Quand l'appétit va tout va
avec @Nore Winter
12 janvier d'une année inconnue
Dans les couloirs près des cuisines

Quoi de mieux qu'un bon gouter après avoir fait ses devoirs me direz vous. Mais que faire quand on a plus rien à manger que je vous répondrais. Aussi j'avais décidé d'aller directement chercher de quoi manger à la source. Aux cuisines quoi ! Alors oui, je sais, ce n'est pas très autorisé. Mais il faut croire que j'ai encore oublié de lire le règlement, malgré les efforts du professeur Charleston.
Me voici donc dans les couloirs, descendant du haut du cinquième étage. Manger à un prix. En l'occurrence, se taper les trois quarts des étages de ce foutu château un peut trop haut à descendre.

En théorie, j'avais un plan parfait : je descendais discrètement, je prenais vite ce que je voulais puis me barrais sans attendre. En pratique, ce n'était plus la même. Premièrement, j'avais 1 chance sur 10 de passer sans me faire choper par je ne sais quel préfet, ou pire, par le concierge. Deuxièmement, les elfes de maison risquaient de ne pas être très content en me voyant débarquer et avaient peu de chance de me laisser prendre des trucs et repartir comme ça. Dernièrement et plus que tout, je ne savais même pas où se situaient exactement les cuisines !
Autant dire que pour voir un plan qui se déroule sans accrocs, il faudra repasser plus tard.

237 mots
Dit moi si ça te conviens

J’adore ma maison. Déjà, ses sorciers comptent parmi les plus ambitieux et rusés, et les dortoirs sont incroyablement apaisants. Mais ce que j’apprécie plus que tout, c’est la localisation de la salle commune : proche des cuisines. Les doux fumets qui atteignent mes narines dès que je sors de la salle, les bruits de vaisselles et les chants et cris des elfes de maison, qui m’amusent. Je ne changerai de maison pour rien au monde. Et ça me permet aussi de jouer mon côté serpent rusé pour aller chaparder quelques muffins avant d’aller dormir, quand j’ai un petit creux. Je l’ai déjà fait deux fois, la première fois sans me faire remarquer, sans doute sur un coup de chance, la seconde j’ai dû abandonner en voyant le nombre d’elfes dans les cuisines. La troisième sera peut-être à nouveau bonne !

Discrètement, j’arpente le couloir des sous-sols. Il n’y a que quelques mètres entre ma salle commune et les cuisines. Mais je reste devant, faisant quelques allers et retours pour essayer de trouver le moment adéquat.
Alors que je commence mon dixième rond, je soupire en voyant un elfe qui me regarde, l’air mauvais. Je ne suis vraiment pas discret, pour le coup. Je décide de faire demi-tour et de me balader dans le château, le temps que tout ceci se décante. Je monte les escaliers et m’arrête au rez-de-chaussée. La grande salle est quasiment vide, et les tables sont malheureusement désertes. Il aurait été bien plus simple d’aller y chaparder quelque chose à se mettre sous la dent ici plutôt que directement dans les cuisines… Mais bon… Aux grands maux les grands remèdes !

J’aperçois un élève de Gryffondor un peu essoufflé qui semble s’apprêter à descendre les escaliers menant vers les sous-sols. Pourquoi un lion irait dans les sous-sols à cette heure de la journée ? Il n’y a pas cours de potions, que ferait-il ici ? Je décide de le suivre, sans marcher trop près de lui. Mais rapidement, je comprends qu’il semble perdu.

— T-tu cherches quelque chose ? Lui demandé-je, non loin de lui, avec un sourire malicieux.

Visiblement, les complications commençaient. J'avais l'impression de tourner en rond dans ce dédalle de couloirs. Comment les Serpentard faisaient-ils pour ce repérer ? Je me retournais brusquement en entendant une voix derrière moi. Se trouvait là un garçon aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Un Serpentard.

Je fus d'abord tenté de lui répondre sincèrement. Mais je choisi plutôt de me renfermer sur moi même. Ne me demandais juste pas pourquoi.

- Pourquoi t'es d'la police ?

Je m'en voulu aussitôt. Ce garçon ne m'avais rien fait. Et puis j'étais exactement pareil. J'aurais dit la même chose, j'aurais eu le même sourire malicieux si j'avais été à sa place. Il me faisait penser à moi. Ou je me faisait penser à lui, au choix.

- J'm'appelle Lyam et toi ?

Néanmoins, je n'avais pas l'intention de lui dire tout de suite où j'allais. Imaginez qu'il soir un espion pour le concierge. Ou un préfet mais c'était peu probable par ce que je connaissais le nom et le prénom de chacun et j'étais presque sûr de n'avoir jamais vu ce garçon.

Je décidais de fixer mes yeux sur les siens comme j'avais l'habitude de le faire lorsque que je voulais défier quelqu'un. Ce n'était pas le but recherché, ici, mais j'espérais peut-être découvrir dans son regard si je pouvais lui faire un minimum confiance ou non. Car j'avais tendance à ne pas faire confiance à grand monde et surtout pas aux adultes. Les adultes ne sont qu'une bande de menteur pathologique pas foutu de nous aider et qui remettent ensuite toute la faute sur nous une fois qu'ils font une connerie. Je ne voulais en aucun cas devenir comme ça. Je ne changerais pas ou bien je ne grandirais pas. Ce n'était pas pour rien si mon histoire moldue préféré était Peter Pan.

