Je grommelais intérieurement. Qu'est-ce-que c'était embêtant de rester assise, sans bouger, sans rien faire ! C'était tellement... frustrant ! Et tout ça, c'était à cause de... De qui, en fait ? Je ne le savais même pas. C'était frustrant, une fois de plus. Je me remémorai l'instant fatidique : j'étais dans la Grande Salle, et je m'apprêtait à me servir une part de... De quoi ? Ah oui : une louche de soupe. Très chaude, la soupe. Bouillante, même. Et là, quelqu'un arrive. Je ne sais pas qui. Un élève ? Un adulte ? Aucune idée. Et BOUM ! Une bousculade, la louche déviée, le liquide brûlant qui tombe... Droit sur ma jambe. Aïe. Je me souviens de la douleur. Mais je n'ai rien dit. J'ai serré les dents. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais je suis allée au cours suivant, la défense contre les forces du mal. Nous avons étudié les Botrucs. J'essayai de me concentrer sur le cours, mais mon esprit était focalisé sur ma respiration. Respire... Tu n'as pas mal... Respire... Inspire... Expire... Et puis, nos avons manipulé les petits êtres de bois. L'un deux a glissé de ma main... Est arrivé par terre... Et a soulevé un pan de ma robe. Juste un pan. Cela n'a dévoilé que... le bas de mon mollet, ma cheville, même pas. Mais cela a suffit. Je me souviens encore du cri d'effroi du professeur. Maintenant que j'y pense, c'était assez comique. Mais quand je repense à l'état de ma jambe, je ne rigole plus. Plus du tout. La soupe, qui était à l'origine tombée sur ma cuisse, avait coulé, et s'était étalée sur toute ma jambe. Et celle-ci était maintenant rouge, rouge et boursouflée, et elle me faisait un mal de chien. Et puis, elle était aussi... Non, je vais passer les détails. Imaginez juste la brûlure la plus affreuse que vous ayez vue, multipliée par deux. C'était à peu près cela. Et ceci, je me le demande encore : comment ai-je fait pour ne pas crier ? Ne pas aller directement à l'infirmerie ? J'ai été trop bête, et je me suis une fois de plus renfermée sur moi-même. C'était bête. Très bête. Et il avait fallu que ce Botruc... Comment avait-il fait, d'ailleurs ? Comment avait-il SU ? Là encore, je ne sais pas. Je ne sais pas. Puis je me souviens encore du regard de l'infirmière quand elle m'a vue. Elle n'avait pas l'air inquiète, elle avait sans doute déjà soigné des cas bien plus grave, mais son regard était empli d'incompréhension. Il disait : "Pourquoi n'as-tu prévenu personne ? Comment as-tu supporté la douleur ?" Le problème, c'est que je ne le savais pas moi-même. Tout à mes réflexions, je n'avais pas vu le garçon entrer dans la salle. Mais quand il se retourné, je dressai l'oreille. Puis je me retournai, au prix d'un immense effort, pour tenter de l'apercevoir. Je le reconnus comme étant à Poufsouffle, en première année, comme moi. Un certain... Joseph, je crois.

Je gromellai. Quand est-ce-que je pourrais partir ? Je n'étais pas là depuis une heure, mais je m'ennuyait déjà. Personne n'avait montré signe de vie autour de moi depuis un certain temps, et je commençai à me demander si j'allais devoir rester là toute la nuit. Ma jambe ne me faisait plus mal ! Je pouvais partir, non ? Non. Apparemment pas. Tout à coup, j'entendis :
"Bonjour ! Je ne te connais pas, mais je crois que tu es à Poufsouffle, tu me rappelles quelqu'un en Salle Commune, non ? Moi, c'est Joseph. Pour toi te dire, moi, je ne suis pas à plaindre je me suis JUSTE cassé le bras en cours de Défense Contre les Forces du Mal. Toi, par contre, j'ai l'impression qu'il y a un truc qui ne t'a pas raté ? Que t'est-il arrivé ? Enfin, si ça ne te dérange pas de le dire, bien sûr."
Tiens ! Il s'appelait donc bien Joseph ! J'avais raison ! Très satisfaite de moi-même, et soulagée d'avoir de la compagnie, je lui répondit :
"Bonjour ! Enchantée, Joseph. Moi c'est Ludmilla. Oui, je suis à Poufsouffle, et logiquement, toi aussi, non ? Euh... Pour ma blessure... Comment dire ? C'est.... Compliqué ! Disons que la soupe était un peu trop chaude et les gens un peu trop pressés ! Et moi, comme une imbécile que je suis, j'ai décidé de ne rien dire... Euh... Voilà voilà !...."
Je m'interrompis. Mon côté bavard reprenait le dessus. Mais je ne pus m'empêcher de
continuer :
"Mais sinon, moi aussi je me suis fait ça en défense contre les forces du mal ! Je ne sais pas si tu y étais encore, mais je crois, parce-que tu es arrivé après moi à l'infirmerie..."
M'apercevant que j'avais parlé sans reprendre mon souffle, encore une fois, je m'interrompis de nouveau, et pour de bon, cette fois.

