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14 juil. 2021, 22:14
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Été 2042

Des vagues de chaleur lui montaient régulièrement à la tête, ponctuant les pas de sa maladroite évolution mordant régulièrement au-delà des chemins balisés. Ce faîte rocheux naturel et non de pierres taillées l’enivrait de la sensation de la hauteur qu’il ne retrouvait en d’autres lieux. Du fait de la grande proximité avec sa ville natale, l’enfant n’en était pas à son premier passage en ces Falaises qui lui étaient toujours autant impressionnantes et promptes à lui susciter le vertige que les écarts de perspective provoquent. Sa marche oscillante non loin des rebords reflétait ses indescriptibles ressentis lorsqu’en chacune de ses avancées s’exprimait le menaçant potentiel de la chute. Menaçant et presque... irrésistible. À chaque détour, à chaque retour ; ses jambes étaient croissamment attirées, comme souhaitant tâter à une part du vide. Comme si un équilibre entre la suspension et le maintien existait, prêt à les retenir salvateur. Peut-être qu’une fois entraîné vers les tréfonds par la gravité, les ailes jusqu’alors en retrait se déploient. Qu’est-ce qui exactement retient de s’écraser ? Une absurde conviction d’invincibilité l’habitait parfois, le poussant à imaginer que rien ne pourrait lui arriver, quelque risque serait pris. Titiller l’orée d’une béance par exemple. S’il avait survécu jusqu’à cet instant, pourquoi pas au suivant, peu importe le degré d’inconsciente témérité dont il serait porteur ? Et comment s’assurer du danger d’une expérience sans l’avoir vécu ? *Was denke ich nur ?*

Ainsi songent les enfants qui en dépit des avertissements de leurs aînés passent la main tout proche d’une bougie pour éprouver dans le tangible le concept de la brûlure qui n’était jusqu’alors qu’abstraite prévention. Ainsi songeait Hjúki en s’approchant progressivement du précipice, ne concevant pas l’éventualité d’une plongée vers les tumultueuses eaux qui se jetaient féroces sur les parois en contrebas. Plus jeune, la poigne mesurée de son Opa l’avait empêché de trop céder à l’insidieuse attraction en le gardant sur le sentier ; à présent qu’il avait obtenu de se promener seul, la griserie amenée par le frôlement des limites envahissait son être à la saturation. Son corps flottait, s’immergeant comme en un processus d’émancipation des ficelles qui le tenaient et déterminaient son champ d’action ; ses membres étaient capables d’aller plus loin, avaient débloqué de l’amplitude. Devant plus que l’Arlequin retenu par ses attaches parisiennes, devenant plus que le Pinocchio mu par la corde. L’éparpillement n’aurait pas raison de lui, se sentant à ce moment précis si puissamment. Ses rouages n’allaient pas exploser sous la pression extrême ou par la sollicitation intense. Il était. Vivant. Organique. Pulsant. Indéniable. Vrillé des montées de l’union passionnelle de Gaïa, Poséidon et Éole formée par le cadre propice.

Quelques petites fractions tranchées en Chronos suffiraient pour que l’herbe, la poussière caillouteuse, la roche et les vagues se noircissent toutes par l’amoindrissement des rayons menant au règne de Nótt. La vigilance accrue par la visibilité décroissante ne repoussait toutefois pas les sueurs que les brusques ruptures de rythme enclenchaient en son ascension parfois interrompue mais jamais songée en rétrograde. Ses pensées n’avaient actuellement pas la capacité de se projeter à l’heure où il se présenterait, tout sonné et fébrile de cette aventure, ne se préfigurant encore en rien le souci et l’inquiétude générés quand son Beschützer apprendrait que sa sortie n’était en réalité pas aussi banale et innocente qu’il ne l’avait présentée. Pourtant, une partie de l’adolescent avait ce besoin de déchirer le cocon pour confronter ce dont il était protégé. Fi de la prudence et des dissimulations. Il voulait être touché, heurté s’il le fallait ; plutôt qu’enveloppé dans l’engourdissement qui ne permet ni peine ni émerveillement. Se prouver que son être pouvait encaisser l’Intense pour faire face à soi. Trébuchant sur un affleurage, son centre se rapprocha par réflexe du sol et l’enfant se figea, accroupi, les dix doigts ancrés en serres à ses côtés. *Also ist es wie…* Soufflant d’une expiration fort lente, Hjúki relâcha son buste pour s’allonger, la tête en direction de l’intérieur des terres et les jambes repliées pour ne pas encore les laisser goûter le vide pourtant si près et à pleine portée.

15 juil. 2021, 23:32
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Pre-arcus 일: Il suffit d’un atome pour troubler l’oeil de l’esprit
Falaises de Moher,
Clare,
Irlande,
llalalalaJuillet 2042,
@Hjúki Anastase

