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22 août 2013, 10:18
 05/2039  Les raisins de la colère







Chapitre Six de l'Acte Final

“ Les Raisins de la Colère ”





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Intervenants :

Les frères Curtiss, aurors en service à Painswick
Anatéine Eden-Slown, professeur de Divination et directrice de Serdaigle
Wilhelm Heltowni, professeur d'Astronomie et directeur de Serpentard

Dernière modification par Arseni Stoyanov le 02 sept. 2016, 14:44, modifié 5 fois.
06 nov. 2013, 19:37
 05/2039  Les raisins de la colère
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Irina Stoyanov éprouvait un profond dégoût pour l'endroit où elle se trouvait. Cette salle circulaire qui marquait l'entrée du département des Mystères la révulsait. Le département tout entier la révulsait. Le ministère de la magie avait beau tenir un discours timoré à son sujet, elle savait que les entrailles de ce département empestaient la cruauté morbide. Certaines Langues-de-Plomb étaient plus faciles à délier que d'autres avec un simple décolleté vertigineux et quelques gouttes de Veritaserum. Irina savait par conséquent à quoi s'attendre, mais n'en ressentait que davantage de colère envers les institutions de ce pays.

La salle se mit à tournoyer sur elle-même et la multitude de portes à se déplacer très vite pour ressembler à une grosse traînée de peinture noire. Quand le mouvement s'arrêta brusquement, Irina toucha chaque porte du plat de la main jusqu'à trouver celle qu'elle recherchait. La seule à véhiculer une froideur glaçante. Irina l'ouvrit et déglutit en découvrant le fameux couloir dont on lui avait parlé. Le Styx, c'est comme ça que les Langues-de-Plomb l'appelaient. Le chemin le plus court pour atteindre les enfers. Le couloir était seulement éclairé par des torches crachant des flammes d'un bleu terne qui ne faisait que dégager un peu de pénombre de l'obscurité.

Irina s'y aventura, sa main droite crispée sur sa baguette magique. Arrivée au bout, elle marqua une pause avant d'actionner la poignet qui la séparait du coeur de l'enfer.

« Allez. Courage ma fille ! »

Prétendre que la salle dans laquelle elle entra était la plus obscure de l'univers n'aurait rien eu d’exagéré. Même en utilisant le sortilège Lumos Maxima, les ténèbres restaient impénétrables et ses propres pieds invisibles. Comme si l'obscurité de ce lieu dévorait toute forme de lumière. Angoissée comme rarement elle l'avait été dans sa vie, Irina s'avança sans vraiment savoir ni où elle mettait les pieds ni dans quelle direction elle se dirigeait. Marchez 66 pas depuis la porte, lui avait-on dit, puis arrêtez-vous et agitez votre baguette en prononçant les mots suivants : si lumos était l'obscurité et nox la lumière, je dirais nox en croyant allumer la lumière. Alors Irina compta 66 pas, s'arrêta et déclara à voix haute :

« Si lumos était l'obscurité et nox la lumière, je dirais nox en croyant allumer la lumière. »

Aussitôt les ténèbres se dissipèrent, chassés par les flammes rougeoyantes de gigantesques brasiers allumés le long des murs d'un véritable, Irina n'en crut pas ses yeux, temple grec avec ses colonnes et les hauteurs vertigineuses de son plafond sculpté d'hommes portant des casques et des lances.

« Mon dieu... murmura-t-elle en posant ses yeux sur le fauteuil posé sur un piédestal au centre du temple. »

Quelqu'un était enchaîné au fauteuil par de lourdes chaînes. Irina en dénombra pas moins d'une centaine. Toutes retenues autour du piédestal par d'énormes boucles à priori ensorcelées. L'individu était un homme à qui elle aurait donné la vingtaine. Le teint extrêmement pâle, presque blanc comme neige, une chevelure taillée court d'un blond peroxydé, et des prunelles... des prunelles... Irina n'en avait jamais vu des comme ça, couleur or. D'un or parfaitement pur.

« Izar Nightingal ? risqua-t-elle. »

L'homme l'observa et hocha doucement la tête.

« Ront Rombola ! s'écria-t-elle, l'estomac noué, sa baguette brandit vers le siège. »

En réponse à son enchantement, les chaînes s'enroulèrent sur elles-même puis se retirèrent doucement comme une masse affreuse de serpents. Quant au mors qui barrait la bouche du détenu, il se volatilisa aussi sec.

« Qu'est-ce... balbutia Irina, affectée par l'horrible calvaire de cet homme. Je veux dire qu... »

« Le Fourchelang est assez mal vu, répondit le dénommé Izar en tâtant son visage comme pour vérifier que tout était bien à sa place. Ça et d'autres petites choses... mais dîtes-moi plutôt qui je dois remercier d'être délivré de mes chaînes ? »

« I... Irina Stoyanov. »

Un sourire apparut sur le visage d'Izar.

« M-mon frère m'a dit que vous aviez plus... »

« De mille ans, oui, l'interrompit-il. Je sais, je ne les fais pas. Il faut remercier la divine providence de m'avoir offert l'éternité pour compagne et aussi mon vampire de père. Ne lui volons pas toute la gloire qu'il a pu accumuler dans cette histoire. »

Irina était paralysée ; autant par le personnage en lui-même que par sa décontraction stupéfiante. Si elle se fiait à son frère, Izar était pourtant gardé en captivité dans cet endroit depuis plus de trois cents ans.

« La lignée des Stoyanov affichant de l'étonnement, je ne croyais pas voir ça de toute mon existence. A vrai dire je pensais même que vous vous éteindriez avant que je puisse sortir d'ici. Mais dîtes-moi plutôt ce que vous faîtes là ? J'ai beau avoir ma petite idée sur la question, je préférerai l'entendre de votre bouche. »

En même temps qu'il disait ça, Izar descendit du piédestal.

« Mon frère, Arseni Stoyanov, a besoin de vous, répondit Irina, toujours aussi parfaitement immobile. Il... il a dit que vous aviez une dette envers lui. »

« Il est l'actuel chef de famille ? »

Irina hocha la tête.

« Alors je l'écouterai. Une dette est une dette, commenta Izar en s'arrêtant à sa hauteur. Mais avant cela, deux choses. »

Cette fois-ci, Irina dégaina la première. Une pomme rouge fuji. Izar sourit en saisissant le fruit pour le mordre à pleines dents.

« Pour votre baguette magique mon frère dit qu'il sera ravi de vous donner son emplacement actuel quand vous serez disposé à le rencontrer. »

« Qu'est-ce que nous attendons alors ? En route ! rétorqua Izar avant de passer sa langue rose sur ses canines particulièrement pointues. »
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 04 mars 2014, 12:25, modifié 1 fois.
13 nov. 2013, 16:32
 05/2039  Les raisins de la colère


« J'ai peur maman. »

Ana-Rose abaissa ses yeux avec une extrême douceur sur sa fille de quatre ans. Malgré la précarité de leur situation, Ana-Rose trouva la force de sourire dans l'espoir de la rassurer.

« Maman est là. Tu n'as pas de raison d'avoir peur, conclut-elle en la serrant dans ses bras. »

Au fond d'elle, Ana-Rose partageait la même crainte que sa fille. Relevant son menton, elle observa à tour de rôle les deux armoires à glace qui leur servaient de geôliers. Les inséparables Damon et Ryan Curtiss. L'un la guettait avec un sourire en coin, le coude appuyé sur le rebord de la cheminée. L'autre lui tournait le dos, posté comme un piquet devant la fenêtre en tenant le rideau écarté.

