La nuit était lentement tombée sur la ville enneigée où résidait Augustin pendant ces vacances d'hiver. Un retour chez lui s'était imposé, n'ayant pas prévu de rester à Poudlard : et de toutes manières, qu'y aurait-il fait ? Ses quelques amis étaient également rentrés chez eux pour le réveillon de Noël.
Un curieux incident qui s'était déroulé à King's Cross avait vu le petit serpent blanc dans l'obligation de se réfugier chez les Blacksword pour passer la nuit, ses parents n'ayant pas daigné venir le chercher au retour du train.

Cela faisait donc quelques jours qu'il était de retour dans sa bourgade d'enfance. Rien n'avait vraiment changé si ce n'était le regard du jeune garçon. Maintenant qu'il était officiellement dans la voie pour devenir un vrai sorcier digne de ce nom, il voyait les autres personnes de manière différente. La ville lui paraissait plus froide et moins accueillante, mais son humeur lui jouait probablement des tours.

Les parents Sponsz n'avaient même pas pris la peine de s'excuser d'avoir oublié leur unique enfant au retour du train, et c'est limite s'ils ne l'avait pas foncièrement ignoré lors de son retour dans la maison familiale. Aussi, Noël ainsi que les autres fêtes n'étaient jamais fêtées, et Augustin ressentit le besoin de se changer les idées ce soir là. Il enfila son manteau kaki, et rabattit la capuche de celui-ci afin de couvrir ses cheveux de neige. La nuit n'était pas si froide, et il marcha jusqu'au parc de Westburn, au nord-ouest de la ville.

Sur place, la neige avait recouvert la gazon habituel qu'on pouvait voir durant les saisons chaudes, et il en profita pour rabattre sa capuche, laissant abattre ses cheveux albâtre en bataille. Après tout, personne ne risquait de venir l'embêter le soir de Noël : tout le monde était trop occupé à fêter, et il était bien seul. Poudlard lui manquait déjà, alors que cela ne faisait qu'une petite semaine.

@Alizée Melrose, et voilàààà

Ce soir-là, Alizée avait décidé de sortir se balader. Depuis qu’elle était à Poudlard, son père était moins strict sur ses sorties. Donc ce soir-là, elle avait décidée de ne pas restée enfermée dans sa chambre comme à son habitude. Après la soirée de Noël en famille, elle avait envie de se retrouver un peu sans eux, un peu avec elle-même. Sa mère la déposa en voiture en ville, avant d’aller regarder les étoiles sur la plage avec Owen. Durant tout le trajet, la cadette de la famille ne décocha pas un mot, laissant planer dans la voiture tout son ressentiment pour cette partie de sa famille.

Elle descendit de l’engin moldue, dissimulant à la perfection son mal de transport. Décidément, tout ce qui touchait de près ou de loin aux sans pouvoirs la mettait mal à l’aise.
Le vent frais d’hiver lui fit rapidement retrouver ses esprits. Elle se décida à rentrer dans un parc ; le Westburn. Une fois sur place, la fillette prit le temps d’observer son environnement. Tout était si calme, c’était agréable, les yeux fermés, c’était reposant. Après quelques longues minutes, elle rouvrit ses yeux d’émeraude et regarda la neige au sol. Celle-ci était parsemée de traces, des traces de pas ! Alizée se mit à les suivre, curieuse de voir où le destin la mènerait. Les yeux rivés au sol, elle avançait sans s’arrêter, oubliant presque ce qu’elle cherchait à l’origine. Cependant, au bout de quelque temps de marches, elle fut stoppée dans sa course en heurtant le dos de quelqu’un. Surprise, elle recula un peu toujours la tête vers le bas, frottant délicatement son petit nez engourdi, sans même prêter attention à l’individu.

@Augustin Sponsz

La neige tombait lentement sur la ville, et l'atmosphère était reposante. Le parc, désert à cette heure-ci de la nuit, offrait à Augustin ses plus belles couleurs d'hiver. Quelques voitures passaient dans la grande rue longeant le parc, troublant par à-coups le calme qui régnait dans la ville. Le jeune Serpentard avait marché quelques minutes dans le parc, laissant traîner ses traces de pas dans la neige. Si quelqu'un avait voulu suivre son sillon, rien n'aurait été plus facile.

