Ne peuvent ils pas se taire à la fin ?!
Cela doit bien faire 10 minutes que j'attends, assise dans un coin du hall, que l'averse furibonde se calme. Nan mais franchement ! Il faisait pourtant si bon ce matin, on avait même aperçu quelques rayons de soleil. Et là, bam ! J'étais censée me promener dans le parc entre deux cours pour rattraper un peu la journée d'hier, que j'ai entièrement passée dans la salle commune à faire mes devoirs. Mais malheureusement, le destin n'est pas de cet avis. Oh bien sûr, je ne vais pas me plaindre, il faisait bon auprès de ce feu, et, la rédaction que j'avais à rendre aujourd'hui n'étais pas si compliqué. C'est surtout par principe. Si je reste enfermée dans une pièce un jour, je dois sortir prendre l'air le lendemain, histoire de ne pas passer pour une marmotte ou un ours qui hiberne.
Mais, en y repensant, je suis un peu fatiguée. De toute évidence, rester éveillée jusqu'à deux heures du matin pour m'avancer dans mon travail n'était pas une idée judicieuse. Je suis épuisée.

La tête reposant sur le mur et le paupières menaçant de se fermer chaque seconde, je luttait contre le sommeil, tandis que ces détestables premières années s'amusaient à jacasser comme si ils étaient seuls sur cette planète. Quel culot ! Ont-ils tant de choses à se dire ? À croire qu'ils reviennent de vacances ! Pourtant, hier c'était seulement dimanche, et ils sont de la même maison.
J'ai dû penser au moins dix fois à leur jeter un maléfice, mais c'est au delà de mes compétences pour le moment. Argh, ils m'énervent.

Mes yeux parcourèrent rapidement la pièce histoire d'admirer un peu ce désastre. “Ce ne sont pas les gallions les plus brillants de la bourse” pensa-je en observant avec désespoir deux Poufsouffle qui semblaient s'entretuer pour une chocogrenouille, comme si c'était la relique la plus puissante au monde. Non loin de là, sous un tableau que j'avais beaucoup apprécié la première fois que je suis passée ici, une troupe de Serdaigle s'amuser à imiter des... Oiseaux ? Enfin bref, je n'avais pas très envie de savoir de toute façon. Je suis désespérée... Pauvres parents... Qu'ont-ils fait pour mériter de tels mômes ? À moins qu'ils ne soient comme eux, et dans ce cas, je ne peux que détester cette famille. Puis, comme si cela ne suffisait pas, trois élèves de la même maison, mais un peu plus âgés, traversèrent le hall avec une allure de mannequin piétiné par un dragon, avant de se livrer à la pluie glaciale de l'extérieur. Quelle sottise.... Et, auss- Par Morgane quand vont t'ils arrêter leur numéro ?! C'est quoi leur problème sérieux ? Un manque d'intelligence ? Le cerveau qui a disparu à la naissance ? Ou juste une détestable capacité à hurler de rire dès que son voisin fait une grimace ? C'est officiel, je hais les Gryffondor. Avec leur fausse allure de héro, à toujours se croire supérieur et plus intelligent que les autres. N'importe quoi ! En plus la cravate rouge est tout sauf chic.
Et puis... OH. ÇA, C'EST INTÉRESSANT. De l'autre côté de ce troupeau de hyènes était apparu un garçon. Un rouge et or. Enfin, en voilà un qui ne se pavane pas comme un roi. Bon, il faut dire qu'il n'est pas en bonne position pour le moment. Avec tout ces sacs sur les épaules, il a fine allure celui-là !
J'esquissa un sourire moqueur. Un bel esclave ! Nan mais c'est un prank ? Ah nan si ça se trouve les autres le prennent juste comme porte-affaire. Pratique. C'est peut être une punition, parce que je dois dire qu'il a une belle tête de perturbateur.

Je ne sais pas quel miracle mes jambes se sont levées seules, mais, ce qui comptait, c'est que j'allais pouvoir me venger un peu de Gryffondor pleins d'orgueil.

J'vais me venger dès que je le pourrais de ce qu'on m'oblige à faire. J'étais tranquille à monter quand y'a un tout petit serdaigle, sûrement un oisillon de première année qui est venu et m'a pointé du doigt en disant "lui" et blabla, ce qui devait arrivé arriva, lui et son groupe d'ami m'ont refilés leurs affaires, leur sac plutôt pour que je les descende et Lorelyne oblige je les descends. C'est assez chiant parce que je montais au final mais bon, une descente avec 7 sacs sur le corps, est-ce vraiment si dérangeant ?
Oui. Car hormis le fait que c'est lourd c'est juste embêtant à transporter, je serais pas si fort je me serais sûrement cassé la face au sol des dizaines de fois. Mais je suis fort et c'est pour ça que hormis faire la gueule et grogner un peu je ne me plains pas et je ne me vengerais sûrement pas comme je pourrais pourtant le penser. Et puis, ces gamins doivent avoir du mal à porter leur sac alors ça se comprend et bien sûr si je prépare un carnage de grande envergure ils seront ma première cible mais c'est pas grave, je leur pardonne leur faiblesse.

