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18 avr. 2013, 14:26
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)







Chapitre Deux de l'Acte Final

“ L'Ombre du Hasard ” (Partie 2)





~



Ordre d'écriture :

Roxane Pearl, professeur de Divination
Erin Grayce, maîtresse des Potions, directrice de Gryffondor et sous-directrice de Poudlard

Dernière modification par Arseni Stoyanov le 02 sept. 2016, 14:49, modifié 5 fois.
09 mai 2013, 22:09
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
Roxane se tournait et se retournait dans son lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil du fait de la journée tourmentée qu'elle avait eu.

Elle avait gardé la carte de l'Auror qui était venu lui quémander une prédiction qu'il n'a pas pu avoir et qu'il n'aura peut-être jamais. Cette carte, représentant l'Arcane Sans Nom, avait plus qu'effrayé Roxane.

L'Arcane Sans Nom, c'est le début. Le commencement. Ou plutôt le re-commencement. Elle représente le fait de passer d'un état à un autre. En général, passer d'un mauvais état à un bon état. Une fois que l'on a passé le premier état, tout est simple, on est libre. Mais le fait d'abandonner l'état passé, le fait d'abandonner nos souvenirs, nos autres joies mais surtout nos peines pour un « monde meilleur » ne se fait pas facilement. On souffre. Énormément. La promesse dudit « monde meilleur » est plus que tentante, mais renoncer à sa vie passée, y tirer un trait, c'est la partie la plus dure. Roxane le sait. Apparemment, l'Auror qui est venu lui rendre visite aussi. L'Arcane Sans Nom représente une nouvelle histoire bien meilleure que la dernière, mais on n'a rien sans rien, et il faut éprouver une immense souffrance pour « payer son dû ». Entre autres, l'Arcane Sans Nom représente le mauvais côté des choses, la mort, la noirceur - le pessimisme, en quelques sortes.

Ceci expliquant cela, voilà la raison pour laquelle Roxane ne pouvait pas dormir. Elle avait peur. Elle était chamboulée.

Alors, Roxane n'en put plus, elle sortit de son lit et retira le Tee-Shirt et le leggins colorés qu'elle avait acquis pour pyjama, puis enfila rapidement un pantalon noir et un pull en grosse maille bleu, à col roulé, pour avoir bien chaud. Vite, ses baskets, un coup de peigne à peine visible, et elle sortit de sa chambre en se rongeant les ongles. Elle traversa son bureau avec un grand froid dans le dos, pensant à ce qui s'y était passé quelques heures plus tôt, et sortit dans la pénombre du couloir en pente qui longeait son bureau. D'escaliers en escaliers, elle descendait, essayant de mettre le plus de distance entre elle et son bureau, sachant pertinemment que de toute façon, elle devrait y revenir. Elle croisa personne dans les couloirs, du moins c'est ce qu'elle crut, parce que de toute façon, elle était trop occupée à penser à la tempête dans son cerveau pour apercevoir quiconque pourrait rôder à une heure si tardive. D'ailleurs, quelle heure était-il ? Minuit, plus tôt, plus tard ? Roxane n'avait pas pris sa montre, elle n'en avait aucune idée et n'avait aucune notion du temps, puisque que pour elle, elle avait tellement réfléchi dans son lit qu'elle y avait passé trois jours... !

A force de descendre les escaliers magiques à la pelle sans réfléchir à l'endroit précis où elle voulait aller, elle ne savait pas du tout à quel étage elle était. Puis, elle aperçu cette tapisserie, ce tableau, et elle sut : elle était au quatrième étage. Allez en parler au Directeur ? Pourquoi pas... Non, en fait, oh, non. Elle ne voulait pas prendre le risque de le déranger. A qui d'autre, alors ?

Ah, voilà. Pourquoi pas à la sous-Directrice, aux dépends du Directeur !? Enfin, remarque, Roxane n'avait pas non plus envie de la déranger... Une Erin Grayce de mauvaise humeur réveillée en plein milieu de son précieux sommeil, cela pouvait être aussi dangereux qu'un Arseni Stoyanov dans le même état plus dangereux...) !