Le vent soufflait à présent légèrement en laissant la brise faire danser les feuilles des arbres environnant, envoyant valser la neige tombée sur les branches durant le mois de décembre. Noël blanc, ça faisait réellement longtemps. Mais soudain, l'albâtre ressentit comme un léger choc dans son dos : quelqu'un venait de lui rentrer sciemment dedans! Il se retourna, prêt à apostropher le malotru qui l'avait tiré de son cocon de calme lorsqu'il aperçut la silhouette amie qu'il connaissait bien. Des yeux verts en amande, de longs cheveux noirs et un teint pâle à faire rougir la neige, il n'en connaissait qu'une, de personne comme celle-ci.

- Alizée ?! Mais, qu'est-ce que... commença-t-il, qu'est-ce que tu fous là ?

La surprise était totale d'autant plus que la jeune fille n'habitait pas directement Aberdeen, mais plutôt dans un manoir en bordure de la ville. Il y avait bien une heure de marche entre le parc et sa résidence, alors que pouvait-elle bien faire ici ? L'avait-elle suivi ? Non, c'était peu probable, à l'évidence, la jeune fille avait suivi les traces de pas dans la neige mais dans un souci de sécurité, Augustin avait désormais prit l'habitude de toujours regarder derrière lui pour s'assurer que personne ne le filait. La jeune fille venait donc d'arriver récemment.

@Alizée Melrose

Alizée ne prêta pas attention à l’inconnu jusqu’à ce que celui-ci prononce son nom. Elle releva subitement la tête afin de comprendre la situation. Devant elle se tenait le petit serpent blanc. Elle le regarda dans les yeux, il avait l’air perplexe.

- Oh, tiens Aug. Comment ça va ?

Elle parlait d’un ton nonchalant, comme si elle n’était pas vraiment surprise de voir son ami ici, en même temps qu’elle. Le vent souffla, faisant valser ses longs cheveux ébène sur le côté. D’un mouvement délicat, elle les remit derrière ses oreilles, avant d’enchérir.

- On t’a déjà dit que t’étais dur ? Je me suis fait mal au nez en te heurtant.

Elle le regarda de haut en bas, analysant posture, tenue et expression, afin de comprendre pourquoi il était là. Puis, elle se ravisa, il n’était pas poli de faire ça à un ami qui n’avait rien demandé, qui plus est.

- Tu ne t’ai pas blessé à cause de moi j’espère ?

Si le garçon avait été blessé, cela aurait été une gaffe de plus. Cependant, l’écossaise avait l’intime conviction que le garçon ne lui en voudrait pas. Peut-être se trompait-elle ? Peut-être pas ? Ça seul le jeune homme, saurait y répondre. Elle le fixait droit dans les yeux, son regard d’émeraude brillait au milieu de la neige qui tombait. On aurait presque dit une comédie romantique, si ce n’est que les deux enfants n’étaient pas là pour trouver l’amour, mais plutôt pour fuir les désagréments de leur vie respective.

@Augustin Sponsz

La jeune fille ne parut pas choquée le moins du monde de trouver son collègue de maison seul au milieu d'un parc aléatoire de la ville un vingt-cinq décembre. Comment ça allait ? Quelle question étrange, et que faisait-elle ici?
Il ne lui aurait jamais dit, mais à ce moment-là, la nostalgie de Poudlard se faisait ressentir plus que jamais : voir un visage familier avec qui il était plus ou moins complice amenait du baume à son cœur. L'écossais répondit avec confusion à sa première interrogation :

- Comment ça comment je vais, tu fais quoi ici déjà? T'as vu l'heure?

Puis il se ressaisit instantanément en passant machinalement sa main dans ses cheveux, le visage gêné par le ton accusateur qu'il venait d'utiliser.

- Excuse-moi, pour ton nez, je voulais pas... commença-t-il, non, tu m'as pas fait mal ne t'inquiète pas.

Elle qui était d'origine si prudente avant de parler, Augustin semblait être une des seules personnes avec qui elle se sente suffisamment à l'aise pour parler librement. Cependant, le petit serpent blanc connaissait bien le père Melrose. S'il avait laissé sa cadette se balader librement en ville, le soir de Noël, c'est qu'il y avait une bonne raison pour lui comme pour elle.

- Comment ça se fait que ton père te laisse sortir comme ça?

@Alizée Melrose

Une fois qu'elle eut fini de se frotter le nez, elle bougea un peu celui-ci pour vérifier que tout allait bien. Elle releva de nouveau les yeux pour regarder Augustin. Son camarade semblait beaucoup plus surpris qu'elle quant à cette rencontre inattendue au parc. Pourtant, les deux vivaient dans la même ville, c'était le genre de chose qui pouvait arriver.

- Ce n'est pas très poli d'ignorer mes questions alors que je prends gentiment de tes nouvelles.

