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10 oct. 2022, 22:35
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
6 octobre 2047
Tour d'astronomie — Poudlard (après ce service)
7ème année



Jusqu'à ce qu'elle me réponde vertement de la laisser tranquille j'étais persuadée qu'elle allait accepter mon aide de bonne grâce. Après tout, j'ai été suffisamment aimable pour la lui proposer et surtout, j'ai fait le premier pas ! C'est à dire que j'ai fait un effort qui ne m'a pas été agréable. Ce n'est pas elle qui a passé les dernières minutes à la surveiller avec attention, à lui accorder de l'intérêt, à l'observer minutieusement ! Mais si je ne sais pas pourquoi je l'ai suivi jusqu'ici, je suis suffisamment intelligente pour deviner que tout l'intérêt que je lui porte a un but bien précis : m'approcher d'elle pour... Je ne sais pas pour quoi exactement, sa mère m'a donné de ses nouvelles, ce n'est pas comme si j'avais réellement besoin de lui parler, non ? Non, mais j'en ai tout de même envie. Et j'ai fait le premier pas ! Et elle me traite n'importe comment !

Quand elle me dit à demi-mots de dégager, je me fige entièrement, de la tête au pied. Mon coeur me tombe dans l'estomac. C'est violent, il me faut quelques secondes pour me reprendre, ce qui est suffisant pour qu'elle s'éloigne de moi pour se cacher derrière le grand corps longiligne de Coelestin Noeslinger. Oh, je lui aurais arraché la langue à ce fichu Serdaigle... !

Un étrange malaise grandit dans mon corps. J'essaie de l'ignorer mais c'est difficile alors que ne cesse de tourner en boucle dans mon esprit les mots prononcés par la Serdaigle. Elle me fait flipper elle me fait flipper elle me fait flipper. Je n'ai jamais éprouvé la moindre réticence à effrayer qui que ce soit, au contraire, même. La peur est une forme de respect qui me plait. Mais là... Là, il s'agit d'Elowen. Et ces mots restent coincés dans mon corps, ils m'entravent, je respire moins bien, j'ai mal au coeur alors que ce n'est pas logique d'avoir physiquement mal au coeur sans aucune raison !

Je serre les poings, les mâchoires, tout ce qu'il y a à serrer pour me permettre de croire que tout va bien, que tout se passe exactement comme je le désire et je consens à m'approcher du drôle de duo, bien déterminée à ne pas perdre Elowen de vue. C'est plus fort que moi. Il faut qu'elle reste dans mes parages, je dois l'avoir sous les yeux, l'entendre, la sentir j'espère. Je dois rester près d'elle, grappiller quelques minutes hors du temps — promis, dès que je quitte la pièce, j'oublierai tout.

« À trois ce sera plus simple encore, » soufflé-je de mauvaise grâce en passant près d'eux.

Je distille dans ma voix ce petit quelque chose qui me permet de garder ma fierté : le ton parfait pour leur laisser croire que je leur fais un honneur tout particulier en leur accordant ma présence et mon aide. Alors qu'en réalité, mon aide je me la serais bien gardée et que rien chez eux ne m'intéresse si ce n'est la présence envahissante d'Elowen que j'aimerais bien décoller de celle malfaisante de Noestlinger.

Plume de @Coelestin Noestlinger ! @Elowen Livingstone ! La catastrophe est en marche...
Comme Aelle suit Elo, je suis partie du principe qu'elle entendait ce qu'elle dit à Lest.

11 oct. 2022, 15:44
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
6 octobre 2047,
Elo est dans sa 6è année,
Avec @Aelle Bristyle & @Coelestin Noestlinger


Image


Je m'échappe des serres d'Aelle pour aller me réfugier auprès de Noix de Coco, drôle de personnage sans filtre à l'allure prétentieuse et pourtant peu charismatique si j'en crois mes souvenirs. Ce qu'il me dit quand je lui demande de l'aide me surprend tout d'abord.

« Interdit de m'appro-quoi ? C'est du grand n'importe quoi, t'as dû mal comprendre. Puis d'abord elle a le droit de rien interdire parce qu'elle contrôle pas à qui je parle ou pas ! - je jette un regard noir et empli de tristesse à mon ancienne petite-amie. Tu aurais dû venir me demander, moi je t'aurais dit que tu avais le droit de me parler. »

Le blondinet accepte que je reste auprès de lui alors je lui souris, soulagée. Je m'apprête à reprendre mes recherches mais Aelle rapplique, déterminée. Alors, non, je crois que tu n'as pas bien compris mon "Laisse-moi tranquille". Ni une, ni deux, j'attrape le vaillant gaillard avec qui je suis en train de parler par la taille et me sers de son corps comme bouclier, le place devant moi, devant la menace, et me cache derrière son corps. Quand je prends la parole, je suis ratatinée derrière Lest, on pourrait croire que le son sort de son corps.

« Non. A deux, avec Noix de Coco, c'est suffisant. Et juste... pourquoi tu me parles encore ? Pourquoi tu me suis ? Pourquoi tu t'intéresses à moi maintenant alors que tu m'as abandonnée ? C'est quoi ton objectif méchant que t'as derrière la tête cette fois-ci ? »

Si j'essaie de ne pas le montrer, beaucoup de sentiments me parcourent à cet instant. Ils peuvent se percevoir dans ma voix si l'on y fait attention. De la colère, déjà. De quel droit se permet-elle de revenir vers moi, de m'envahir, de m'imposer sa présence ? Beaucoup de nostalgie également, parce que, quoi que j'en dise, et même si mes émotions ont perdu en intensité, je ressens toujours des choses pour elle. De la peur, enfin, car ne plus être l'amoureuse d'Aelle ne me procure plus aucun statut de protection, si elle veut se venger elle n'aura aucun souci à le faire et à m'attaquer.