Titubant sur le sol rocheux et les yeux rivées sur la mer, la fillette repensait à la discussion de ses parents. À la raison pour laquelle elle était en Irlande. Quelques jours auparavant, son père avait décidé que sa mère et elle passeraient une semaine "entre filles", dans le comté de Clare, afin de "renouer leurs liens". En effet, leur relation était assez fragilisée: Meghan Merrow ne se souciait en aucun cas de sa fille, et Elizabeth ignorait royalement sa mère. Dans ce contexte, l'expression "telle mère, telle fille" prenait tout son sens. Après plusieurs discussions entre Meghan et Jack, le père de la jeune fille, elles se rendirent toutes les deux près des Falaises de Moher, à contrecoeur. La fillette ne comprenait pas la raison pour laquelle sa mère ne l'aimait pas. M. Merrow lui avait souvent répété que Meghan ne montrait pas ses sentiments, mais Elizabeth avait une preuve à fournir à son père: elle était partie se promener près des Falaises, et sa maman n'était pas venue la chercher. Elle s'était sans doute dit qu'elle rentrera avant la fin du séjour. La jeune Merrow soupira avant d'avaler une bouffée d'air frais, salée à cause de la mer à proximité. Les Falaises de Moher était un vrai spectacle pour les yeux: l'océan Atlantique se déchaînait contre le calcaire et le schiste. La fillette observa le ciel, désormais en feu. Le contraste entre la mer bleue se déchaînant et le firmament ardent dû au soleil couchant qui semblait calme, était hypnotisant. Elizabeth s'arrêta, captivée par le spectacle qui s'offrait à elle.
- C'est beau... Mélanger le calme de la nature et les turbulences... Pour ensuite donner une résultat magique... murmura t-elle, les yeux pleins d'étoiles.
D'un rapide coup d'oeil, la magie était une chose indéfinissable accessible à tous et à toutes. Dans chaque vie, la magie devait être présente, qu'on s'en aperçoive ou non. La vie ne devrait pas être similaire aux flots salés et à l'espace céleste ? Celle d'Elizabeth était tout le contraire: une tragédie ponctuée de certains moments joyeux. Sa vie était une succession de choix tracée par ses conséquences, et pour la plupart du temps, négatives. Si son existence était malheureuse, pourquoi vivait-elle ? La vie, fut pour elle, un cadeau sans qu'elle comprenne le choix. En général, entre 0 et 18 ans, personne n'est réellement conscient de ce qu'est la vie. C'est seulement lorsqu'on devient adulte qu'on comprend que la vie n'est plus un jeu. Et pourtant, la jeune Merrow âgée de 8 ans, se posait déjà des questions sur la vie. Qu'est ce que la vie en réalité ? Un simple voyage sur Terre ? Une étape à franchir ? Une parenthèse du néant ? Ce dont elle pouvait être sûre, c'était que la vie lui réservait un avenir incertain alors que la mort lui offrait son contraire. Et dans tout cela, qu'est la mort ? Certains disent qu'après la mort, il n'y a rien, et que la mort elle-même n'est rien, d'autres une étape de l'existence de tout être humain, que personne ne peut éviter. Une évasion définitive de la vie ici bas. Perdue dans ses pensées, Elizabeth fit ramener à la réalité par un garçon allongé par terre. Elle s'arrêta, à quelques centimètres de lui, le regarda quelques secondes, balaya les alentours d'un regard, et remarqua qu'il était seul. La fillette ne sachant pas comment réagir, plongea son regard dans le ciel.
- Toi aussi t'es là pour t'évader de la réalité ? demanda la fillette avec une voix fluette. Regarder le ciel me permet de m'échapper de ma vie...
Elle soupira longuement avant de reculer de quelques pas.
- Je m'assieds ici, si ma compagnie ne te dérange pas, dit elle à l'inconnu en posant ses fesses sur le sol rocheux. J'ai besoin de quitter la Terre, quelques minutes au moins...


J'espère que mes Mots te conviendront !
Dernière modification par Elizabeth Merrow le 18 déc. 2021, 16:15, modifié 1 fois.

Info sur le TDI- 4e année RP - cofondatrice de la PTC #D9603B - Inspectrice Elisabête, experte en déstabilisation des Bôs Debilus - Traîneuse de catastrophes comme un boulet attaché à sa cheville- Retard RP- L'entarteuse de Poudlard (Senku<3)

19 juil. 2021, 16:43
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Sa respiration résonnait très distinctement en son sein, phénomène potentiellement accentué par ses oreilles partiellement occultées suscitant une écoute étrange de ses propres émissions le poussant à presque voir et capter palpables les flux aériens traversant son corps dont le buste était agité de discrètes élévations et chutes dues à l’intensité des cycles de renouvèlement. Bien qu’allongé, le tournis l’envahissait et empoignant les stries à l’orée de l’étoilé et du nuageux emprisonnait le décor en d’audacieuse pirouettes en lesquelles même les éléments naturels les plus déchaînés n’osent s’engager. À croire que le tourmenteur affronté par les cieux s’avérait résider en eux-mêmes, se retournant en affriolantes circonvolutions internes. L’intervention des gouttelettes n’était qu’anecdotique ; formant un lointain fond que vaguement traité par son ouïe détournée de l’extérieur. Il n’osait plus bouger ses membres, craignant accroître le vertige et la perte d’équilibre des renversements incessants, pour partie extension par son esprit des agitations environnantes en réalité plus modérées.

Le regard dans le vague, sa mémoire tentait de dérouler les instants précédents pour retrouver la source de sa désorientation ; mais cette dernière paraissait justement l’envoiler. *…source…* Passant la langue sur ses lèvres asséchées à la surface presque cassante, il réalisa la soif qui le tenait en dépit de l’humidité aux alentours. Tant pis. Ces impressions au moins ne le paniquaient pas, elles étaient appréhendées avec quelque curiosité – comme une expérience – et patience. L’ancrage finissait toujours par se rétablir, même s’il n’était pas au mieux. *Enfonçons-nous…* Exerçant une pression autant qu’il le pouvait sur le sol, il appuyait de sorte à sentir au plus un support d’horizon à sa Silhouette ; comme cherchant à imprimer sa forme en la Terre. Ses semelles initièrent de légers crissements tandis qu’elles avançaient progressivement vers le bord, suivant le déroulement de ses jambes. Croisant les bras au-dessus de sa poitrine pour passer chacune des mains en face, elles purent ainsi s’enfoncer en serres autour de lui alors que ses extrémités rencontrèrent l’abrupte transition au vide.