Joseph attendait la réponse de la jeune Poufsouffle en soupirant, quoiqu'il ne sente presque pas la blessure qu'il s'était faite depuis une dizaine de minutes car l'Infirmière venait de passer lui faire boire telle ou telle potion. La jeune fille lui répondit finalement qu'elle était bien à Poufsouffle et qu'elle s'appelait Ludmilla, une très joli nom, d'ailleurs ! Elle s'était faite sa blessure, elle aussi, en Défense Contre les Forces, ainsi qu'une histoire de soupe et autres... Mais bref, elle lui avait répondu ! Il lança :

- Eh bien, Ludmilla, nous nous rencontrons pour quelque chose de bien amusant... Ou pas.Il dévisagea sa blessure d'un ton soudain moins convaincu (amusant ? Mouais...), mais reprit :Et quand tu dis que les élèves étaient agités, je n'ai pas trop compris. En Défense Contre les Forces du Mal, tu mangeais de la soupe et les élèves t'en on balancés à la figure ?

Joseph sourit légèrement à cette pensée. Il voulait simplement rigoler, et en disant cela, n'était bien sûr pas du tout sérieux. Il ravala son sourire à la pensée que Ludmilla le prenne mal... Certains pouvaient s'énerver pour de petites choses comme cela. Il espéra que la jeune Poufsouffle ne soit pas de ce tempérament. L'ayant croisée une oy deux fois en Salle Commune, il l'avait plutôt trouvée gentille, mais ne lui avait jamais vraiment parlé... Il espéra qu'il pourrait faire plus amplement connaissance avec elle aujourd'hui.

@Ludmilla Diamond

Je repris mon souffle, comme presque après chacune de mes paroles. Qui étaient plutôt des tirades, la plupart du temps, en fait. Mais bon... cela n'avait pas d'importance. La seule chose que j'aurais bien aimé, c'était que notre rencontre se soit déroulée dans des circonstances moins... désagréables. Parce que ma jambe n'était pas vraiment magnifique, et pour rencontrer un ami, ce n'était pas des plus agréable, justement. Mais bon, ça nous ferait de quoi en rire plus tard !

Eh bien, Ludmilla, nous nous rencontrons pour quelque chose de bien amusant... Ou pas. Et quand tu dis que les élèves étaient agités, je n'ai pas trop compris. En Défense Contre les Forces du Mal, tu mangeais de la soupe et les élèves t'en on balancés à la figure ?

Je dévisageai Joseph un instant sans comprendre. Puis j'éclatai de rire. Je riais, autant pour la blague qu'il venait de faire que pour son air inquiet juste après avoir fini de parler. Voyant qu'il m'observait toujours, j'interrompis ma rigolade.

Eh bien... Pas tout à fait, répondis-je, le plus sérieusement du monde. Ce sont les botrucs, ces infernales créatures, qui m'ont sournoisement arrosée !

Pensant que Joseph pourrait mal prendre le fait que je réinvente ma propre histoire la la sorte, j'enchaînai pour lui raconter la version véridique des faits.

Non, en fait, j'étais simplement assise dans la grande salle, une louche de soupe bouillante à la main, un élève est passé en courant, et la louche a été déviée de sa trajectoire. Pas fantastique, comme histoire, non ? Je préfère la version ou c'est les élèves ou les botrucs qui me l'ont jetée à la figure ! terminai-je en riant.

