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18 avr. 2013, 14:42
 05/2039  Coeur d'or







Chapitre Trois de l'Acte Final

“ Coeur d'Or ”





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Ordre d'écriture :

Bethany Andrews, chef du contingent d'aurors en service à Poudlard
Harald McGee, auror en service à Poudlard
Leona B.Sampedro, auror en service à Poudlard
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 02 sept. 2016, 14:46, modifié 4 fois.
06 mai 2013, 11:55
 05/2039  Coeur d'or

Bethany Andrews et Leona B. Sampedro étaient physiquement aussi dissociables que l'étaient les nuages et les montagnes. Leona arborait une peau mâte, de longs cheveux noirs, et effleurait tout ce qu'elle observait de ses yeux marrons. Bethany, elle, se distinguait par sa volumineuse chevelure rousse taillée aux épaules, sa peau blanche comme le clair de lune, et son regard perçant d'un vert saisissant. Elles étaient pourtant soeurs. Certes pas des soeurs de sang, mais des soeurs devant la loi. Toutes deux adoptées par une riche famille de sorciers du Hampshire, les Andrews, elles avaient grandis à l'unisson, ne s'éloignant jamais trop l'une de l'autre même quand le Choixpeau s'y était essayé en les envoyant dans deux maisons différentes. Bethany à Serdaigle. Leona à Poufsouffle. Elles formaient une seule et même âme. Une âme inébranlable. Bethany, l'aînée, avait toujours veillé sur Leona, peut-être plus encore que n'importe quelle grande soeur du fait que la plus petite était atteinte de mutisme depuis la naissance. Leona, elle, avait toujours accouru à la rescousse de sa grande soeur, même quand celle-ci s'imposait les pires ennuis à Poudlard ou se retrouvait piégée par une assemblée de mages noirs en mission. Le récent mariage de Leona n'avait non plus réussi à changer la donne. Elles allaient toujours par deux, veillant l'une sur l'autre comme deux étoiles jumelles condamnées à partager le même carré de ciel pour l'éternité.

Ce soir là, elles étaient de nouveau ensemble, toutes les deux assises sur les marches qui scindaient le parc en deux jusqu'à la cabane du garde-chasse, occupées à contempler le ciel étoilé.

-

Les grandes et larges fenêtres du couloir y faisaient entrer les plus somptueux rayons de lumière opaline que la pleine lune était en mesure de livrer par cette nuit dégagée. Rendant plus sombre et plus mystérieuse encore la silhouette robuste d'Harald McGee qui se trouvait plantée devant.

L'auror semblait sincèrement captivé par le spectacle de cette nuit étincelante. D'une main assurée, signe que le geste relevait de l'habitude chronique, l'homme réajusta la paire de lunettes rondes posée sur son nez puis balaya ses cheveux noirs pourtant peignés avec un soin tout particulier. Pendant un temps relativement long, Harald n'effectua plus le moindre mouvement si ce n'est le mouvement naturel de ses yeux scrutateurs. Une aura tranquille, reposée, émanait de lui. Soudain, sans crier gare, l'homme s'anima de nouveau pour tirer du long manteau qui lui tombait sur les mollets sa baguette magique. Une baguette en bois de noyer, recouverte d'une couche de laque noire et nervurée ici et là de fins motifs dorés. Autant dire une baguette luxueuse, digne de figurer dans n'importe quel grand musée. Le geste toujours aussi assuré, comme si le doute ne lui était jamais permis, Harald leva sa baguette bien haut puis l'abaissa soudainement en visant la vitre épaisse devant lui. Un souffle incolore la brisa instantanément elle et toutes ses voisines dans un fracas étourdissant.

Un air frais chargé d'un parfum de verdure inonda aussitôt le couloir en fouettant au passage le visage amusé de l'auror.

-

Les cheveux roux de Bethany s'hérissèrent sur sa nuque au moment de l'explosion. En deux temps trois mouvements, elle et Leona étaient debout, leur baguette tirée et leurs yeux rivés sur la pluie de verre brisé qui venait se rompre sur le sol à quelques dizaines de mètres de leur position. Le sang de Bethany ne fit qu'un tour.