Zépartiiiii

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

11 oct. 2022, 16:31
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
Hein ? Que Bristyle veuille nous rejoindre dans les recherches, ça me semble plutôt normal même si Livingstone paraît vouloir s'en défaire. La Poufsouffle est fidèle à elle-même : pleine de mépris, un regard noir qui vous fige sur place et habillée d'une fierté tout aussi démesurée que déplacée. Sa colère la rend prévisible. Celle qui ne l'est pas, c'est Livingstone. Je suis surprise par cette proximité soudaine, les mots sincères qu'elle m'adresse comme si rien ne s'était passé quelques mois plus tôt. « Tu aurais dû venir me demander, » comme s'il devait être évident pour moi que je pouvais me tenir là, à côté d'elle et lui adresser la parole, ou échanger de simples banalités. Comme si son « Pas à plus tard, à jamais, je ne veux plus jamais te revoir.» n'avait pas existé et ne m'avait pas torturé d'une culpabilité dévorante durant des mois, comme si le « garde ta main pour toi » de Bristyle n'était en réalité qu'un mensonge, peut-être encore une tentative de la sorcière de s'accaparer avec égoïsme la vie d'autrui et la contrôler -serait-ce si étonnant ?

Je me fige au contact de Livingstone. Raidie par cette proximité soudaine, je suis incapable d'engager le moindre geste et la laisse me trimballer comme un pantin désarticulé, me trouvant alors placé devant elle sans avoir compris l'enchaînement des événements. Je sens son corps dans mon dos beaucoup trop proche du mien, si elle était un peu plus grande je pourrais sentir son souffle sur ma nuque mais elle ne l'est pas : sa petite silhouette se cache parfaitement derrière la mienne, une main encore agrippée à mon vêtement comme si je pouvais faire quoi que ce soit pour elle. Abandonnée ? Ces deux-là ont rompu ? Ça expliquerait l'animosité entre elles, et la peur de Livingstone parce que oui, Bristyle est tout bonnement effrayante et ma présence n'arrange certainement pas les choses.

D'ailleurs, qu'est-ce que je fous-là moi ? J'ai envie de filer : nous avons une mission, trouver le ou la coupable qui a saccagé la tour d'Astronomie pour miss Brennan. Il n'y a pas le temps pour ces discussions, et elles ne me concernent pas. Mais je suis toujours figée sur place, totalement bloquée par cette petite main encore agrippée à moi. Je peux sentir les cheveux de Livingstone qui me chatouillent les côtes. Son cœur bat vite, elle semble réellement effrayée. Et moi, j'ai consenti à rester avec elle alors peut-être est-il trop tard pour faire demi-tour, parce que je l'ai déjà déçue une fois lors de notre première vraie discussion et que je n'ai pas pu me défaire de ma culpabilité depuis, que j'ai rêvé de cette occasion de me rattraper auprès d'elle et d'être pardonnée, je reste là. Je ne l'abandonnerai pas, aussi inutile que je sois en tant que bouclier humain. Je ne suis qu'une fourmi sur le chemin de Bristyle, un imbécile bien trop faible qui ne répondra jamais aux attentes que mes grands-parents ont placé envers moi. Je serai toujours cet incapable, cette personne qui ne sait attaquer et défendre qu'avec les mots quand ceux-ci ne se dérobent pas. Et pourtant, je n'abandonnerai pas Livingstone.

Aled

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

12 oct. 2022, 18:40
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
« Non. »

Son refus claque dans l'air. Je m'immobilise, perdue. M'a-t-elle seulement déjà refusé quoi que ce soit ? Le reste de ses mots semble me passer dessus sans m'atteindre mais chacun d'eux s'ancre profondément en moi, rejoignant de ce fait le « elle me fait flipper elle me fait flipper » qui est déjà en train de creuser un sillon à l'intérieur de mon cœur. Elowen est si bien cachée derrière celui qu'elle nomme Noix de coco que je ne l'aperçois qu'à peine ; tout au plus vois-je l'une de ses mèches de cheveux ou un morceau de cape mais sans plus : c'est comme si elle avait disparu. Ne reste que sa voix et le grand corps dégingandé de Noestlinger. Mon regard est perdu quelque part sur son torse, à l'endroit où je devine que se situe la tête d'Elowen, derrière lui.

L'enchaînement de ses questions m'affole.
Pourquoi tu me parles encore ?
Pourquoi tu me suis ?
Pourquoi est-ce que je m'intéresse à elle alors que je l'ai abandonnée ?
C'est quoi mon problème ?
Pourquoi pourquoi pourquoi.
Je n'en sais rien. Ça me frappe soudainement. Moi qui sais toujours, aujourd'hui je ne sais pas. Je n'ai aucune idée de ce que je fais là, je ne sais pas ce que je veux lui dire ni ce que j'attends d'elle, je ne sais pas si je veux réfuter ses propos ou les assumer. L'angoisse monte dans mon corps sous la forme d'un grand silence qui grignote ce que je ressens pour ne laisser bientôt qu'une plaine aride qui n'exprime rien du tout. Je n'ai pas la réponse à ces questions et le fait de ne pas savoir que dire me plonge dans une épouvante que je n'ai que rarement connu.

Et il y a sa peur qui salit toute la relation que nous avons eu. Elle a peur. Elle a peur de moi. Cela se voit à son comportement et s'entend dans sa voix. Elle se cache de moi. J'aimerais m'avancer mais...

Il n'y qu'un détail dans cette scène qui est immuable. Mes yeux grimpent difficilement le long de son corps jusqu'à atteindre son regard. Nul doute que Noestlinger préfèrerait être ailleurs — surtout pas entre Elowen et moi. Mais il est là. Il est grand. Son corps prend toute la place. Il me fixe sans détour et surtout sans se laisser avoir par les manies de la Serdaigle. Comme s'il la connaissait déjà suffisamment pour qu'elle lui soit familière. Mon cœur se tord : *ils passent du temps ensemble, j'en étais sûre*. Quoi qu'en dise Noestlinger, c'est ce qu'il se passe, je le sais.

Je m'accroche à lui avec un certain désespoir trop évident pour que je puisse faire semblant qu'il n'existe pas. Toute mon attention se focalise sur le garçon. Je fais un pas vers lui, un seul, les yeux braqués sur son visage. Si je pouvais le faire disparaître avec un regard, je le ferai. La frustration remplace le vide plat qui m'a envahit. J'ai besoin de la voir. Peut-être que j'ai mal compris ce qu'elle m'a dit. De toute façon, elle ne peut pas ! me souffle la colère, timide, qui pointe le bout de son nez. Elle ne peut pas refuser de me parler, elle ne peut pas refuser mon aide ! Sinon, je vais la blesser comme elle me blesse.
Je la blesse comme elle me blesse :

« Fais pas l'enfant, Elo. »

Ma voix rauque exprime bien mieux ma douleur que les expressions de mon visage.
Fais pas l'enfant, Elo. C'est ce que je dis en regardant Noestlinger droit dans les yeux, si tant est que cela soit possible.