Dire qu'au temps de sa scolarité elle les avait côtoyé, même si c'était de très loin ; dire qu'ils se revendiquaient aujourd'hui encore comme des Aurors alors qu'ils la retenaient, elle et sa fille, prisonnières dans leur propre demeure. Ces hommes n'avaient aucun honneur. Ana-Rose n'éprouvait qu'un profond dégoût pour eux, mais elle se gardait bien de l'afficher de manière inconsidérée.

Elle était mère de famille. Elle n'avait plus le pouvoir de sauver le monde.

[center]*[/center]
L'elfe Maury courait aussi vite qu'il le pouvait dans les couloirs éclairés par la pleine lune. La tête pleine de révélations, il espérait de tout coeur atteindre la tour de divination avant qu'il ne soit trop tard.

Quelques jours plus tôt, il avait surpris la fin d'une conversation étonnante entre un des Auror et le professeur Eden-Slown et le soir même, alors qu'il nettoyait ce qu'il y avait à nettoyer dans son bureau, il avait ressenti quelque chose de peu commun, même pour un elfe de maison de sa trempe, en approchant l'endroit où la carte de l'Arcane sans nom était dissimulée. Maury n'avait commencé à fomenter une réflexion sur cette drôle de sensation que plus tard, plus précisément en entendant le professeur de métamorphose évoquer les mécanismes complexes des portoloins avec un collègue, tandis que Maury s'assurait d'alimenter le feu de cheminée de la salle des professeurs en y empilant de nouvelles bûches.

Maury grimpa une à une les marches qui le séparaient du bureau du professeur Eden-Slown, en ouvrit la porte d'un claquement de doigts, et se rua à l'intérieur en criant :

« Professeur ! Maury doit vous mettre en garde ! L'Auror vous a donné un portoloin professeur ! Professeur ? »

Trop tard. Le bureau était vide. La carte de l'Arcane sans nom avait déjà révélé toute l'étendue de son pouvoir.

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Quelques points de rappel importants. Premièrement, à vous de vous mettre d'accord pour justifier le fait que vous aviez tous les deux la main posée sur la carte de l'Arcane sans nom au moment où elle s'est activée. Deuxièmement, n'oubliez pas que si vous avez la moindre question, le moindre doute, un hibou, et c'est réglé. Troisièmement, s'il fallait le préciser, vos personnages ne sont pas au courant de l'attaque de Poudlard. La trahison d'Harald et les attaques combinées d'Aaron et de Felipe se sont produites en un court laps de temps qui n'ont pas permis à la moindre rumeur de parvenir jusqu'à vos oreilles.

[DÉCISION GROUPÉE - ANATÉINE&WILHELM]
[1] Le portoloin vous a amené à destination. Comprendre où vous vous trouvez :
Inspecter le jardin dans lequel vous venez d’atterrir, avant de tourner autour de la maison sur deux étages dont les fenêtres laissent échapper de la lumière. Trouver une trappe ouvrant sur un escalier s'enfonçant sous terre.
[2] Le portoloin vous a amené à destination. Chercher une sortie :
Inspecter le jardin dans lequel vous venez d'atterrir, fouiller les haies touffues qui bordent le terrain. Trouver un portail secondaire donnant sur une rue pavée.

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
20 nov. 2013, 15:40
 05/2039  Les raisins de la colère
Reducio
J'ai eu l'autorisation d'Anatéine pour faire interagir son personnage avec le mien. :) Ana, si je me suis complétement planté sur les réactions de ton personnage, n'hésite pas à m'en informer. ;)


      Le soir venait de tomber sur Poudlard ; une soirée bien étrange se révélait. En bas, les attaques des Aurors avaient commencé et, de plusieurs étages du château, on pouvait déjà voir des éclairs de toutes les couleurs lézarder les fenêtres des différentes salles. Pourtant, au sommet de sa tour d'Astronomie, occupé à réparer sa lunette, le professeur Heltowni n'avait entendu les massacres qui se déroulaient sous ses pieds. Concentré à polir des verres de rechange et à régler l'inclinaison de son appareil d'observation, il n'avait pas fait attention au bruit qui provenaient des premiers étages du château ; ceci dit, il est à noter que le vent était assez fort ce soir-là. Si l'on prend de plus en compte que la tour d'Astronomie est la plus haute du château, il n'était pas étonnant de constater que, même s'il avait tendu l'oreille, il n'aurait entendu qu'un vague bruit sourd.
      Occupé à ses habitudes d'astronome, il en avait oublié la correction de ses copies de sixième année. Ce n'est que lorsqu'il pointa son télescope sur la constellation du Serpentaire qu'il s'écria, se frappant la tête de la paume de sa main :


      « Palsandromède ! »

      L'habitude de l'Astronomie avait provoqué chez le Polonais une sorte de pathologie lexicale, qui lui faisait placer des expressions sorties de nulle part et d'une manière qui avait l'air parfaitement naturelle. Cette étrangeté avait été cocassement appelée une « astrolinguomanie » par un ancien collègue Moldu de Wilhelm. Bien que plusieurs linguistes et orthophonistes se furent penchés sur ce cas, nul n'avait réussi à trouver d'explication viable à cette pathologie.
      S'étant précipité pour corriger les copies des sixième année, il n'avait pas remarqué que sa lunette était mollement retombée, et qu'elle pointait maintenant en direction la grande salle, d'où plusieurs éclairs de diverses couleurs se faisaient voir.
      L’étude du Langage Céleste avait toujours été, pour Wilhelm, la seule phase de l'Astronomie qu'il trouvait absolument rébarbatif et inintéressante. En corrigeant la copie d'un élève de sixième année, il remarqua qu'il devait avoir bien relu une douzaine de fois la même phrase sans en avoir pour autant compris le sens. Il soupira. Décidément, ça n'était pas du tout son domaine. Se levant et faisant les cent pas dans sa salle de classe, il chercha comment il pourrait comprendre la réponse de cet élève, et éviter de lui mettre inutilement une mauvaise note. D'ordinaire, lorsqu'une réponse s'avérait incompréhensible, il n'hésitait pas à réprimander sévèrement. Mais là, il ne maîtrisait pas le sujet.
      Soudainement, il s'arrêta. Une illumination l'avait traversé.
      Mais c'était que bien sûr !