D’infimes décharges sismiques vinrent perturber sa plongée et le raidirent, coi en attendant que les cahots se dissipent ou se fassent identifier. Unique ? L’empreinte n’était pas composée de plusieurs entités mais d’une. Résistant à la tentation de se délier et de se redresser pour s’offrir un aperçu anticipé, il laissa l’écoulement d’un mince instant préciser la présence qui n’interrompit sa mouvance que tout proche. Se fronçant, il songea qu’il se serait sûrement contourné mais qu’il aurait tout de même été embêté de faire un tel écart vers les terres. En somme, il se serait gêné. L’épuisement prit néanmoins le dessus sur la prévention ; établissant de se retirer si demandé mais sans repli encore immédiat. Son attention parut se détourner sans prolonger l’observation du jeune adolescent qui abaissa sa garde et la tension qui l’accablait.

Peu disposé à s’exprimer car toujours sur une embarcation en proie à la houle de ses divagations, son ouïe filtra néanmoins les mots des chants marins. *Leur réalité n’est pas la nôtre.* Une simple question avait invoqué une vieille pensée. Quand pour s’émanciper du perpétuel décalage la distinction entre les plurielles réalités avait été posée. *Mon Monde ; Le[ur-re]s Mondes. Infusionnels.* Si Hjúki devait un jour tomber en fuite, il était persuadé que ce serait pour se soustraire à ce qui tient de l’Hors. Quitterait-il son propre espace ? Quand il était captif de tourbillons célestes ; échappait-il à son existence, ou n’en était-il au contraire pas d’autant plus accroché ? Aucun mouvement de rejet quand elle s’installa pourtant dans son cercle, trop égaré pour réagir avec une véhémence qui lui avait déjà été pointée. Intrigué.


« Tu crois que la Geôle est à l’intérieur, pas au-dehors ? Si tu n’appartiens à la Terre ; quels leur[re]s entravent tes ailes ? »

21 juil. 2021, 18:51
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Le vent continuait de souffler légèrement sur la fillette, et frissonna à son contact. Même si le soleil avait laissé une trace de son passage, en signant sa présence avec la chaleur, l'enfant ne put s'empêcher de trembler. Le ciel continuait lentement de brûler et des étoiles commençaient à apparaître petit à petit. Il était possible, d'après la fillette, de comparer la planète Terre à l'Univers. Chaque étoile représenterait une personne. Chaque galaxie un continent. Et les étoiles multiples ? Ces astres étaient différentes des autres, et à l'écart. Elles représenteraient la brune, dissemblable des autres. Le terme unique ne serait pas assez fort pour la décrire. Paradoxal serait l'adjectif approprié. L'esprit d'Elizabeth était paradoxal, comparé à celui d'une personne lambda. Accompagnée de qui que ce soit, elle sentait toujours son ou ses camarade(s) tendu(s) ou mal à l'aise. Était-ce le cas de l'adolescent allongé à même le sol ? La question trottait dans l'esprit de la fillette mais n'osait pas regarder le garçon: selon elle, la jeune fille n'avait rien fait d'étrange, elle n'avait donc pas besoin de s'inquiéter. Et si jamais il venait à partir, elle pourrait profiter d'observer le ciel seule. Sauf qu'une colossale peur hantait Elizabeth, qu'elle n'avait jamais assumée: le fait de rester seule, d'être abandonnée. C'était probablement sa mère qui avait engendré cette phobie, phobie de l'abandon. Elle ne s'était jamais occupée correctement de sa fille, pourtant la brunette admirait en secret sa mère, et essayait de l'aimer en cachette, sans succès. Montrer qu'elle l'aimait pouvait peut être la faire changer d'avis ? Cela n'avait pas porté ses fruits, mais Elizabeth pensait qu'il fallait faire confiance au temps: laisser le temps au temps de faire son travail. Elle soupira avant de rapprocher ses jambes de sa poitrine afin de poser sa tête sur ses genoux. L'amour était une chose trop complexe, et bien sûr incompréhensible. Aimer pour se faire aimer en retour... Cela fonctionnait-il ? La jeune fille restait confiante, et si cela ne venait pas à fonctionner, elle serait totalement brisée. Mais elle l'était déjà. Pas entièrement, une partie d'elle même était encore debout. Seule sa mère causera la fission à l'intérieure d'elle même. Elle espérait que sa mère ne soit pas le neutron dans la rupture du noyau atomique. Un noyau pouvait se casser en deux, afin de devenir plus petit, à cause de l'impact d'un neutron. Dans son cas là, Meghan Merrow ne faisait que frôler son noyau, ou plutôt son coeur. C'était cela le rôle d'une mère ? Briser à petit feu le coeur de sa fille ? Si Elizabeth devenait un jour elle même une maman, elle se promit d'aimer au maximum son enfant: il ne fallait pas qu'elle reproduise la même erreur que son géniteur. La fillette secoua la tête afin de chasser ses pensées de son esprit: elle n'avait que 8 ans, elle avait encore la vie devant elle. L'inconnu prit la parole et la brune tourna la tête vers lui afin de l'écouter: ses questions étaient philosophiques, peut être un peu trop pour sa conscience ? Elle garda silence afin de réfléchir aux interrogations du garçon: une prison est sensée être à l'intérieur ou à l'extérieur pour elle ? Appartenait-elle à la Terre ? Était-elle une fillette comme les autres ? Qu'est ce qui l'empêchait de partir loin, de s'envoler haut dans le ciel ? Les réponses étaient à la fois évidentes, mais abstraites. Comprendra t-il ?
- Une prison... Ça dépend le contexte... En général, une prison est à l'intérieur... Mais je pense que ça peut aussi être au-dehors... Il y a toujours un au-dehors à quelque chose... Même à l'extérieur lui même... Est-ce que j'appartiens à la Terre ? Je l'ignore... Si je me sens différente des autres, est-ce le cas ? Qu'est ce que ça veut dire pour toi "appartenir à la Terre" ?