“ Va chercher les autres, vite ! ordonna-t-elle à Leona avant de se précipiter en direction des Grandes Portes. Retrouvez-moi au deuxième étage ! ”

Sans même un regard pour sa soeur, Bethany franchit les portes du grand hall d'entrée en ne se souciant plus que d'une seule chose. Courir. Courir le plus vite possible pour chasser le terrible pressentiment qui commençait à gagner son coeur.
20 mai 2013, 19:29
 05/2039  Coeur d'or

Bethany courait. Elle courait comme si les fouets de l'enfer claquaient derrière elles. A chaque nouvelle marche, une nouvelle pulsation s'ajoutait à la symphonie déjà bien rythmée de son coeur. A chaque nouvelle marche, son inquiétude grimpait d'un cran. Comme si le simple fait de s'approcher progressivement du danger en décuplait la nocivité. Du hall d'entrée, aux escaliers mouvants, Feu d'Or, telle qu'on la surnommait encore au Bureau des Aurors, apparut comme un éclair roux dans un écrin indigo aux derniers retardataires de Gryffondor ou de Serdaigle qui se pressaient de rejoindre leur salle commune avant que le concierge ou les préfets ne donnent de la voix pour les diriger aux pas. Certains voulurent instinctivement lui emboîter le pas, conscients que quelque chose c'était forcément passé pour que la chef du contingent d'aurors se précipite de la sorte vers les étages supérieurs. Mais le peu de bon sens qui pouvait leur rester les fit tenir le cap de leur salle commune, plus par crainte des représailles que leur retard entraînerait que par véritable renonciation à suivre les aventures de l'auror. Bethany courut. Elle courut encore et encore. Et quand enfin ses pas s'arrêtèrent dans l'entrée de l'aile est du deuxième étage, son coeur s'arrêta. Son regard balaya la silhouette d'Harald, survola les fenêtres béantes, et un torrent de suspicion la submergea.

Harald ? ... Est-ce ... toi qui a fait ça ?

Au sourire qu'il lui adressa, elle comprit que ce ne pouvait être que lui. L'idée lui vint de se demander pourquoi, mais Harald la balaya aussitôt d'un rire à vous glacer le sang.

Qui veux-tu que ce soit d'autre ? Tu vois quelqu'un ici à part toi et moi ?

Le malaise devint plus profond qu'un coup de poignard en plein coeur. Bethany resserra instinctivement l'étreinte de sa main droite sur sa baguette magique. Il lui semblait qu'elle tombait dans un tourbillon d'incompréhensions où les questions se succédaient à un rythme totalement fou. Et où les réponses étaient vouées à ne jamais remonter à la surface.

Harald... qu'est-ce qui se passe ? Tu me fais peur...

Nouveau rire. Bethany avançait pas après pas, lentement, les mâchoires serrées.

Ma chère Bethany, tu ne cesseras donc jamais de m'amuser. Toi, ressentir la peur ? Allons, tu n'es plus cette gamine qui fuyait les autres comme la peste. Tu es notre chef pas vrai ? Un chef se doit de renifler le danger quand il guette son équipe pas vrai ? Alors ouvre grand tes narines Feu d'Or et dis-moi ce que tu sens.

La peur. Bethany était prisonnière d'une peur irrationnelle. Elle ne percevait plus qu'elle. Cette peur qui lui criait de rebrousser son chemin et de s'enfuir le plus loin possible comme dans ses plus jeunes années. A la peur succédait la honte. La honte de ressentir une telle lâcheté s'éveiller en elle après tant d'années. Le coeur battant à tout rompre, Bethany essaya de se redonner une contenance en inspirant profondément, en vain. Le poids qui pesait désormais sur ses entrailles était si colossal qu'elle se savait désormais incapable de rebrousser chemin sans avoir à trébucher lamentablement parce que son corps ne répondrait plus normalement de ses mouvements.

A quoi est-ce que tu joues, hein ?

Le sourire moqueur de celui qu'elle avait pris pour bras droit voilà sept ans s'effaça et son long calvaire débuta.