La colère peine à s'imposer alors que tourne encore dans ma tête mes questionnements sans réponse : pourquoi je lui parle ? pourquoi je la suis ? pourquoi est-ce que je m'intéresse à elle maintenant alors que je l'ai abandonnée ? Pourquoi, pourquoi je fais ça ? Ne puis-je pas seulement sortir de la pièce, abandonner ces gens avec leurs petits problèmes insignifiants et aller me remplir de savoir pour enfin me sentir vivante ? Hein, je ne peux pas ?

Non, je ressens le besoin sauvage de croiser son regard et de me voir offrir une parole moins agressive que celles qu'elle me réserve désormais.

12 oct. 2022, 22:35
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
Avertissement, contenu sensible, TW : relation amoureuse toxique, violence des pensées, potentiellement un peu de violence physique (mais rien de gore)
(A ne pas reproduire chez soi, mdr)



J'aurais presque envie de prendre Noix de Coco dans mes bras tant son soutien m'est précieux à cet instant. Il reste là, devant moi, sans questionner mes gestes, il me protège sans piper mot, il fait face à notre ennemie commune avec un sang-froid fascinant. Mieux que ça, il ne se laisse pas démonter. Quand je rétorque à Aelle de nous laisser tranquilles, il se tient toujours là, érigé tel un piquet, il me laisse me servir de son corps comme cachette.

Quand je m'exprime et rejette la Poufsouffle, elle semble interloquée, choquée presque, elle ne s'attendait pas à cette réponse de ma part. A l'intérieur de moi je sens que j'ai envie de hurler, de lui dire "tu vois, c'est terminé, je n'obéis plus, je suis mon propre chemin et tu ne peux plus rien m'imposer", mais je me tais, craignant de recevoir des coups de sa part si je me permets de lui tenir tête et de la ridiculiser en public.

De la haine passe dans son regard, elle se redresse, trop fière pour que ce soit honnête, plonge ses yeux dans ceux de Noix de Coco, elle a des envies de meurtre et je ne sais pas comment le garçon ne flanche pas à cet instant précis. Moi, toujours planquée, j'observe la scène à la dérobée, incapable de me dire que j'ai aimé une personne aux allures de sociopathe. Une personne que j'ai aimée... une personne qu'une partie de moi aime encore. Mon corps se met à trembler devant son air perdu, blessé, plein d'envies sombres. Je suis en train de lui faire du mal, comme elle m'en a fait avant, et je ne veux pas être ce type de personne, je n'aime pas me venger. Je voudrais tellement qu'elle aille bien... Peut-être que si je pouvais l'aider un tout petit peu...

Au moment où je m'apprête à sortir de ma cachette, où je m'apprête à me montrer vaincue, à baisser la tête, m'excuser puis repartir avec elle, elle dit les mots de trop. Trop tard pour faire marche arrière. Fais pas l'enfant, Elo. Mon esprit dérape et s'arrête, incapable de fonctionner correctement. Fais pas l'enfant, Elo. Un peu comme quand elle m'a écrit cet été "Tu exagères, c'est fatiguant." Des remarques incisives qu'elle sait particulièrement blessantes.

Je ne suis pas une enfant. Je ne suis pas une enfant. JE NE SUIS PAS UNE ENFANT !

J'ai envie de le crier, et à la place, ce sont des larmes qui coulent le long de mes joues. Tout à coup, le fait qu'elle m'appelle Elo, chose que j'ai demandée pendant plus d'un an et qu'elle commence à peine à faire, ne me plaît plus du tout, mon prénom a quelque chose d'infantilisant sorti d'entre ses lèvres.

C'en est trop pour mon petit cœur sensible. Je sors mon stylet, prête à me graver sur le bras ma protection habituelle, quand la professeure nous appelle pour que nous lui présentions nos résultats. J'en profite pour disparaître, attrape quelques feuilles au passage, et je m'enfuis les tendre à l'enseignante comme preuve que j'ai bien aidé dans son projet. Rageusement, j'essuie mes yeux trempés en pinçant mes lèvres.

« Tiens. J'ai trouvé ça comme indices. Et je pense que le coupable, c'est [...], mais je suis pas sûre. J'espère que ça a pu aider. Je... Je pense rester encore un peu pour profiter de la vue. Passe une bonne journée. »

Après avoir salué ma professeure d'une façon vachement plus froide que d'habitude, d'une façon qui ne me ressemble pas, je fais demi-tour et reviens me poser auprès de Noix de Coco, pile en face d'Aelle. Tout le monde partage ses trouvailles, les premiers jeunes quittent les lieux, et nous nous retrouvons à nouveau à trois, le trio infernal. Je chuchote la chose suivante dans le creux de l'oreille du jeune sorcier :

« Noix, tu me fais confiance, tu bouges pas, sinon ça va mal tourner. J'assure tes arrières. Laisse-moi gérer. »

Suite à quoi, je plonge mon regard dans celui d'Aelle. Mon cœur se serre, cela fait tellement longtemps que ça ne s'est plus produit... J'ai tellement rêvé de cet instant durant l'été, qu'elle sonne à ma porte, qu'elle me dise qu'elle m'aime et qu'elle est désolée de m'avoir inquiétée, qu'on se regarde amoureusement... J'ai rêvé que je fréquentais une personne bien, mature, saine. Mes yeux posés dans les siens, je m'abaisse jusqu'à toucher le sol. J'attends que les élèves et potentiellement la professeure aient quitté la tour, emportant avec eux le matériel à présent réparé, sans baisser les yeux devant cette bataille de regards que je m'amuse à tenter de maintenir. Puis, une fois que je suis certaine que nous sommes tranquilles ou presque, je grave avec discrétion. Laguz. Le ciel est déjà un peu nuageux, alors personne ne s'étonnera qu'il pleuve d'un coup sur les têtes de tout le monde. Surtout que la tour d'astronomie est très haute dans le ciel et subit fréquemment les changements de température et de météo. D'un coup, une pluie diluvienne envahit le ciel et vient tremper le sol de la tour. Tout le monde a la vue brouillée, il est impossible de distinguer quoi que ce soit tant la pluie est dense. Logiquement, s'il reste du monde, ils devraient partir en courant, personne n'aime rester sous la pluie, surtout pas quand elle est froide et qu'elle bloque la vue. Impossible de distinguer qui que ce soit, mais moi, je sais où elle est, je le sais exactement.