@Joseph Pierce, désolée pour le retard...

Joseph regardait la jeune fille avec un sourire, et il était bien content de voir qu'il n'"tait pas seul... La jeune Ludmilla répondit :

- Eh bien... Pas tout à fait... Ce sont les botrucs, ces infernales créatures, qui m'ont sournoisement arrosée ! Non, en fait, j'étais simplement assise dans la grande salle, une louche de soupe bouillante à la main, un élève est passé en courant, et la louche a été déviée de sa trajectoire. Pas fantastique, comme histoire, non ? Je préfère la version ou c'est les élèves ou les botrucs qui me l'ont jetée à la figure !

Elle avait terminé avec un rire très plaisant... rire contagieux car Joseph se mit à rigoler de même, avant de répondre :

- C'est vrai que la version des botrucs était bien... Moi, on m'a seulement lancé un sortilège en pleine figure, qui a dévié sur mon bras et... bref. En plus, il vaut mieux ne pas parler des détails vu comment la transformation du bras s'est faite... Mais sinon, tu es là depuis combien de temps ? Moi, tu m'as vu arriver donc tu le sais à peu près, mais toi, ça fait longtemps que tu es là ?

Le sourire de Joseph s'agrandit quand il se souvint le sort qu'on lui avait lancé en Défense Contre les Forces du Mal, mais disparu quand il se souvint qu'il était censé avoir mal au bras.
Il attendit donc la réponse de la jeune fille calmement, espérant qu'elle ne prendrait pas mal la disparition de son sourire. Il avait déjà rencontré des personnes qui, rien que parce que l'on ne riait pas à leur paroles, se mettaient en colère... Des jeunes Serpentard orgueilleux, la plupart du temps...

@Ludmilla Diamond, désolé AUSSI pour le retard !

Je souriais encore lorsque Joseph me répondit. Il avait l'air amusé lui aussi, ce qui me fit plaisir. J'avais au moins réussi à remonter le moral à quelqu'un. Ce qui, d'ailleurs, remonta aussi un peu le mien !

C'est vrai que la version des botrucs était bien... Moi, on m'a seulement lancé un sortilège en pleine figure, qui a dévié sur mon bras et... bref. En plus, il vaut mieux ne pas parler des détails vu comment la transformation du bras s'est faite... Mais sinon, tu es là depuis combien de temps ? Moi, tu m'as vu arriver donc tu le sais à peu près, mais toi, ça fait longtemps que tu es là ?

Ouch... Je détesterai me casser un truc. Quoi que cela puisse bien être. Je frissonnais rien que d'y penser. Allez savoir pourquoi, mais je préférais m'être brûlée, que je n'aurais préféré me casser quelques chose... Mais bon, dans tous les cas, j'avais confiance en les bons soins de Miss Shape ! Et j'espérais pour Joseph que la personne qui avait lancé le sortilège, même sans faire exprès, s'était excusée ! J'avais horreur des gens... comment dire... Qui n'étaient pas... qui ne s'excusaient pas ! Voilà !... Par acquis de conscience, je décidai de demander tout de même à Joseph.

Oh, pas vraiment, en fait, je suis arrivée quelques minutes après le début du cours de DCLF ! fis-je en riant. Je suis étonnée que tu ne souviennes pas de ma sortie en fanfare, puisque nous étions apparemment dans le même cours ! C'était assez énorme ! Pff... Je déteste me faire remarquer...
Eh ben c'est raté !
Mais sinon, qui t'as lancé ce sort ? J'espère qu'il s'est excusé, au moins ! grondai-je en fronçait les sourcils. Je DÉTESTE les gens qui ne s'excusent pas. J'en ai horreur. Je les trouve... Mal élevés !


@Jospeh Pierce, aucun problème !

