid que j'ai arrêté tout exercice et que je n'ai rien fait d'autre que de me goinfrer, encore et encore et encore. Et plus le temps passe plus ce spectacle navrant me semble pathétique, minable, misérable.
C'est tout simplement une honte, oui, c'est le terme, honte. J'ai honte de moi, ma soeur a peut-être eu honte d'être ma soeur même si peu voire personne ne le sait... La frustration d'avoir ainsi cédé à la paresse et la gourmandise est telle, je ne peux pas l'ignorer, pas simplement, pas du tout à vrai dire je pense...

Comment le pourrais-je ? Je sais pas, et je peux pas revenir en arrière, le mieux est donc d'arrêter les stupidités, de se goinfrer comme un porc, dormir comme si tout allait bien, non. Je veux en finir avec ce comportement de larve, de ronflex, je ne suis pas un chat après tout et si j'en étais un je me dois d'être le plus puissant voilà tout, et je ferais tout pour ça. Quoiqu'il m'en coûte.

Et c'est là qu'on en revient à l'escrime, l'escrime est une partie de moi, l'époque où j'en pratiquais le plus était ce que je peux qualifier de prime, et je dois retourner à cette époque, car à ce moment là je n'avais pas l'air d'un amas de boue qui se moue sans raison, sans volonté. J'avais la hargne et je la veux à nouveau.

J'aurais pu demander à ma soeur mais elle n'a jamais été très forte physiquement comme mentalement, elle ne me supporterais pas moi et l'esprit de compétition qui m'accompagne lorsque je me bats. De plus, ça ne l'a jamais intéressé, elle n'est jamais venu assisté à un de mes entraînements avec Lins qu'une fois, elle, elle préfère la couture, la cuisine, et tout le reste. Elle passait beaucoup de temps avec notre tante Maria.

Il me semble donc peu concevable de lui demander, je pense pas que ça lui plairait... En revanche, une personne à qui ça pourrait plaire est Elisabeth. C'est assez étonnant comme choix me suis-je dit quand j'y ai pensé pour la première fois, mais elle m'a fait la suivre pour faire une bêtise à l'infirmerie qui aura sans doute plus de conséquence qu'une petite séance d'escrime, alors je peux très bien la faire me suivre pour cette petite séance, certes il est tôt, certes il fait un peu froid, certes je ne suis pas très agréable en temps normal et certes je le suis encore moins quand je me bats mais quand ON se bat, on oublie tout ces détails sans importance.

Elisabeth est certes désagréable j'oublierais ça quand je porterais la lame, fin, le bâton.
Si j'arrive à me remettre dans l'état d'esprit que j'avais à l'époque je m'améliorerais, j'arrêterais d'être dans cet état... Cet état immonde et nauséabond.