Alors, sans crier gare, je m'approche d'elle tandis qu'autour de nous c'est la pagaille. Et je la frappe très violemment au visage. Un coup inattendu, un coup de poing balancé en pleine gueule, et je jubile, honteuse.

Impossible de voir à travers la pluie, voir ici pour plus d'infos.
La pluie durera 2 tours.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

13 oct. 2022, 01:04
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
Je ne bouge pas, toujours plantée devant Elowen Livingstone comme un rempart bancal, prêt à s'envoler à la moindre bourrasque mais étonnamment toujours debout. Même avec la conscience qu'il ne se passe en réalité qu'une poignée de secondes, le temps me paraît abominablement long. Le regard sombre de Bristyle m'est presque devenu habituel avec les années. Je sais qu'il ne m'est pas totalement adressé -la personne qui l'intéresse dans cet échange, c'est uniquement celle que je sais être désormais son ex-petite-amie. Je ne suis qu'un dommage collatéral, un obstacle qu'elle pourrait balayer d'un mouvement de la main mais qu'elle préfère finalement fixer, yeux dans les yeux, prunelles sombres dans prunelles sombres. Les miennes sont interrogatives sans animosité. Bristyle, vous la connaissez... son regard pourrait vous trancher sur place, incisif entre deux battements de cil, des yeux qui renferment toute la colère du monde.

Je ne bouge pas, même quand elle s'adresse à Livingstone. Que pourrais-je faire, sinon me décaler pour qu'elle la voit ? L'adolescente s'est cachée derrière moi. Elle ne veut pas être vue. Je n'offrirai pas ce plaisir à Bristyle, quand bien même la peine que je devine dans sa voix fait écho en moi. Mais elle est trop mauvaise pour que je me laisse aller à l'empathie : je repousse ce sentiment qui n'a pas sa place entre elle et moi, qui ne l'a jamais eu. Je ne sais même pas pourquoi elle insiste, elle est pourtant suffisamment intelligente pour comprendre le sens d'un non, n'est-ce pas ? Pourquoi piétine-telle le consentement de Livingstone comme s'il était inexistant ou pire -inutile, inférieur au choix qu'elle, Aelle Bristyle, a fait et souhaite imposer ? Il n'y a pas que ça : ses mots, son ressenti, la sorcière les balaie sans aucun respect pour celle qu'elle a aimé. J'ai beau me torturer l'esprit et c'est peut-être parce que je n'ai jamais moi-même eu d'amoureux, mais il me paraît inconcevable de blesser volontairement une personne que l'on a un jour porté dans notre cœur.

Je ne sais pas quoi faire, et c'est miss Brennan qui nous sauve de cette étrange situation. Je la rejoins avec les deux sorcières -l'improbable trinôme formé en partie à cause d'un hasard. C'est beaucoup de coïncidences qui me mettent face à la Poufsouffle, et elles sont toutes plus désagréables les unes que les autres. Heureusement j'ai eu le temps de faire des recherches plutôt complètes, et je peux transmettre à la professeure multitude d'informations qui devraient l'aider à partir sur la bonne piste pour un coupable.

J'aurais pu partir, mais entendant le souhait de Livingstone de rester encore un peu, il me paraît étrange de la planter là alors qu'elle a explicitement demandé mon aide. « Tu peux m'aider et me protéger s'il te plaît, elle me fait flipper ?» m'a-t-elle dit, et j'ai le sentiment que Bristyle la rejoindra, où qu'elle aille. Très vite, nous nous retrouvons donc dans la même configuration qu'une poignée de minutes plus tôt, la tension toujours intacte dans l'air.

Livingstone est près de moi. Pour peu de temps, puisqu'elle me chuchote quelques mots à l'oreille qui m'interrogent. Pour une personne qui semblait effrayée un instant plus tôt, ce courage improbable me paraît plus inquiétant qu'autre chose. Je lui lance un drôle de regard, j'aimerais bien qu'elle m'explique ce qu'elle a en tête mais elle est déjà au sol affairée à faire Merlin sait quoi.

Il y a un bref moment de flottement et encore une fois je me sens de trop, là entre deux adolescentes qui s'entredéchirent. Et d'un coup, la pluie. Je ne l'ai pas sentie venir et pourtant très vite, elle s'intensifie jusqu'à obstruer totalement ma vue. Je rabats sur mon visage d'un geste vif la capuche de ma cape et cherche du regard Livingstone -évidemment je ne la vois pas, mais ça m'inquiète. « tu bouges pas, sinon ça va mal tourner. » le souvenir de ses mots me maintient en place un bref instant mais entre la pluie qui me frigorifie et la peur qu'il arrive quelque chose à Elowen -que l'égoïsme de Bristyle frappe encore et qu'elle s'approprie celle qui n'est plus sienne peut-être par la force, je ne parviens à maintenir position et m'approche approximativement de la dernière position de la Poufsouffle, m'arrêtant à peut-être un mètre d'elle si mes estimations sont justes. La sachant proche -et Livingstone aussi, j'ai envie de lui dire combien je la trouve injustement méchante avec son ex-copine, même si ça ne me regarde pas, au moins lui rappeler le non de Livingstone comme si une deuxième voix pouvait y changer quoi que ce soit. Bristyle n'écoute personne d'autre qu'elle-même. Mais je me tais. La rousse a demandé à ce que je la laisse gérer : soit. Aussi terriblement mauvais que je sois en sortilèges, ma main a déjà glissé vers ma baguette magique. L'autre se tient prête à réceptionner une Livingstone qui pourrait ressentir le besoin de se cacher à nouveau, peut-être.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