Info sur le TDI- 4e année RP - cofondatrice de la PTC #D9603B - Inspectrice Elisabête, experte en déstabilisation des Bôs Debilus - Traîneuse de catastrophes comme un boulet attaché à sa cheville- Retard RP- L'entarteuse de Poudlard (Senku<3)

23 juil. 2021, 22:50
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
L’enfoncement ne remplace tout à fait la chute et il pourrait se donner l’impression de couler sans résistance où son corps reposait que ce ne saurait refléter pleinement ses tombées au bord de l’illusion perceptive. Le regard ancré sur la Voûte, il laissait son vaste l’envelopper et se poser autour de son être jusqu’à ce qu’il soit capable de l’imaginer former une bulle environnante l’ayant avalé tout entier. Jusqu’à ce qu’il ne perçoive plus la terre sur laquelle sur son dos était appuyé, et devenant Gaïa sous sa manifestation sphérique à son tour se sente enrobé de toutes parts par Ouranos.

Promenant son attention d’un point lumineux à l’autre, décuplant la visibilité d’un ensemble ou l’effaçant de son champ par un dosage hétérogène de sa concentration ; il retrouvait l’étrangeté de l’observation céleste pour ses Perles-de-Nótt recueillant les figures avec une netteté très variable. Une fois identifiées, les formes s’ancraient plus aisément, paraissaient plus puissantes ; néanmoins discrètes lorsque pas encore quêtées. Cet état à ce point… déconnecté n’était pas du tout fréquemment expérimenté. Quand ce qui se présente à lui prend une ampleur si phénoménale qu’il n’est plus de place pour lui, pour son identité. Quand il n’importe plus qu’il se sache, qu’il ait conscience de soi alors que les frises qui lui sont imposées le dépassent dans la hiérarchie des présences et que son esprit recule en arrière-fond. Quand il ne se pense plus, qu’au lieu de projeter il reçoit… non, subit les roues du décor. Ne même plus pouvoir clamer quoique ce soit en son propre nom, le temps de se retrouver. Ses doigts se crispent sur sa peau, comme espérant tirer quelque chose de cette attache à soi-même. L’air prend le relais et la bouffée marine à laquelle il goûte, imprégnant tout doucement ses papilles, le déporte lentement. Retour à la rive propageant ces senteurs idoines, là ; après la perte en l’en-tout ou l’en-rien de l’immensité dévorante. *Nous sommes, nous existons…* Diable, c’est si rassurant voire exaltant de débloquer la capacité des pensées à propos de soi, de pouvoir à nouveau seulement se désigner ; par quelque personne que ce soit.

Parviendra-t-il à survivre sans appui à l’heure où il sera jeté en pâture, seul au Monde ? Il le constatait, chaque année ne le rendait pas plus fort. Au contraire, bien que tout jeune adolescent il se sentait décliner, s’amoindrir, s’épuiser. Au lieu de s’armer par les expériences, ces dernières œuvraient plutôt à l’affaiblir. Son expression était moins fine, son attention partait à vau-l’eau, ses fascinations parfois jetées en dormance, ou perdu en transes pour en ressortir bredouille. Il n’avait pas encore passé la moitié de son temps à Poudlard, les choses ne cessaient d’aller en s’empirant, et il n’avait même pas quinze ans ! Atrophié avant d’atteindre la fleur de l’âge. Hjúki savait déjà qu’il ne sera pas complètement refait d’ici la rentrée ; il détestait cette diminution contre laquelle il ne pouvait rien. Pourquoi attendre les onze ans, zut ! Tellement aurait pu être assimilé lorsqu’il était encore un enfant vif et alerte. Mais qui, de lui ou du château était la réelle prison ? Argh. Il ne souhaitait pas y répondre.


« C’est sûrement plus facile de fuir les extérieures ; car les intérieures nous suivrons jusqu’au bout du Monde si nous y sommes piégés. »

Évidemment qu’il s’était déjà rêvé aller en pleins d’endroits nouveaux, en quête de parcelles inconnues dans le terrible espoir d’un jour se dire qu’il avait enfin trouvé sa place. Pourquoi ne pas rêver, de temps en temps. Les visions y sont souvent plus colorées que dans le morne de certaines réalités. Et si à chaque individu existait une corrélation espace-temps parfaite, et que parfois le décalage n’attendait qu’ajustements pour correspondre ? Dénicher le juste foyer ailleurs, être prêt en maturité. Il ne croyait pas entièrement à cette quête. Au lieu de s’inventer le confortable songe qu’une place idéale l’attendait mais distante ; certainement fallait-il plutôt s’en faire l’architecte à la bonne mesure. Dédale sans ses erreurs ; et va pour l’hybris.

« Appartenir c’est pouvoir y respirer, s’y mouvoir ; ou même simplement pouvoir. Oui, sentir que tu es bien l’une de ses Puissances constituantes … à la Terre ou à quelque autre endroit qui est le tien. »