Mais Roxane, pour une raison bien mystérieuse, préférait prendre ce risque-là. Elle continua donc sa descente des innombrables marches du château, les enjambant parfois quatre-à-quatre, en sautant plusieurs à la fois, comme ultra-pressée d'arriver aux cachots de sa collègue. Comme si elle était poursuivie.

Arrivée enfin à
« l'antre » de la maîtresse des Potions, toute essoufflée, Roxane prit le temps de reprendre haleine, puis arrangea ses cheveux châtains qui étaient tellement décoiffés par la folie de sa course que sa chevelure s'était hérissée en une sorte de furie géante. Roxane se savait toute rose, ses pommettes hautes éveillant son visage encore plus qu'avant. Essayant encore un peu de reprendre son souffle, elle s'approcha de la porte du professeure Grayce, en espérant que cette dernière y était encore (ou déjà, selon l'heure... !) et toqua trois fois, à intervalle très régulier.

Au départ elle n'entendit rien, ou plutôt ne crut rien entendre, alors elle recommença, un peu plus pressement. Puis elle s'exclama, espérant que l'on puisse l'entendre aux travers de la porte :


« Je... » Roxane s'éclaircit bruyamment la gorge. « Je suis désolée de vous déranger, mais je voudrais parler à Erin Grayce ! S'il-vous-plaît ! »

Après avoir dit cette phrase stupide (évidemment qu'elle voulait parler à Erin Grayce, elle ne voulait pas aller parler à son Elfe de Maison ! - Si tant est qu'elle en ait un... !) elle se demanda tout aussi stupidement comment elle pourra commencer à parler à la sous-Directrice sans paraître ridicule, car Roxane se sentait toujours ridicule devant ses supérieurs...
10 mai 2013, 22:56
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
Une nuit claire, sans nuage, un brin fraîche, après une journée chargée... voilà qui ravissait Erin puisque tout indiquait une nuit on-ne-peut-plus reposante. Oh bien sûr, il lui restait maintes choses à faire, comme tous les jours d'ailleurs, mais elle avait appris depuis fort longtemps qu'à chaque jour suffit sa peine. Elle gérait les urgences, s'avançait autant que possible mais s'était surtout astreinte à la rigueur qu'elle demandait à ses élèves. Aussi quittait-elle toujours son bureau avant minuit afin de faire une petite ronde et d'enfin aller goûter un repos bien mérité. Et bien évidemment, ce soir ne faisait pas exception ! Enfin, il était amusant de parler de non exception quand la jeune femme ne cessait de chambouler son planning - il faut dire que depuis toute jeune, elle aimait les imprévus et depuis quelques temps déjà, était-ce l'effet Poudlard ou bien le début de la fin de son deuil ?, difficile à dire mais toujours est-il qu'elle retrouvait la spontanéité qui avait été son trait de caractère principal pendant son adolescence. Cal n'y était sûrement pas étranger non plus tant il était difficile d'afficher une mine affligée en sa présence. Il n'était donc pas rare, depuis plusieurs semaines déjà, de voir la professeur de potions en dehors de l'école, une fois le couvre-feu passé.

Ceci étant, à deux heures du matin révolues, la sous directrice de Poudlard dormait à points fermés lorsqu'une panthère fantomatique apparut dans sa chambre. D'aucun se demandait souvent où la jeune femme dormait : toujours présente dans son bureau lorsque quelqu'un y frappait à la porte, toujours présente dans la tour des Gryffondor une fois la nuit tombée et la clé du mystère reposait simplement à ça : un sortilège de détection et son patronus apparaissait pour la prévenir d'une quelconque visite ! Erin émergea rapidement, la force de l'habitude, et tâtonna de sa main gauche sur sa table de nuit jusqu'à trouver un petit flacon. "Potion d'Aiguise-Méninge", la potion pour vos réveils difficiles ! Voilà un slogan publicitaire qui serait parfait si jamais l'idée venait à quelqu'un d'en faire le commerce. Elle en avala rapidement une gorgée et, les idées aussitôt remises en place, se leva, enfila un peignoir et emprunta un des nombreux passages secrets de Poudlard. Une minute à peine plus tard et voilà qu'elle se trouvait dans son bureau, 8 étages plus bas ! Ce château était décidément une merveille d'architecture !

