Je me mets à le poursuivre. Je slalome entre les joueurs pour les éviter et conserver ma vitesse actuelle. Je me risque à jeter un regard derrière moi pour voir où en est Dougall, mais je ne le vois pas. Je ralentis ma course ne comprenant pas ce qu'il se passe. Est-il en train de me tendre un piège ? Pourtant je suis bien seule à la poursuite du viffet. En reportant mon attention sur la balle ailée, je vois finalement mon adversaire complètement sonné. Bien fait pour lui. Ces dix points seront à moi.

Le viffet entre mes doigts, je lève fièrement le poing en l'air pour signaler sa capture à l'arbitre. Mais j'ai à peine le temps de faire ce geste que je me fais percuter une nouvelle fois par le cognard. Cette fois-ci je ne parviens pas à retenir un cris de douleur. La balle métallique vient de frapper la zone encore douloureuse du précédent coup. Les larmes me montent aux yeux et je les sens qui s'apprêtent à couler tandis que je resserre ma poigne autour du manche de mon balai. Lorsque j'arrive à me stabiliser, je frotte rageusement mes yeux d'un revers de la main et reprends mon vol de patrouille. Mon regard se pose vers les scores et je vois que l'on se fait mener de trente points... Gé-nial. Quel match de merde.

On vient tout juste d'encaisser un but et Julien prend l'initiative de faire la remise en jeu. Heureusement parce que je ne suis toujours pas rétablie du coup. Je le suis de loin pour m'apprêter à réceptionner sa passe et lorsque je le vois au centre du terrain j'accélère pour gagner quelques mètres. Mais ce n'est pas suffisant et Jerry se met au milieu de nous. Je reste là à simplement regarder le souafle atterrir dans les bras de Dougall. Qu'il s'occupe de cette balle, moi je fonce sur le viffet.

Mais décidément, plus rien ne m’arrête ! Pauvre Jerry, il ne doit pas beaucoup rire finalement (blague). Lui qui venait justement de récupérer le Souafle, il est obligé de le lâcher pour se concentrer sur son bobo à la tête. Ça veut dire que mes copains vont pouvoir le récupérer, et peut-être même tirer ! Je ne sais pas ce que j’ai avec leurs gardiens, mais j’ai bien envie de continuer à m’acharner sur eux. Ça doit être à cause de leur fâcheuse manie de rester devant les buts… Allez, je me concentre ! Surtout que Blackfang a l’air chaud comme un chocolat chaud : à tous les coups, il va nous refaire son coup de tout à l’heure et mettre deux de mes coéquipiers HS. Enfin… Sauf si je l’empêche d’avoir le Cognard, bien sûr !
Je fais tourner mon poignet pour l’échauffer (ce n’est pas le moment de se faire une tendinite). J’ai eu, une fois dans ma carrière, un problème au poignet. C’était le pire moment de toute ma vie (après la fois où ce crétin de Peter Doge m’a demandé de sortir avec lui devant tout le monde en 3e année). Depuis, je fais très attention – il faut dire que ma batte est lourde ! Je l’ai choisie exprès pour qu’elle m’aide à envoyer les Cognard les plus virulents sur mes adversaires. Et donc, cette fois, ce sera sur Ramirez !

Je commençais un peu à en avoir marre d'être inutile dans ce match. Cela faisait plusieurs minutes que je n'avais pas touché le souaffle ou même tenté quelque chose pour gêner la progression de l'adversaire. Cela devenait si frustrant d'être bloqué sur mon balai sans bouger. Il fallait que je me sorte les doigts et que je fonce sur le souaffle. C'est ce que je fis et j'avais eu raison d'agir de la sorte puisque le souaffle se retrouva libre grâce à un super coup de batte de Catheryn. C'était une super occasion de progresser vers les buts adverses et de rattraper le retard accumulé depuis quelques minutes. 30 points ce n'était pas grand chose mais il ne fallait pas laisser l'écart se creuser.