13 oct. 2022, 12:40
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
La pluie tombe comme un mur, étouffant toutes mes tentatives de m'approcher de nouveau d'Elowen malgré la présence encombrante de Noestlinger. S'efface de ma vision la Serdaigle accroupie qui brandit son stylet. J'aurais dû m'attendre à cette pluie puisque je connais les runes qu'est capable de tracer cet objet mais elle me prend pourtant par surprise. Je papillonne des yeux mais il n'y a rien à faire, ma vue voilée est inutile. Je suis invisible et les autres le sont également. Je sais qu'elle profitera de ce moment pour s'enfuir, je le sais. Elle a glissé un mot dans l'oreille de Noestlinger juste avant de s'activer pour lui dire : je vais faire tomber la pluie, on en profite pour s'enfuir d'accord ? Compte trois secondes ! Je pourrais me diriger à l'aveugle vers la porte de sortie, les mains en avant au cas où je trébuche, mais je ne le fais pas. Je suis figée, le cœur lourd. Comme s'ils avaient attendu d'être hors de vue pour me rappeler leur existence, mes yeux se remplissent de larmes brûlantes que je réfrène tant bien que mal en m'essuyant maladroitement le visage.

Aucun mot ne m'a été adressé par Elowen, seulement ce visage larmoyant et une attitude défensive. Elle est totalement inaccessible ; c'est ce que je ressens en ce moment, cette impression que quoi que je fasse je suis coincée, personne ne m'écoute. Je suis seule dans une prison dont les parois seraient mon corps. Tout ce qui se trouve au-delà agit comme si je n'existais pas. Elowen me fait ressentir cela. La frustration grimpe, l'envie de hurler, de déchaîner ma magie, détruire le monde pour savoir s'il reste réellement insensible à moi.

Et pourquoi ?
Parce que je l'ai abandonnée.
Mais elle ne comprend pas... Elle ne comprend pas que c'était la seule chose à faire, elle n'a jamais compris !

Le coup me prend en pleine pommette. C'est soudain et violent. Ma tête part en arrière, une nuée de points blancs éclate dans mes yeux. Je trébuche vers l'arrière sans tomber, les yeux fermés pour contenir la douleur qui se répand sur tout mon visage. Les picotements partent du haut de la joue et parcourent ma peau comme une onde de plus en plus large. Je me prends la tête entre les mains, les larmes coulent sans même que je les contrôle, réaction naturelle à la douleur.

Bordel ! Je me suis pris des coups dans le visage suffisamment de fois (merci foutue Delphillia) pour comprendre ce qui m'est arrivé. Mes pensées vont dans tous les sens, je suis trop surprise pour réellement réagir, la douleur s'amenuise déjà mais elle me paralyse, comme le reste. Que faire, comment le faire ? Me jeter en avant pour atteindre mon agresseur ? Sortir ma baguette ? Qu'est-ce qu'il vient de se passer, putain ?! La réponse est évidente et elle s'inscrit dans mon esprit moins de dix secondes après l'impact : l'image d'Elowen qui chuchote quelque chose à l'oreille du Serdaigle me revient et alors je sais. Je sais qu'elle ne comptait pas fuir. Je sais qu'elle n'allait pas l'embarquer avec elle. Non, elle lui a tout simplement dit qu'elle allait faire diversion et qu'il devait en profiter pour me foutre un coup de poing.

Quelle lâcheté ! Je ne pensais pas qu'elle serait capable d'une telle chose. Mandater quelqu'un pour me frapper moi ? Me déteste-t-elle donc tellement ? Oui, elle me hait elle me hait presqu'autant que « elle me fait flipper elle me fait flipper ».

Je la ressens cette envie qui grimpe : ce besoin de hurler, hurler à m'en arracher les cordes vocales tout en frappant très fort dans quelque chose pour diminuer, même un peu, la douleur que la sensation de ne rien contrôler me fait subir. Frapper. Frapper. Frapper.

Je me redresse péniblement sous la pluie battante, un sanglot incontrôlable au bord des lèvres. Les secondes passent rapidement. Agir, maintenant. Frapper. J'oublie Elowen qui me fait ressentir une peine si grande que je pourrais en mourir. J'oublie mes autres cadavres qui trainent dans ma tête, ceux qui m'ont fait ressentir les mêmes choses et que j'ai consenti à oublier. Pour le moment je ne peux agir que sur une chose et je vais le faire.

______________________

Trois situations sont désormais possibles en fonction de ce que parvient à trouver Aelle devant elle. Elles sont à départager grâce à un lancer de dé que ma chère camarade a accepté de lancer avant même de prendre connaissance des trois situations puisqu'elle est la prochaine à écrire. (Plume de Lest, tu peux choisir de lire ou non ! Mais tu découvriras laquelle a été choisie dans le texte d'Elo si ça te va !).
Situation 1 : faces 1 et 2 du dé
Situation 2 : faces 3 et 4 du dé
Situation 3 : faces 5 et 6 du dé