Jouer ? Nous sommes amis n'est-ce pas ? Sept ans. Sept longues années passées à te mentir, à te tromper. Sept longues années à vous faire croire à tous que j'étais cet homme satisfait de tenir le second rôle. Cet homme trop occupé à ses livres pour se soucier de la bonne marche du monde. Ah ma chère amie, si tu pouvais seulement imaginer l’ampleur de la supercherie. Si tu pouvais seulement imaginer ce qui vous attend, toi et les autres.

Qu'est-ce que tu me racontes... Je ne te reconnais plus...

Et pour cause. Je n'ai jamais existé.

Harald dirigea sa baguette vers elle et la seule chose qu'elle trouva à faire se fut de s'arrêter net. Comment imaginer qu'un ami puisse retourner une arme contre vous ? Comment imaginer que quelqu'un que vous considérez comme un membre de votre famille puisse retourner une arme contre vous ? Rien n'avait préparé Bethany à ça dans toute sa carrière. Rien dans les manuels ne décrivait comment réagir à une telle situation. Rien ne l'avait préparé à être trahis par le seul homme qu'elle avait jamais accepté pour ami.

C'est terminé Bethany. Ton histoire s'arrête là où la mienne commence enfin.

Le temps sembla s'écouler au ralentit pour Bethany Andrews. Elle vit d'abord une étincelle rouge se diriger vers elle, surprise qu'Harald n'ait eu à prononcer le moindre mot pour l'attaquer. Une douleur lancinante gagna soudain ses mains puis commença à remonter progressivement le long de ses bras. Elle entendit sa baguette rebondir sur le sol sans même l'avoir sentit glissé entre ses doigts. Alors ses yeux roulèrent vers le bas et son coeur s'emballa en découvrant une entaille profonde à chacun de ses poignets, rouge de sang, comme l'oeuvre d'une coupure laissée par une lame de rasoir. Ses mains ne répondaient plus et son sang coulait. Inexorablement.
24 mai 2013, 15:39
 05/2039  Coeur d'or

Leona avait sillonné la quasi totalité du parc, s'était aventurée près des berges du lac ; elle était même allé jusqu'à s'engouffrer dans la Forêt Interdite pour trouver une trace de ses compagnons. Rien. Pas la moindre trace de leur présence. Ils étaient introuvables. Leona savait pertinemment qu'une telle chose était impensable, qu'il était de leur honneur à tous d'être à leur poste chaque jour et chaque soir. La sécurité d'enfants innocents était en jeu à chaque instant. Aucun d'eux n'avait plus oublié ça. Et pourtant, aucun d'eux n'était là ce soir. Même Harald, le plus sérieux de la bande, n'était pas là ce soir.

Sur le coup, Leona éprouva de la colère envers ses camarades. Ce manque de conscience professionnelle la mettait hors d'elle. Comment avaient-ils pu négliger leur mission à ce point ? Et si quelque chose se produisait ce soir, là maintenant ? Qu'auraient-ils à répondre si un élève se faisait attaquer par un Erkling ou pire encore ? N'étaient-ils pas sensés être là pour prémunir l'école de ces attaques ? N'étaient-ils pas là pour faire leur travail ? Leona pesta intérieurement contre cette bande d'inconscients, son mari y compris. Hasard ou pas, elle sortait de la Forêt Interdite lorsque son regard saisit une lumière rouge, fugace, en provenance du château. Un court instant, il lui avait même semblé voir une silhouette noire sous cette lumière. La distance y faisant, elle ne réalisa que plus tard, alors qu'elle atteignait presque les grandes portes, que cette lumière semblait provenir des bas étages. Peut-être le premier ou le deuxième...

Le deuxième étage ! Bethany !

Allez comprendre pourquoi ses sens se mirent en état d'alerte en réalisant cela. L'instinct féminin peut-être ? Quoi qu'il en fut réellement, Leona ne perdit pas une seule seconde. Elle remonta sa robe sur ses mollets et s'élança aussi vite qu'elle le put vers le grand escalier. Elle aussi attisa la curiosité des quelques élèves et professeurs qui siégeaient encore dans la Grande Salle à cette heure tardive pour les travaux du soir. Elle ne le remarqua même pas, pas plus qu'elle ne remarqua les regards étonnés qui croisèrent son chemin jusqu'au palier du deuxième étage. Elle se contenta de courir, même si son coeur menaçait d'entrouvrir sa cage thoracique pour s'extirper de son corps.