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@Nore Winter

Surpris par la réponse agacée du Gryffondor, ma moue malicieuse se transforme bien vite en frustration et honte. Je ne souhaitais que lui apporter mon aide, il n’avait pas à m’envoyer bouler de la sorte. S’il souhaitait être seul, il aurait pu me le dire clairement et je serai parti sans demander mon reste. Tout ceci, j’aurais pu lui dire, mais à la place, je décide de me taire. Les mots qui se forment dans ma gorge se mélangent et je sens que le résultat serait inaudible et sans aucun doute vain.
Je me contente de hausser les épaules et commence à rebrousser chemin. Mais la voix, plus douce, de l’autre garçon résonne à nouveau dans les couloirs du sous-sol. Tiens donc, il veut faire connaissance maintenant ?
Je ne fait cependant aucun commentaire sur ses agissements et ma gentillesse prend le dessus.

— Nore. Annoncé-je en retrouvant mon sourire.

Lyam plonge ses yeux dans les miens et je sens qu’il ne me fait pas confiance pour un sou. Alors comme ça, il est vraiment venu faire une bêtise ?

— Qu-qu’est-ce qu’un Gry-Gryffondor fait ici ? Dis-je de façon tout-à-fait innocente.

Mon ventre grogne dès qu’un fin fumet de repas passe sur notre chemin. Je lâche Lyam des yeux et avance de quelques pas dans le couloir. Ce n’est pas que ce garçon ne m’intéresse pas, je n’oserai pas penser une telle chose, mais j’ai vraiment d’autres chats à fouetter à cet instant : me mettre quelque chose sous la dent.

Nore. Ce n'était pas un prénom commun. A vrai dire, je ne l'avais jamais entendu. Pourtant j'en connaissais des drôle de noms. Avec le nombre de personnes que contenait ma famille, il fallait bien. Nore. C'est un beau prénom. Il lui allait bien.
Mon grand-père m'avait dit une fois qu'il regrettait que je m'appelle ainsi. Par ce que cela lui rappelait trop le nom de quelqu'un qui l'avait trahi. Quelqu'un que je ne connaissait pas. Que je n'avais jamais connu.

Tout cela n'avait pas le moindre rapport avec la situation actuelle. Je laissais donc tomber ces réflexions.
La question du garçon attira ma curiosité. C'est vrai ça, que peut bien faire un Gryffondor par là ? Le ventre visiblement vide du blond me donna de quoi répondre.

- Visiblement la même chose qu'un Serpentard. dis-je avec un sourire malicieux

Nore fit quelques pas dans le couloir. Je le rejoignis en un seul. Les mains dans les poches de mon gilet, enfilé pas dessus mon haut d'uniforme, je me tins à côté du garçon. Je ne me reconnaissais pas. La dernière fois que j'avais été aussi enthousiaste que ça… C'était certainement en compagnie d'Eileen. Et cela remontait à bien longtemps. Trop longtemps. J'vais beau croiser la rousse tout le temps en cour, celui de sortilège avait été un des meilleurs. C'était il y a un an déjà. Trop longtemps.
Je me reconcentrais sur mon interlocuteur, si on pouvait dire ça comme ça.

- Tu te rends aux cuisines pas vrai ? on peut y aller ensemble si tu veux. De toute manière je sais pas où c'est.

C'était une simple déduction peu compliquée. Il suffisait de voir la manière d'agir du garçon… et le bruit que produisait son estomac. De toute manière, qu'est ce qu'n élève viendrait faire d'autre ici ?

300 mots
@Nore Wnter, désolé du retard
@Eileen O'Brien juste pour la mention

Je jette un coup d’œil vers Lyam et lui répond d’un même sourire malicieux. Alors lui aussi est là pour ça ! Je dois dire que c’est plutôt intéressant et aussi tout-à-fait amusant. Apparemment je ne suis pas le seul enfant dans ce château qui a besoin de beaucoup manger pour avoir les forces nécessaires.
Je hausse les épaules, amusé par la tournure que prend la situation.

— C’est f-facile, t’as qu’à sssuivre l’odeur. … P-par là.

Je pointe mon index sur mon nez en souriant et avance à petits pas dans le couloir menant aux cuisines. À ce niveau, la discrétion serait de mise. Chaparder un muffin ou une cuisse de poulet seul passe encore, mais dès qu’il en va de plusieurs personnes, c’est tout de suite plus complexe. Ce qu’il faut c’est ne pas se marcher sur les pieds, ne pas trop parler, ou du moins pas fort. Il ne faut pas se faire remarquer et si c’est le cas, ne surtout pas passer pour quelqu’un qui a quelque chose à cacher. Les elfes sont plutôt très sensibles à la magie et n’ont même pas besoin de baguette, c’est dire à quel point ils sont doués. Alors passer inaperçu devant eux relève d’une grande dextérité. Et pourtant, je l’ai déjà fait…

Nous arrivons devant la porte des cuisines, laissée entrouverte par le passage du dernier elfe. Je soupire face à l’odeur incroyable qui se dégage de la pièce, et plonge mes yeux pleins de malice dans ceux de Lyam.

— Je l’ai d-déjà fait. C’est … p-pas facile. Attention aux… aux elfes. Ils m’ont vu t-tout à l’heure, alors j-je suis content que tu s-sois là.

Pourquoi pas profiter de sa présence ? Après tout, je ne suis pas chez les verts et argents pour rien. Je ne dis pas que je le laisserai tomber s’il se fait punir, cela irait bien au-delà de mes valeurs, mais juste profiter de son innocence face aux elfes ne me ferait pas de mal.

— T-tu connais le sortilège de l-lévitation, hein ?

Je lui fais un signe de la tête vers la porte des cuisines. Y’a pas grande difficulté à saisir ce que je souhaiterai qu’il fasse. Je lui envoie un pouce en l’air, lui confirmant que tout se passera bien.