J'attrapa le souaflle avec la main droite et garda la gauche bien fermement sur le balai pour foncer vers les anneaux adverses. Je prenais rapidement de la vitesse et sentait le vent fouetter mon visage. Cela faisait du bien de se sentir rejouer ! Je fis quelques mètres en essayant de slalomer un maximum pour éviter les possibles cognard qui pourraient pleuvoir sur moi.

en l'espace de quelques secondes je me retrouvais face au gardien de l'équipe adverse. Je ne savais pas du tout dans quel anneau tirer, je voulais simplement marquer pour prendre les trente points. J'arma mon bras et laissa le destin faire le reste.

Le coup d’envoi était lancée depuis déjà quelques minutes et Fernando n’avait pas quitté le souafle des yeux. Agile et concentré il le suivait de mains en mains sans perdre une goutte du spectacle. L’équipe adverse semblait décidé à ne pas les laisser gagner mais Fernando connaissait son équipe et savait qu’ils se battraient jusqu’au bout. Assis sur le banc des remplaçants, Fernando entendit le commentateur parler des attrapeurs et il agita la tête de contentement face aux révélations. Son équipe prenait les devants mais les adversaire ne se laissèrent pas faire et à coup de batte ils réussirent à faire sortir son collègue gardien.

Une mauvaise nouvelle pour l’équipe mais une bonne nouvelle pour lui, il rentrait enfin sur le terrain. Dés l’accord de l’arbitre, le jeune mexicain pris son envol sur son balais et fila droit vers les anneaux qu’il devait protéger. Perché dans les airs il analysa la situation d’un nouveau point de vue. Il ne devait pas quitter le souafle des yeux malgré les commentaires des commentateurs. Les hurlements des spectateurs ne firent rien au jeune homme, il faisait abstraction de tout ce qui trouvait hors du terrain.

C’est à ce moment qu’il vit son adversaire, le français s’emparer du souafle. Il ne faisait aucun doute que ce dernier allait foncer droit vers les anneaux, il était à suffisamment prêt pour tenter quelque chose. Et en effet, Fernando avait vu juste, il vit son adversaire foncer droit vers lui, il ralentit en se présentant à lui et Fernando attendit le dernier moment pour protéger l’anneau qu’il pensait en danger.

Il était légèrement touché par la situation, tout n’allait réellement pas comme il le fallait. Il venait de se faire prendre un but, et cela par sa faute : il n’avait pas été assez attentif à la situation. Et cela était pénalisable. Il ne pouvait pas se laisser aller de cette manière, cela était bien plus qu’insensé ; il en avait honte. Il devait se reprendre en main, il le devait. Alors que ses camarades semblaient tout réussir, tout comme ses adversaires, lui, quant à lui, foirait presque tout ce qu’il devait faire. Cela ne pouvait plus continuer de la sorte. Il ferait tout pour se rattraper : arrêter un tir, déstabiliser, voire même relancer. Il serait prêt à tout pour prouver à ses camarades qu’il ne les laisserait plus tomber comme il venait de le faire. Ses camarades étaient sa famille et il ne pouvait pas être le vilain petit canard. Il avait certes assuré quelques instants avant d’être sonné, mais ce tour en mauvais état avait laissé ses propres défauts prendre le dessus, et il devait les refouler, montrer qu’il n’était pas capitaine pour rien, qu’il n’avait pas eu son poste en mangeant des chocogrenouilles.

Simon se mit donc à réfléchir, analyser le terrain ; ses yeux en étaient même devenus bien trop sérieux ; tout ne ferait que commencer.

— Rien n’est terminé, tout ne fait même que commencer.

Simon alla se placer par dessus l'ensemble de ses anneaux et d'un mouvement agile, plaça ses mains comme si elles étaient devenues son porte-voix. Il ne voulait pas se foirer, ses amis, sa famille Quidditchienne le soutenait, l'encourageait. Alors, il prit une grosse voix et ne put s'empêcher de réaliser une petite raillerie chantonnée.

— Fais-nous mal, Jerry, Jerry, Jerry, ça nous enverra pas au ciel. Zoom. Fais-nous, Jerry, Jerry, Jerry, les Flaquemare aiment le Quidditch qui fait BOOM.