      Les tours d'Astronomie et de Divination étaient éloignées l'une de l'autre ; cependant, un passage secret du septième étage permettait d'accéder au premier étage de la tour Nord, puis il suffisait de descendre l'escalier à colimaçon afin de rejoindre la salle de classe du professeur Eden-Slown. Un escalier tomba du plafond lorsque le jeune professeur se demanda comment entrer dans le bureau, manquant de l'assommer. Wilhelm grimpa.
      L'atmosphère de concentration extrême qui était répandue en ces lieux prit le professeur Heltowni de court, qui put voir le décor tournoyer légèrement dans ses orbites. Néanmoins, il put remarquer que sa collègue et ancienne comparse de Maison l'observait ; il était vrai que son entrée en scène était quelque peu surprenante et inhabituelle. Il essaya de réparer bien vite son erreur :


      « Bonsoir, Anatéine. Rassurez-vous, ce n'est que moi, Wilhelm. Je souhaitais vous parler d'un cours commun dont j'avais eu l'idée... en rapport avec l'astrologie. Voulant parler véritablement face à face avec sa collègue, il s'avança de trois pas, avant qu'elle n'apparût à ses yeux, tenant une carte de tarot dans la main. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il remarqua qu'elle tenait dans sa main la carte maudite... Wilhelm écarquilla les yeux. Il pointa un de ses longs et fins doigts sur la carte. Ce ne serait pas... ?
      ▬ Si. La carte de l'Arcane sans nom, tantôt décrite maudite par les uns, tantôt comme une renaissance pour les autres, lui répondit-elle avec un soupçon de dégoût dans la voix. Rassurez-vous, Will, je n'essaie pas de savoir votre destin pour les proch... »

      Elle s'interrompit et Wilhelm crut savoir pourquoi. La carte commençait à s'illuminer. Pensant qu'il s'agissait simplement du reflet d'une bougie allumée, provoqué par la lisseur du papier, il voulut la saisir délicatement pour l'observer attentivement, et ne pas être gêné par ce qu'il pensait être un reflet. Soudainement, il sentit un saisissement formidable au niveau de son nombril, comme si on y avait installé un crochet, et sentit qu'il s'en allait loin. Très loin...

      [...]

      Il mit du temps à retrouver complétement ses esprits et sentit simplement qu'il avait atterri sur un sol dur et humide. En respirant à pleins poumons, il sentit un froid glacial lui saisir la gorge. Ils étaient à l'extérieur et, d'après ce que Wilhelm avait pu sentir, dans un jardin. Ceux de Poudlard ? Il n'en savait rien. En fait, il ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait aux alentours. Il tourna la tête vers la droite et put remarquer la carte. Elle fut illuminée encore quelques instants, puis s'éteignit telle une bougie qu'on aurait enfermé dans un bocal sans oxygène. Il se leva, cherchant à tâtons sa baguette dans sa poche, la sortit et murmura « Lumos ».
      Ils n'étaient plus à Poudlard. Certes, ils étaient dans un jardin mais, visiblement, celui-ci semblait appartenir à une propriété privée. Il observa autour de lui et vit qu'Anatéine tourniquait elle aussi dans le jardin. Étaient-ils encore en Ecosse ? Peu probable. Ils semblaient être plus proches du sud, au vue de la végétation verdoyante, tandis que celle du nord subissait les conséquences de la saison. Il écarquilla les yeux pour la deuxième fois en quelques minutes. Il venait de comprendre.

      « Un Portoloin ! Par toutes les étoiles naines de la Galaxie de l’œil Noir ! s'exclama-t-il soudainement, faisant sursauter la Directrice de Serdaigle. Nous voilà bien dans la panade... Que fait-on, Ana' ?
      ▬ On cherche où l'on se trouve. Il doit bien avoir un indice indiquant notre position.
      ▬ Eh bien, outre le fait d'essayer de demander au voisinage... j'espère que nous ne sommes pas tombés dans un quartier Moldu ; on risque d'avoir le Service des usages abusifs de la magie sur le dos en utilisant trop nos baguettes... »

      La Directrice de Serdaigle fit une moue de l'épaule. Ça n'était pas une préoccupation majeure. Ils devaient absolument savoir où ils avaient précisément atterri. Wilhelm entrevoyait déjà un article dans la rubrique « Animaux perdus » d'un quotidien sorcier : « Deux Directeurs de Maison de l'École Poudlard ont été retrouvés dans un quartier de la petite ville de Saint-Je-Sais-Pas-Où-Mais-Très-Loin. Ni l'un ni l'autre ne sait comment ils ont pu atterrir là-bas. » Cocasse.
      Tandis qu'il se laissait aller à ses pensées sans queue ni tête, ils tournèrent autour de la belle petite maison à deux étages et à grandes fenêtres, desquelles s'échappait une lumière jaunâtre caractéristique. Soudainement, Anatéine sursauta en ayant trouvé une trappe qui dévoilait des escaliers. Après avoir jeté un coup d’œil à son collègue, elle s'enfonça dans les ténèbres. Il comprit qu'il n'avait pas le choix. Prenant son courage à deux mains, il s'enfonça à son tour dans l'obscurité, baguette en main.

      Advienne que pourra...

Ami des Centaures de la Vieille Forêt
Zarbi de l'année (Magic'Awards III)
08 déc. 2013, 13:19
 05/2039  Les raisins de la colère
Anatéine passait une de ces soirées agréables, très agréables, même. Elle était assise sur le grand siège en cuir noir, recouvert de fourrure noire, dans son bureau de la Tour de Serdaigle. Elle avait éclairé la pièce au maximum : elle aimait avoir les idées claires lorsqu'elle travaillait, ou du moins lorsqu'elle était seule : celui lui permettait de ne pas ressasser les mauvaises idées qu'elle avait continuellement en tête, et puis, c'était bien plus convivial.

Se doutait-elle que, quelques étages sous sa tour, à seulement quelques dizaines de mètres sous ses pieds, se déroulaient un carnage sans nom ? Certainement que non. Elle était trop occupée à manger des Chocogrenouilles, les pieds contre l'âtre de la cheminée, à jeter les paquets dans les flammes. Pensait-elle seulement que tout près d'elle se jouait des vies - ou plutôt des morts ?

La façon dont le feu vous captive est étonnante. Une fois vos yeux posés sur ces flamboyantes lames de couleur et de chaleur extrêmement élevée, impossible de s'en détacher pendant au moins quelques minutes. Anatéine n'était pas une exception à la règle : elle ne pouvait détacher son regard des flammes. Cependant, l'exception à laquelle elle était rattachée était la suivante : quand elle se concentrait trop sur une chose, elle était obliger d'en déduire quelque chose. D'analyser. Constamment. Son esprit de Divinatrice lui avait appris ça.

« Pyromancie ». C'est tout ce à quoi elle pensa, d'un coup. C'est l'unique mot qui lui vint à l'esprit. La Divination par le feu. C'était un art qu'elle maîtrisait assez bien parmi d'autres, mais qu'elle ne pratiquait pas particulièrement, car c'était un Art Divinatoire très ancien et peu employé dans la vie courante pas les personnes pratiquant la Divination. De plus, elle présente des limites car les réponses qu'elle apporte ne sont pas précises.

Anatéine ne pensa plus à rien d'autre que de pratiquer, en ce moment-ci. Elle laissa tomber son dernier paquet de Chocogrenouilles dans les flammes, qui se consomma très rapidement, et tomba à genoux devant l'âtre. Les yeux dans le feu, elle se concentra. Elle avait ce pressentiment qu'ont les voyants lorsqu'ils s'apprêtent à faire une prédiction. Elle
savait que quoiqu'il arrive ce soir, que ce soit bénéfique ou pas pour elle ou pour quelqu'un d'autre, il arriverait quelque chose. Elle se concentra, et se remémora les cours de l'AFV (Académie des Futurs Voyants) sur cette pratique étrange qu'était la Pyromancie, la lecture par le feu.