Elle se pencha un peu en avant, vers le garçon, un sourire taquin se dessinant dans le même temps sur son visage. Voir Aug l'avait mise de bonne humeur, lui avait réchauffé le cœur, gelé par la froideur du manoir et lui avait fait oublier sa mère qu'elle détestait plus que tout sur terre. Il tombait vraiment au bon moment. Elle se redressa ensuite pour répondre de nouveau au petit serpent blanc.

- Ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute si je ne regardais pas où j'allais. Contente de ne pas t'avoir fait mal en te heurtant !

Elle leva la tête vers le ciel, recevant les flocons de neige en pleins sur la figure. Puis, elle regarda autour d'elle, se tourna et sauta pied joint dans une partie de la neige encore vierge de toute intervention humaine. Elle répéta l'action non sans son habituelle élégance, avant de tourner la tête pour regarder Augustin en souriant.

- La neige te va presque aussi bien qu'à moi ! Mon frère dit que je ressemble à un ange tombé du ciel en même temps que les flocons. C'est mignon, non ?

Elle voulait juste oublier un peu les révisions et le climat familial qui était, pour une raison qu'elle ignorait, beaucoup plus pesant maintenant que du temps où elle vivait au manoir. Heureusement, Malone était, lui aussi, là durant les vacances, mais Poudlard lui manquait. Maintenant qu'elle avait découvert l'école et le mode de vie qui allait avec, elle avait du mal à ne pas y penser quand elle revenait à la maison. Elle se sentait d'ailleurs un peu coupable vis-à-vis de son frère qui, durant sa scolarité à ladite école, était systématiquement rentré durant les congés rien que pour les beaux yeux de sa cadette. Si ça se trouve, il aurait, lui aussi, préféré rester à l'école durant ces périodes... Mais ce n'était pas le moment d'y penser, elle était avec Augustin et devait en profiter pour passer un bon moment, c'était tout ce qui comptait !

@Augustin Sponsz

Les yeux du serpent blanc se fixèrent d'un air étonné dans ceux de la jeune fille : vivre dans la même ville était certes, une facilité pour se rencontrer, mais un jour pareil, c'était insensé.

- Euh, oui je vais bien, 'fin ça va quoi...

La jeune fille lui sourit mesquinement : il avait l'habitude de ce genre de rictus, il en faisait tout le temps. Aussitôt, il comprit que l'écossaise était dans un mood de rigolade, et il se prit au jeu pendant qu'Alizée s'amusait à sauter dans la neige encore absente de traces de pas.

- C'est pas grave tu sais, tu me payeras juste des suçacides à Honeydukes quand on reviendra à Poudlard, répondit-il du même ton farceur que sa camarade avait employé quelques minutes auparavant.

En la voyant ainsi s'amuser, il se rendit compte que durant toute son enfance, il n'avait jamais passé de moments avec qui que ce soit dans un parc, à discuter et jouer comme le feraient deux enfants normaux. Mais ils n'étaient pas normaux, ils étaient des sorciers. Ce qui changeait quand même pas mal de choses.

La jeune fille lui raconta que son frère l'avait appelé "un ange" et à ce moment, Augustin ne put qu'acquiescer intérieurement pendant de longues secondes avant de finalement répondre :

- Ouais, il a raison, t'es pas trop mal... ricana-t-il avant de rejoindre son amie dans un des nombreux tas de neiges inviolés du parc.

Finalement, la présence d'une autre personne n'était pas si désagréable que ça, mais il n'aurait pas fallu que ça soit quelqu'un d'autre. Peut-être que son Noël ne serait pas si raté que ça.

@Alizée Melrose

Lui payer des bonbons, il était culotté de réclamer un cadeau, après tout il n'avait pas eu mal.

- Ça ne se réclame pas ce genre de chose, voyons, encore moins à une dame. Mais si t'es sympa, je pourrais songer à t'en offrir. dit-elle, d'une mine satisfaite.

Pas trop mal ? C'est tout ? Il n'était pas vraiment avare en compliments. Cela amusait Alizée, ce n'était pas grand-chose de faire des flatteries, la preuve, les adultes en faisaient souvent et son frère lui en faisait presque tous les jours.

- Vous aussi, vous n'êtes pas trop mal, mister Sponsz.

Continuant d'un ton toujours plus taquin, elle se remit à sauter dans la neige. Ses pas se transformant petit à petit en valse. Après une bonne minute, elle se rapprocha de son camarade, arrivant finalement face à lui. Une vive idée taquine lui traversa l'esprit.

