RP DE L'EPISODE 45 Feat. @Yesenia Cooper

LUNDI 8 JANVIER 2046 8H15

Eh bah nan, ha !

Je suis naïf, quand même, des fois. Genre j'espère pouvoir profiter du fait que je n'aie pas cours ce matin pour faire une douce et longue grasse matinée. Et bah nan. Il faut, bien évidemment, que mon sommeil prenne des vacances le jour de la rentrée. À croire qu'il souhaite que je prenne option Histoire... Vil sommeil qui fuit lorsque j'ai le plus besoin de lui.

C'est ainsi que je me suis retrouvé à expliquer quelques subtilités du Quidditch à une jeune Yesenia assoiffée de connaissances au sujet de ce mystérieux sport.

C'est abominable, mine de rien : je n'ai fait qu'un match officiel. Un seul et c'est vers moi qu'elle se tourne, au lieu de l'Eileen trop badass qui était capitaine avant Hannah, Hannah elle-même ou même les Griffes Ardentes qui ont quand même été vachement violents.

Après, c'est compréhensible, d'un certain point de vue : Eileen fait peur, elle va pas passer pour une idiote auprès de sa camarade et elle ne va pas fraterniser avec l'ennemi.

Mais même ! La team de quatrièmes années qui est dans l'équipe, là !

Mais même que non : la team de quatrièmes années fait tout aussi peur. Alors que, moi, je suis le petit boulet en arrière qui galère à rattraper le charisme des autres. Forcément, quand on voit ma performance à mon premier match comparée à celle d'Alaska... Argh. C'est donc ainsi que l'école me voit, maintenant ? Le petit faiblard de Serpentard sur qui on va taper dès qu'on est un peu frustré ? Moi qui pensais que ça me donnerait la cote... Je me suis bien foutu le doigt dans l'œil : ça m'a juste permis d'exhiber mon manque de talent à l'école entière. Stupide. C'est tout ce que je suis : stupide comme les pieds d'un troll. Je pense me faire du bien, je ne fais que m'enfoncer. Bravo, Edmund. Franchement bravo.

— Tu vas finir en retard.

J'ai envie d'écourter cette conversation. Et elle va vraiment finir en retard.

Je tente malgré tout un bon sourire sympathique comme je les aime, histoire qu'elle ne voit pas trop la haine à l'égard des élèves de cette école qui a envahie mon être. Surtout si j'avais l'air plutôt heureux de voir qu'elle me demandait à moi et pas aux autres au départ. Mais qu'est-ce que j'ai dans la tête ?! Elle vient me voir moi, ça veut dire que j'ai l'air sympa et pas terrifiant ! C'est positif !

Il faut que j'apprenne à débrancher mon cerveau. Ça devient urgent, là : sa capacité à se disperser en un quart de seconde est handicapante. Certes, ça m'amène à méditer sur diverses facettes mais ça reste handicapant et me pousse à trouver un sens caché à tout et n'importe quoi. Il faut que j'arrête. Maintenant. Là. Stop. Quidditch. On parle de Quidditch et non de niveau de charisme de joueur de Quidditch, de popularité au sein de l'école ou même de cerveau monté à l'envers. Quidd-itch.

— Enfin dis-toi simplement que, de base, c'est illégal. Mais tout le monde le fait tellement tout le temps qu'on s'en tape. Fais juste gaffe à ne pas le faire lorsqu'un de tes coéquipiers a le souafle, au risque d-...

POP !

J'ai sursauté ! Ça m'a fait beaucoup trop peur, c'est abominable.

Ce son me dit bien quelque chose mais je ne suis pas certain de son origine : aucun elfe ne partageant notre foyer, je ne l'entends pas bien souvent.

Je préfère ne rien dire : ça m'évitera de passer pour un idiot au cas où je me trompe vraiment. Je vais me contenter de lui dire qu'elle va finir en retard, tiens ! Non, elle va mal le prendre et ça ne lui donnera que plus envie de faire sa curieuse. Je vais rien dire, oui. Cette option est tout à fait noble.