27 juil. 2021, 19:45
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
La fillette s'étira en écoutant les réponses du jeune garçon. Selon elle, il avait raison sur la facilité à fuir les extérieurs. Elle pensait qu'à chaque fois qu'elle était à l'intérieur, elle n'arriverait jamais à s'enfuir. La preuve était qu'elle était toujours obligée de revenir à l'intérieur. Cet intérieur la suivait, tout le temps, comme une ombre. L'extérieur était plus discret. Même si ce dernier était omniprésent autour de chaque être vivant qui peuplait la Terre, l'intérieur était l'ombre de chaque espèce qui vivait. Impossible à s'en détacher. En lutant, l'au-dehors pouvait lâcher quelques secondes, quelques minutes, quelques heures... Jamais plus longtemps. L'inconnu expliqua son ressenti vis à vis du fait d'appartenir à la Terre. Si la fillette pouvait résumer ses paroles en un seul mot, sans hésiter elle aurait choisi "pouvoir". Oui, avec les propos du garçon, ce verbe voulait tout dire aux yeux de la jeune fille. Elizabeth se frotta les yeux, et observa les vagues qui se déchaînaient contre les falaises. C'était un spectacle hypnotisant, et elle continua de les observer avant de répondre:
- Tu dis que pour appartenir à la Terre, il faut "pouvoir" mais également sentir qu'on en fait parti... Par exemple, les vagues qui se jettent contre la pierre... Font-elles parties, selon toi, de la Terre ?
Elle réfléchissait à sa propre question. Ses yeux lui piquaient car elle n'avait pas cligner des paupières depuis quelques secondes maintenant, afin d'observer intensément l'eau salé qui dansait devant eux. Et qu'est ce qu'on ressentait, quand on appartenait à la Terre ? C'était ce que se posait Elizabeth. Un sentiment d'appartenance... Qu'est ce que cela voulait dire ? Était-ce similaire au sentiment qu'on ressentait lorsqu'on savait que l'on servait à quelque chose ici bas ? Après tout, tout le monde a une utilité sur Terre, n'est ce pas ? Sinon quelle serait le véritable but de l'existence ? Ces questions tournaient en boucle dans la tête de la jeune Merrow. Elle lâcha un soupir d'agacement avant de s'allonger lourdement par terre, et observer le ciel orangé. Ses jambes étaient pliés et ses mains se trouvaient sous sa tête, pour protéger ses cheveux de la pierre rugueuse.
- Je dirai que les vagues font partis de la Terre... Elles ont une grande utilité... Je pense qu'elles servent à exprimer ce que ressent la Terre...
Ses yeux parcouraient le paysage céleste qui s'offrait à elle, tandis que ses pensées naviguaient sur les flots déchaînés de la mer. La brune pensait que tout le monde vivant sur la planète bleue avait une utilité. Quelle soit visible par tous ou non. Tant qu'une personne connaissait sa valeur, elle appartenait à la Terre. Mais Elizabeth n'avait aucune idée quant à son utilité ici bas. En fouillant dans sa mémoire, elle ne trouvait rien de ses 8 ans de vie, utile à qui que ce soit. La preuve était sa mère qui ne l'aimait pas. Elle se disait qu'elle était encore jeune, mais elle se comparait à son père. En effet, ce dernier était talentueux dès son plus jeune âge, et sa première manifestation magique a eu lieu lorsqu'il avait 9 ans. Elizabeth ne sentait rien de magique en elle, et avait l'impression d'avoir passer la plus grande partie de sa vie, à voguer au loin, sans objectif concret. Vivre était-ce considéré comme un réel but ? Vivre était une chose que tout le monde faisait, certes. Mais ce "tout le monde" passait toute leur vie à travailler. Et pourquoi donc ? Pour vivre. Travailler pour vivre. L'objectif de toutes et tous revenait au même point: vivre.
- Je suis encore jeune, mais j'ai l'impression de ne pas être à ma place ici, marmonna la fillette en soupirant. Et si je ne me sens pas à ma place, je n'appartiens pas à la Terre... C'est donc ça ? Même en cherchant au plus profond de moi même, je ne trouve pas de lieu où je m'épanouirai comme une personne de mon âge...
Elle tourna la tête en direction du jeune garçon, et demanda:
- Et toi... Tu penses appartenir à la Terre ? Trouves-tu ta place au sein de ce monde ?

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30 juil. 2021, 18:20
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
*Cr…* : pas la peine de poursuivre, il se sentait la rugosité de cette sonorité, ainsi que toutes sortes de termes dont l’entame était telle. En fait, c’était lui avait qui avait décidé de leur texture, à ces lettres. Elles étaient rêches ; et de tout l’alphabet celles-ci en particulier semblaient correspondre au mieux à son état, quoiqu’un soupçon de g aurait aussi convenu. S’il cherchait à les prononcer comme il les imaginait, cela piquerait en bouche et irriterait son palais. La corrosion de la prononciation, de la parole ; les phrases expulsées comme en un crachat pour se débarrasser d’un parasite buccal. Balloté mais accroché comme ces sons qui maintenus écorchent. Il n’émit toutefois aucunement ces consonnes et occupa sa langue autrement en la faisant suivre de l’intérieur le relief de ses dents, s’attardant et appuyant plus fortement sur les coins plus pointus que leurs voisins. Pas tant pour la sensation de piqûre que pour souligner les formes les plus saillantes et qui ne crissaient pas, contrairement aux particules de son être éparpillées en grains de sable qui se rayaient et érodaient entre eux. L’écoulement de la perte de soi se déroulait en son propre sein. Décidément, rester dans ce cadre était terriblement éprouvant alors qu’une partie de lui mue d’une volonté de se trouver ailleurs, mais ignorant où exactement, se débattait. *Cr…*, en somme.

Se redressant par une inclinaison modérée, il braqua ses Perles-de-Nótt sur les vagues mentionnées, ne résistant pas à la naturelle attraction vers les plus féroces. Luttes intestines ou dilution nécessaire des éléments l’un en l’autre. Gaïa n’est pas le récipient des eaux. Il ne la perçoit pas comme tel, il ne se perçoit pas comme la cuvette qui englobe les Vagues de son Lac interne. Il est aussi le Lac. Gaïa n’est pas Océanos. Il s’agit plutôt… d’une entre-existence.