Et elle courut encore lorsqu'elle découvrit le corps étendu sur le sol au milieu d'une marre de sang. Elle courut encore et trébucha près de lui en patinant dans la marre rouge. Mais elle n'en avait que faire. Le visage de Bethany était livide, plus blanc encore que la neige, quand elle se pencha sur lui. Les larmes lui montèrent aussitôt aux yeux, son coeur se déchira en mille morceaux, mais elle s'activa à utiliser tous ses sorts de guérison pour refermer les plaies aux poignets de sa soeur.

Ils nous ont trahis... tous.

Leona écarquilla grands les yeux en entendant la voix, certes très faible, mais bien réelle de sa soeur. Son soulagement était telle qu'elle n'enregistra pas tout de suite la teneur de ses propos. La joie. Voilà tout ce qui l'habitait à cet instant précis. La joie de savoir sa soeur vivante, même si son état démontrait clairement qu'elle avait perdu énormément de sang.

Tu dois les arrêter...

Le filet de paroles était plus faible encore que le précédent. Les paupières de Bethany se refermèrent sur ses beaux yeux verts.

J'ai si froid... petite soeur...

Leona lâcha sa baguette magique pour serrer sa soeur aussi fort qu'elle le pouvait contre elle. Elle aurait voulu lui dire de tenir bon, lui dire qu'elle était là, que tout allait bien se passer. Elle aurait voulu lui dire qu'elle l'aimait plus que tout au monde, qu'elle avait encore besoin d'elle. Elle aurait voulu lui dire qu'elle n'avait pas le droit de la laisser tomber, qu'elle ne l'avait jamais laissé tombé depuis le premier jour. Elle aurait voulu lui dire tout les mots du monde, lui crier qu'elle était la plus grosse partie de sa vie, mais son mutisme l'en empêcha. Soudain, le corps de Bethany se fit plus lourd contre elle, comme si quelque chose l'avait soudain quitté. Leona la secoua une fois, deux fois, trois fois, un nombre si incalculable de fois avant de s'écrouler en pleurs contre son corps inerte.

Dire que les personnes atteintes de mutisme ne peuvent pas communiquer leurs émotions par la voix est un mensonge. Les rares sons qui arrivent à s'échapper de leur gorge sont certes broyés, inintelligibles, énigmatiques, mais ils signifient encore quelque chose. Ce soir là, quand Leona Sampedro se redressa en criant sa détresse à la face du monde, ce qui apparut comme les gémissements d'une bête grièvement blessée aux personnes qui l'entendirent n'eut guère besoin de traduction ou d'une seconde relecture pour leur faire entendre en leur for intérieur qu'un destin venait de se briser.
24 mai 2013, 16:56
 05/2039  Coeur d'or

Arseni Stoyanov se réveilla en sursaut, le front ruisselant de sueur. Un capharnaüm invraisemblable remontait du mur des portraits. Ni une ni deux, le directeur se leva du canapé où il s'était assoupi et se présenta devant les tableaux de ses illustres prédécesseurs. Tous déblatéraient avec une force et une conviction étourdissante mais Arseni n'arrivait pas à saisir la moindre raison d'un tel raffut. Il se massa les tempes puis s'écria, à bout :

Silence !

Et le silence se fit.

Qu'est-ce qui vous prend à tous de faire un tel boucan ? Vous n'aviez pas remarqué que quelqu'un dormait dans ce bureau ?

Un sorcier au visage rond et à l'imposante moustache grise, ajusta son monocle et répondit pour tous les autres.

Le but de la manoeuvre était justement de vous réveiller monsieur le directeur. Votre créature est revenue, regardez par vous-même. J'ai bien peur que ses nouvelles soient graves.