J'esquisse malgré tout un coup d'œil à ma montre, histoire d'avoir une petite idée de l'heure et de voir si elle n'est vraiment pas en retard, avant de me diriger vers le couloir d'où vient le bruit sans un regard en arrière. Ça l'inciterait trop à me rejoindre et je n'ai nullement envie de l'y forcer. Surtout si elle a cours derrière.

Yesenia n’avait pas très bien dormi, cette nuit-là. La rentrée à Poudlard faisait toujours son petit effet, et bien qu’elle apprécie y vivre, il y avait toujours en elle un sentiment très peu agréable qui refaisait surface à l’approche de chaque rentrée scolaire. C’était comme ça, elle n’y pouvait rien. Elle aurait d’ailleurs même préféré être impatiente que la semaine débute. 

Mais non, elle n’y arrivait pas.

La petite sentait les Sélections pour les Crochets d’argent arriver à grands pas. Elle était stressée. Elle avait peur de ne pas être assez douée pour entrer dans l’équipe. Durant toutes les vacances d’hiver, la petite s’était entraînée d’arrache-pied, lisant et relisant toutes les règles dans une (très!) vieille édition du Quidditch à travers les âges, lançant des pommes à travers les pièces de la maison dans le but de les rattraper - et Mrs. Cooper avait fini par s’énerver - mais rien, non rien, ne pouvait calmer ce sentiment affreux qui lui tordait le ventre à chaque fois qu’elle y pensait.

C’est donc tout naturellement, qu’elle se dirigea vers un joueur de l’équipe, ce matin-là. Edmund Dale. Une gorgée de jus d’orange, et la petite buvait désormais les paroles de son interlocuteur, dans le but d’en apprendre suffisamment pour ne pas se ridiculiser durant les Sélections. Hannah comptait sur elle. Yesenia ne voulait pas la décevoir. Elle se devait d’être la meilleure coéquipière possible, pour faire honneur à sa maison.

- J’ai encore une question, et puis promis, j’t’embête plus.

C’est vrai qu’elle allait être en retard, mais la conversation était passionnante, et Edmund expliquait plutôt bien, alors, tant qu’elle savait le coincer encore quelques minutes, elle en profitait pour lui demander quelques explications supplémentaires sur une faute.


Ils sortirent de la Grande Salle tout en continuant à discuter. C’était sans doute la première fois qu’Yesenia était aussi silencieuse. Elle se maudit de ne pas avoir pris son calepin pour noter toutes ces informations. C’est qu’elle avait peur d’oublier quelque chose, avec son petit cerveau.

Un bruit étrange fit sursauter Edmund, ce qui l’arrêta net dans la conversation. Yesenia sursauta elle aussi, plutôt par le fait que son interlocuteur coupe la conversation. Le bruit était familier, certes, mais elle ne comprenait pas d’où cela venait. Sans prendre le temps de la regarder, Edmund se dirigea vers le couloir d’où venait le bruit. Interloquée, Yesenia le suivit prudemment en analysant le couloir d'où la détonation semblait venir.

- C'était quoi, ça ? dit-elle machinalement.



Bien sûr qu’elle le savait -si c'était bien ce qu'elle croyait être -. Mais elle tentait de meubler le silence qui s’était fait entre Edmund et elle.

Je tourne la tête à gauche. Rien. Je tourne la tête à droite. Rien. Ah si, un tas de linge sale. Posé tranquillement comme ça, en plein milieu du couloir.

— C'était visiblement un transplanage de chaussettes.

Ou un elfe tenant sa pile de linge qui a jugé bon de transplaner à cet instant, laissant alors tout son bazar étalé comme ça. Au calme. Dans la plus grande des tranquillités, sans se soucier du fait qu'il laisse son boulot en plan. C'est triste mais c'est l'explication la plus plausible.

Franchement, je sais pas, moi : il y a pas le feu. Il pouvait très bien prendre le temps de déposer tout ça en cuisine. Ou même mieux : transplaner avec sa pile de linge en cuisine avant de transplaner de nouveau pour atteindre son urgence ! Mais non. Il a préféré salir plus encore les vêtements qu'on lui avait confiés, en plus de les abandonner. Ça se voit qu'il tient à son métier et qu'il fait tout pour le garder, dites donc.

