SEPTEMBRE 2048, MANOIR COYLE

Bientôt midi. Cet à cet heure que, tous les matins, on pouvait voir trois jeunes gens sortir du manoir. Trois jeunes gens que tout différenciait si ce n'est leur sang. Deux garçons, un roux et un blond, et une fille aux cheveux noirs. Pourtant tout les trois étaient cousins. Le roux était le plus jeune des trois bien qu'il dépassait par taille le garçon blond, mais pas la fille. C'est sur lui que nous devons nous concentrer.

Andreas, de son nom, à toujours été très proche de ses deux cousins. Ce sont les seuls à qui il a jamais fait totalement confiance. Et aujourd'hui, il avait besoin de toute cette confiance. Armés d'une corde et d'un petit couteau, les trois enfants, quoi qu'ils soient majeurs, se dirigeaient vers a forêt. Ils marchèrent quelques minutes sans un bruit ni un mot échangé avant de s'arrêter au pieds d'un grand arbre. Là, ils déroulèrent la corde, la lancèrent de sorte à la faire passer au dessus d'une branche haute et solide. Il accrochèrent un bout autour de la taille du petit blond tandis que l'autre pendouillait à leurs côté. Le garçon ainsi attaché commença son escalade de l'arbre, le couteau entre les dents. En bas, Andreas et la fille tenaient l'autre bout de la corde.

Andreas ressentait comme une certaine appréhension. Ce n'était pas lié au fait que son cousin risquait de tomber à tout moment mais plutôt ce qu'il était allé chercher. Cela était essentiel et il le savait. Mais ça ne l'empêcher tout de même pas d'appréhender ce qu'il allait se passer. Lorsqu'Aaron leur annonça qu'il allait redescendre, la pression augmenta. Le garçon qui était monté avait pour mission de trouver un trou dans lequel il y avait une petite bourse, de couper le fil qui retenait cette bourse à l'arbre puis de redescendre. Il en était là justement. Lorsqu'il posa pied à terre et tendit la bourse à Andreas, le rouquin senti son rythme cardiaque s'accélérer. Les trois sorciers, car sorciers ils étaient, rangèrent leur matériel et rentrèrent au manoir. Une fois qu'ils se furent installés dans sa chambre, Andreas ouvrit la bourse. Comme prévu, elle contenait une clé. Une clé magnifique, taillé dans l'onyx et sertie d'émeraudes. Le jeune homme pouvait presque sentir tout le pouvoir de la clé rien qu'en la prenant dans ses mains.

Les trois se levèrent comme un seul homme et se dirigèrent d'un pas sûr dans les couloirs jusqu'à ce qu'ils se retrouvent devant une porte fermée. C'était au dernier étage, juste sous le toit. Andreas fit glisser la clé dans la serrure et constata avec soulagement qu'elle passait. La porte s'ouvrit avec un "clic" lorsqu'il fit tourner l'objet. Devant lui se trouvait une échelle. Il commença à grimper aux barreaux, suivit de près par ses cousins et acolytes en toutes choses. Sa tête buta contre une trappe quand il arriva en haut. Le rouquin l'ouvrit et entra, plus ou moins facilement, dans la pièce située au dessus. Poussiéreuse, elle ne comportait qu'un petit lit dont on voyait que personne n'avait dormi dedans depuis longtemps, un petit bureau débordant de papier et une bibliothèque remplissant la moitié des murs.

Le garçon sourit. Ils avaient trouvé ce qu'ils étaient venu chercher.

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24 AVRIL 2036, MANOIR COYLE

Alors que la pleine lune brillait par dessus les arbres, Andreas déambulait dans les couloirs, sans but. A sept ans, le garçon était en âge de comprendre ce qui se passait. Son cousin, ou sa cousine il n'en savait rien, était sur le point de naître. Un de plus aurait-il pu dire. Mais cela ne l'embêtait pas. Il n'était pas le plus grand mais pas le plus petit non plus. A chaque naissance, il remontait dans le classement. Et cela lui plaisait bien. Il se demandait comment serait ce cousin. Lily était gentil et intelligente, Aaron drôle mais prétentieux, les deux jumeaux, Oliver et Owen, naïfs et irrécupérables. Lui se définissait comme un mélange de ses deux ainés. Le gamin à venir serait sans aucun doute unique.



Le garçon entendit son nom. On l'appelait. Il se dirigea vers la source de cette appelle en vitesse, savant ce qu'il encourait à ne pas respecter les adultes. La tension dans le salon où il arriva était palpable. Andreas repéra sa grand-mère qui lui fit signe de s'approcher. Dans ses bras, elle tenait un bébé. "Il s'appelle Lyam" murmura-t-elle en le lui présentant. Du haut de ses sept ans, le rouquin compris ce qui n'allait pas. Le petit Lyam avait des cheveux roux, des yeux gris-bleu et de toutes petites tâches de rousseur. En un mot comme en mille, il ne ressemblait à aucun des ses parents. Jack et Gaële avait tous deux des cheveux bruns, des yeux bleu foncé pour l'homme et noisette pour la femme. Et certainement pas de tâches de rousseur ! Même lui qui était roux n'en avait pas. Ella non plus. Personne en fait.
Et il y avait autre chose. autre chose que le gamin ne pouvait deviner, mais qui énervait prodigieusement son grand-père. Quelque chose qu'il ne comprendrait que des années plus tard.