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20 mai 2024, 21:57
 RP  Breathe  A.S 
Samedi 7 novembre 2043, après-midi
Toilettes abandonnées , milieu d'après-midi
1re année
@Alice Sangblanc

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Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux

Charles Baudelaire, Spleen, Les Fleurs du Mal
Image

Secession Studios - With no Mercy

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TW : Crise d'angoisse

Je me laissais tomber contre le mur poussiéreux des toilettes du deuxième étage. J’avais enfin trouvé un endroit où j’étais certain que personne ne me suivrait, n’épierais, ni n’analyserais mes moindres gestes. Je n’en pouvais plus de son regard inquisiteur que j’avais le malheur de croiser parfois au détour d’un couloir. Je ne supportais plus ses réflexions, ses remarques, ni toutes ses questions. Je rasais les murs dès que j’entendais sa voix, quitte à faire un détour pour l’éviter. Je ne comprends pas pourquoi il est si différent à Poudlard. Hector n’est pas comme ça à la maison, mais ici il n’est que le Marionettiste qui agite les bras de son jouet pour se divertir, comme lorsqu’il m’a trainé de force pour assister au départ des Chinois. Pourquoi ? Pourquoi était-ce aussi important et pourquoi ce regard réprobateur lorsque j’ai voulu m’éclipser ? Ce n’est jamais contre moi, ne cesse-t-il de me dire, c’est pour éviter que je fasse une bêtise… Le genre de bêtise qui ferait que Père, ou pire encore, qu’oncle Darius se fâcherait contre moi. C’est pour me protéger, me dit-il… Oui, mais j’étouffe !

Quand il est comme ça on dirait Père. Il en a le regard froid, détaché, le ton monocorde, le même plissement des sourcils face à ce qu’il considère comme de la nonchalance. Priam m’a répété tout l’été que Poudlard c’était la liberté, que j’allais pouvoir faire ce que je veux. Quel menteur ! Je les déteste, lui et Jason, de m’avoir menti. Pour eux, peut-être ! Mais visiblement pas pour moi. Je n’en peux plus. Je n’arrive plus à supporter ça ! Ce regard désapprobateur, empli de non-dit qu’il me lance lorsque je fais l’erreur de lui raconter que je n’arrive pas à lancer un simple sortilège ou que j’ai raté une potion basique. Je le vois bien, ce que ses yeux disent que les mots ne peuvent dire. Ce qu’il me fait comprendre d’un simple regard. L’échec, voilà ce que je vois, le même échec que je vois à travers les yeux de Père lorsqu’il me regarde.

Hector, lui il était proche de Maman, c’était son fils préféré, elle n’avait d’yeux que pour son bijou ,comme elle l’appelait. Moi, elle ne me regardait pas comme ça. Elle ne me regardait quasiment pas d’ailleurs ou alors avec un regard emplit de je ne sais quoi. Elle, elle qui n’était plus qu’un fantôme aux contours estompés, un visage aux traits effacés, une ombre sans visage. Achille m’a dit une fois que c’était à cause de moi qu'elle était partie, que tout était ma faute. Ce soir-là, j’étais allé me réfugier dans la chambre des jumeaux n’arrivant pas à fermer l’œil de la nuit, la tête emplie de mille questions et d’aucune réponse. Je le crois quand il me dit ça. Est-ce sa façon à Hector de me faire payer pour ça ? Me priver de liberté comme je l’ai privé de Maman ?

Mon pouls s’accélère et mon cou me démange, mes ongles s’enfoncent dans la chair de mon cou. J’ai l’impression que ma tête va exploser. Je bascule la tête en arrière et me cogne contre les pierres suintantes de crasse du mur. J’essaye de fermer les yeux, mais je vois des ombres danser. Je sens mes mains puis mes bras tremblées alors que le col de ma veste m’étouffe. Je défais quelques boutons de mon col, mais rien n'y fait, ma respiration se fait plus hachurer. J’essaye de m’appuyer sur mes mains pour me relever, mais c’est un échec et je m’étale de tout mon long contre le sol, mes bras incapables de supporter le poids de mon petit corps.

Je dois attendre de longues minutes, étendue telle une loque sur le sol poussiéreux de toilettes désaffectées. Attendre que ma respiration se calme, que mon esprit revienne, que mes tremblements cessent. L’impuissance, voilà tout ce que je ressens à l’instant présent, impuissance face à mon propre corps qui me trahit, impuissance à lancer le moindre sort, ma magie est à l’image de mon corps à cet instant : impuissante. Une larme perle sur ma joue et je n’ai pas la foi de l’essuyer. Ah s’il me voyait, il me trouverait sans doute lamentable, ridicule, incapable de faire face. Un échec, voilà ce qu’il dirait. Que l’échec n’est pas dans l’ADN des Vance. Mais j’en ai rien à faire moi bordel. Je veux juste… je veux juste RESPIRER !