M'enfin. Quand j'y pense, la situation nous avantage pas mal : nous sommes deux Serpentard avec une pile de linge abandonnée. On peut donc se permettre d'être emplis de pleeein de bonnes intentions, de prendre celle-ci et de la remettre à leurs propriétaires légitimes.

Ça peut donner des points, un elfe, déjà ?

Qu'importe. Même si ça ne donne pas de points, ça parle tout de même aux professeurs et, les professeurs, ça donne des points.

Je me tourne finalement vers Yesenia en faisant glisser lentement mes trente-cinq centimètres de noyer hors de la poche de ma veste.

— On ramène ça aux cuisines, histoire de gratter quelques points ?

Sans attendre sa réponse, je formule le sortilège de lévitation sur le fameux tas : hors de question de toucher cette chose de mes mains.

— Tu diras au prof' que tu as été d'une extrêêême gentillesse en acceptant d'aider les elfes dans leur lourde tâche qu'est celle de gérer les vêtements fuyards.

Yesenia ne pouvait s’empêcher de sourire. Edmund était décidément un garçon bien curieux au tempérament trempé et à la répartie plutôt agréable. Yesenia observa le tas de linge. Décidément, il se passait toujours quelque chose d’étrange à Poudlard.

Parfois, Yesenia tombait sur des amoureux entrelacés dans des couloirs, parfois Yesenia tombait sur des tas de linge, c’était comme ça, c’était la vie à Poudlard, et plus personne ne semblait sourciller face aux curiosités face auxquelles on se trouvait. L’idée d’Edmund n’était pas mauvaise. Yesenia aimait l’idée que l’on puisse recevoir quelques émeraudes dans leur joli sablier. Oui, ils en avaient bien besoin, qu’ils soient derniers ou premiers.

- Mouais. Bof. J'ai pas envie de ramasser des chaussettes.

Yesenia regarda Edmund, puis la masse informe par terre, et s'en approcha pour voir ce qu'il y avait exactement dans ce pauvre tas de linge sale abandonné de tous, avant d'entendre Edmund lancer un sort de lévitation. Le linge commença alors à s’élève dans les airs, cependant quelque chose semblait le retenir à terre.

Yesenia battit des cils et observa un peu mieux le tas de linge. Elle aperçut une peau grisâtre parcourue de plaies fraiches. Elle eut un hoquet de surprise en découvrant le petit elfe recroquevillé, grognant au contact du sort de lévitation d’Edmund.

- Edmund, arrête ! C'est un elfe.

La gorge soudain nouée, Yesenia s'agenouilla près de l'elfe de maison, pour détailler ses plaies. Elle en avait les larmes aux yeux. Des millions de questions semblaient lui traverser l’esprit. Mais elle resta muette un instant, avant de reprendre ses esprits.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Il a l'air mal en point. Elle chuchota. Petit elfe, est-ce que tu te souviens de ton nom ?

Elle ne savait pas trop quoi faire, mais il fallait bien porter l’elfe. L’adolescente était démunie.

Pour écrire, j'ai tendance à me mettre dans la peau de mon personnage et à réellement vivre ce qu'il ressent mais je n'ai jamais été particulièrement doué pour trouver les mots justes. Ainsi, je m'excuse si certaines tournures peuvent sembler maladroites ou si certains ressentis peuvent paraître étranges.

Dans le doute, je préfère prévenir sur le sujet sensible de la mort.

Mon sort fait effet. Mon sourire s'estompe.

Un elfe. Mutilé.

La dernière fois que j'ai vu une personne dans cet état, j'ai crié. La dernière fois que j'ai vu une personne dans cet état, j'ai détourné le regard. La dernière fois que j'ai vu une personne dans cet état, elle est morte.

Malgré les efforts de l'infirmier, malgré les efforts des élèves, elle est morte. Et je n'ai rien fait. Et je suis resté dans mon coin en me disant que d'autres plus compétents s'en chargeraient. En me disant que l'infirmier avait déjà soigné pire. En me disant que les élèves d'années supérieures étaient plus aptes à l'aider.

Balivernes.