Elle noua d'une main leste ses cheveux en chignon et ouvrit la porte au moment-même où la professeur de divination - si elle avait bien reconnu la voix derrière la porte - finissait sa supplication. Et ce qu'elle vit devant elle lui arracha aussitôt le sourire. Elle était certes sortie du lit au milieu de la nuit mais sa collègue ressemblait à une banshee, il n'y avait pas d'autres mots pour la décrire. Les yeux brillants de fatigue, les traits tirés par l'anxiété, les joues rosies d'avoir sûrement couru et surtout, sa coiffure ! Ah ça, tout était réuni pour penser à une affaire plus qu'urgente. La sous-directrice s'écarta donc de la porte et fit signe à Roxane d'entrer avant de refermer la porte derrière elle. De toute évidence, il valait mieux que leur entrevue reste discrète aussi ne chercha-t-elle pas à faire venir un elfe de maison et se chargea, à l'aide de sa baguette magique, de faire venir une cafetière pleine de café fumant, deux tasses et quelques petits gâteaux pour agrémenter le tout. S'installant alors à son bureau, paisible et avenante, elle servit une tasse à sa collègue puis une pour elle avant d'enfin prendre la parole :

"Bonsoir, ou plutôt devrais-je dire bonjour, Roxane. Que me vaut l'honneur de cette visite ?"

Décédée
20 mai 2013, 21:37
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
Roxane avait perdu toute notion du temps et ne savait pas si elle était là à attendre depuis cinq minutes ou trente, mais en fait, la porte s'ouvrit sur la professeure de Potions juste après la fin de la tirade suppliante de Roxane. Erin Grayce n'avait manifestement pas fait attention à la personne qui pouvait l'attendre derrière la porte : elle était en chemise de nuit et avait attachés ses cheveux en un chignon négligé. Semblant être amusée par la détresse de Roxane, elle s'écarta de l'embrasure de la porte et laissa entrer la jeune professeure de Divination, qui se précipita à l'intérieur de la pièce en se tordant les mains, comme si elle était en sécurité, à l'intérieur, avec sa collègue.

Puis Erin fit apparaître avec sa baguette magique assez de café pour les tenir toutes deux éveillées pour le restant de la nuit, et des petits gâteaux pour les rassasier. Puis, Erin s'installa derrière son bureau et leur servit une tâche à chacune. Enfin, la Sous-Directrice s'exclama très calmement :


« Bonsoir, ou plutôt devrais-je dire bonjour, Roxane. Que me vaut l'honneur de cette visite ? »

Roxane se tordait toujours les mains lorsqu'elle s'assit enfin sur une chaise à proximité d'elle. Elle s'empara de la tasse de café fumant devant elle et saisit un petit four. Elle enfourna le gâteau à pleine bouche et le mâcha, puis l'avala goulûment. Elle ingurgita sa tasse de café presque d'un coup, puis se resservit et essaya manifestement d'en boire plusieurs litres au fur et à mesure. Puis elle reprit un petit four. Puis de grandes gorgées de café. De reprendre un autre petit four. Et d'autres grandes gorgées de café. Et ainsi de suite. Elle mangea, et elle but sans s'arrêter. Énième petit four. Énième grande gorgée de café. Au fur et à mesure qu'elle se remplissait de caféine et de pâte à gâteau cuite, elle déstressait. Manger, boire, cela la faisait déstresser.

Au bout d'un moment, elle se décida à répondre à Erin Grayce, qui avait décidément été très, très, très patiente.