« Hum… Sûrement sont-elles Puissances ; mais elles peuvent aussi la ronger. Lui prendre… »

L’adolescent contempla nouvellement ces agitations. Dévoreuses. En acceptant que s’emparer de fragments du Monde était bel et bien une pratique offerte à ses constituants ; ce dernier n’était dès lors plus seul ravisseur. Rendant hommage à Prométhée leur Père ; voler des bouts, fractionner pour répandre. À leur image, il peut enfoncer la Terre ; car il est l’une des myriades de cellules, qui façonne et fracture. Soudainement son acuité revenue pour absorber sous un prisme ouvragé par des outils omis jusqu’alors les éléments dont il était environné ; l’évidence fulgurante de sa propre puissance l’envahissant. Bien qu’autres, il avait autant de capacités que les entités qu’il avait eu la bêtise d’admirer ou envier en s’octroyant une valeur inférieure. S’étant instinctivement décalé de quelques pouces sur le côté lorsqu’elle s’était à son tour allongée, Hjúki considéra la suite prononcée avec plus d’attention. *Et à quoi sert-il de s’exprimer ?* La personne pour comprendre ou interpréter n’est pas toujours à portée et le cri s’échappe emmené par les vents.

Il faut s’attendre aux Tempêtes, aux Cyclones, aux Séismes. Toute route est susceptible d’être éventrée ou d’avaler ses pratiquants. Les éviter, s’y préparer, y plonger pour la voie alternative que ces apparentes catastrophes offrent ? Est-ce qu’à la vue d’une immense béance au fond indétectable, il s’abandonnerait à la chute dans le terrier comme la gamine de Carroll ? Est-ce qu’une fois emporté par la Tornade il chercherait à retourner en arrière, ou bien s’établirait-il en une terre plus séduisante ? Combien de temps durera le charme avant de réaliser qu’il n’était point question uniquement de la contrée ? Avant de réaliser que découvrir un espace inédit, c’est aussi disparaître ? Voilà pourquoi ses explorations demeuraient bien rangées dans sa tête. Des rêves, des chimères, des projections mentales qu’il n’osera pas sortir.


« S’il existait d’autres planètes formant des Mondes… entiers. Je ne sais pas… Si nous sommes, si notre identité dépend de l’instant et du lieu ; peut-être qu’en de toutes nouvelles coordonnées, ce ne serait pas seulement l’autour qui changerait mais aussi nous-même, toi-même. Comment déterminer si la version alternative de soi envoyée dans une autre réalité s’y intégrerait si elle n’est plus celle d’origine ou comparable à l’actuelle ? Existe-t-il des univers n’attendant qu’une entité qui aurait jailli dans le mauvais ? »

Un rire sans joie empreint de cynisme s’échappa entre ses lèvres entrouvertes.

« Chercher sa place par-delà les frontières ou en passant au crible l’espace et le temps est une impasse. Ce qu’il nous reste… c’est la construire, devenir grandiose architecte ; et je n’en sais malheureusement pas beaucoup plus. »

10 août 2021, 13:34
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Des univers ou planètes parallèles à la Terre, mais différents. Une idée qui trottait dans l'esprit de la fillette depuis quelques minutes maintenant. Peut-être qu'une autre elle vivait une vie meilleure, ou pire.
- C'est vrai que selon notre position et le Temps, on change forcément. Si je venais à rencontrer un autre moi-même, c'est sûr que je ne la comprendrai pas... Elle sera différente... Mais en bien ou en mal ? Trop de facteurs déterminent notre vie... Comment savoir si un évènement sera positif ou négatif pour notre futur ? Laisser le Temps faire son travail ? Mais on ne peut pas changer le passé... Sans quoi, le futur de tout le monde sera modifié... ou presque...
Ces mots lui avaient échappé. Penser à haute voix, c'est ce qu'elle venait de faire. En général, elle n'exprimait jamais ses pensées, mais le sujet de conversation l'obligeait à s'exprimer, de son plein gré. Il était plus facile pour elle de parler à un inconnu, qu'à quelqu'un de son entourage. Au moins, Elizabeth était sûre d'avoir un avis extérieur, et probablement l'aider quant à son futur. C'était une idée peut être trop hyperbolique, une petite discussion n'allait pas vraiment l'éclairer aussi loin, mais elle comptait profiter de l'instant présent. Au moins une fois dans sa vie.
- D'ailleurs, dans une autre réalité... On existe forcément non ? Si ce n'est pas le cas... C'est à la fois effrayant et intriguant...
La réponse du garçon quant à sa place au sein du Monde fit changer sa façon de voir les choses: "la construire, devenir grandiose architecte". Construire sa propre vie, la modeler selon nos envies... Mais il y a toujours des imprévus, des pièges, et la logique voudrait qu'il faut les surmonter coûte que coûte.
- La construire ? C'est pas si simple de construire notre vie... Y a toujours un élément perturbateur, et on peut pas toujours l'affronter, on est forcément plus faible que quelqu'un... c'est sûr...
Faible. C'est le seul adjectif qu'elle trouvait pour se qualifier. "On a toujours besoin d'un plus petit que soi". Existait-il un proverbe pour parler de l'utilité des faibles ? Selon elle, certainement pas, ou bien quelque chose qui ne motivera personne. La fillette pensait qu'il fallait qu'elle se batte corps et âme pour ne plus être faible. Comme une partie des héros des livres. Certains héros étaient de simples citoyens qui passaient inaperçu, et parfois victime d'harcèlement à cause de leur faiblesse. Le cas d'Elizabeth. Mais une chose la différenciait d'eux: quelqu'un venait toujours les libérer de leur futur, et changer leur voie. Ce quelqu'un, la jeune fille ne le connaissait pas. Elle était encore jeune certes, mais sa vie tournait petit à petit au cauchemar. Pourquoi personne ne lui tendait une perche, afin qu'elle s'y accroche et qu'elle reprenne totalement espoir ? Peut-être était-elle inutile, et que même plus forte, cela ne changerait strictement rien à sa vie ? Elle se redressa soudainement, et secoua la tête.
- Partez de ma tête... marmonna t-elle en prenant son visage entre ses mains. J'ai pas besoin de pensées négatives... Pas maintenant en tout cas...
Il fallait qu'elle se concentre sur autre chose... Elle était devant la mer et le ciel. Deux éléments qui pourraient repousser momentanément les ondes négatives. Ses yeux tombèrent sur les vagues qui continuaient de se déchaîner sans arrêt. Elizabeth pensa à l'eau qui faisait voguer au loin ses pensées... Au bout de quelques minutes, cela avait fait effet, elle était bien plus calme, et son esprit plus clair. Elle préféra ignorer ce petit incident, afin de ne pas rendre, peut-être, mal à l'aise le garçon. Il fallait qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi en lient avec leur discussion. Elle ne prit pas le temps de réfléchir et soupira:
- Le monde tourne pas rond... L'Univers non plus d'ailleurs... Des objets célestes s'amusent à faire les 400 coups un peu partout... La Terre en fin de compte...