Situation 1
Reducio
Je fais deux pas maladroits et aveugles, les mains brandies comme des serres. À coups de grands gestes je sonde mon environnement : à droite, à gauche, en haut, en bas sans ne rien trouver. J'ai beau me tourner dans tous les sens, les yeux écarquillés malgré mon aveuglement, je ne trouve rien du tout. Ils sont déjà partis, ils m'ont abandonnée là sans état d'âme, motivés par la seule envie de s'éloigner le plus possible de moi. De moi. Je m'agrippe à ma baguette magique, la main plongée dans la poche de ma cape. Je m'y agrippe si fort que mes doigts sont douloureux. L'averse me laisse misérable, celle qui tombe magiquement du ciel et celle qui se déverse dans mon cœur. Des émotions de toute part, je n'en comprends pas la moitié. C'est un grand bordel qui m'étouffe et me malmène avec une telle aisance que je perds pied. Alors je déverse tout dans ma baguette, tout ce que je ressens, tout ce que j'aimerais crier, tout ce que j'aimerais faire au monde, à Elowen, à Noestlinger. Ma magie s'exprime brutalement, sans aucune formule magique ; une colline de pierre qui prend naissance à mes pieds, je le sens, une forme bâtarde qui nait de la pierre qui compose le sol de la tour et que je fais grandir sans chercher à lui donner forme. Je déverse juste ma magie dedans comme j'ai appris à le faire depuis la première année. Pour me décharger de ce qui m'appuie dans le corps, avec désespoir et colère. La chose grandit, grandit, se nourrissant de la pierre qui l'entoure. Et moi, moi je me sens mieux au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent comme ma magie passe de mon corps à ma baguette pour atteindre le monde. Une montagne de pierre pas très belle à voir mais impressionnante doit maintenant se trouver devant moi, à ma hauteur.
Situation 2
Reducio
Je fais deux pas maladroits et aveugles, les mains brandies comme des serres. Je fais de grands gestes de bras vers la droite, vers la gauche, en haut, en bas, jusqu'à buter contre un corps. Aussitôt mes doigts l'agrippent violemment. Une pensée m'arrête à temps, j'abaisse mon poing déjà prêt à frapper. Mes mains palpent le corps, les vêtements, rapidement. Un torse. Dur, plat, immense. Pas comme les courbes d'Elowen. C'est lui, Noestlinger. Je me revois des semaines plus tôt voire même des mois à m'imaginer lui exploser la tête contre un mur parce que je ne le supporte pas lui et sa vérité condescendante. Je l'ai entre les mains et pour la première fois je n'ai aucune envie de refréner mes ardeurs, surtout pas face à une personne qui vient de me frapper juste parce qu'on lui a demandé de le faire.

« C'est donnant-donnant, Noestlinger ! crié-je à travers la pluie. Un coup pour un coup. »

Et je balance mon poing en direction de son visage.
Situation 3
Reducio
Je fais deux pas maladroits et aveugles, les mains brandies comme des serres. Je fais de grands gestes de bras vers la droite, vers la gauche, en haut, en bas, jusqu'à buter contre un corps. Aussitôt mes doigts l'agrippent violemment. Une pensée m'arrête à temps, j'abaisse mon poing déjà prêt à frapper. Mes mains palpent le corps, les vêtements, rapidement. Des courbes, un ventre, de longs cheveux bouclés. Pas celles de Noestlinger. *Elowen*. Je recrache mon souffle que je n'avais même pas conscience de retenir. Elowen. Une envie brusque de la serrer contre mon corps s'empare de moi ; la serrer et ne surtout pas la laisser partir, l'écraser, l'absorber. Mes doigts se crispent sur elle... Puis je la relâche aussi soudainement que je l'ai attrapée. Je m'éloigne jusqu'à buter contre les remparts, la vue toujours entravée par la pluie mais surtout totalement figée par l'envie qui vient de me parcourir : celle de faire physiquement mal à la fille que j'ai éperdument cherché à m'approprier ces derniers mois — comment puis-je passer du possible sentiment d'amour à une haine aussi féroce ? Je reste seule avec les battements puissants de mon cœur à résister tant bien que mal aux pulsions violentes qui me parcourent.

13 oct. 2022, 16:02
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
Mon poing rencontre son visage avec une facilité déconcertante, c'est comme s'il avait était prévu qu'il se retrouve là à un moment ou un autre de nos vies. Je recule d'un pas, secouant ma main de douleur - c'est que je n'ai jamais donné de coup à qui que ce soit, je ne pensais pas que se recevoir un nez dans les phalanges soit si douloureux.

Quelques secondes passent et je commence à réaliser ce que j'ai fait. Sous la pluie, je ne distingue rien ni personne et je commence à me crisper, toute seule, je fais volte-face, avance un peu, je me retourne, je cherche à me raccrocher à quelque chose pour ne pas tomber à terre, mais il n'y a rien. Je me pensais plus proche du muret que ça, et pourtant, mes mains ne rencontrent aucune surface. Seule sous cette pluie qui tombe à verse, je sens la panique me gagner. Je l'ai frappée... Mince, qu'est-ce qui m'a pris, qu'est-ce que je deviens ? J'ai déjà été prise de court par ma haine, mais jamais au point de la laisser s'emparer de moi et me faire commettre l'irréparable.

Je suis perdue, je ne sais plus où se situe la très fine limite entre le bien et le mal, où s'arrête la défense et où commence l'attaque gratuite, à quel moment on bascule dans l'ombre. Je croyais être passée à autre chose cet été, m'être fait une raison, l'avoir éjectée de ma tête à tout jamais, et me voilà, misérable, à chercher vengeance parce qu'elle a encore de l'emprise sur moi, mes émotions et mon cœur. Me voilà à chercher à tout prix à garder contact avec elle. Elle qui me terrifie, me blesse, me réduit à n'être qu'une moins que rien inexistante, et malgré ça j'ai encore besoin d'elle et de son approbation, d'exister à ses yeux. J'ai beau vouloir m'enfuir loin d'elle, lui échapper, lui hurler de me laisser tranquille, je ne peux m'empêcher de prier pour qu'elle me prenne dans ses bras et qu'elle me laisse la serrer fort, si fort... Elle m'a fait tellement de mal, et elle continue à m'en faire avec ses propos incisifs, et pourtant je n'arrive tout simplement pas à me détacher de son autorité.

Tétanisée, je me crispe, le cerveau en feu. J'essaie de me convaincre que j'ai bien agi, que c'était la meilleure chose à faire, qu'il est temps que je me rebelle et que je m'éloigne d'elle, que j'ai du pouvoir sur ma vie et ma volonté. Je suis persuadée que je peux réussir à m'en convaincre, il va me falloir du temps mais Aelle représente tellement moins pour moi que ce qu'elle représentait avant, ce sera simple. Quand ma respiration se fait plus forte, quand je commence à serrer fort les poings et à froncer les sourcils pour prendre cet air de guerrière, tous mes espoirs s'effondrent et mes efforts sont réduits à néant. Une main qui n'est pas la mienne m'agrippe par la taille, parcourt mon ventre, mon visage, se perd dans mes cheveux.