Elle est morte. Et je n'ai rien fait. Je me suis enroulé dans mes mensonges pour me cacher. Me cacher loin de tout ce sang. Loin de la personne qui avait besoin de mon aide. Et elle est morte.

Et elle m'a hanté. Ça oui, elle m'a hanté. Elle était là. Tout le temps là. De la volière jusqu'aux dortoirs. Profitant d'instants de solitude pour faire claquer sa langue d'un ton désapprobateur. Profitant de regards perdus pour faire paraître son sourire malveillant. Profitant de rêves pour faire apparaître son teint pâle, ses plaies et son tigre. Son tigre blanc, ses yeux améthystes et ses crocs. Ses longs crocs d'ivoire imbibés du sang d'un lâche. Sa langue claquait. Son sourire paraissait. Et son tigre...

Fin du TW.

« Respire. »

Je veux rentrer.

Je veux que les doux bras de Maman viennent m'enlacer. Je veux m'imprégner de sa chaleur corporelle. Je veux être guidé par sa respiration si calme. Si paisible.

Dans ses bras, il n'y a plus rien. Plus de victoire face aux Hel's. Plus de cours. Plus de tigre. Rien. Juste un vide chaleureux dans lequel la réalité disparaît, laissant place à de la paix. Que de la paix.

Je veux ce sanctuaire à mes côtés. J'en ai besoin.

Je veux rentrer.

Edmund ne répondait pas. Son silence inquiéta un peu plus la deuxième année. Pourquoi le garçon ne répondait-il pas ? Sans un geste pour son futur coéquipier de Quidditch, la jeune fille continuait à détailler le pauvre elfe de maison. Il était si petit, si maigre, si fragile. En le voyant, la seule question qui lui vint à l’esprit était « Quand va-t-il mourir ? » sans imaginer une seule seconde qu’il puisse survivre.

Effaçant un instant cette fascination morbide pour la mort, Yesenia fut saisie par l’elfe qui lui attrapa le bras avec une vivacité déconcertante. Les deux grosses billes d’un vert pâle se plongèrent dans ceux d’Yesenia, mettant l’adolescence en alerte. Sa bouche était pâteuse, et il murmurait si bas qu’Yesenia dut tendre l’oreille pour entendre quelque chose. Les paroles étaient incompréhensibles et la fillette fronçait les sourcils, tentant de récupérer des bribes de son étrange monologue.

"...mort... professeur..."

Les larmes coulaient le long de ses joues et les paroles lui glaçaient le sang. Elle n’y comprenait rien, et à la fois elle sentait un danger lourd peser sur sa poitrine, sur ses épaules. Elle déglutit. La poigne de l’elfe faiblit. L’adolescente avait peur. Elle avait peur pour l’elfe, elle avait peur de ce qui lui était arrivé, et elle se sentait complètement démunie.

- Qu'est-ce que tu dis ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle insistait, les larmes coulant à flot désormais. 

Elle se tourna enfin vers Edmund, et lui lança un regard de détresse. C’était lui le grand, il devait trouver une solution. Elle se sentait trop jeune pour voir un elfe mourir sous ses yeux. Elle ne voulait pas vivre ça, il fallait réagir.

Je veux rentrer.

Cette fois-ci, je ne peux plus me cacher derrière des personnes plus expérimentées. Cette fois-ci, je suis l'aîné.

Mon cœur s'alourdit considérablement. Je prends des inspirations plus profondes pour tenter de pallier à ça. Mais non, rien n'y fait : cette pensée ne fait que s'enraciner, toujours plus profondément.

Je suis l'aîné. Je suis le responsable.

Je ne peux plus me défiler. Je ne peux plus rentrer. Je dois faire face à mes responsabilités et... Assumer... Si...

« Ça va aller, respire. »

Ça va aller.

Je ferme les yeux afin d'essayer de retrouver le rythme de la respiration de Maman. Il faut juste que je... Respire. Ça va aller.

Elle n'avait pas que des plaies. Elle avait aussi des flèches ensorcelées. Qui sait ce qu'elles ont pu faire à son organisme alors qu'elle agonisait ?

L'elfe-là n'a ni flèches, ni lames enfoncées. Juste des plaies. Cela devrait être moins mortel. Cela doit être moins mortel. Il ne peut en être autrement. Je refuse purement et simplement qu'il en soit autrement. Il vivra, un point c'est tout. Je ferai tout pour. Et cela commence par...