- Savez-vous danser, très cher ?

Son regard malicieux accrochait avec insistance celui de l'albâtre. Elle n'avait jamais eu l'occasion de s'exercer avec qui que ce soit d'autre que son père, son grand frère et ses professeurs, évidemment. Ça serait peut-être l'occasion de tester ses competences avec quelqu'un qui n'avait jamais révisé avec elle. Elle lui tendit donc une main en signe d'invitation. Mais se résigna vite, en réalité elle s'attendait à ce que son partenaire décline, et pour tout dire, cette proposition sortie de nulle part avait plutôt pour but de charrier gentiment son ami. Elle enchaina d'ailleurs assez rapidement sur autre chose pour ne pas le perturber plus longtemps.

- Au fait, t'as pu fêter Noël ou non ?

Elle espérait que pour une fois les parents du petit se soient intéressés à lui, même si, les connaissant, c'était vraiment peu probable.

@Augustin Sponsz

Cela ne se réclamait peut-être pas, mais Augustin aimait bien les bonbons : il s'était découvert cette passion durant les déjeuners à Poudlard où ses camarades se gavaient de sucreries. Lui qui n'avait jamais réellement eu accès à ce genre de nourriture, il en raffolait désormais. Le compliment lui fut retourné dans le même genre de sourire : décidément, cette fille avait le don pour transformer le petit garçon, d'ordinaire si sûr de lui en tomate sur pattes.

Le visage d'Augustin se crispa et rougit à faire pâlir l'écharpe Gryffondor de Lance. Un compliment ? Mais que fallait-il faire dans ces cas-là, dire merci ?

- Euh, bah euh... commença-t-il avant de se retourner pour se donner une légère claque sur la joue. Il se retourna et se reprit, merci c'est super gentil de ta part.

Cependant, une main tendue l'invitant à danser le glaça littéralement sur place. Danser ? Il ne savait pas faire, il n'avait jamais appris et ne connaissait pas vraiment le principe. Il n'y avait que les adultes pour danser normalement non ? Il allait lui répondre qu'il en était incapable lorsque la jeune fille sembla se résigner, plutôt autrice d'une mauvaise blague que d'une véritable intention.

La question qu'elle lui posa ensuite remit cependant la soirée en question. Fêter ? C'était mal connaître la famille Sponsz. Si par malheur quelqu'un du quartier avait vu des décorations de Noël autour de la bâtisse des sorciers, il aurait pensé qu'ils avaient déménagé et qu'il s'agissait de nouveaux occupants.

- Euh non, j'ai rien fêté du tout. En fait, je suis resté dans ma chambre à faire mes devoirs de potions, et je faisais une pause histoire d'avoir un peu d'air frais.

Après avoir dit ces quelques mots, il sentit son cœur se resserrer : il était vraiment triste d'avoir une vie comme celle-ci. Comment ses parents pouvaient-ils autant se moquer de leur progéniture?

Il attendit quelques instants que l'étreinte de son thorax s'amincisse avant d'ajouter :

- Dis Alizée, pourquoi t'es gentille avec moi?

@Alizée Melrose

La réponse de son ami l'attrista, ses parents n'avaient visiblement pas décidé d'essayer de s'améliorer, de faire de leur mieux pour leur progéniture... Elle se mordit la lèvre, songeant à ce qu'elle pourrait faire pour que le garçon ait, lui aussi, une fête de Noël, une vraie.

- Bah, tu vois, ta pause est une véritable bénédiction vu qu'on a pu se croiser ! Quel beau cadeau !

Elle lui adressa un clin d'œil, espérant que cette blague remonterait le moral de son petit camarade aux cheveux blancs. Elle s'accroupit ensuite dans la neige et commença à rouler une boule de ses petits doigts rougis par le froid de l'hiver. Alors qu'elle se concentrait pour tenter de la grossir assez pour faire le corps d'un bonhomme de neige, son camarade lui posa une question plus qu'étrange. Toujours accroupie, elle leva la tête vers lui, le visage inexpressif comme à son habitude.

- Et pourquoi je ne le serai pas ?

Maintenant qu'elle y réfléchissait, c'était juste, elle n'avait aucune raison d'être plus amicale avec lui qu'avec les autres, et pourtant, elle l'était. Peut-être que si les circonstances avaient été différentes, elle ne serait jamais devenue amie avec. Mais bon, il n'y avait aucun moyen de le savoir. C'était comme ça désormais, alors pourquoi se triturer l'esprit avec ce genre de chose ? En pleines vacances en plus !

@Augustin Sponsz