Ludmila souriait, et répondit qu'elle était arivée en retard à son cours de Défense Contre les Forces du mal, et qu'elle avait fait une "sortie en fanfare" peu après.
Joseph finit par se souvenir. Mais oui, c'était la même élève qui était arrivée en retard, pour repartir vers l'Infirmerie dix minutes plus tard !
La jeune Poufsouffle demanda ensuite qui avait lancé ce sort et s'il s'était excusé. Joseph répondit à cela en disant :

- C'est un idiot qui s'appelle John, un Serpentard anti-moldu qui ne savait pas lancer un sort de défense que l'on était en train d'étudier. Ce même idiot à entendu que j'avais un ancêtre moldu durant les huit générations, qui plus est mon père, donc, forcément. . . En gros, il a voulu lancer le sort sur moi, mais le sort étant lancé par un débutant, au lieu d'avoir l'effet escompté. . . Et pouf, me voilà ! Alors mal élevé, je ne sais pas si c'est suffisant.

Joseph se tut, car ce souvenir commençait à l'énerver, et lui rappelait à chaque instant qu'il avait mal au bras. Très mal au bras, même ! Il lache un cri de douleur, puis secoua la tête, consterné, avant de regarder de nouveau la jeune Ludmilla. Il précisa que tout allait bien d'un signe de tête.

- C'est bon, ça va. . . Je vais survivre.

Pardon encore, @Ludmilla Diamond ... Ta mention n'avait pas marchée du coup j'ai totalement oublié !

Joseph avait l'air d'avoir mal à son bas, quand même. Plus que moi, en tou cas, qui étais allongée et immobile. Pour mon plus grand malheur. Mais au moins, ma jambe ne me faisait pas souffrir.

C'est un idiot qui s'appelle John, un Serpentard anti-moldu qui ne savait pas lancer un sort de défense que l'on était en train d'étudier. Ce même idiot à entendu que j'avais un ancêtre moldu durant les huit générations, qui plus est mon père, donc, forcément. . . En gros, il a voulu lancer le sort sur moi, mais le sort étant lancé par un débutant, au lieu d'avoir l'effet escompté. . . Et pouf, me voilà ! Alors mal élevé, je ne sais pas si c'est suffisant.

QUOI ? Si même "mal élevé" n'était pas suffisant !... Que dire ? Déplacé ? Grossier ? Impoli ? Inconvenant ? Incorrect ? Mal embouché ? Malappris ? Malhonnête ? Sauvage ? Malotru ? Pignouf ? Goujat ? Mufle ? Butor ? Rustre ? Maroufle ?
Oui, bon, je vais me calmer, là... J'en connais plein, des comme ça, mais je ne vais pas débiter toute la liste !
N'empêche, ce serait marrant !
Très marrant.
Tiens, ça pourrait être à tenter, une fois !
Joseph poussa un petit cri de douleur, secoua la tête puis se tourna moi et me signifia qu'il allait bien. Ah bon ? Je n'en étais pas si sûre...

C'est bon, ça va. . . Je vais survivre.

À le voir comme ça, on n'en avait pas l'impression. J'éclatais de rire... et je m'arrêtai brusquement. Ah mince. Il devait croire que je me moquais de lui ! Ce qui n'était évidemment pas mon but. Loin de là.

T'inquiètes, je ne me moque pas de toi ! C'est juste que vu ton état, je me disais que ce serait un miracle que tu survives ! nouveau rire de ma part Non, je rigole, bien entendu. Bon, sinon, quand je serais sortie d'ici - dans trop longtemps, à mon goût - j'irais dire deux mois à ce John ! Non mais pour qui il se prend ? Quel malotru, quel butor, quel maroufle, quel...
Je m'interrompis. Ah mince. J'étais de nouveau en train de débiter ma liste.
Bon, oublie ça. J'irais lui dire un mot, quoi. Et peut-être pas un mot des plus sympathiques ! Je trouve les anti-moldus insupportables ! Ils n'aiment pas les moldus ? Eh bien moi, je n'aime pas les anti-moldus. D'ailleurs, il y en a aussi dans ma famille ! Tout mon côté paternel, en fait... Mon père lui-même est un moldu, comme le tien ! Tu vivais où, avant Poudlard ? Moi, j'étais à Londres, avec mes deux parents ! J'aime bien les moldus, même si je n'ai pas gardé un très bon souvenir de leurs écoles, et de certains de mes camarades... Mas bon, je parle, je parle, et je t'assaille de questions, désolée... Quand je suis en confiance, je commence assez vite à raconter ma vie !

@Joseph Pierce, ce n'est pas ta faute, c'est la mienne... Désolée... En espérant que je ne me trompe pas cette fois-ci !