Elea ne répondit pas à Rose, mais lui fit les gros yeux en ayant le doigt sur la bouche. Puis, elle se leva, et, sur la pointe des pieds, sans aucun bruit, alla explorer les environs. Rose ne comprit pas trop. Elle se dit que c'était dangereux. Mais Ella savait sûrement ce qu'elle faisait. En plus, les Gryffondor sont courageux, il fallait bien qu'à un moment ou un autre, elles s'en aillent d'ici, ou aillent explorer les environs.

Quelques secondes plus tard, Rose entendit Ella soupirer de soulagement, elle voulut aller voir, mais elle se dit qu'elle attendrait un signe de sa part. Puis, à peine deux secondes plus tard, elle vit Ella lui faire signe de la rejoindre.
Rose hésita, puis se dit que si Ella lui faisait signe de la rejoindre, cela voulait dire que la voie était libre. Alors, elle se leva sans bruit, puis rejoint Ella. Arrivée à ses côtés, la fillette, eut, elle aussi, un soupir de soulagement. Elles étaient au rez-de-chaussée ! Elles pourraient aller au lac. Quand Ella vit Rose, elle mit le doigt sur la bouche tout en souriant et en ayant l'air confiante. Elle prit la main de Rose, et l'emporta dans un coin , contre un mur. Ella avait entendu un bruit. Rose aussi. Rose regarda Ella, qui avait l'air confiante et qui fit signe à Rose de rester calme. Un bruit de pas se rapprochait. Puis, on entendit la voix d'un homme :

"Bon, je crois qu'il n'y a vraiment personne. Je ne sais pas toi, mais moi je retourne me coucher."

Puis, une femme répondit :

"Tu as raison, de toutes façons je suis fatiguée. Mais s'il y a vraiment quelqu'un, je le saurais. Gare à vous."

Puis, les filles entendirent les deux personnes faire le chemin inverse. Les bruits de pas s'éloignaient.
Rose fit un sourire à Ella, et celle-ci le lui rendit bien.

Elle a entendu, elle aussi. Je porte une main à mon cœur ; ses battements se font plus réguliers et je peux enfin respirer normalement. Je lève alors mon pouce en signe de victoire et adresse un grand sourire à l’attention de Rose. Nous l’avons fait.

On a gagné.

Les adultes ne sont pas invincibles. Et mine de rien, cette petite victoire me fait oublier momentanément qui je suis et ce qu’il m’est arrivé. Je suis juste heureuse. Heureuse d’avoir su nous guider dans le château, heureuse d’avoir réussi cette mission qui m’avait été attribuée et par-dessus tout, heureuse d’être enfin libre. La porte est juste là-bas, à l’angle du couloir. Mais je reste tout de même sur mes gardes ; les professeurs pourraient très bien nous tendre un piège et avoir fait semblant de partir se coucher pour nous mettre en confiance. Ce qui aurait été très intelligent.

J’avance alors à pas feutrés, tel un caméléon, Rose sur mes talons. Arrivée au bout, je lui fais signe de s’arrêter, retient mes cheveux d’une main afin qu’ils ne tombent pas sur le côté quand je me pencherai, chose qui m’exposerait à la vue de tous les potentiels dangers. Seul la moitié de mon œil droit dépasse. Mais rien. Le couloir est juste vide. Alors sans plus réfléchir je cours vers la porte, avide de la sensation de l’air frais qui fouette le visage, celle qui fait frissonner et sourire en grand. La porte n’est même pas fermée. Qu’est-ce qu’ils peuvent être bêtes !

La nuit sera bientôt à nous.