Un hoquet de surprise m'échappe et je saute en arrière. Un instant plus tard, quand je réalise qu'elle était bien là, près de moi, que je n'ai qu'à tendre les bras pour me jeter contre elle, il est déjà trop tard. J'étire les bras mais il n'y a plus rien. Je cherche à m'agripper à ses vêtements, je fouette l'air de mes bras, et puis je commence à me débattre contre la pluie, la pluie qui m'empêche de la voir, de l'attraper, de me blottir contre elle, la pluie qui me tétanise. Je crie, ayant l'impression d'être seule et abandonnée à nouveau. Je crie et ma plainte est stridente, douloureuse, elle tranche avec le tumulte de l'orage artificiel, reflet de mes émotions, et, tout à coup, je tombe à terre, à quatre pattes, mon front collé contre la pierre trempée et je pleure, impuissante.

« Aelle » s'échappe d'entre mes lèvres, je le souffle une première fois, le murmure une seconde et le pleure une troisième. Par terre, en haut de la tour d'astronomie, j'ai j'impression de revivre la même scène qu'il y a deux ans. Rien n'a changé, en réalité. Est-ce que tout doit s'arrêter comme tout a commencé ? Est-ce que le destin nous montre que c'est la fin, que nous avons terminé le livre, que nous sommes retournées à la première page et qu'il n'y a rien d'autre à faire que de recommencer la lecture, avec enthousiasme, en s'attendant à une fin différente alors qu'on sait tous très bien qu'une fois le livre écrit, on aura beau le désirer très fort, la fin sera toujours écrite de la même façon ?

Mes larmes se confondent avec la pluie, mes cheveux étalés autour de mon crâne se remplissent de boue et mon corps se tord sous le joug des soubresauts de douleur et de tristesse qui le contrôlent. Toutes mes pensées sont tournées vers Aelle et j'en oublie immédiatement que Noix se trouve à deux pas de moi, et que je lui ai promis de revenir, qu'il m'attend sans doute, immobile, perdu et inquiet.

Chiffre obtenu : 6 - scénario 3
La pluie s'arrêtera dans mon prochain post : rune activée pour une durée de 2 tours

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

13 oct. 2022, 22:20
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
J'attends. Une seconde, deux secondes. La pluie diluvienne me trempe jusqu'aux os et la fraîcheur de ce début d'octobre me fait grelotter. J'ai envie de me barrer de là mais si je n'ai pas formulé ma promesse à voix haute, elle n'est pas sortie de ma mémoire pour autant. Jusqu'à ce que je sache Livingstone en sécurité -rabibochée ou non avec ce dragon qui lui sert d'ex-amoureuse, je ne bougerai pas. Je serais surtout bien en peine d'aller où que ce soit avec ce temps effroyable.

Coupant court mes pensées, un cri transperce le brouillard. Sa provenance est toute proche là, je peux presque la sentir tant le second bourdonne dans mes oreilles, accompagné d'un bruit de coup à moins que ce ne soit une chute ? Je reconnais le son de la voix et perçois ce que je devine être des sanglots. Je ne suis pas loin, si je tends le bras je suis presque persuadé que je pourrais la toucher. Je la cherche, tâtonnant avec hésitation, ne souhaitant pas brusquer une jeune fille déjà mal en point.

« Elowen Livingstone ? » Si ma main ne rencontre que le vide, mon pied lui se heurte à un obstacle. Je recule légèrement et bredouille quelques excuses -vaines puisque certainement inaudibles tant la pluie frappe le sol avec force, puis me penche à la recherche d'une silhouette plus tangible, une source à ces pleurs qui contrastent avec le grondement magique du ciel. Ma main trouve des cheveux aussi bouclés que les miens. Par respect et crainte de franchir une limite je coupe rapidement court au contact, prenant simplement soin de tapoter aussi doucement que brièvement deux fois son dos -ni une de plus ni une de moins, avant de me redresser de tout mon long à côté d'elle, haut et droit comme le tuteur désemparé d'une plante tombée au combat.

« Je suis là, si tu as besoin de moi. » Puisque je n'oublie jamais les mots qui blessent, en écho à ma voix me revient celle de Bristyle, que j'espère désormais la plus loin possible de nous deux. « T’as pas à t’inquiéter pour elle, Elowen peut très bien se débrouiller sans toi.» et au milieu des mensonges de Bristyle, je sais que je tiens là une vérité. Elle peut se débrouiller sans moi, du moins je le souhaite de tout mon cœur : ses pleurs sont si déchirants que j'aimerais la voir forte, capable de se relever et si la pluie cesse, d'affronter le regard de son ex-copine pour lui dire encore une fois ce non si important que la sorcièreba grand besoin de comprendre. J'ai envie de la voir sourire, être indépendante sans avoir un boulet accroché au pied qui disperse sa méchanceté comme elle respire.

Je sais bien que je suis de trop au milieu de ce chaos, mais que puis-je faire ? Elowen m'a demandé de la protéger. Et après, dans tout ce bazar qu'est ce drame auquel je ne comprends rien, elle pleure sans que je ne sache pourquoi -quelque part j'ai l'impression d'avoir failli à mon rôle si tant est que j'en ai eu un. Je ne sais pas quoi faire, et je suis en colère contre Bristyle. Qu'elle soit mauvaise envers moi m'a toujours été égal : je n'ai que faire des attaques envers ma personne tant elles me sont habituelles, mais il est différent de la savoir faire de la peine à autrui. Et si elle l'avait blessée, physiquement ? Il me semble avoir entendu quelque chose qui pourrait s'apparenter à un coup quelques instants plus tôt -et si Bristyle avait frappé son ancienne petite-amie ?