Arrivé au hall d'entrée, ils me demandent leur sac, je les dépose par terre parce que je vais pas non plus me faire chier à les redonner à chacun ils se débrouille c'est pas mes affaires. J'étais sur le point de retourner à ma destination, quand, une minuscule rikiki face de bébé de Serpentard qui n'était ni minuscule ni rikiki semblait s'avancer vers moi. Je me retourne donc une dernière fois et c'était bien moi qu'elle regardait, avec son regard malicieux de malice malicieuse rempli de malice.

- Ta coupe est moche.

Je me demande ce qu'elle attendait d'autre qu'une critique sur ses cheveux ?
Osef, je me retourne et commence à marcher.

Ma coupe est...quoi ? Moche ? Ok. Je n'en attendais pas moi d'un Gryffondor, mais ok. C'est pas mon problème. Même si, par réflexe, je passe ma main dans ma chevelure blonde, j'essaye de ne pas en tenir compte. Il ne s'est pas vu.

Se croit-il supérieur alors qu'il vient littéralement de servir de porte affaires pour des premières années ? Drôle de garçon. Qu'est ce que je peux lui di- Attendez. Mais. Il s'en va ? Mais je rêve ?!
Oh le culot. Je déteste les Gryffondor. Vraiment. Avec leurs sales têtes, et leur comportement de charlatans. À croire qu'ils sont au dessus des autres, alors que la seule chose qu'ils possèdent c'est l'irrépressible capacité à me prendre la tête. Celui-là de toute évidence, illustre parfaitement le portrait du vicieux rouge et or.

Je ne vais pas lui courir après. Jr ne duis pas une groupie. Encore moins pour un garçon tel que lui. Par contre, il ne va pas s'en sortir comme ça.

-“Toi.”

Je m'approche calmement de cet enfoiré personne qui me tape sur le système, avant de lui faire face, la tête droite.

Par Morgan. Il est plus grand que moi. Certes, de quelques centimètres seulement, mais ça ne change rien.
Je ne peux pas user de ma taille cette fois-ci. Il va falloir joueur sur mon mental.

-“C'est quoi ton problème”

Je souris. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ça m'amuse. Ça m'amuse beaucoup.
Oh oui, je vais sûrement mal finir, mais j'ai envie de tester ses limites.
Il est bien du genre à attaquer la première personne qu'il insupporte.

Toi ? Enfin... Moi ? Si j'ai un problème... Hmm... Je sais pas, je crois les avoir résolu mes problèmes, il me reste qu'à régler le problème avec ma baguette et finir la punition de Jenkins mais je vois pas en quoi ça concerne cette petite pas si petite.
Je me retourne une dernière fois vers elle. J'ai l'impression que son visage va pas avec son corps et encore moins sa coupe, c'est sûrement juste moi mais bon... J'lui dirais bien que sa gueule me pose problème mais j'ai aucune envie de perdre plus de temps ici.

- J'ai pas de stylo, c'est un problème si tu veux un autographe. Tu veux un autographe ?

C'est une réponse assez simple, c'est la première et seule chose qui me soit venue à l'esprit, sûrement parce que j'ai la signature d'un type random en tête là tout de suite. Il me semble que ça venait d'une lettre... Je m'égards, finissons en avec elle et partons.

- Sûrement pas. Pas vrai ? Parfait, j'vois qu'on est sur la même longueur d'onde. Pas vraiment ravi de t'avoir rencontré, mais, eh, tant pis hein. C'est réciproque et j'en ai conscience, d'aussi loin que ma mémoire ne me le permette, personne n'a jamais été ravi de me rencontré ou du moins personne ne me l'a dit même si c'est logique que personne n'ait jamais été ravi de me rencontré, après tout je suis qui je suis. Et c'est tout ce que je suis, j'vais pas m'excuser non plus.

Sur ce, je me retourne à nouveau vers les escaliers, j'ai décidemment la langue bien pendue.

Pourquoi il me toise comme ça ? Il a un problème non ? Quoiqu'il en soit, désormais, je suis fixée : il me dégoûte. Profondément. Entre sa tête d'imbécile, son allure de pingouin handicapé et ses phrases stupide, on peut pas trouver mieux pire.

- “J'aurais tendance à penser que je pourrais le revendre quand tu seras célèbre, mais vu comment tu es parti j'ai pas vraiment d'espoir.”

Je ne sais pas vraiment d'où ça sort, mais j'avoue que c'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit. Je ferais avec.
Je le dévisage de haut en bas, espérant trouver en lui une once de positivité, sachant pertinemment que je perds mon temps. Parfois il faut être patient pour découvrir le bon en chacun, enlever couche par couche l'enveloppe de protection de quelqu'un pour arriver à son coeur, à sa réelle personne. Néanmoins ici, je ne vois rien. Rien de positif. Hormis le coeur de pierre brut se tenant devant moi, je ne sens rien. Comment est-ce possible de ne rien dégager ? D'être aussi neutre. Aussi intéressant ? Aucune idée. Aies-je envie de savoir ? Bien sûr. C'est ça qui me retient face à lui.

Ne prenant pas la peine de lui répondre, je me place à ses côtés et commence à avancer dans la même direction que lui, regardant droit devant moi. Mon but ? Je ne sais pas. L'énerver sûrement. Ou en savoir plus sur cet chose étrange arborant les couleurs Gryffondor.

- “Pourquoi tu portais ces sacs ?”