« Il... Il y a... Une personne. Un homme. Bizarre. Qui est venu me voir. Il est venu, dans la journée, et il m'a demandé de me prédire sa mort. Je... Quelque chose... De très précis m'en a empêché. Une chose qui est survenue pendant mes études de Divination et qui m'a profondément traumatisée et empêchée de prédire quoi que ce soit depuis - mais encore moins une mort. Alors, ça m'a fait un grand choc. Et j'ai dit non. J'ai refusé, et il m'a donné une carte. Et il est parti. Et je ne comprend rien. Je n'ai rien compris. »

Roxane sortit fébrilement la carte de l'Arcane Sans Nom de sa poche de pantalon. Elle était toute tordue et froissée et Roxane en avait peur. Alors elle la posa sur le devant de bureau d'Erin, et reprit un petit four, avec un nombre immense de grandes gorgées de café, auxquelles se mêlaient quelques larmes salées qui permirent à Roxane d'évacuer encore plus son stress.

Au final, ces petites larmes se transformèrent en un déluge: Roxane perdait totalement le contrôle d'elle-même !
24 mai 2013, 00:24
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
S’il y avait bien une chose qu’Erin avait apprise à Poudlard, c’était de ne pas brusquer une personne venant se confier à elle. Et si l’envie la tiraillait de le faire, et ça vous pouvez me croire elle en trépignait presque sur place, en apparence elle restait d’un calme olympien. Ses nerfs pouvaient être mis à rude épreuve qu’elle ne sourcillerait pas plus car à quoi bon ? Presser sa collègue n’aboutirait pas au résultat escompté, bien au contraire et l’appel de son lit avait beau résonner dans tout son corps, la jeune femme se contenta de siroter son café en attendant que la professeur de Divination reprenne ses esprits. Qu’est-ce qui avait bien pu la mettre dans un état pareil, au milieu de la nuit, à Poudlard ? Une prémonition peut être ? La sous directrice n’était pas sans savoir la particularité de la jeune femme alors peut-être qu’un rêve divinatoire avait bien pu la plonger dans cet état d’anxiété. Et la dose de café qu’elle ingurgitait n’arrangerait pas les choses. Aussi, Erin fît-elle discrètement disparaître le restant de nectar fumant au moment même où Roxane se décidait enfin à répondre.

Un homme venant lui demander une prédiction ? Dans Poudlard ? Il ne pouvait s’agir que d’un auror pour avoir accès au château et pour être inconnu de la professeur de divination. Pas étonnant qu’elle se soit braquée. Mais lequel ? Cal ? Hmm, ça pourrait bien être son genre, afin de blaguer mais jamais il aurait laissé Roxane dans un état pareil. Il l’aurait ensuite rassuré et puis, il plaisantait de beaucoup de choses mais de là à trouver risible le thème de sa propre mort ? Non, pas maintenant qu’il avait sa propre famille. Harald alors ? Il était de loin de le plus énigmatique des trois… Les pensées d’Erin s’arrêtèrent là en voyant la carte que Roxane venait de poser sur son bureau… Aaron !

Combien de fois l’avait-elle vu sortir l’Arcane Sans Nom durant leur scolarité à Poudlard ? Plus vieux que Cal et elle-même, il affectionnait tout particulièrement de les effrayer avec cette carte, et surtout avec la magie qu’il lui donnait. Une magie que bien peu de sorciers maîtrisaient à plus grande raison des adolescents. Si Erin ne faisait pas erreur, et elle était certaine que ce n’était pas le cas, il ne s’agissait pas là d’une simple carte. Mais pourquoi l’avait-il donné ainsi à une parfaite inconnue ? Qu’espérait-il lui faire découvrir ainsi, le moment voulu ? Et plus important encore, pourquoi était-il si certain de mourir ? La potionniste était livide, au bord de la nausée. Car si des deux frères, c’était Cal son ami, elle connaissait suffisamment Aaron pour savoir que ses intuitions étaient souvent les bonnes. Ce qui présageait de terribles évènements, non seulement pour l’auror mais aussi pour Poudlard puisqu’il ne quittait plus les lieux depuis qu’il y avait été missionné.

Erin s’astreint à prendre une profonde inspiration, retrouvant aussitôt son calme et reporta son attention sur sa collègue qui, toute à sa détresse, ne semblait avoir rien remarqué. La Sous Directrice lui prit sa tasse des mains, la vida et y versa, en remplacement, le contenu d’une fiole de son bureau avant de la tendre de nouveau à Roxane.


"Buvez ceci, Roxane, c’est du philtre de paix. Ca apaisera vos nerfs !"

Elle lui tendit ensuite une boîte de mouchoirs et la corbeille à papiers avant de reprendre, calmement :

"Aaron n’avait sûrement pas l’intention de vous effrayer. Les aurors ont parfois des méthodes un peu étranges et bien souvent impossibles à comprendre pour quiconque ne fait pas parti de leur rang mais ne vous tracassez pas pour cela. Vous savez que Poudlard est un lieu sûr. Le plus sûr qu’il soit. Et jamais le professeur Stoyanov ou moi-même ne laisserons quoique ce soit arriver de mal. Vous êtes en sécurité, vous le savez bien."

Le philtre de paix ne tarderait pas à faire effet, Erin le savait. Elle espérait aussi que ces quelques paroles seraient toucher sa collègue. Mais il était difficile, voire même impossible, pour elle d’en dire plus. Et de toute façon, que dire ? Elle devait trouver Aaron pour discuter avec lui mais en aurait-elle l’occasion ? Ce qu’il voulait que Roxane, seule, sache, elle était déterminée à le découvrir. Et si possible avant que tout ne se déclenche. Elle tapota gentiment la main de sa collègue et attendit qu’elle se détente complètement. Plus que jamais souriante et se voulant sûre d’elle et apaisante, elle l’entraîna alors vers la sortie et termina :

"Ce dont vous avez besoin surtout, c’est de vous reposer. Rejoignez votre chambre et dormez sur vos deux oreilles, tout va bien. Mais surtout, quoique vous fassiez, ne vous débarrassez pas de cette carte, gardez-la toujours avec vous. Si Aaron vous l’a donné, c’est qu’il a jugé important que vous l’ayez en votre possession. Et croyez-moi, c’est sans aucun doute pour votre bien."

Elle avait employé toute sa force de persuasion pour que Roxane ne se sépare pas de la carte. Inutile de l’effrayer en lui disant ce qu’elle pressentait : qu’il s’agissait d’un Portoloin. A présent, ce n’était plus en son pouvoir de s’inquiéter du moment où il se déclencherait.

Elle regarda sa collègue s’éloigner en direction de ses quartiers. Cogitant bien trop pour retourner, elle-même, se coucher, elle enfila prestement sa robe de sorcière et se mit aussitôt en quête d’Aaron afin d’obtenir des explications.


Reducio
Fin du rp pour moi. Si tu voulais le prolonger un peu plus, préviens-moi et je changerais la fin pour ne la poster que dans mon prochain message. A toi la conclusion avant de clôturer le sujet ;)

Décédée
15 nov. 2013, 22:03
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
Roxane semblait se calmer par elle-même peu à peu. Elle continuait à s'empiffrer à force, et à priori, le sort faisant apparaître la nourriture et le café continuait à suivre, car les ravitaillements continuaient de venir. Quelques larmes tombaient encore de ses yeux, mais c'étaient plutôt des larmes de soulagement, un soulagement que seuls le sucre et la caféine pouvaient procurer. Ses larmes se mélangeaient à la pâte tiède du gâteau et aux goût plutôt du café.