Arseni se tourna et rencontra le regard rouge vif du caméléon de vapeur noir qu'il avait lui-même créé. La consistance du nuage noir était amoindrie. Avait-il été pris pour cible par un sortilège ? Le directeur n'eut le temps de soupçonner une réponse à cette question que le lézard lui révéla les récents événements qui venaient d'embraser le château. Une partie du groupe d'aurors s'était volatilisée. Leur chef gisait morte au deuxième étage, dans les bras de sa soeur, tuée par l'auror à la jambe de bois mais impossible de savoir où il s'était volatilisé, lui, comme tous les autres hommes du groupe.

Vous devez faire quelque chose Arseni, les élèves sont en danger !

Je sais Minerva.

Il s'était préparé à l'éventualité d'une attaque depuis bien longtemps déjà. Depuis que son prédécesseur lui avait révélé ce qu'il savait du contingent d'aurors. Il avait presque tout réglé pour ce moment précis, même si dans aucune de ses réflexions, Bethany Andrews ne trouvait tragiquement la mort. Cette perte était colossale, terrible et colossale. Tuer aussi aisément une femme aussi douée ne laissait rien présager de bon. Il devait donner ses directives le plus rapidement possible et faire des choix ; pas dans une heure, pas dans dix secondes, maintenant !

Severus, prévenez ma soeur. Faites-lui savoir que Poudlard est attaqué. Nous nous sommes déjà entretenu à ce sujet, elle saura quoi faire.

Severus Rogue opina froidement du chef et disparut de son tableau, laissant vide son siège recouvert de velours verdâtre.

Albus, vous savez vers qui il vous faut vous tourner, n'est-ce pas ?

La réponse du plus renommé des directeurs de Poudlard tomba sous le sens.

Naturellement. Je m'en vais de ce pas. Courage, Arseni.

Arseni acquiesça et Dumbledore quitta son portrait à son tour. Le temps était compté, l'école bien trop grande et la position de l'ennemie trop incertaine, pour pouvoir prévenir les directrices de maison à temps sans prendre de risques. Arseni ne voyait qu'une seule possibilité. Agacé, il se rua sur son secrétaire et un sortit son coupe-papier le plus tranchant. Il retroussa la manche de son bras gauche et glissa le tranchant de la lame sur sa peau blanche.

Il y a d'autres solutions, vous n'êtes pas obligé d'avoir recours à cette magie !

Arseni Stoyanov vit rouge et répondit coup pour coup :

C'est ce que je suis Minerva ! Je n'ai pas le temps de chercher d'autres solutions ! Vous l'avez dit vous-même...

L'ancienne sous-directrice, directrice de Gryffondor, et directrice de Poudlard afficha une mine navrée en se pinçant les lèvres. Pendant ce temps, Arseni fit couler une importante quantité de son sang dans un récipient en argent massif avant d'appeler son phénix à la rescousse qui par une seule de ses larmes, contribua à refermer la plaie qu'il avait ouverte.

Lobio Eternum

D'un mouvement de baguette magique, le sang vira au noir de charbon et s'évapora en un long ruban de vapeur noir. Le ruban grandit encore et encore jusqu'à former un drap gigantesque qui, telle une immense plume, descendit progressivement sur le sol pour s'y étaler. Plusieurs ondulations se formèrent soudain à sa surface, grandissant en nombre au fur et à mesure des secondes. Les ondulations gagnèrent en amplitude, jusqu'à dépasser le mètre de hauteur, puis stagnèrent, comme si le temps s'était soudain figé. Alors le drap se déchira de toute part et pas moins d'une vingtaine de loups terrifiants aux yeux injectés de sang et au pelage aussi noir que la nuit apparurent sous le nez du directeur. Chaque créature mesurait presque un mètre vingt d'envergure. Ils n'étaient clairement pas de ce monde.

Des hommes essayent de répandre le sang dans cette école, flairez leur détermination, leur soif de pouvoir, trouvez-les, et empêchez-les de nuire à qui que ce soit.

La meute grogna puis dans un tourbillon de hurlements à vous glacer le sang s'élança à toute vitesse vers la porte de sortie. Arseni Stoyanov, lui, manquait de vaciller, épuisé.

[FIN]
18 janv. 2014, 13:00
 05/2039  Coeur d'or
© MAGICLAND