Se contrant sur les flammes, Anatéine essaya de les interpréter. Si elle était unie, ce qui était loin d'être le cas, car la flamme partait dans tous les sens, cela présageait de très bonnes choses. Cependant, lorsque la flamme partait dans tous les sens, qu'elle était divisée en deux ou qu'elle pétillait (ce qui était le cas, malheureusement), cela ne présageait rien de bon... Damn.

Anatéine aimait son don. Vraiment. Avoir la possibilité d'interpréter le futur à l'aide de moyens que les voyants se transmettaient depuis des siècles, de générations en générations, elle trouvait ça magnifique et passionnant. Mais, tout de même, il n'y avait rien de plus imprécis que la Divination. Maintenant, alors qu'elle avait voulu en savoir plus sur son mauvais pressentiment concernant la soirée qui allait se dérouler dans peu de temps, voilà qu'elle se retrouvait sans rien d'autre qu'une confirmation que, oui, peut-être, ça va péter, mais ça pourrait autant péter dans son bureau qu'au sommet de l'Everest qu'elle n'en saurait rien de plus de sa Pyromancie...

Résignée à attendre qu'un probable triste sort s'abatte sur sa vie déjà pas énormément rangée, Anatéine profita des dernières Chocogrenouilles du paquet (de sa vie ? Non, arrêtons de dramatiser... !), et décida au final de se mettre à prendre de bonnes résolutions : elle s'attaqua aux copies des sixièmes années qu'elle devait corriger pour dans peu de temps et auxquelles elle n'avait pas encore touché.
À peine eut-elle gratté de sa longue plume d'oie blanche quelques copies de corrections et de remarques qu'elle fut distraite. Elle ressentait le besoin de savoir quel était l'événement qui allait faire prendre un tournant à la vie de beaucoup d'êtres, ça, elle en était sûre, et elle voulait approfondir ce jugement plus sérieusement. Et avec des techniques qu'elle pratiquait et appréciait.

Alors, pourquoi diable, après avoir précisé : « des techniques qu'elle pratiquait et appréciait », pourquoi, oui, son regard suivit sa main qui se tendait et s'avançait inexorablement vers le tiroir à sa droite, le Tiroir de la Peur ?

Anatéine avait toujours été une grande froussarde, certes. Même si paradoxalement, elle était très têtue, un peu trop, même, et curieuse, et pouvait descendre dans jusque dans les Limbes démoniaques pour arriver à ses fins. Mais là, elle avait des circonstances atténuantes qui faisaient qu'elle avait une frousse gigantesque, une peur bleu clair, foncé, bref, toutes les nuances du bleu, en tout cas, elle ne pouvait pas approcher cette carte. C'était au dessus de ses forces. Déjà qu'elle s'était trouvée bien gentille d'accepter auprès d'Erin de la garder avec elle... Mais bon, Anatéine faisait ce qu'on lui disait tant que cela ne lui posait pas de problème majeur. Et là, tant qu'on ne la confrontait pas à cette carte à nouveau, elle avait accepté de la garder sur elle. Bon, elle ne prenait pas non plus ses douches avec, mais elle l'avait proche d'elle, dans ce tiroir du bureau.

Et donc, je repose ma question :
pourquoi la main d'Anatéine était en train de se diriger dangereusement vers ce tiroir qu'elle ne voulait surtout pas ouvrir ?

Et qui s'ouvrit. Par sa propre main. Ana s'en voulait déjà d'avoir fait ce geste, mais elle ne pouvait plus s'arrêter, maintenant. Elle se saisit de la mystérieuse carte et l'examina encore plus précisément qu'elle ne l'avait déjà fait auparavant. Pour elle, cette carte ne représentait rien, sinon une sorte d'avertissement peu valable à ses yeux et surtout venant d'un fou qui n'avait rien fait à part ressasser les souvenirs du passés et faire remonter à la surface quelques démons pourtant bien enfouis en la jeune femme.

Elle décida qu'il en était assez. Elle allait reposer la carte, convaincue que c'était son esprit qui divaguait plus que son troisième œil qui l'avait fait saisir l'objet maudit, lorsqu'elle entendit un brouhaha pas possible venant de son bureau : saisissant sa baguette - était-on jamais trop prudents ? -, Anatéine se dirigea vers la source du vacarme. Elle sortit de sa bureau et se retrouva dans la salle de Divination qu'elle aimait tant pour sa décoration, l'univers qu'elle représentait et surtout, l'odeur d'encens et d'herbes séchées que la jeune femme avait placé dans des bocaux ouverts sur les étagères, et qui embaumaient la pièce pour la bercer dans une douce impression de maternité et de confort, ce dernier élément étant essentiel aux yeux d'Anatéine pour pouvoir bien travailler.

Finalement, Anatéine se trouva plantée devant son collègue, le Professeur d'Astronomie, qui se nommait Wilhelm Heltowni.
* Mais que diable vient-il faire ici ? * se demanda Anatéine, très sceptique. Comme s'il lisait dans ses pensées, Wilhelm engagea la conversation avec la jeune femme de la façon suivante :

« Bonsoir, Anatéine. Rassurez-vous, ce n'est que moi, Wilhelm. Je souhaitais vous parler d'un cours commun dont j'avais eu l'idée... en rapport avec l'Astrologie. »

Wilhelm fit trois pas hésitants vers l'avant, et baissa ensuite les yeux sur la carte que tenait en main la jeune femme. Il semblait si surpris que ses yeux étaient exorbités, comme prêts à sortir de leurs orbites. Il reprit :

« Ce ne serait pas... ? » commença-t-il, mais Anatéine le coupa tout de suite, toujours assez réservée - décidément, quelque chose n'allait pas - :

« Si. La carte de l'Arcane sans Nom, tantôt décrite maudite par les uns, tantôt comme une renaissance pour les autres. Rassurez-vous, Will, je n'essaie pas de savoir votre destin pour les proch... »

Elle s'interrompit. Bon dieu, commençait-elle à halluciner à seulement vingt-six ans, ou était-ce vraiment la carte qui était en train de s'illuminer, là, sous ses yeux ? Oh non, elle savait que depuis les dix dernières minutes, quelque chose allait se passer... Et voilà que cette fichue carte était une chose encore plus bizarre qu'elle était mystérieuse ! Tout à coup, la main de Wilhelm s'avança pour prendre la carte (il n'avait apparemment pas remarqué qu'elle serait mise à briller étrangement, ou du moins, cela ne le dérangeait pas plus que ça). Anatéine voulut le prévenir, lui dire qu'il ne fallait pas qu'il y touche - même si elle n'avait pas encore saisi la raison du pourquoi il ne fallait pas qu'il y touche -, mais c'était trop tard : il avait déjà saisi le bout de papier cartonné, et alors, Anatéine sentit cette étrange sensation que l'on ressent au nombril, comme un tiraillement vers l'avant, quand on prend un...