***
Voici enfin ma réponse... Je m'excuse pour le délai, le Temps ne cesse de me couper depuis plusieurs jours... J'essayerai d'être plus rapide à l'avenir. Si quelque chose ne va pas, n'hésite pas !

Info sur le TDI- 4e année RP - cofondatrice de la PTC #D9603B - Inspectrice Elisabête, experte en déstabilisation des Bôs Debilus - Traîneuse de catastrophes comme un boulet attaché à sa cheville- Retard RP- L'entarteuse de Poudlard (Senku<3)

14 août 2021, 21:52
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
Son air se renfrogna en un instant, placé devant le rappel de ses phases d’inaction ; celles durant lesquelles il ne mettait absolument rien en œuvre de ce qu’il venait de raconter, celles où il contemplait vide les mouvances du monde sans percevoir son appartenance. Étranger de fait dès qu’une période académique s’ouvrait et par bien plus d’égards, il jouait des mélodies fondées sur des harmonies comme incompatibles. C’était parfois tellement plus simple de s’asseoir en face du terrain vague sonnant tel un reflet de la cavité qu’il croyait trouver en lui, sans ne rien projeter de l’intérieur si brumeux. Une cave aux Échos où rebondissaient des voix extérieures noyant la sienne. Voilà pourquoi tout ce qu’il parvenait à sortir sur les panneaux vierges qu’il étendait parfois, c’étaient des spirales denses et sombres répétées à l’infini. Ce qu’il y avait dans sa tête, des boucles qui le happaient avant de le recracher. Prétendre ou même conseiller devenir architecte en tâtonnant la plupart du temps, en déconnectant souvent de son propre espace paraissait dès lors singulièrement creux, à l’image de son esprit lorsqu’il semblait ne plus penser du tout. Combien de d’éléments aura-t-il la force d’assembler, quand la charpente sera-t-elle prête, quand se sentira-t-il enfin capitaine de son navire ? Son îlot était encore une petite chimère, pas disposé à la relâcher mais n’ayant pas encore les moyens de l’ériger complètement.

Si Chronos existait, ses pouvoirs seraient-ils illimités ou serait-il astreint par des lois fondamentales inaltérables… il n’était pas sûr que les changements indirectement évoqués par la fillette étaient véritablement observables, ou s’il ne s’agissait que de volatiles théories sur l’alternative des existences. Quant à la répercussion qu’aurait un évènement, sa vision inspirée du Wyrd le portait à croire que les impacts provenaient de la connexion, c’est pourquoi une seule occurrence pouvait encore être renforcée ou compensée par le réseau l’entourant. D’où une valeur connotée impossible à attribuer à un élément pris hors de son Tissage et arraché des fils le liant à l’ensemble. Le pivot arrivait en un progressif processus. Le perturbant avec l’arrivée de cette perspective venue d’ailleurs était le contraste de taille qui s’accompagnait. Non, il n’avait pas imaginé d’autres Hjúki dans les mondes voisins puisque enfant il avait voulu s’imaginer de trop dans celui qu’il connaissait et manquant en un rêvé. Cette configuration lui avait tant échappée que les contes d’adelphes échangeant leurs conditions respectives ne lui revint que tardivement. Le ton de la morale cherchait sûrement à transmettre que même le milieu envié n’était pas la clef de l’épanouissement, ou quelque chose de ce goût. Parce qu’il faudrait trouver de quoi fleurir dans les conditions actuelles vécues, évidemment plus aisé en tant qu’apprentissage pour enfants qu’à l’heure de mettre le conseil en pratique.

Hjúki était quasiment certain qu’il ne souhait pas se rencontrer pour confronter en face-à-face une version à laquelle il n’avait abouti. L’expérience serait bien trop vertigineuse et troublante. Si du moins le choix lui était donné, l’adolescente refuserait tout net : ce serait bien trop néfaste, même pour réaliser en fin de compte qu’il n’est de failles ni de forces idoines enviables. Voir le potentiel, mais hermétiquement inaccessible, voilà ce qu’elle peinerait le plus probablement à supporter. Évidemment, ses paroles ne l’avaient pas trompée et la jeune Pousse approuvait en silence la difficulté remarquée ; bloquant toutefois sur l’obstacle cité. *…quelqu’un ?* Attribuer une responsabilité individuelle aux entraves ? Les êtres destructeurs n’étaient-ils pas le fruit d’un cadre ? Sa brève période dans un système éducatif lors de ses premières années où il avait subi la cruauté enfantine avant d’en être retiré par son Beschützer ne l’avait pas conduit à détester ses camarades pour leur immodérée violence ; mais l’école, voire leurs familles. Les cadres qui autorisaient, encourageaient son déploiement. Certaines institutions se contentent de proposer des saisons culturelles fades sans oser l’innovation, passe encore ; d’autres en revanche ont le pouvoir de détruire des Innocences à leurs balbutiements. Ce n’était pas ‘quelqu’un’ à ses yeux, mais l’ennemi détenait toujours l’envergure d’un mastodonte.


« Si la retraite était à portée, il faut avouer que ce serait une solution séduisante. Devant les infects Géants on peut soit accepter leur empire et contribuer à ce qu’il se perpétue, soit s’en soustraire pour essayer d’en trouver des plus bienveillants ailleurs, soit encore œuvrer à les renverser pour devenir le Géant qu’on aurait souhaité avoir à nos côtés et non au-dessus de nos têtes. Je rejette la première option et je crois que la deuxième est plus accessible en attendant d’avoir les moyens d’accéder à la dernière. Un jour, j’aimerais bien être capable de défaire mes Géants…en tout cas, ce n’est pas de ta faiblesse que vient leur assise, régner est rarement gage de sagesse et de mérite. David a vaincu Goliath, certaines difficultés cachent des atouts. »

04 sept. 2021, 19:51
 Atomes  Falaises de Moher  Fission
La faiblesse ne veut rien dire ? C'est ce que comprenait la fillette. Si les tourments n'étaient pas là en fonction de sa propre faiblesse, qu'est ce qu'était réellement la faiblesse ? Pourquoi la force et la faiblesse existaient-ils ? Afin de pousser les faibles à se hisser dans la cour des grands ? Pourquoi tant d'injustice dans le monde ? Dès la naissance, une personne lance une pièce où la face pile détermine la force, et l'autre facette, la faiblesse ? Tout cela pour en revenir à la chance ? La jeune Merrow pensait que la chance était quelque chose d'abstrait qu'elle n'avait jamais possédé, ou en somme: elle était née sous la mauvaise étoile.
- Je sais pas... soupira Elizabeth en se mordant les lèvres. Peut-être que David a battu Goliath, mais c'était un roi non ? C'est pas la même chose... Et tu viens de dire que certaines difficultés cachent des atouts... Comment faire si la difficulté qu'on doit affronter ne cache aucun atout ?
Les questions continuaient de défiler, une à une. Le distributeur de questions était donc infini ? Contrairement à celui des réponses, qui semblaient... vide ? Inexistant ? Elle se mordit la langue afin de se blâmer d'avoir parler autant. Le garçon essayait, peut être inconsciemment ? , de l'aider à surmonter ses propres "Géants" comme il le disait si bien, mais la jeune Merrow trouvait toujours quelque chose pour le contredire. Et pourquoi ? Parce qu'elle avait peur. Peur de devoir les affronter. Elle pensait être sûre et certaine de ne jamais y arriver, et pourtant... Ne jamais dire jamais ? Probablement. Ne jamais baisser les bras ? Elle y avait tant penser que ce proverbe n'avait plus aucune valeur à ses yeux. Comment vaincre sa propre peur ? Telle était sa nouvelle question, avec bien entendu, aucune réponse à sa portée.
- Tu sais comment te défaire d'eux ? demanda t-elle au garçon en le regardant, les yeux avec une étincelle d'espoir. Sinon, comment faire ? Combattre les yeux fermés ?
Se battre aveuglément n'était pas la meilleure des solutions. Et essayer d'en apprendre plus à ce sujet reviendrait au même selon elle: s'engager dans en terrain inconnu les yeux fermés. À vrai dire, rester dans son cocon à attendre que son héros vienne la sauver était une option séduisante. Sauf que cette solution était presque inaccessible. Dans le monde où elle vivait, elle ne pouvait plus faire totalement confiance à personne, même à elle même. Peut-être que son boss final était invisible ? Comment combattre une chose qu'elle ne connaissait pas assez et ne pouvait pas voir ? La magie ? Elle fronça les sourcils et réfléchit à cette nouvelle piste. Elizabeth repensa longuement à ce qu'elle disait quelques minutes plus tôt. "Mais on ne peut pas changer le passé...". Si. Et elle connaissait la réponse. Elle vivait dans un monde de sorciers et sorcières où rien qu'avec de la bonne volonté et un coup de baguette, tout devenait possible. Même si la sorcellerie pouvait rapidement devenir une menace, elle pouvait aider les plus faibles. En somme, le monde des sorciers semblait presque infini. Il était donc possible de changer le passé, grâce au...
- Retourneur de Temps... marmonna la fillette avant de lever la tête vers son aîné et d'hausser la voix pour parler plus fermement. Le Retourneur de Temps ! À l'aide de cet objet, on peut modifier notre passé ! Mais également le futur...
Elle se tut et baissa les yeux. Premièrement, le Retourner de Temps n'était pas à la portée de tous, ou du moins n'était accessible à quasiment personne. De plus, elle ne savait pas si le garçon était un sorcier et venait peut-être de paraître plus bizarre qu'elle ne l'était devant lui. Et pourtant, la petite fille releva la tête vers lui et lui demanda, à voix basse:
- Est-ce que.... est-ce que tu connais Poudlard ?
Jamais assez de questions.

***

Ce retard... encore désolée ><

Info sur le TDI- 4e année RP - cofondatrice de la PTC #D9603B - Inspectrice Elisabête, experte en déstabilisation des Bôs Debilus - Traîneuse de catastrophes comme un boulet attaché à sa cheville- Retard RP- L'entarteuse de Poudlard (Senku<3)