« tu m'as abandonnée » avait dit la Serdaigle. Je suis mitigée, ne sais comment agir et si même je dois le faire, mais c'est finalement ma colère contre Bristyle qui s'exprime la première. « Je ne t'abandonne pas, Elowen Livingstone. » Je ne t'abandonne pas, et je suis là : c'est à la fois un rappel pour toi si tu as besoin de moi et aussi, Merlin que mon cœur bat vite ! un défi pour Aelle Bristyle, son arrogance et sa possessivité. Livingstone, tu as le droit d'être entourée de personnes qui se soucient réellement de toi. -même si c'est passager, même si au fond je sais bien que tu t'en fiches de moi. Je ne suis pas importante -je ne le suis pour personne et ne l'ai jamais été. Je n'ai pas vocation à l'être. Je suis juste, comme toujours, là quand on a besoin de moi.

https://puzzel.org/fr/scavenger-hunt/pl ... J37nLJXpmM
Chavande
Dernière modification par Ada Noestlinger le 15 nov. 2022, 12:28, modifié 2 fois.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

14 oct. 2022, 16:28
Aussitôt saccagé... Aussitôt saccagé !  PV 
Un cri déchire le tumulte de la pluie. Il résonne étrangement au milieu du vacarme que provoque l'averse magique ; comme étouffé, lointain, mais bien là. Avec mon étroite vision et ma pommette qui pulse à cause du coup qu'elle a reçu — je sens déjà naître le bleu qui restera douloureux pendant plusieurs jours — l'atmosphère qui règne sur la tour est indescriptible. C'est un cauchemar duquel il est impossible de se réveiller, le genre qui emprisonne et qui est arrivé sans prévenir. À quel moment toute cette situation a-t-elle commencé à dégénérer, exactement ? Il me semble encore entendre le cri résonner à mes oreilles. Je pourrais reconnaître cette voix entre mille. Mon coeur se tord en imaginant une Elowen déplorée en proie à la sauvagerie de ses émotions comme ça lui arrive parfois. Personne ne cri sans une véritable raison. Je fais un pas dans la direction d'où est provenu le hurlement, désespérée à l'idée de ne pas pouvoir la retrouver à travers les gouttes et de ne pas lui offrir l'aide dont elle a évidemment besoin avant de me stopper, une main toujours agrippée au muret. Rappelle-toi, Aelle, me disent mes pensées : elle te déteste maintenant, elle a même demandé à Noestlinger de te frapper. Elle te déteste et elle vient de crier de colère, de rage pure, parce que tu l'as approchée. Est-ce donc à cela que se résumeront nos échanges, désormais ? À des cris, des coups, de la haine ?

Une part de moi devine que tout cela n'est que le résultat de ce que j'ai fait cet été, ce comportement étant lui-même le résultat du l'abandon que j'ai subit lors du mois de juin. Tout un enchaînement d'actions qui mène à ce moment précis et à la douleur que je ressens sur le visage mais également à l'intérieur de moi. Devrais-je en conclure que tout cela est de la faute de Celle-qui-est-partie ? Peut-être. Cela n'empêcherait de toute manière pas, je le sais, que je me sente coupable et que je me déteste sans trop savoir pourquoi. C'est un sentiment général, tout sombre et tout crasseux, qui alimente la haine que je ressens à la fois pour moi et pour les autres occupants de cette tour. Cette même haine qui coule dans mes veines qui fait trembler mes membres tant je fais des efforts pour calmer mon envie de commettre... Quelque chose, n'importe quoi tant que c'est violent et explosif.

L'a-t-il rejoint ?
Noestlinger ?
Est-il près d'elle, a-t-il répondu à son hurlement alors que moi-même je suis incapable de le faire ?

Mes pensées filent à toute vitesse et vont dans tous les sens. En parfait opposé, mon corps est tout à fait immobile. Il se laisse maltraiter par la pluie sans lui résister. Mes cheveux me collent au front. Mon cœur bat fort et vite. Je suis tout à fait figée, tétanisée. Je plisse des yeux pour voir au travers la pluie mais ça ne fonctionne pas. Alors je tends l'oreille et il me semble deviner les rumeurs d'une voix d'homme, par là-bas. Il s'agit certainement d'un tour de mon esprit qui aime me torturer en me faisant imaginer des choses que je crains de voir arriver.

Ma baguette pulse entre mes doigts. Je rêve de transplaner, disparaître, m'enfuir très loin d'ici. La lâcheté de cet acte ne me dérange en rien. Je déteste tout ce qui est en train d'arriver et plus encore mes envies irréalisables qui ne font que me rappeler que je n'ai aucun contrôle.

Aucun contrôle, réellement ? J'ai ma baguette en main, aucun de mes membres n'est entravé. Certes, je n'y vois rien et je n'entends pas grand chose. Mais Nyakane ne m'a-t-il pas déjà fait subir un ou deux entraînements durant lequel j'étais forcé d'agir et de me défendre en ayant les yeux entravés ? Je n'ai certes pas fait des miracles mais je sais que quoi qu'il arrive il y a toujours une solution. Même quand le problème c'est qu'un gars m'a frappé et que je ne peux rien faire pour me venger car il m'est inaccessible, de une, et que j'ai une conscience accrue que cela approfondira la haine d'Elowen, de deux. Même quand le problème c'est que mon ex-copine me hait si fort qu'elle arrive à me faire demander si le problème ne vient pas de moi. Il y a toujours une solution.

Je m'accroche à ma baguette magique. J'ai besoin de me concentrer sur quelque chose de concret pour lutter contre mes drôles d'envies. Pour résister au besoin de fouiller toute la tour afin de retrouver Elowen et de lui rendre au centuple la haine que je lui inspire ; pour lui faire payer le fait de ne plus m'aimer.

Je concentre mon attention sur mon ventre, comme me l'a appris celle à laquelle je ne veux pas penser. Mon bas-ventre, le neutre névralgique de ma puissance magique, se réchauffe tout doucement lorsque je rassemble ma magie. J'impose au monde la présence d'une nouvelle chose totalement inerte mais que ma magie fait se mouvoir : un golem, un tout petit golem puisque je ne peux contrôler autre chose qu'une créature de pierre pas plus haute d'une brique. La présence de ma magie me réconforte, je la sens dans mes veines, sous ma peau, et ça me fait un bien fou. J'ai l'impression de vivre pour autre chose que cette douleur que m'inspire Elowen et toute cette situation. Je me rappelle que je suis puissante, que je suis autre chose que cette gamine qui est incapable de faire un pas au milieu d'une tempête artificielle. Sans le voir, je devine à mes pieds une petite créature de pierre grossière (il m'est encore trop difficile de lui donner une forme plus précise). Ses petits bras s'agitent contre mes jambes et me prend la soudaine envie de balancer mon golem contre Noestlinger : ferait-il toujours le malin s'il se recevait dans la pommette le poing de pierre de ma créature ?