Oh, mais oui... Quand on prend un Portoloin !


~~~


Elle aurait dû le savoir ! Bon sang, combien de fois avait-elle pris des Portoloins, dans toute son existence ? Plus de fois qu'on a de doigts et d'orteils pour les compter... ! Arghhh, cela l'énervait tellement ! Elle qui savait qu'il allait se passer quelque chose, elle qui savait ce qu'était qu'un Portoloin, elle était allée chercher la carte, comme une idiote, et l'avait regardé briller, comme une idiote, avant de réaliser. Arghhh !
Elle se retourna dans tous les sens pour essayer d'apercevoir Wilhelm. Il était à quelques mètres d'elle, essayant de se remettre de ses esprits, lui aussi. Dans un coin, près de son collègue, brillaient une petite lumière : c'était la carte-Portoloin. Bah, autant la laisser là, maintenant, elle ne leur sera plus d'aucune utilité désormais. Et honnêtement, Anatéine rêvait de s'en débarrasser depuis belle lurette.

Elle avait froid. Très froid. Le paysage autour d'elle était morne, sombre et humide, elle préférait la chaleur, la gaieté et la lumière de son bureau. Mais bon Dieu, où étaient-ils ? Rien autour de la jeune femme ne pouvait lui en indiquer plus sur sa position géographique, à part peut-être le fait qu'elle était frigorifiée et donc qu'elle ne devait malheureusement pas se trouver aux Bahamas... ! Elle ne voyait rien, et remarquant que de son côté, Wilhelm avait eu le réflexe de sortir sa baguette et de lance un Lumos, elle fit de même.

Bon. Ils étaient manifestement dans le jardin d'une maison, vu la haie bien taillée qui entourait l'herbe bien tondue, et les plates-bandes impeccables sur la bordure de la maison. Enfin, impeccables... C'était très subjectif, étant donné qu'Anatéine était capable de faire mourir un cactus tellement elle jardinait mal, et que donc n'importe quelle forme de présentation de jardin lui semblait parfaitement par-fai-te. Après avoir inspecté visuellement les lieux, elle commença à fouiner autour de la maison : autant trouver plus vite qui y habitait, pour pouvoir retourner au plus vite à Poudlard.

Tout d'un coup, Wilhelm s'exclama, faisant sursauter Anatéine de peur, alors que cette dernière avait déjà toutes les raisons valables pour être effrayée :


« Un Portoloin ! Par toutes les étoiles naines de la Galaxie de l’œil Noir ! Nous voilà bien dans la panade... Que fait-on, Ana' ? »

Et ce n'était que maintenant qu'il se rendait compte qu'il avait pris un Portoloin ? Et bien, elle qui s'était crue secouée par ce bref voyage, il faut croire que d'autres avaient vu pire !

« On cherche où l'on se trouve », lui répondit-elle du tac-au-tac. « Il doit bien avoir un indice indiquant notre position. », ajouta-t-elle.

Wilhelm lui répondit, l'air un peu mal à l'aise :


« Eh bien, outre le fait d'essayer de demander au voisinage... J'espère que nous ne sommes pas tombés dans un quartier Moldu ; on risque d'avoir le Service des usages abusifs de la magie sur le dos en utilisant trop nos baguettes... »

Anatéine haussa les épaules : là, le Services des usages abusifs de la magie, ce n'était pas sa priorité... Si elle devait utiliser sa baguette, elle l'utiliserait, point. Et personne ne la blâmerait pour ça.

Chacun cogitant de son côté, ils se mirent à chercher... Quelque chose. N'importe quoi. Ils contournèrent lentement la propriété qu'encadrait le joli jardin, et qui devait être haute d'environ deux étages. Il y avait certainement des gens à l'intérieur : les lumières étaient allumées et filtraient à travers le verre de la fenêtre.

Tout en continuant à chercher quelque chose à l'extérieur, Anatéine se demanda si tout ceci me concernait : était-ce la conséquence d'un de ses actes ? Est-ce que d'autres personnes qui lui étaient chères vivaient en ce moment-même un périple comme le sien ? Est-ce que... Est-ce que sa fille était en sécurité ? L'idée du contraire mit la jeune professeure dans un état d'angoisse encore plus grand, et tout en continuant de divaguer dans ses pensées, elle accéléra les recherches dans le jardin, afin d'en finir au plus vite avec cette histoire et de rentrer s'assurer que tout le monde allait bien. Mais que se passait-il, enfin ?

Et pourquoi diable Erin Grayce, lorsqu'Ana lui avait rendu visite, lui avait-elle dit de garder la carte ? Savait-elle ce qui allait se passer ? Si oui, pourquoi n'avait-elle rien dit ? Pourquoi s'était-elle tue ? Et si non, quelle était la raison pour laquelle Erin semblait tenir à ce qu'Ana garde la carte ?... Voulait-elle du mal à Anatéine ? Pfff, mais non, enfin, c'est stupide, voilà ce à quoi la jeune femme se mettait à penser maintenant, à cause de son stress. Pourquoi Erin Grayce lui voudrait-elle du mal ?

Anatéine chassa ces pensées noires de son esprit ; elle aurait le temps d'y repenser plus tard. Tout à coup, son pied heurta une chose plus dure que les cailloux qu'elle avait rencontrés jusque là, et elle sursauta car elle avait perdu l'équilibre et qu'elle avait manque de tomber.
La Directrice de Serdaigle se baissa et découvrir ce qui l'avait fait trébucher : c'était une trappe. En l'ouvrant, elle découvrit qu'elle cachait un escalier qui s'enfonçait sous le sol. Elle se tourna vers Wilhelm, comme si elle voulait lui demander : est-ce que tu me suis ? Puis, sans attendre sa réponse, elle disparu dans les escaliers, toujours en pointant sa baguette droit devant elle pour pouvoir y voir clair. Elle sentit derrière elle que Wilhelm la suivait. C'était bien, ils se comprenaient sans se parler.

Il ne restait plus qu'à continuer à marcher en avant.

Le reste, qui était en somme très ironique, se rassemblait à ces quelques mots : l'avenir nous le dira... !
13 déc. 2013, 11:57
 05/2039  Les raisins de la colère


........L'obscurité les encercla dans une étreinte froide et mordante dès lors qu'ils s'engagèrent à descendre au sous-sol par la trappe. Marche après marche, l'escalier s'enfonçait toujours plus profond dans cette noirceur absolue. Bien sûr, deux professeurs de cette qualité ne tarderaient guère à songer à faire un peu de lumière autour d'eux, mais en vain. Car déjà une lueur se profilait dans les ténèbres environnantes. Cette lueur avait la même couleur que la nacre et la consistance vaporeuse d'un fantôme. Sa présence entraîna le dévoilement du bas de l'escalier ; les toutes dernières marches tout du moins. Mais cette lueur n'était pas destinée à en demeurer une. Très vite, deux pattes se profilèrent, puis un museau, une tête, et enfin le corps irradiant de lumière d'un labrador. Un labrador qui avait tout d'un patronus.
*
........Le même sang coulait dans leurs veines. La même idéologie embrasait leur esprit. Damon et Ryan Curtiss étaient quasiment semblables en tous points. Aussi, quand Damon tourna brusquement la tête vers la porte gardant l'accès au sous-sol, Ryan détourna tout aussi brusquement son regard de la fenêtre. En quelques fractions de seconde, ce même regard bascula du visage grave de Damon à la porte menant au sous-sol.
........« Tu as senti quelque chose ? demanda Ryan en lâchant le rideau. »
........« Quelque chose vient de pénétrer le cercle, dit Damond en fronçant les sourcils. »
........« Reste ici je vais.. commença Ryan. »