Je parviens difficilement à me relever de mon état de loque pour de nouveau m’appuyer contre le mur, essuyant d’un revers de la main la larme qui avait perlé sur mes joues quelques minutes auparavant. Les battements de mon cœur ont ralenti, ma respiration s’est adoucie, mais ma gorge est encore serrée. Je ferme les yeux et essaye de calquer ma respiration sur le bruissement des feuilles dehors. J’écoute le bruit du vent dehors à travers une fenêtre au carreau manquant et ça m’apaise. Faire le vide, c'est la solution... Ne penser à rien, ne pas penser à ce qui m'attend lorsque je franchirai de nouveau cette porte. J'aimerais rester enfermer ici jusqu'à la fin de l'année, mais tôt ou tard je devrais sortir. Sortir et clore ce moment de répit que je me suis accordé, les quelques minutes de paix que je serais parvenu à lui arracher.

En attendant, bercer d'illusion, je reste là de longues minutes, immobile, à écouter le vent qui bruisse au loin, dans les cimes des arbres. Lorsque je rouvre les yeux, mon regard balaye la pièce que les affres du temps n’ont pas épargnée. C'est là que je les vois dépassés, sous une porte en bois à moitié défoncée et dont le chambranle est rongé par l’humidité. Des jambes ! Depuis combien de temps ne suis-je pas seul, si ça se trouve elle est là depuis que je suis entré à m’écouter, m’observer. Qui se trouve derrière cette porte ? Un fantôme ? Une hallucination ? Est-ce qu’elle m’a vue tout à l’heure lorsque la façade est tombée ? Je n’en sais rien, peut être que ce n’est que ma tête qui me joue des tours. C’est la gorge encore serrée que quelques mots parviennent à quitter mes lèvres :

— Et toi, qu’est ce que tu fuis ?

Et voilà Plume d'Alice, voilà qui nous replonge bien des années en arrière. Comment dire que je me suis laissé dépasser par mon Protégé :roll:, il n'en a fait qu'à sa tête sur ce coup et c'est ça qui me plait tant. En espérant que ça te convienne

Je suis une anguille - 6e année RP / 4e année (Devoirs). Toujours partant pour un RP, ma volière est ouverte (Plus d'info ici)

31 mai 2024, 12:53
 RP  Breathe  A.S 

Alice Sangblanc
11 ans




Sa baguette serrée entre ses doigts fébriles, Alice attendait. Son coeur battait un rythme frénétique. Tel une proie, la fillette était traquée, elle le savait. Deux grands lions s’étaient mis en tête d’attraper un petit serpent blanc. Pour quelle raison, Alice ne le savait pas précisément. Elle ne pouvait que le supposer.
Par amusement.
Car, pour certains, il était nécessaire d’utiliser les autres pour leur propre satisfaction. Et en cela Alice, première année et, de surcroît, au physique atypique constituait une distraction accessible.

Le son de la porte s’ouvrant résonna dans toutes la salle. Alice se figea, son sang se glaça sous ses veines. Ils étaient là, ils l’avaient trouvé.
Alice pressa une main sur sa bouche pour étouffer les bruits de sa respiration.
Combien de temps prendraient-ils pour la trouver ? Peu, c’était une évidence. Quant à ce qu’ils lui feraient, Alice refusait d’y songer.

Le regard fixé sur la porte de sa cabine, Alice s’apprêtait à la voir s’ouvrir à tout moment. Elle se tenait prête. Prête à se défendre. Si ils voulaient lui faire du mal, ils ne le feront pas sans difficulté.
Tout petit serpent blanc qu’elle était, elle n’en demeurait pas une Sangblanc. Et une Sangblanc ne plie jamais face à l’adversité.

Mais la porte ne s’ouvrît jamais. Il y eu un bruit sourd, puis un souffle saccadé. Il ne s’agissait pas des lions.

Alice restait muette, écoutant la respiration de l’autre derrière la porte, le frottement du tissu, le son d’un choc léger. Elle était attentive, ses sourcils légèrement froncés. Qui d’autre était là ?

Et, enfin, sa voix s’éleva. Alice sursauta. Ce n’était définitivement pas un des grands lions.
C’était une voix affectée, masculine. Un jeune garçon était là. Un jeune garçon essoufflé, de toutes évidences.
Alice poussa un long soupir silencieux, dans un vœu de reprise de contenance. Elle dressa le menton et se releva avec lenteur.
Lorsqu’elle ouvrit la porte, Alice n’était plus cette petite loque terrorisé, mais une Sangblanc prête à affronter l’inconnu.
Du moins, en façade.

Son regard lunaire se porta sur un garçon assis à même le sol. Alice ne pu retenir un rictus de dégoût en imaginant toutes les vilaines taches sempiternelles incrustées.

Alice reconnu le garçon. C’était un Serpentard de première année, tout comme elle. Son nom, en revanche, lui échappait. Vincent…? Non, ce n’était pas ça.

« Je ne fuis pas » corrigea Alice en refermant la porte dans son dos. « Je… voulais éviter certaines personnes. »

Alice roula des yeux, son regard vadrouillant sur la salle, jusqu’à se bloquer sur la porte donnant sur le couloir. Son cœur battait toujours la chamade. Ils pourraient arriver à tout moment.

« Et toi ? » demanda t-elle, son volume sonore abaissé. Il ne faudrait tout de même pas que l’on perçoive sa voix depuis le couloir. Juste au cas où.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN