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18 nov. 2015, 22:38
Trois petits lutins perturbés  PV 
Les longs cheveux blonds de Joy étaient rehaussés en un chignon légèrement négligé vers la droite, d'où une ou deux mèches s'étaient échappées pour venir subtilement caresser sa joue pâle. Mais la petite ne s'en préoccupait nullement ; ce qui la tourmentait depuis bon nombre de jours déjà, c'était un sujet d'une importance capitale auquel trop peu d'élèves sorciers portaient attention. Mais Joy n'était pas de ceux-là, et il fallait croire que Abigail Lewis et Amaëlle Nelly non plus. La petite Écossaise n'était pas préoccupée par quelque chose de matériel, pour une fois - et fusse ceci un grand pas pour sa maturité - ; non, ce qui accablait ses pensées et ses doutes, c'était la violence à l'école. Un triste sort réservé à un nombre d'étudiants trop élevé, et croyez le ou non, mais le château majestueux qu'était Poudlard habitait le même genre de cas. L'aiglonne ne faisait pas partie des dits cas, mais elle ne se souciait pas moins du bien être des jeunes maltraités par leur.. camarade. Si donc, après avoir discuté de cet ébranlant sujet avec deux autres fillettes de treize ans, toutes trois avaient décidé de partir pour un aller simple chez la Directrice en personne, qui aurait sans doute la réponse à leurs questions.

C'était d'un pas plus que tremblant que la Bleue avançait, jetant des regards inquiets à ses deux camarades. Mais celles-ci ne reviendraient pas sur leur choix, et Joy non plus. Elle avait été parfaitement d'accord et même enthousiaste lorsque l'idée d'en parler à Miss Loewy avait submergé leurs esprits. Alors si elle ne comptait pas annuler cette décision, au moins se nourrissait-elle du fait qu'elle n'était pas seule à être embarquée dans ce délire. Pourtant, la petite fille blonde savait qu'elle n'avait nulle raison de s'en faire ; à Halloween, elle s'était rendue chez la Directrice pour quémander avidement des bonbons, et elle avait été reçue très gentiment. Mais la peur de Joy à l'égard de Miss Loewy restait tout aussi importante, même après l'épisode rassurant du 31 Octobre, et les nerfs de la fillette étaient à deux doigts de craquer. Elle jeta un énième coup d’œil fébrile à ses deux complices, resserra malhabilement son chignon, puis poussa un petit soupir résigné. Même si l'idée lui semblait de plus en plus tordue, elle faisait confiance à Amaëlle et Abigail ; elles savaient ce qu'elles faisaient, pas vrai ?, elles n'auraient jamais pris volontairement la décision de se jeter dans la gueule du loup, hein ?, elles avaient tout bonnement une présence rassurante.

Cela devait être un drôle de spectacle, vu de l'extérieur. Trois gamines qui montaient les escaliers impétueux, avançaient dans les dédales des nombreux couloirs, et tout ça d'un pas un peu moins assuré que d'habitude. On aurait presque pu les confondre avec ces groupes de filles dans les séries Américaines, vous savez... il y en avait une aux cheveux bruns, noirs et blonds ; la première les avait tressés, la deuxième les gardait relâchés et la troisième les avait regroupés en un chignon pas très bien fait ; l'une était dans la maison des Rouges, l'autre des Verts et la dernière des Bleus. Il ne manquait plus qu'une Poufsouffle aux cheveux roux avec une queue de cheval pour compléter la panoplie mixte. Malheureusement, les trois fillettes n'avaient trouvé personne qui correspondait à ces critères - et c'était sûrement faute de ne pas avoir cherché -. Bon.. Je vous l'accorde, les pensées qui traversaient l'esprit de Joy étaient désordonnées, futiles et même un peu stupides, mais elle préférait s'y consacrer plutôt que de songer au moment où la Directrice leur ouvrirait la porte de son bureau.

Sauf qu'à force de se perdre dans les tréfonds de ses pensées, sans oublier de jeter quelques regards soucieux à ses deux camarades, Joy était bien (trop) vite arrivée à destination. Bip bip, on s'arrête, il est désormais temps de prendre son courage à deux mains et de frapper à la porte de Miss Loewy.. D'ailleurs.. s'il était censé y avoir une gosse un tant soi peu vaillante ici, c'était bien Abigail, non ? Après tout, ne faisait-elle pas partie des Rouges, qui séjournaient dans la maison des courageux Gryffondor ? Cependant, il était hors de question de remettre la responsabilité sur sa camarade aux cheveux châtains et de la prendre comme bouc-émissaire. C'était pas très sympa, et Joy avait peur qu'elle le prenne mal. Alors malgré son envie irrépressible de demander à Abigail de frapper à sa place, la petite Wedenjack ravala ses mots et s'enquit plutôt, d'un ton hésitant.


« Bon.. ben.. » et voilà qui traduisait toute l'éloquence dont elle était capable.

Stressée (un peu trop, je l'avoue), l'aiglonne avança sa main pâle et toqua deux fois à la porte de la directrice de Poudlard, priant le ciel pour que celle-ci se montre compatissante aux propos préalablement construits des trois fillettes, qui avaient bien sûr préparé un discours des plus clairs et succincts, pour ne pas vous dire la vérité.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
21 nov. 2015, 00:57
Trois petits lutins perturbés  PV 
La peur était un sentiment naturel, indispensable, humain.
Tout le monde connaissait ce sentiment qui résonnait, sourd, au fond de notre ventre, nous laissant gourd, démunis et fébrile, l'âme en souffrance.
Mais la peur à l'école ne devrait jamais être. La peur d'un examen peut-être, la peur de la punition pour n'avoir pas fait son travail, la peur d'un enseignant après une bêtise. Mais la peur des moqueries, la peur de l'humiliation, la peur des coups, toute cette peur de la violence psychologique et physique, jamais elle ne devrait être trouvée au sein d'une école, repère d'enfants, d'innocence. Et pourtant elle était à Poudlard : elle faisait partie intégrante de la vie étudiante pour certains élèves. Avec, parfois à se demander, la complicité des adultes encadrants. C'était triste à dire peut-être. Mais pourtant c'était vrai, tristement vrai. Poudlard était le théâtre de violence gratuite, d'injures dans les couloirs et de moqueries comme partout ailleurs malheureusement, mais pas seulement.

C'est pour cette raison que, ayant déjà subit elle même, Amaëlle était pleine d'incompréhension face aux adultes de l'école, elle était sûre que les professeurs n'étaient pas complètement ignorants de ce qu'il se passait. Peut-être, mais sans doute pas. Et elle avait désespérément besoin de réponses. Non plus pour elle, qui avait réussi à échapper à ce système de dominés et de dominant en devenant préfète, mais pour tous ces autres qui y étaient encore coincés. Encore pris dans la douleur et les injures alors que les choses menaçaient de s'empirer. Idyllique Poudlard ? Pas tout à fait… et pas seulement à cause des événements de l'an passé.
Pour supporter tout ça elle avait eut ses amies, mais tout le monde n'avait sans doute pas cette chance. Ces mêmes amies qui elles aussi se posaient des questions et voyaient de loin les choses empirer, sans que, même préfètes, elles ne puissent réellement rien faire. Et il n'y avait qu'une personne qui pouvait réellement faire quelque chose mais qui ne faisait rien, qu'une personne à blâmer ou a questionner. Ce que les petites filles de 11 et 13 ans comptaient bien faire : il leur fallait des réponses et des réponses convaincantes.

C'était pour cette raison que Joy, Abigail, et Amaëlle, représentantes de leur maison, préfètes de leur état, mais aussi simples petites filles sujettes à la peur, étaient devant le bureau de leur directrice ce soir là. Devant la sans doute lourde porte du bureau de la grande et admirée Miss Loewy, impressionnant modèle, qui avait sans doute une raison grandiose qui leur échappait. Une peur plus logique, moins dramatique, normale, se mit à grandir dans le ventre de la petite verte et argent : l'appréhension naturelle de frapper à la porte de cette personne si importante pour elle.
Un petit silence naquit entre elles trois… qui allait se dévouer à frapper ? Pas elle en tout cas.

Ce fut Joy qui frappa les deux petits coups, murmurant quelques mots hésitant auxquels elle ne sut répondre que par un sourire bancal, soulagée et nerveuse, remplie à la fois d'impatience et d'une légère envie de faire demi tour, mélange étonnant. Le sort en était jeté : avaient-elles fait le trajet en vain ou bien leur directrice était-elle bel et bien dans son bureau ?

Même le plus petit serpent a du venin (si si)
Cinquième année RP
22 nov. 2015, 09:53
Trois petits lutins perturbés  PV 
Il suffisait de gratter un peu le vernis pour comprendre ce qu'était réellement Poudlard : une école comme les autres, malgré son illustre réputation, ou sévissaient les petites brutes et les futurs bourreaux (pas des cœurs, non, mêle si les évènements de ces dernières semaines tendaient à faire croire le contraire). Répugnant, surtout après les évènements de l'année passée ; vu ce que certains avaient vécu, on aurait pu croire qu'on les laisserait tranquille cette année, et toutes les années à venir, non ? On s'en prenait à des enfants de la plus horrible des manières, et les professeurs avaient beau dire, ils ne levaient pas le petit doigt. Il était temps que cela cesse.

Les trois fillettes qui se tenaient devant la porte de la Grande Directrice ce soir-là étaient du même avis. Et puisque leurs treize et onze ans ne leur permettait pas d'intervenir réellement dans la bataille, elles avaient décidé d'aller demander des explications à celle qui était la plus à même de leur en donner, et ce quel qu'en soit le prix – en réalité, Abigail n'avait pas vraiment réfléchi à la réaction de la supérieure, toute emportée qu'elle était. Ses discussions avec Amaëlle et Joy Wedenjack, ses camarades d'expédition, l'avaient convaincue qu'il s'agissait de la meilleure solution. Miss Loewy éclaterait peut-être d'un grand rire en leur expliquant qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre montée pour Noël, et qu'elles ne faisaient qu'assister aux répétitions, ou une autre explication très très sérieuse et très très convaincante. De toute façon, elle n'avait pas peur de se prendre des dragées dans la face – tout ce qui lui importait était la confirmation de l'innocence de la jeune femme, et la sécurité de ses camarades. Elle-même n'était pas directement concernée, mais pour avoir souvent sorti les pommades anti-douleur et assisté plusieurs de ses amis, il lui était définitivement impossible ne rester les bras croisés. Elle était préfète, ne pouvait-elle rien changer aux traitements infligés à des gamins parfois plus jeunes qu'elle ? Godric s'était fait un devoir de défendre les opprimés, non ?

C'était aussi pour ça qu'elle refusait de voir ressurgir dans les agissements de sa Directrice le règne de terreur imposé par Andrew Gardner. Miss Loewy s'était battue contre l'ancien Directeur, elle avait été sa Directrice de Maison pendant plusieurs mois avant qu'Abigail Derwent ne la remplace et elle lui faisait confiance. Elle ne voulait pas voir l'admiration qu'elle avait pour son professeur s'effondrer comme l'un des châteaux de cartes bancales que leur père modelait pour faire plaisir à Conan (et que son petit frère démolissait joyeusement en soufflant dessus comme un dragon asthmatique).

Bref, Abigail – Lewis, pas Derwent – était décidée. Même qu'elle allait frapper à la porte, et plus vite que ça. Même qu'elle allait frapper à la porte, dans quelques instants. Même qu'elle allait frapper à la porte, lorsqu'elle se serait assurée que les deux filles embarquées dans la même galère étaient prêtes. Même que la petite main pâle de Joy se leva et frappa deux petits coups à la porte. Abby jeta un regard timide à sa meilleure amie, puis à la petite Serdaigle qu'elle commençait à connaître à force de la croiser, et prit une grande inspiration en attendant le moment où la porte s'ouvrirait sur un bureau dont elle avait seulement entendu parlé. Elles allaient avoir des réponses.

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
Avatar: Aiwatan (https://www.zerochan.net/1279118)
22 nov. 2015, 18:18
Trois petits lutins perturbés  PV 
La sixième séance venait de s’achever et aucun progrès n’avait été constaté. Il était assis dans le siège de Kristen et venait d’écraser une nouvelle cigarette dans une coupelle de cristal qui était tout, sauf un cendrier. S’affalant dans le siège, il leva ses mains et les plaça derrière sa tête. Il cracha enfin la fumée de sa dernière latte, qu’il retenait dans ses poumons depuis de longues secondes. Kristen, à quelques mètres de lui de l’autre côté du bureau, bien debout, le regardait essoufflée et les yeux tremblants. Elle attendait un verdict qu’elle connaissait déjà.

« Lamentable, une fois de plus, déclara-t-il. »

Neutre, il regardait son élève avec des yeux mi-clos, comme aussi fatigué par l’échec que la directrice de Poudlard elle-même. Kristen baissa la tête et observa ses mains. Plus elle les regardait, plus elle les exécrait, et plus elle les exécrait, plus elle ressentait le besoin de les observer, de les analyser avec attention. Lentement, elle ferma les poings et serra si fort, d’une manière incontrôlée et incontrôlable, jusqu’à ce que ses poignets se mettent à trembler sous la pression. Alors, l’homme se leva précipitamment et se rua vers Kristen. Il lui attrapa les poignets de ses deux mains et les écarta l’un de l’autre. Le visage de l’homme n’était plus qu’à quelques centimètres du sien. Kristen leva les yeux vers le sien, seul visible, et y plongea son regard. Ils restèrent quelques minutes ainsi, le temps que la directrice ne reprenne son calme. Ses mains, cependant, étaient toujours dans le même état.

On toqua à la porte. Kristen ouvrit de grands yeux et rejoignit son bureau. Elle en ouvrit un tiroir et enfila ses gants noirs. Elle se retourna vers l’homme qui était resté planté au milieu de la pièce :


« Va-t’en. Que personne ne te voie ici. »

Il était dos à elle et baissait la tête. Il se retourna vers elle, ne dit rien, ne laissa rien filtrer de ses émotions à travers son regard, se métamorphosa et quitta la pièce.

Kristen s’assit derrière son bureau, sortit quelques documents censés faire croire qu’elle était en train de faire un travail très sérieux et très administratif. Elle laissa la porte s’ouvrir sur trois préfètes : Joy Wedenjack – qui devait apprécier l’endroit, Amaëlle Nelly, et Abigail Lewis. Elle les laissa s’avancer dans la pièce, qui avait bien changé depuis la dernière visite de Mlle Wedenjack : adieu l’aspect riche, doré et pompeux du bureau, il était désormais froid et plus sombre. La pierre était plus grise, la seule couleur était apportée par le reflet de la cheminée sur les pierres abîmées, les couvertures des livres sur les étagères, et les rares tapisseries délavées. Le sol était noir, lisse et brillant, et quelques zébrures de marbre blanc traversaient les pierres. Des objets en argent et en cristal pendaient du plafond comme des stalactites, formant sous les rayons du soleil qui les traversaient, parfois, des formes lumineuses qui se reflétaient sur les murs et le sol sombres de la pièce. L’élément le plus marquant, dans la mue du bureau pour s’adapter au professeur Loewy, était le grand aigle d'argent aux ailes largement déployées qui se tenait au-dessus de l’entrée de la pièce. On ne le voyait pas tout de suite, car il fallait se retourner pour pouvoir le contempler. Kristen, depuis son bureau, le voyait tout à fait, et il semblait parfois l’observer. Elle leva brièvement les yeux vers celui-ci, et reporta son regard vers les trois jeunes filles. Croisant les doigts comme à son habitude, elle prit la parole:


« Bonsoir, mesdemoiselles. Que me vaut le plaisir de votre visite ? »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
24 nov. 2015, 09:59
Trois petits lutins perturbés  PV 
Prendre des risques, ça pouvait se révéler très bénéfique. À l'évidence, vivre dans l'extrême prudence toute sa vie ne rendait pas un homme heureux, et il était parfois bon pour Joy de sortir du cocon de sécurité dans lequel elle s'était naturellement enfermée ; tu resteras loin du danger, tu ne feras pas de bêtise si il y a des profs à proximité, et que sais-je d'autre encore. Ces règles qu'elle s'était pourtant fermement juré de respecter avaient eu de nombreuses occasions d'être brisées depuis son arrivée à Poudlard. Être à Serdaigle et être sage c'était cool pendant un temps, mais quand c'était la sécurité de ses amis qui était remise en jeu.. Joy ne pouvait tolérer une telle aberration au sein de l'école, et s'il fallait se rendre chez la directrice en personne pour cesser tout ça.. et bien qu'à cela ne tienne.

Après avoir frappé à la porte de son petit poing serré, Joy patienta sagement pendant un laps de temps qui lui sembla durer une éternité, alors qu'elle n'était en réalité restée debout face à la porte close que quelques secondes. Un mouton, deux moutons.. Tiens, est-ce que les hiboux pouvaient développer une relation d'amitié avec les autres hiboux ? Elle se demandait si Oldimiscu - qui, Merlin s'il vous plaît, finirait un jour ou l'autre par répondre au nom de Picasso, si Joy arrivait à lui faire apprivoiser cette appellation - ne s'ennuyait pas trop à la volière. Elle sursauta légèrement lorsque la porte commença à bouger.

Celle-ci s'ouvrit pour laisser place au bureau ainsi qu'à son occupante, qui était assise face à un tas de paperasse, que la petite Serdaigle aurait lu volontiers si elle en avait eu l'autorisation. Mais au lieu de divaguer plus longtemps sur ses faux espoirs concernant les documents top secrets de la directrice, la petite releva la tête et se fit la remarque le bureau avait beaucoup changé, depuis Halloween. Il était moins.. joli ? Ce n'était peut-être pas le terme exact, mais Joy trouvait en tout cas qu'il avait un air plus triste. Seuls la cheminée et de maigres rayons de soleil illuminaient la pièce, qui recueillait comme unique décoration quelques objets peu colorés.


« Bonsoir, mesdemoiselles. Que me vaut le plaisir de votre visite ? » commença Miss Loewy d'un ton neutre, toujours assise face à son bureau, dont les doigts gantés étaient croisés.

Jusque là, on pouvait affirmer en toute sûreté que la mission « défense des victimes traitées injustement », comme Joy l'appelait mentalement, se déroulait sans encombre. Si la directrice de Poudlard ne semblait pas non plus aux anges de les recevoir, elle n'avait pas vraiment l'air courroucée par leur visite surprise. L'aiglonne jeta un regard hésitant à ses deux complices, ne sachant vraiment par où commencer. Était-ce une bonne idée de tout lui annoncer de but en blanc ? Non, probablement pas. Mieux valait aborder le sujet avec plus de délicatesse, pour espérer ne pas froisser Miss Loewy.

« Bonsoir Miss.. »
commença Joy d'une voix qu'elle s'efforçait de ne pas rendre tremblante. « En fait.. c'était pour vous demander.. enfin, la violence... »

Elle jeta un regard désespéré à Amaëlle, puis à Abigail, leur envoyant des signaux télépathiques pour qu'une d'elle lui vienne en aide. Comment pouvait-on espérer d'une Wedenjack qu'elle fasse preuve de tact ? Elle était née pour avoir l'habileté d'un éléphant qui faisait du hula-hoop, nom d'une Chocogrenouille ! Comment voulez-vous qu'elle se montre fine et sûre d'elle en présence d'un adulte si impressionnant ? De toute façon, les complices, c'était fait pour ça, pas vrai ? Prendre la relève quand un allié perdait ses mots. Et Joy en était sûre, ses complices à elle, elles étaient fiables ! Les deux enfants de treize ans ne la laisseraient pas tomber et elles allaient le prouver à l'instant, nul doute.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
28 nov. 2015, 19:34
Trois petits lutins perturbés  PV 
Les trois fillettes attendaient, le temps comme suspendu, Amaëlle avait sans s'en rendre compte cesser de respirer, l'écho des deux petits coups de Joy sur la lourde porte encore dans ses oreilles. Puis la porte s'ouvrit, annonçant sans détour la présence de la directrice et l'impossibilité de faire désormais marche arrière. Passant doucement le seuil, timide et toujours nerveuse, Amaëlle attendit que Abigail passe aussi et ferma la porte, avant de suivre ses camarades dans le milieu de la pièce, se sentant malheureusement à cette place un peu trop exposée, et ne pouvant s'empêcher de se balancer d'un pied sur l'autre, stressée.
Puisque le silence régnait encore elle observa les lieux discrètement, tentant de trouver quelque chose de rassurant quelque part : sombres, austère, tout de noirs et d'argent, ils inspiraient le respect et respiraient l'ordre… ça n'était pas des plus rassurant mais l'endroit plaisait à la jeune fille tout de même. Sauf que bien sûr elle aurait bien aimé se trouver ailleurs que devant le bureau d'une directrice apparemment en train de travailler et qu'elles dérangeaient. Elle avait beau admirer sa directrice, avoir une mission très importante, et avoir besoin de réponses, elle avait du mal à rester calme et détendue alors que l'adulte les scrutait d'un air neutre. Néanmoins cette dernière finit pourtant par rompre le silence et faire par le même coup redescendre la pression dans l'esprit de la verte et argent :


« Bonsoir, mesdemoiselles. Que me vaut le plaisir de votre visite ? »

Au moins elle ne semblait pas trop en colère, elle était bel et bien la grande et gentille directrice de Poudlard, et elle allait les écouter gentiment, même qu'elle allait leur donner très gentiment une gentille explication qui les persuaderait définitivement de sa gentillesse extrême. C'était certain. Complètement certain. D'ailleurs c'était même gentiment certain.

Maintenant l'ennui était d'expliquer effectivement ce que lui valait le plaisir de leur visite. Parce qu'évidemment lorsque Joy, Abigail et Amaëlle avaient décidé d'aller se lancer dans l'interrogatoire de Miss Loewy elles avaient préparé tout un discours. Clair, concis, développé, un vrai questionnement philosophique avec problématique, annonce du plan et définition des termes… en soit elles n'avaient plus qu'à improviser quelques transitions judicieuses et le tour était joué. C'était la stricte vérité. Seulement et bien il fallait croire que son stress lui avait fait oublier son texte, et que ses camarades étaient, par le plus grand des hasards, dans le même cas.
Bredouillante, tentant d'aligner les mots dans un ordre qui les rendraient plus compréhensible que l'ordre dans lequel les mots se bousculaient dans son esprit, elle tentait de prendre la parole sans réussir à se lancer. Finalement c'est une fois de plus Joy qui réussit à prendre l'initiative, guère plus assurée qu'elle mais au moins légèrement plus concise (ce qui en soit rendait inquiétant l'état de la verte) :


« Bonsoir Miss… En fait... c'était pour vous demander… enfin, la violence... »

Puis elle s'arrêta là, l'air incapable de continuer, semblant demander de l'aide urgente à ses deux aînées par regards désespérés. On aurait pu penser que Amaëlle retomberait dans un silence nerveux mais la prise de parole de Joy lui avait redonné du courage et de la contenance. Voyant enfin comment commencer sa phrase, ou plutôt sachant quoi dire puisque Joy avait commencé la phrase, elle s'empressa de venir à la rescousse de son amie en précisant :

« Oui enfin la violence… pas n'importe laquelle ! Enfin si n'importe qu'elle violence aussi mais… On voulait vous demander… la violence à l'école… à Poudlard quoi… Bah… euh...»

Puis soudain beaucoup moins sûre d'elle elle se rendit compte que les fameuses transitions dont l'on parlait tout à l'heure étaient tout sauf acquises, et s'arrêta, ne sachant plus que dire, tournant un regard implorant vers la jeune Gryffone qui ne s'était pas encore exprimée, trépignant doucement en attendant, ayant l'impression d'être observée de toute part, ce qui n'était sans doute pas si faux.
Elle voulait faire confiance à Abby, elle allait trouver que dire, elle parlerait… Parce que désespérément Amaëlle aurait voulu le faire et avoir ses réponse mais cette histoire la perturbait bien trop pour qu'elle arrive à ordonner ses pensées. Indubitablement, comme Joy avant elle, elle avait besoin d'aide, parce qu'il était certain que pour être prises au sérieux par leur grande directrice elles se devaient d'être un minimum claire, à défaut d'être éloquentes.

Même le plus petit serpent a du venin (si si)
Cinquième année RP
18 déc. 2015, 18:49
Trois petits lutins perturbés  PV 
Abigail n'était jamais entrée dans le bureau du Directeur – ou plutôt de la Directrice – et d'une certaine manière avait espéré ne jamais avoir à le faire. Sa curiosité l'aurait bien poussée à titiller le dragon qui dort en se lançant dans une exploration on ne pouvait plus complète du cinquième étage, mais il fallait croire que quelques leçons de vie avaient réussi à s'imprimer dans sa petite tête, notamment qu'on n'entrait pas dans le bureau d'un supérieur comme au Chaudron Baveur, et ce d'autant plus dans le cas où ledit supérieur était la Grande Directrice de Poudlard en personne ; pour être honnête, c'était surtout parce qu'ici n'étaient convoqués les élèves que dans les cas très très graves, et qu'elle espérait bien ne jamais se trouver sur l'un des fauteuils-noirs-comme-le-cachet-d'expulsion qui apparaissaient dans les rumeurs de couloirs que ses aînées lui avaient racontées. Mais elle avait tendance à se dire que, en tout bien tout honneur, elle n'avait pas trop mal choisi sa première visite, à supposer qu'il y en ai d'autres. Peut-être que la prochaine fois, elles iraient se plaindre des toilettes bouchées, juste pour avoir des dragées. Bref, la porte s'ouvrit...

« Bonsoir, mesdemoiselles. Que me vaut le plaisir de votre visite ? »

...et Lumos fut. Assise derrière son bureau et tout un tas de papiers à l'air très très important (par exemple, l'agencement des places ou la formation des couples pour le Bal de Noël, la mise en place d'un prêt de patins pour aller se balader sur le Lac et faire la grimace aux sirènes à travers la glace, et autres choses du même acabit) qui devaient requérir sa très pleine attention, les doigts croisés comme pour jouer avec des élastiques et l'air austère de celle qui a passé une mauvaise nuit et cache ses cernes sous de la pommade pour faire bonne figure (ou plus simplement la mine sévère d'une femme sérieuse et toute dévouée à sa fonction), Miss Loewy avait l'air d'avoir pris un sacré coup de vieux depuis la dernière fois qu'elle avait été en contact direct avec elle – une période qui lui paraissait si lointaine à présent, quand bien même à peine quelques mois s'étaient écoulés. Sans doute due à sa position de Directrice de Poudlard, une nouvelle prestance enveloppait la silhouette de celle qu'elle avait admiré. Et admirait encore, sans doute. Bizarrement, elle n'en était plus très sûre.

« Bonsoir Miss.. »

Une nouvelle fois, Joy fut la première à agir. Abigail, tirée de ses réflexions par la voix fluette de son homologue de Serdaigle, ne put s'empêcher de saluer son intrépidité, même devant leur supérieure aaaaabsolue, avec l'idée qu'elle aurait tout à fait eu sa place à Gryffondor. Peut-être même plus qu'elle, son aînée, pour l'heure perdue dans ses recherches distraites du moindre signe trahissant les anciennes couleurs de la propriétaire des lieux. Mais dans le bureau sombre et austère, les seuls éléments de couleur étaient apportés par les rayons pâles que réfléchissaient divers objets d'argent et de cristal, dessinant sur la pierre grise des motifs qui lui réchauffaient le cœur. Elle détestait cette froideur, le marbre lisse et brillant, si éloignés de son idole et de l'image lumineuse qu'elle s'en était forgée.

« En fait.. c'était pour vous demander.. enfin, la violence... »

Comme la conversation se poursuivait, bien loin de sa désillusion enfantine, Abby intercepta le regard affolé que Joy posait sur elle et Amaëlle, et son amie embraya aussitôt :

« Oui enfin la violence… pas n'importe laquelle ! Enfin si n'importe qu'elle violence aussi mais… On voulait vous demander… la violence à l'école… à Poudlard quoi… Bah… euh...»

Silence. Les lèvres sèches, Abby leva vers Miss Loewy un regard incertain. Pour dire vrai, même du temps où la jeune femme était à la tête de Gryffondor, elles ne s'étaient jamais côtoyées qu'en cours, et encore.

« La euh... oui, violence... » tenta-t-elle tout de même, histoire de ne pas laisser ses acolytes dans le pâté – le reste suivrait. « Ici et euh... voilà, c'était pour en savoir ce que vous en pensiez... plus ou moins. »

Les doigts résolument entortillés aux dernières mèches de sa natte, elle termina avec une pointe d'assurance, aussitôt balayée comme un fétu de paille :

« Vous en pensez quoi du coup ? »

Un jour, elle s'entraînerait à l'art de la rhétorique. L'unique avantage, c'était qu'elle avait quasiment réussi à gommer l'accent gallois qui faisait quotidiennement chanter ses mots. N'empêche, venir défier (plus ou moins) la Grande Directrice dans son Antre... Ulric le Follingue aurait été fier d'elles.

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
Avatar: Aiwatan (https://www.zerochan.net/1279118)
23 déc. 2015, 00:29
Trois petits lutins perturbés  PV 
Les jeunes élèves étaient visiblement gênées de se trouver face à la directrice. Il était vrai que le bureau n’était pas particulièrement accueillant – et son occupante non plus, d’ailleurs, mais ces trois jeunes filles bafouillaient plus que de raison. Kristen, qui malgré tout, n’avait pas que cela à faire, les aurait voulu les aider à parler, histoire d’accélérer les choses. La lenteur de la décantation l’ennuyait et avait même tendance à l’agacer. Kristen profita du fait que les jeunes élèves soient en train de pédaler dans la semoule pour prendre une dragée surprise, qu’elle eut le temps d’analyser sous toutes ses coutures. Finalement, elle se décida à l’envoyer dans sa bouche et tandis qu’Abigail Lewis prenait tout son courage de Gryffondor dans ses petites mains pour finalement en venir au fait, elle l’avala.

Elle resta quelques secondes à observer tour à tour les trois jeunes filles, se demandant si elles en avaient bien fini, si c’était là tout ce qu’elles avaient à dire. Il semblait que oui. La directrice s’enfonça un peu dans son siège et demanda, d’un air très sérieux :


« Avez-vous des problèmes avec vos camarades ? »

La directrice se demandait si les élèves ne se souciaient pas de la violence à l’école pour des raisons personnelles. Les enfants pouvaient parfois être de véritables brutes. Ils ne mesurent pas toujours leurs paroles ni leurs gestes ; ils ont cette manie qui est de tout faire à fond, ce qui peut être un avantage comme un inconvénient, puisque l’enfant croit toujours que ce qu’il fait est juste et justifié. Ainsi donc, si un gamin est un gringalet avec des lunettes en cul-de-bouteille, qu’il a les dents en avant et j’en passe : il n’est pas pareil, donc c’est bizarre, donc il faut se méfier. De là, il devient un ennemi ; et à la guerre comme à la guerre ! Il y avait aussi ces nombreux élèves qui se croyaient tout permis on ne sait pas trop pourquoi. Ceux-là étaient les pires. Ils s’autorisaient à dénigrer leurs camarades pour cette raison qui n'était connue que d'eux : ils étaient bien plus forts, plus beaux, d'une meilleure famille... que les autres. Quel bel âge..!

« En tout cas, mesdemoiselles, vous vous doutez bien que je ne tolérerai pas que des élèves ressentent un mal-être à ce propos dans cette école. »

Elle s’était montrée catégorique. Kristen, pourtant assez loin d’être considérée comme une directrice au grand cœur, croyait fermement que tous les élèves étaient égaux et méritaient une éducation soignée, dans les meilleures conditions possibles. Même si elle avait de sérieux doutes sur la tranquillité à Poudlard, elle devait faire de son mieux pour que tous se sentent à l’aise dans cette école.

« Puisque vous êtes toutes les trois préfètes, je compte aussi sur vous pour raisonner vos camarades et éviter au mieux les débordements. »

Elle marqua une pause et prit une nouvelle dragée surprise de Bertie Crochue. Après en avoir analysé la couleur en louchant presque dessus pendant quelques secondes, elle la lança d’un coup dans sa bouche, la mâcha et l’avala. Elle releva ses yeux ennuyés vers les jeunes filles.

« C’est tout ? »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
28 déc. 2015, 13:37
Trois petits lutins perturbés  PV 
Tandis que Joy se triturait les méninges pour savoir comment aborder le sujet qui fâchait, et surtout pour ne pas paraître accusatrice - même si au fond, elle l'était un tout petit peu -, Amaëlle prenait la relève et tentait de paraître éloquente du mieux qu'elle le pouvait. Car, disais-je, qui de mieux que la directrice pour empêcher ces intolérables actes au sein même de son école ? Je vous imagine, le sourcil relevé et les pensées abruptes telles que « y'a pas de violence à Poudlard, ça sert à rien d'en faire un plat », mais si. Le problème se résumait en un mot ; Quidditch. La petite Serdaigle ne voyait pas vraiment ça comme un sport amusant et divertissant, mais plutôt comme une anomalie folle qui consistait à mettre la vie des élèves en danger. Voler sur un balai c'était plutôt chouette, mais le saut de l'ange ça l'était un peu moins.

Abigail prit finalement la parole pour finaliser leur discours et poser la question dont la réponse les intéressait tant. Une courageuse gamine, cette Abigail, soi-disant atteinte de jalousie maladive si on se fiait aux propos de Melpomène, mais il en ressortait tout de même que la Gryffondor avait..

La voix de Miss Loewy, qui prenait confortablement ses aises dans son siège, la tira de ses réflexions.


« Avez-vous des problèmes avec vos camarades ? »

Elles auraient du s'y attendre. En fait, la question qui était survenue dans l'esprit de la directrice était parfaitement logique ; trois élèves qui se pointaient, bafouillant d'une façon un peu ridicule et demandant l'avis de leur supérieure sur un sujet délicat tel que la violence en milieu scolaire, ça avait de quoi poser quelques questions. Mais..

« Heu.. non.. » répondit la Bleue en jetant un coup d’œil à ses camarades.

Mais non. Enfin si. Amaëlle avait été dans le cas, mais elle avait quitté l'équipe de Quidditch de Serpentard, fort heureusement pour sa santé. Joy trouvait réellement que ce sport était inadmissible dans une école, mais elle s'inquiétait surtout pour Ambre Baxrendhel. Face aux délicats Durmstrang qui n'auraient sûrement pas de pitié pour leurs adversaires, Joy avait un peu peur que son amie se transforme en compote. C'était pas mauvais la compote, surtout que des bruits de couloir couraient en profanant que leur Reine se cachait dans le château, mais la Serdaigle trouvait quand même qu'Ambre était bien plus sympathique en tant qu'humaine.

« Puisque vous êtes toutes les trois préfètes, je compte aussi sur vous pour raisonner vos camarades et éviter au mieux les débordements. »

Et c'est à cet instant précis que survint un problème récurrent dont on ne parlait pas assez souvent ; la quinte de toux qui sortait de nulle part. C'était une difficulté qui pouvait vous assaillir à n'importe quel moment de la journée ; que ce soit au chaud sous votre couette juste avant que vous ne vous endormiez, au moment précis où vous avalez une Chocogrenouille, pendant un examen où un silence effarant résonne dans la salle, ou même encore.. quand vous essayez de paraître crédible aux yeux de la directrice de votre école. Et évidemment, il se produisit ce qui se produisait chaque fois que quelqu'un se forçait à ne pas tousser ; les larmes montèrent aux yeux de la jeune fille, qui porta inutilement une main à son cou en se maudissant.

Elle ne put qu’acquiescer aux propos de Miss Loewy, se retenant difficilement de quitter les lieux en courant pour aller avaler une grande gorgée d'eau.


« C’est tout ? » questionna-t-elle juste après avoir mangé une dragée surprise. Pas mauvaise, la dragée, si on en jugeait par l'expression de la directrice qui ne trahissait aucun dégoût.

Puisque Joy s'imaginait mal faire un mouvement de tête qui oscillait entre le « non » et le « j'peux aller boire de l'eau s'il vous plaît ? », elle pria Merlin pour que la toux qu'elle avait retenue ne lui ait pas donné une voix d'égorgée et s'expliqua ;

« En fait.. non.. » Elle avait bel et bien une voix cassée, mais elle ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin. « On parlait du Quidditch. C'est pas trop cool comme sport.. pour heu.. ben pour la sécurité des gens.. » finit Joy en lançant un regard un peu hésitant vers ses complices, les priant une deuxième fois de prendre la relève et d'étaler tous leurs arguments.