Action : Déstabiliser
Cible : Jerry Simpson (Maddison)
Thème : Réussite automatique (encouragé)

L'équipe d'en face n'était pas prêt à baisser les bras et ils n'avaient pas totalement tort vu que seulement trente petits points les séparaient de nous. D'ailleurs ce fait se manifesta par la capture d'un viffet par leur attrapeuse, le vol du souaffle pour tenter un tir et ma rivale du jour qui s'était précipitée sur le cognard avant moi. Elle tapa de toute ses forces en direction d'un de mes coéquipiers, qui me semblaient être notre gardien à vue d'œil.

Il fallait absolument que je tente de m'interposer, en essayant une déviation de cette balle si dure. Sans réfléchir, je me précipitai à fond pour tenter de la rattraper mais très vite je me rendis compte que je n'arriverais à temps. Il ne me restait qu'à espérer que la batteuse est fait une erreur dans son cognement.
Par dépit, je décidai d'encourager les membres de mon équipe, en particulier mon collègue qui venait de rentrer sur le terrain. J'espérais que pour ses premiers instants sur le terrain, il fasse mouche et arrête le tir.

- Allez Fernando, arrête nous ce tir et fait nous une sublime relance ! Montre que tu n'es pas remplaçant de cette équipe pour rien. Montre que tu es un élément essentiel de cette équipe, montre nous ton implication et fait vibrer le petit cœur de tes nombreuses supportrices par tes exploits. Go Fernando, on veut du rêve, des paillettes, alors mets toi en action ! Vas-y mec ! On compte sur toi !

Blackfang reconnait mon incroyable supériorité : il n’essaye même plus de dévier mes frappes ! Mais pas le temps de fanfaronner, ni même de regarder le résultat de mon cognement, car j’ai bien l’intention de continuer à mettre le grappin sur le Cognard ! Comment vais-je pouvoir choisir ma prochaine victime… Oh mais… serait-ce le doux son d’un but en notre faveur que j’entends ? Ah non, c’est plutôt le bruit d’un tir arrêté ça… Zut. Bon, il ne faut pas se laisser dépérir pour autant. Et je décide de cogner Dougall, tiens ! Baballe, petite baballe, où es-tu ? Que je te chuchote à l’oreille ta nouvelle cible…
Je me concentre sur le terrain, les yeux plissés. Ah, ça y est ! Je le vois. Je file vers lui, en priant Merlin pour que Blackfang soit dans le cirage. Le Cognard zigzague, comme à son habitude, et je le suis tant bien que mal. Je manque de le toucher à un moment, mais il échappe habilement à ma batte. Il en a déjà marre de se faire taper dessus ? On n’en est pourtant qu’au début du match. Il va devoir y mettre un peu du sien, sinon, on ne réussira jamais à donner du grand spectacle au public ! Comme s’il m’entendait penser, il ralentit et... PAF ! Je lance la batte vers lui.

Je vole aussi vite que je peux sur mon balai. Le soleil m'éblouit presque mais je n'y fais pas attention, je suis focalisée exclusivement sur le viffet qui n'est plus qu'à quelques mètre de moi. Je ne vois mon adversaire nulle part dans les alentours. Une dernière accélération et il sera à moi. Je resserre ma prise sur le manche de mon balai et me redresse légèrement pour allonger mon bras devant moi. J'écarte mes doigts le plus possible et attrape le viffet d'argent d'un geste vif. Yes ! 20 points supplémentaires pour notre équipe. Je brandis une nouvelle fois mon bras au-dessus de ma tête pour signifier à l'arbitre que j'ai bien attrapé cette balle ailée.

Julien aussi a su réagir à temps. Du coin de l'oeil je le vois filer vers le souafle libre et il parvient à le rattraper juste à temps. Un coup de maître. Il est définitivement le meilleur poursuiveur que je connais. Et sans perdre un instant, il parcourt la distance qui le séparait des anneaux adverses et se met en position de tir. Malheureusement sa tentative échoue et le gardien l'arrête. Au même moment je vois le cognard le percuter et la balle de cuir chute. Ni une , ni deux, je me couche sur mon Manchevif et pique vers le sol pour la récupérer. Je prends de la vitesse, le vent fouette mon visage. Je passe sous elle et remonte brutalement en me saisissant du souafle. Parfait ! Il ne me reste plus qu'à trouver Julien du regard pour lui faire une passe.