........« Garde tes deux yeux braqués sur elle, je descends jeter un coup d'oeil, trancha Damon en se dirigeant vers la porte d'un pas déterminé. »
........Ryan ne broncha même pas. Habituellement, il ne tolérait pas qu'on l'interrompe mais cette règle ne s'appliquait pas à son frère. Alors quand la silhouette de ce-dernier disparue derrière la porte, Ryan prit naturellement le relais en reportant toute son attention sur la petite et sa mère, blottis l'une contre l'autre au milieu du salon.
*
........En bas de l'escalier, le patronus s'assit sur ses pattes arrières et braqua son regard sur les deux professeurs. Derrière lui, une autre lumière se profila. Une lumière grandissante. Comme si sa source approchait à petits pas...

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L'ordre dans lequel vous décidez de poster n'a pas d'importance.

[DÉCISION INDIVIDUELLE - ANATÉINE]
[1] Rebrousser chemin pendant qu'il en est encore temps :
A la vue du patronus et maintenant de l'autre lueur qui approche, vous décidez de vous replier dans le jardin où vous attirerez peut-être le propriétaire du patronus ?
[2] Utiliser un sortilège :
Vous lancez le sortilège de votre choix parmi la liste de sortilèges disponible dans le Club de Duels.

[DÉCISION INDIVIDUELLE - WILHELM]
[1] Rebrousser chemin pendant qu'il en est encore temps :
A la vue du patronus et maintenant de l'autre lueur qui approche, vous décidez de vous replier dans le jardin où vous attirerez peut-être le propriétaire du patronus ?
[2] Utiliser un sortilège :
Vous lancez le sortilège de votre choix parmi la liste de sortilèges disponible dans le Club de Duels.


Date butoir : samedi 21 Décembre

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
21 déc. 2013, 19:15
 05/2039  Les raisins de la colère
      Bien qu'ils fussent plus que probablement descendus au sud, le manque de chaleur régnant sous terre prouvait qu'ils étaient restés quelque part au Royaume-Uni et que la saison déclinait dangereusement vers la fraîcheur. Bien qu'ils n’aient que peu tardé à faire un petit peu de lumière, cela ne servit à rien. En effet, une autre lumière se profilait à l'autre bout de ce qui semblait être un tunnel ou une galerie souterraine. Était-ce un fantôme ? Wilhelm en douta.
      Les fantômes avaient une apparence claire et bien définie. Ça ne pouvait en aucun cas être cela ; de plus, l’atmosphère n’était pas refroidie à cause de cette lumière qui se définissait de plus en plus. Je le répète, mais la froidure ambiante était purement naturelle. Les yeux de plus en plus grands face à la vision que les deux professeurs avaient en face d’eux, le professeur d’Astronomie n’eut d’autre réflexe instantané que de resserrer sa baguette de rose entre ses doigts longs et fins.

      Petit à petit, la forme commença à se faire de plus en plus compacte et claire. Soudainement, une lumière ce qui sembla être des pattes se forma, suivie d’une sorte de museau. Plus de doute possible, c’était un Patronus. Et, d’après ce que Wilhelm connaissait en cynologie, le Patronus devait très certainement être un labrador ou une race cousine. Par ailleurs, la luminosité soudaine de cette magie-là avait dévoilé ce qui semblait être des marches d’escalier. Il leva alors son regard sur Anatéine et Wilhelm après s’être assis sur ses pattes arrière. Dans son dos, une autre lumière semblait approcher. Quelqu’un arrivait.

      Le polonais sentit les pulsations de son cœur accélérer brutalement. D’un air terrifié, il regarda sa collègue qui, elle non plus, n’en menait pas large. Elle semblait également pétrifiée par une indicible peur. Wilhelm réfléchit rapidement. C’était certain que le sort
Cave Inimicum avait été utilisé pour détecter d’éventuels intrus. Mais dans quel but ? Pourquoi de simples sorciers de village avaient-ils besoin de savoir qui entrait dans un proche périmètre ? Et puis, quel était le rapport entre cette maison, le portoloin et le patronus ? Quelque chose d'anormal se déroulait à cet instant.
       Il regarda la lumière s’intensifier. Le temps était compté. De deux choses l’une, ils pouvaient fuir – mais se retrouvant dès lors de dos, extrêmement vulnérables – soit faire face à la personne qui descendait les marches de l’escalier – mais risquant dès lors de se faire tuer sans autre forme de procès.
*Autant regarder la mort en face*, se dit l’astronome. Moins de deux secondes avaient suffi pour prendre cette décision.

      Si ce qui s’avançait était réellement dangereux, alors ils devaient à tout prix se protéger. Ils devaient ralentir ce qui avançait. Soudainement, une idée folle vint se glisser dans son esprit. Si ça ne les sauverait pas indéfiniment, au moins cela les protégerait quelques secondes de plus. Un millième de seconde plus tard, il pointa sa baguette sur l'escalier et prononça, de la façon la plus silencieuse qui lui était possible en ce moment de stress :
« Pluraformus ! », se demandant comment réagiraient les marches.

Ami des Centaures de la Vieille Forêt
Zarbi de l'année (Magic'Awards III)
21 déc. 2013, 22:12
 05/2039  Les raisins de la colère
Anatéine tenait sa baguette bien haut, car elle ne voyait absolument rien. La cave était tellement sombre que le Sortliège de Lumos, ou même celui de Lumos Maxima, ne lui était presque d'aucune utilité. Elle avait vingt-six ans, elle était jeune et n'avait jamais eu de problème de vue, alors pourquoi cette cave était si sombre ? Et si froide... Anatéine n'avait bien entendu pas eu le temps de réagir, lorsque le Portoloin s'était activé, et elle n'avait donc aucune protection contre le froid. Et surtout qu'étant donné que son bureau était surchauffé en permanence (elle détestait avoir froid), on pouvait dire que son pauvre petit châle marron n'était pas bien épais et ne lui tenait absolument pas chaud, et elle détestait ça.

L'escalier continuait de descendre raidement, et elle ne savait pas vers où. Tout ce qu'elle pouvait voir, malgré le maximum de lumière que pouvait lui apporter sa baguette, était du noir. Une sorte de brouillard noir indescriptible et relativement effrayant qui ne l'avançait à rien dans ses recherches.

Ses recherches. Que voulait-elle savoir ? Pourquoi n'était-elle pas retournée à Poudlard avec Wilhelm ? Pourquoi avait-elle entraîné son collègue dans une situation potentiellement dangereuse (que savait-on de cette cave ? Elle pouvait tout autant être un refuge qu'un lieu de danger...) ? La réponse était assez simple. Elle ne voulait pas. Elle n'avait pas envie de retourner à Poudlard. De part sa grande émotivité, elle savait qu'elle finirait traumatisée rien qu'à l'idée de rentrer dans son bureau. Mais elle n'avait pas non plus envie de se retrouver dans cette école où elle devrait faire sembler d'enseigner à des élèves innocents sous le regard d'une Sous-Directrice qui lui avait dit de garder cette fichue carte. Pourquoi ? Anatéine avait du mal à penser ça, car elle ne pensait pas souvent de mauvaises choses des gens, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de faire la supposition que, peut-être, Erin Grayce avait consciemment dit à Anatéine de garder la carte. Peut-être que la Sous-Directrice savait ce que la carte allait faire... Non, non, Anatéine ne pouvait pas s'empêcher de penser une chose pareille. Mais tout de même, la raison pour laquelle elle était restée ici au lieu de retourner au château était en partie due au fait qu'elle n'avait pas vraiment envie de revoir Erin Grayce tout de suite (« en partie », car sa curiosité était aussi une grande part de son choix !). Peut-être devrait-elle se calmer un peu avant. Enfin, se calmer... Ce n'est pas comme si ce qu'elle vivait là était en train de la calmer, mais bon.