— Mr Mason.

J'ai conscience qu'une nouvelle infirmière l'a remplacé mais elle n'a pas encore fait ses preuves. Alors que notre ex-infirmier, lui, a déjà été confronté à ce cas de figure. Il saura quoi faire. Il le faut. Il le faut.

Un demi-soulagement semblait enfin se créer au fond de la poitrine d’Yesenia. Edmund avait finalement réagit. Elle n’était pas seule. Elle ne voulait pas être seule. Cette épreuve, elle ne voulait pas l’affronter. C’était terrible. Elle avait si peur, elle avait si mal pour l’elfe. Il avait gémit de douleur à plusieurs reprises et ce son résonnait encore dans ses oreilles. C’était un déchirement.

Edmund prit l’elfe dans ses bras. Il avait l’air si fort -ou bien était-ce l’elfe qui était bien trop léger ?- et Yesenia le suivit à pas précipités. Elle ne quittait pas l’elfe des yeux, de peur qu’il lui arrive quelque chose de mal. Encore. La vue de son corps mutilé était insoutenable. Mais elle n’y faisait pas abstraction. Son objectif premier était de tenir ce petit être en vie. 



Les rouages dans sa tête fonctionnaient à plein régime et Yesenia tentait tant bien que mal de parvenir à comprendre ce que l’elfe avait dit, comme si il s’agissait d’un puzzle dont les pièces importantes manquaient. Yesenia manquait d’informations. C’était ça le problème. Elle ne comprenait, ni d’où avait transplané l’elfe, ni pourquoi il était arrivé dans cet état. 



Arrivés devant la porte de la salle des professeurs, Yesenia attendait, tout en se tordant les doigts dans tous les sens, geste qui qu’elle répétait lorsqu’elle était mal à l’aise, angoissée ou toute autre émotion négative. Elle réfléchissait encore au sens des mots lorsqu’Edmund lui intima de toquer à la porte. Surprise, mais surtout hésitante, elle toqua à la porte, tout en priant Merlin et Salazar Serpentard pour que quelqu’un vienne les aider. Elle reporta ensuite son attention sur l’elfe.



- On va te sortir de là, t’inquiète pas. D’où tu viens ? dit-elle, chuchotant, tout en serrant la petite main de l’elfe, espérant qu’il reprenne ses esprits.

Il le faut.

J'ose à peine esquisser un regard vers le petit elfe : je l'ai déjà bien assez vu auparavant, cela me suffit amplement.

Je me contente de marcher d'un pas rapide vers la salle des professeurs.

Il le faut.

Non.

La question n'est pas qu'il le faille ou non. La question est qu'il va le faire. Il va le sauver. C'est moins grave, il n'a aucune excuse !

Voilà. On y est. On n'est plus qu'à quelques pas de voir notre ex-infirmier... Ou pas.

Après tout, le vol est une matière présente dès les premières années. Il a plus de cours que Miss Taylor qui enseigne les runes.

Et si... J'avais juste fait une erreur fatale en me dirigeant vers la salle des professeurs et non vers le terrain d'entraînement ? Pourquoi diable ne l'ai-je tout simplement pas emmené à l'infirmerie, comme tout élève qui se respecterait ?!

Il va mourir par ma faute.

Mais non.

Le vol est, certes, présent dès les premières années de scolarité mais il n'a pas autant d'heures qu'en métamorphose. Et puis... Je l'ai dit moi-même : Miss Taylor et trois autres de ses collègues n'enseignent qu'à partir de la troisième année. Sans parler des professeurs de botanique et d'astronomie qui sont dans le même cas que Mr Mason.

Il y a forcément quelqu'un qui n'a pas cours. Ou, dans le pire des cas, des elfes qui rangent la salle des professeurs, profitant de l'absence de ces derniers. Oui. Il y a quelqu'un. C'est obligatoire.

Et puis mince, pourquoi Yesenia ne toque pas ? Elle voit bien que je porte quelque chose, non ?!

— Qu'est-ce que t'attends ?! Toque !