Puis elle toussa, parce que quand même, fallait bien que ça sorte.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.
10 janv. 2016, 14:34
Trois petits lutins perturbés  PV 
« Vous en pensez quoi du coup ? »

Les derniers mots d'Abigail, parfaitement clairs, résonnaient encore dans l'esprit d'Amaëlle. Voilà la question qui attendait sa réponse dans le silence qui s'était fait après le dernier mot de la rouge et or. La directrice de Poudlard les observait, sérieuse, puis s'enfonça dans son fauteuil plus profondément avant de leur adresser, non moins sérieusement, si elles avaient des soucis avec quelques camarades. Si tant est que l'on puisse qualifier des brutes violentant des plus jeunes, ou du moins des plus faibles, par le nom de camarades. Car c'était effectivement ce que devait insinuer Miss Loewy… ce qui somme toute était assez logique.
Un bref instant Amaëlle pensa au sourire moqueur de Caroline alors qu'elle lui lançait des cognards aux entraînement de Quidditch, aux insultes lancées par ses camarades durant ces mêmes entraînements et aux cognards encore moins gentils d'Ambre lors de son premier et dernier match de Quidditch. Puis elle secoua la tête doucement à la négative, en même temps que Joy niait à haute voix : ça n'était pas avec ses camarades qu'elles avaient un problème, c'était avec un système.
D'ailleurs ça n'était pas pour elle qu'elle s'inquiétait, pour elle s'était finit de toute façon, et puis elle n'avait jamais été particulièrement touchée, hormis les entraînements et encore, il y avait pire. Si Amaëlle s'inquiétait c'était pour tous ces autres enfants qui faisaient partie de ces équipes de Quidditch et qui se faisaient insulter et frapper dans la joie et la bonne humeur, ce qui l'inquiétait aussi c'était tous ces autres enfants dans les tribunes qui explosaient de joie lorsqu'un adversaire recevait un cognard dans les dents. C'était devenu banal le Quidditch, pire que cela c'était devenu un événement attendu : c'était l'autorisation de la violence au sein même de l'école, sous l’œil bienveillant des professeurs.


« En tout cas, mesdemoiselles, vous vous doutez bien que je ne tolérerai pas que des élèves ressentent un mal-être à ce propos dans cette école. »

Soulagement soudain. Miss Loewy ne venait-elle pas d'affirmer à l'instant qu'elle était contre la violence ? Enfin c'était évident de toute façon, elle était directrice d'une école d'enfants de 11 à 18 ans, elle ne pouvait pas décemment être pour la violence n'est ce pas ? Mais alors pourquoi autorisait-elle le Quidditch ? Était-elle forcée par quelqu'un de plus fort qu'elle – même si aux yeux d'Amaëlle c'était difficilement faisable ? Ne se rendait-elle pas compte du mal que ce sport faisait ? Ou bien était-ce les trois gamines soucieuses qui avaient oublié un élément ? Ou alors Miss Loewy ne faisait-elle que mentir ?

Puis l'adulte leur annonça qu'elle comptait sur elles puisqu'elles étaient préfètes pour permettre d'éviter que de la violence soit exprimée au sein de l'établissement avant de leur demander si elle n'avaient rien d'autre à dire. Sauf que si elles avaient précisément autre chose à dire, car si leur introduction avait été fort longue Amaëlle avait reprit pour sa part contenance et, maintenant que leur directrice avait affirmé être contre la violence, elle allait pouvoir dire ce qu'elle avait sur le cœur. Tenter d'éviter la violence en leur qualité de préfète c'était faisable en soit, mais pas pour ça : pour le Quidditch elles avaient besoin d'aide, enfin elles avaient surtout besoin d’éclaircissements sur raisons obscures pour lesquelles ce sport de brute n'avait pas disparu de l'environnement scolaire. En primaire chaque fois que les élèves devaient jouer à un jeu de ballon on leur donnait des balles en mousses, et certains réussissaient à se faire mal. A Poudlard les balles étaient en fer, le but était de les lancer avec une batte et une force maximale sur les autres et ça ne dérangeait personne. La petite verte voulait bien que la médecine sorcière soit plus efficace mais il y avait des limites tout de même non ? La douleur elle ne changeait pas. En tout cas si elles voulaient parler il allait falloir faire vite : leur éminente directrice n'avait pas l'air passionnée par ce qu'elles racontaient. Pendant ce temps, Joy, qui était visiblement en pleine crise de toux, et qu'elle regardait d'un air inquiet, avait du s'en rendre compte aussi, puis qu'elle ajouta, tant bien que mal entre deux quintes :

« En fait.. non… On parlait du Quidditch. C'est pas trop cool comme sport.. pour heu.. ben pour la sécurité des gens.. »


Et puis parce que sa toux ne passait apparemment pas, bien qu'elle s'estompait, Amaëlle prit la relève :

« Bah euh… c'est parce qu'au Quidditch on peut insulter les gens pour les déconcentrer, qu'on peut frapper sur les gens avec des balles en métal et que ça fait partie du jeu… c'est quand même pas très rassurant dit comme ça, et c'est vrai quoi. Du coup c'est quand même assez violent, très violent. En plus de ça y'a des choses vraiment dangereuses ! Les figures où faut se jeter dans le vide et tout... moi quand je vois du Quidditch j'ai peur pour les joueurs vous savez… beaucoup. »


Etait-elle assez claire ? Elle l'espérait. En tout cas elle avait tenté de maîtriser son ton, énonçant simplement les faits… mais si Miss Loewy ne s'expliquait pas davantage elle sentait que son ton risquait de devenir accusateur, si ça n'était pas déjà fait... malgré tout le respect qu'elle lui devait.

Même le plus petit serpent a du venin (si si)
Cinquième année RP