Mais en dehors de tout ceci, Anatéine n'avait aucune raison d'être ici ; ou plutôt d'être restée ici. Et Wilhelm ? Quelles étaient ses raisons ? Pourquoi l'avait-il suivie ? Quel était son intérêt, à lui ? Elle se savait assez persuasive et têtue, mais elle n'avait presque pas eu à insister pour qu'il la suive dans la cave en passant par la trappe.

Alors qu'Anatéine était encore perdue dans ses pensées en avançant plus bas dans l'escalier, elle aperçut une lumière. Cette lumière, grandissante, commençait à dévoiler les dernières marches – enfin, ils étaient arrivés au bout de cet escalier ! Mais que se passait-il ?Quelqu'un venait-il déjà à leur rencontre ? Elle se tut et plissa les yeux (décidément, elle ne voyait vraiment rien !) pour mieux voir ce qui venait vers eux. Cela semblait être une simple petite lueur blanche. Mais ladite lueur se développa considérablement, jusqu'à prendre la forme blanche et intouchable d'un gros chien, un imposant labrador. Le sang d'Anatéine ne fit qu'un tour et se glaça dans ses veines. Un Patronus.

Elle se retourna et fit signe à Wilhelm de ne plus bouger. Dans quelles circonstances lancerait-elle un Patronus, autres qu'une invasion de Détraqueurs ?... Peut-être pour découvrir si l'intrus qui s'était introduit chez elle était potentiellement dangereux et pouvait détruire tous les plans qu'elle était en train de préparer et qui ne pouvait surtout pas être découverts. Bon, c'était relativement parano, comme raisonnement, mais elle ne connaissait qui lancerait un Partonus comme ça, pour rigoler, non, il fallait que ce soit pour une raison utile. Tout avait un sens (ou plutôt, presque tout). Alors, comme les Détraqueurs se sentaient, et qu'Anatéine et Wilhelm n'étaient pas des Détraqueurs, la personne qui venait vers eux voulaient s'assurer qu'ils étaient sans mauvaises intentions pour son ou ses projets secrets.

Parfois, Anatéine se trouvait sacrément tordue. C'était, certes, dans sa personnalité, mais elle était tout de même assez bizarre. Déglutissant lentement, elle commença à se mouver le plus silencieusement possible, pour se coller contre le mur, puis tourna la tête vers Wilhelm pour lui signaler de faire pareil, même si elle savait qu'il ne serait pas aussi silencieux qu'elle pouvait l'être (quand il le fallait). Et oui, vivre avec un bébé et vaquer à ses occupations la nuit sans le réveiller à cause du parquet qui craque, cela demande une sacrée concentration, et beaucoup d'entraînement et de pratique, pour en arriver au niveau qu'Anatéine avait atteint et qui n'était pas vraiment discutable en matière de qualité... La jeune professeure se compressa le plus possible contre le mur. Elle n'a pas la tête tournée vers Wilhelm, mais elle sait, elle devine qu'il est intrigué par ce qu'elle lui a dit de faire, et elle doute elle aussi de son choix, maintenant. Après tout, même dans l'obscurité la plus totale et le silence le plus sourd, et bien qu'ils soient tous les deux habillés de couleur relativement sombres, ils n'avaient pas de cape d'invisibilité et ne pourraient pas se cacher bien longtemps de cette manière. Mais s'il y avait quelque chose qu'Anatéine pouvait faire, c'était les faire se taire. Elle savait d'expérience que le bruit était un traître, et que, peut-être, s'ils étaient aussi invisibles qu'il était possible de l'être sans cape d'invisibilité, et aussi silencieux que le silence lui-même, il arriverait à tromper la personne qui arrivait de plus en plus vite. Alors, dans un geste de pure panique silencieuse, Anatéine lança sur elle et sur Wilhelm le Sortilège muet :
* Silencio ! * Elle sut que cela avait marché déjà parce qu'elle ne doutait vraiment pas de ses compétences en matière de Sortilèges muets, et ensuite parce qu'elle n'entendait plus qu'un silence sourd tout autour d'elle. Maintenant, aussi nombreux que pouvaient être leurs mouvements, les deux jeunes professeurs ne seraient en aucun cas entendus. Elle fit tout de même un signe au jeune homme à côté d'elle pour qu'il se taise.

Le Patronus était toujours là, mais certainement plus pour longtemps désormais – son propriétaire risquait sûrement d'arriver d'une minute à l'autre. Anatéine était terrifiée, la sueur coulait le long de son dos, elle n'en pouvait plus, elle voulait sortir d'ici et partir loin, très loin. De plus, dans son mutisme, elle put aisément se rendre compte que le propriétaire du Patronus, s'il n'était pas dupé par la cachette futile des deux professeurs, n'avait qu' lancer un Hominum Revelio pour qu'ils soient découverts.

Elle ne savait pas si Wilhelm s'était rendu compte, dans l'obscurité, des signes qu'elle lui faisait, mais en tout cas, il lança un Sortilège permettant de décupler les marches, sans aucun doute pour ralentir la procession de leur chercheur. Elle espérait de tout cœur que cela marcherait, et, dans le noir, fit un sourire encourageant à Wilhelm.

La jeune femme, parfaitement athée, se surprit alors à prier les dieux auxquels elle ne croyait absolument pas...
07 janv. 2014, 14:20
 05/2039  Les raisins de la colère


........Il était difficile, pour ne pas dire impossible, de comprendre certains choix. A moins bien sûr d'être un puissant légilimens et d'avoir un goût prononcé pour la chasse aux oeufs de Pacques.

........Le choix du professeur Heltowni se porta, voyez-vous, sur l'usage d'un sortilège pluriforme. Un mot savant pour dire que la première chose qui entrait en contact avec ce sortilège pouvait aussi bien prendre les traits d'une bicyclette que d'une jolie jeune femme aux formes plantureuses ; dépendemment de ce qui traversait l'esprit du sorcier au moment de son utilisation. Pour le professeur Heltowni, il fut question d'une armoire ; sans doute celle où il gardait précieusement cachés ses pires secrets. Allez savoir pourquoi la magie se donnait la peine de traduire ce genre de pensées. Reste qu'elle le fit et que les dernières marches de l'escalier en pierre se métamorphosèrent en une belle armoire, elle aussi en pierre.

........L'accès à l'escalier s'en trouva condamné. A la totale indifférence du patronus resté de l'autre côté.

........La concertation étant une philosophie barbare pour n'importe quel groupe de personnes qui s'invitait chez les autres sans invitation, le choix du professeur Eden-Slown, le sortilège silencio, eut un effet plus limité dans la mesure où, dans la théorie, il n'était plus nécessaire de faire silence après avoir fait apparaître un objet de la taille d'un éléphant entre soi et un danger imminent. Quoi qu'à la réflexion, le professeur Eden-Slown en avait peut-être assez d'entendre son collègue ou peut-être bien qu'elle songeait à le faire taire pour limiter la casse.



........De l'autre côté de l'armoire en pierre, la lumière produite par une autre baguette vint se frotter à ses tiroirs. Sourcils froncés, Damon Curtiss se demanda s'il n'était pas entrain de rêver.

........Bien évidemment, il n'avait pas omis le souvenir qu'autrefois - pas plus tard que cette après-midi - les dernières marches d'un escalier occupaient cet endroit de la cave. Son esprit huilée comme une voiture de course moldue, l'Auror augmenta la luminosité de sa baguette et décrivit un arc de cercle autour de lui, à bout de bras. Rien. La cave était vide ; si on exceptait l'amoncellement d'objets en tout genre. Vide de monde.

........Il ne faisait pourtant aucun doute aux yeux de l'Auror qu'un sorcier était nécessairement à l'origine de cette sculpture originale, et que s'il ne donnait signe de vie de ce côté-ci alors c'est qu'il se trouvait de l'autre côté. La logique des Aurors résultait d'une formation longue de plusieurs années. Elle valait donc bien son pesant de cacahuètes, leurs décisions parfois moins.

........Le poing serré sur sa baguette magique. Damon recula à bonne distance, contre le mur du fond, et fit voler en éclats l'armoire en pierre en utilisant le sortilège explodio.

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L'ordre dans lequel vous décidez de poster n'a pas d'importance.

[DÉCISION GROUPÉE - ANATÉINE & WILHELM]
[1] Se réfugier dans le jardin :
Maintenant que plus rien ne vous sépare de votre opposant, vous retournez dans le jardin pour prendre l'initiative d'une embuscade en bonne et due forme.
[2] Vous courrez vers le bas de l'escalier et lancez un sortilège à votre opposant :
Vous prenez votre courage à deux mains, descendez l'escalier en courant et profitez de l'effet de surprise pour lancer sur votre opposant le sortilège de votre choix parmi la liste de sortilèges disponible dans le Club de Duels.


Date butoir : mercredi 15 Janvier

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
15 janv. 2014, 22:54
 05/2039  Les raisins de la colère
      Il n'eut que le temps de voir les dernières marches de l'escalier se transformer en une splendide armoire de pierre – Wilhelm fut par ailleurs très surpris et momentanément fier du résultat de son sortilège – avant qu'un bruit sourd ne vint troubler l'atmosphère lourde des lieux. Sur le moment, la vue d'un adversaire se prenant une armoire de pierre aurait pu avoir quelque chose de drôle, ou au moins sympathique, si la situation n'avait pas été un tantinet soit peu critique. Quelques secondes s'égrainèrent avant que l'homme de l'autre côté de l'armoire ne réagisse. Résultat : l'armoire fut brisée en mille morceaux, faisant froncer les sourcils de Wilhelm. Une si belle armoire, tout de même ! Que sa réalisation fut détruite lui importait peu, à vrai dire, mais le fait qu'un sortilège si puissant ne soit prononcé ne signifiait rien de bon ; le sorcier en face d'eux était très certainement expérimenté.
      Alors qu'il avait déjà pointé sa baguette en direction de l'assailli, sans doute bientôt assaillant, et s'apprêtait à lui lancer un sortilège d'immobilisation afin de le contrer pour être plus sereins, Anatéine le saisit vigoureusement par le bras, obligeant la baguette en bois de rose du polonais à tirer plus haut que prévu, ce qui eut pour effet de jeter de petites étoiles vertes et bleues en direction du plafond. Dans tous les cas, c'était sûr qu'ils étaient repérés. Ils auraient pu être encore plus mal si, lorsque Wilhelm cria de surprise au changement de leur plan en réalité inexistant, le sortilège de sa collègue de Divination ne les avaient pas fait se taire. Au moins, avait-elle vu juste sur le fait qu'il était nécessaire que le professeur d'Astronomie se fut tu pour éviter d'empirer la situation déjà défavorable aux professeurs.

      Wilhelm eut un peu de mal à se repositionner complètement sur ses deux pieds, mais dès que ses deux pieds se furent tournés dans la bonne direction, il sentit que la main du professeur Eden-Slown glissait un peu, sans doute du à la transpiration émanant du stress, et tremblait très légèrement. Il resserra la main de sa collègue et se précipita à sa suite dans les escaliers menant à l'extérieur de la cave et donc, dans le jardin. Malencontreusement, il ne remarqua pas que la dernière marche était plus haute que les autres et son pied droit resta dans cette gentillette marche, faisant magnifiquement tomber le professeur Heltowni, qui avait eu le réflexe de lâcher la main d'Anatéine pour ne pas la faire tomber elle aussi à son tour – mieux valait qu'au moins l'un (en l'occurrence l'une) des deux restât debout, pour contrer toute attaque ennemie. Le gémissement mit quelques instants à sortir, mais il réussit sous une forme pratiquement inaudible :


      « Aïe... »

      Certes pas très utile dans ce cas précis, mais une douleur qui ne fait pas mal, croyez-moi que ça ne sert pas à grand-chose. Il se releva donc précipitamment, rassurant Anatéine sur le fait qu'il allait bien, ramassa sa baguette, et, tandis qu'il fouillait dans l'une de ses poches, il sentit son sourire gêné s'affaiblir et son teint devenir blême, bien qu'il était plus difficile que d'ordinaire de voir un être humain se transformer soudainement en caméléon, le regard encore plus terrifié de sa collègue – cette dernière n'avait visiblement pas de limite – lui indiqua que les lueurs de la maison des profondeurs de laquelle il venait de sortir donnait une lumière suffisante. Précipitamment, il chercha dans une autre poche, puis une troisième, puis la quatrième. Palsambleu, voilà qu'il avait perdu son inhalateur.
      Il sentit les battements de son cœur s'accélérer soudainement. Il risquait à tout instant une crise d'asthme, or ce n'était pas vraiment le moment et son inhalateur bleu était perdu dans la nature. Drame absolu.

      Se retournant abruptement, il scruta le sol, commença à revenir sur ses pas et, finalement, trouva sa petite machinerie près de la trappe menant au sous-sol. Il soupira de soulagement, ramassa l'objet et l'actionna dans sa cavité buccale. Il sentit ses poumons, son cœur et ses artères se détendre, avant qu'il ne se tournât vers Anatéine, un sourire candide aux lèvres. Parce que l'être humain peut réagir étrangement à certaines situations – et plus particulièrement le professeur d'Astronomie, dont le métier ne lui laissait guère le choix que d'être à moitié sur Terre – Wilhelm sentit son sourire s'effacer en entendant des bruits de pas venant de sous terre. L'autre approchait, et de la lumière commençait à apparaître.
      Instantanément, Wilhelm se retourna et s'approcha de la professeure de Divination, lui prit la main lui murmura de rester calme, que tout allait bien se passer – il croyait à ce qu'il disait à peu près autant qu'il avait jamais cru en la guérison de son hypocondrie, soit autant dire néant. Après quoi, il se retourna face à l'entrée béante de la cave, protégea sa collègue de son corps et de son bras droit, la main située à l'autre extrémité du bras gauche tenant sa baguette. Les dents serrés et le front commençant à dégouliner de sueur, il ne put que prononcer les paroles suivantes, terribles et véridiques à la fois :


      « Vous le savez autant que moi, Anatéine : nous allons mourir. Tous les deux. Mais ça ne sera pas aujourd'hui ! »

Ami des Centaures de la Vieille Forêt
Zarbi de l'année (Magic'Awards III)