Erin Grayce, qui semblait assez soucieuse, ou en tout cas qui réfléchissait énormément depuis plusieurs minutes - et Roxane, malgré son état, l'avait remarqué. Quelque chose tracassait la Sous-Directrice. Roxane voulu reprendre ses esprits pour, bien décidée à savoir ce qui perturbait tant la Directrice, lui demander ce à quoi elle pensait. Mais lorsqu'elle voulu ouvrir la bouche, elle fut coupée par Erin qui lui tendait une tasse fumante :


« Buvez ceci, Roxane, c’est du philtre de paix. Ça apaisera vos nerfs ! »

Du philtre de paix, vraiment ? Elle paraissait si fragile... Bon, Erin n'avait pas tort. Roxane voulut la remercier, mais sa voix resta coincée dans sa gorge tandis que le liquide brûlant coulait dans sa gorge. Mais la succession d'événements précédemment survenus dans la vie de Roxane et accumulés à la récente expérience qu'elle venait de subir, tout cela rendait sa personnalité encore plus fragile qu'elle ne l'en paraissait déjà.

En effet, Roxane était une femme émotive, et même très émotive. Ce n'est pas qu'elle pleurait pour un rien, mais c'est plutôt qu'elle était touchée par toutes les situations pathétiques de la vie. Elle était la première à tendre la main à une personne en difficulté, elle était extrêmement chaleureuse et compréhensive. Ce qui, en somme, la faisait paraître pour une stupide idiote pleurnicheuse. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, direz-vous, et certes, c'est vrai. Elle pourrait faire quelque chose pour gérer son émotivité. Se bourrer de philtre de paix, ou encore prendre de ces plantes médicinales dont elle avait connu les valeurs et les bienfaits car elle les avait appris durant ses études, ou alors, tout simplement, pratiquer cette activité Moldue assez connue pour sa capacité à faire déstresser les personnes qui la pratiquent : le yoga. Disons qu'elle avait déjà essayé, mais qu'elle avait eu un peu -beaucoup - de mal à s'y tenir.

Et cependant, malgré les apparences premières, Roxane n'était pas fragile. Loin de là. Pleurer, évacuer la peur par les larmes était la seule solution qu'elle avait trouvé pour se relever plus forte. Après une bonne crise de larmes, elle était plus que prête à repartir de l'avant, la tête haute et claire. Alors dire d'elle qu'elle était faible et fragile, oui, ça, elle en avait l'habitude. Mais ce que les gens ne savaient pas, c'est qu'elle était forte, et qu'elle au moins, avait un moyen de tenir tête. De tenir tête à toute cette pression de la vie. De ne pas tomber des nues devant les immondices que la vie lui balançait à la figure.

Alors, quand Erin reprit en lui disant :


« Aaron n’avait sûrement pas l’intention de vous effrayer. Les Aurors ont parfois des méthodes un peu étranges et bien souvent impossibles à comprendre pour quiconque ne fait pas partie de leur rang, mais ne vous tracassez pas pour cela. Vous savez que Poudlard est un lieu sûr. Le plus sûr qu’il soit. Et jamais le professeur Stoyanov ou moi-même ne laisserons quoique ce soit arriver de mal. Vous êtes en sécurité, vous le savez bien. »

Roxane releva la tête. Elle avait arrêté de pleurer. Elle avait relevé le menton. Elle tendit sa tasse à Erin, la remercia à mi-voix, puis la professeure des Potions ajouta une dernière fois :

« Ce dont vous avez besoin surtout, c’est de vous reposer. Rejoignez votre chambre et dormez sur vos deux oreilles, tout va bien. Mais surtout, quoique vous fassiez, ne vous débarrassez pas de cette carte, gardez-la toujours avec vous. Si Aaron vous l’a donnée, c’est qu’il a jugé important que vous l’ayez en votre possession. Et croyez-moi, c’est sans aucun doute pour votre bien. »

Après avoir poliment remercié son interlocutrice aux allures rassurantes, Roxane sortit du bureau et se dirigea vers sa Tour. Calmée, en marchant, elle pensa à une chose bien précise. À une décision qu'elle avait prise. Elle allait garder cette carte. Si une personne comme Erin Grayce lui disait de garder cette carte, alors elle le ferait. Elle avait confiance en Erin. Mais elle n'avait pas confiance en la carte, et en ce qu'elle voulait dire. Elle était calme. Mais sûrement pas pour longtemps.

Reducio
Et voilààààààà !
18 janv. 2014, 12:59
 04/2039  L'ombre du hasard (partie 2)
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