Oxy avait décidé de faire une ronde descendante ce soir là. Ou ascendante puisqu'elle avait commencé par monter ? Bref, elle avait opté pour d'abord vérifier les hauteurs et la fameuse tour d'astronomie, puis avait fait chaque étage, un à un en descendant, pour finir par les cachots. Elle n'aimait vraiment pas l'ambiance de ceux-ci si tard d'ailleurs. La prochaine fois, elle ferait dans l'autre sens ! D'abord le bas, puis finir par un petit rayon de lune tout là haut avant de se coucher !

En attendant, elle remontait tranquillement les marches, heureusement réchauffée par ses mouvements car le château était franchement froid à cette période. Il faudrait peut-être songer un sortilège d'isolation, un jour ou l'autre.

Perdue dans ses pensées et ses différentes réflexions aussi futiles que volatiles, elle ne vit pas le battement d'aile de papillon. Cette petite chose, si insignifiante a priori qui peut entraîner de tels désastres. Ce soir, ce ne fut pas un pauvre lépidoptère qui en fut la cause, mais une drôle de sphère verte, oubliée, tombée, perdue. Là, sur le chemin de la préfète qui se déplaçait en sautillant contente d'avoir fini son travail du jour.

D'un geste plein d’allégresse, et sans imaginer le moins du monde qu'elle n'était pas prête de se pelotonner contre Odin, elle marcha sur l'objet de sa déchéance, glissa, trébucha, et chuta lourdement sur ses fesses.

Soufflée par le choc, elle mit un instant à comprendre ce qui s'était passé. Par chance, sa fidèle Akela était toujours là, blottie dans sa main, à éclairer de sa douce lumière l'énorme tâche qui s'étalait sous ses genoux. Prise à la gorge par une odeur pestilentielle digne de l'Empestine de Mr Fizz, elle se leva d'un bond et recula, les yeux braqués sur la substance, probablement toxique.

"Mais qu'est-ce que c'est que ce.... Peeves ? !"

Elle chercha tout autour d'elle, au dessus, l'esprit frappeur, mais pas un bruit, pas un ricanement, pas un mouvement. Elle dirigea alors sa baguette vers le sol et aperçu les reste d'une bille brisée. Allons bon, elle avait marché sur une bavboule...

Elle observa la tâche arrêter sa croissance, alors que l'odeur semblait imprégner l'atmosphère. Elle regarde les marches menant aux étages, puis à nouveau le tapis souillé. Non, elle ne pouvait pas laisser ça comme cela ! Elle soupira...

Elle allait essayer. Et au pire, si elle échouait, personne ne le saurait ! Elle éteignit sa complice et se concentra, fort. Elle visualisa, y mit toute sa conviction et lança un Récurvite. Elle attendit un peu avant d'ouvrir les yeux et s'apprêtait à allumer sa baguette pour voir si, pour une fois, ce sortilège avait l’amabilité de fonctionner correctement, quand elle sentit une nouvelle odeur, âcre monter à elle. Elle ouvrit les yeux d'un coup pour découvrir des flammes en train de dévorer le tapis.

"Non, non, non !"

Elle bondit en arrière et regarda tout autour d'elle, cherchant à percer l'obscurité pour trouver une solution. De l'eau il lui fallait de l'eau. Oui, de l'eau, elle pouvait faire cela !

Faisant fi de sa frayeur, elle se concentra à nouveau et visualisa de le pluie qui tombait, doucement, il s'agissait d'éteindre quelques flammèches, pas d’inonder le hall non plus. Elle lança calmement le sortilège, et cette fois elle sentit la magie répondre à sa demande.

Une douce pluie printanière se mit à lui mouiller les cheveux et à faire crépiter ce qui restait du tapis aspergé puis brûlé.

Le professeur de Vol avait eu une journée étonnamment longue. Il était de garde cette nuit et avait donc prévu de faire une grasse matinée pour pouvoir être en forme la nuit suivante. Mais c'était malheureusement sans compter sur ses voisins qui avaient décidé de faire des travaux au moment ou Rafael s'installait dans son appartement. Il savait qu'il ne pouvait pas leur en vouloir, mais il aurait préféré qu'ils fassent tout ce bruit après huit heures du matin.

Pour ne rien arranger, les températures avaient énormément chuter et il avait neigé toute la nuit. Puis finalement, la neige s'était transformée en pluie épaisse et c'était loin d'être la météo idéale pour donner cours à des septième années. Après une heure à faire des efforts pour ne pas s'attarder sur la météo, Rafael s'était décidé à écourter la phrase pratique du cours pour terminer à l'intérieur, bien au chaud. À la fin de son cours, le professeur de Vol n'avait pas perdu une seule seconde, il était monté sur son Varápidos et avait volé droit vers Pré-au-Lard pour prendre une douche bien chaude et essayer de dormir une heure ou deux.

Et pour finir, il n'avait pas entendu son réveil, c'était vraiment une mauvaise journée. Il espérait que le reste de l'année à venir ne serait pas ainsi car ce serait bien triste. Il aurait bien aimé transplaner pour ne pas être en retard mais évidemment ce n'était pas autorisé à Poudlard. Il prit de nouveau son balai et fit le chemin inverse. Il arriva assez vite au château et rangea son balai en lieu sur. Il se dirigea ensuite vers le Hall d'entrée déjà sombre, tout le monde était déjà parti dans sa sale commune.

Tout le monde? Il n'en était pas si certain. Alors qu'il alluma sa baguette d'un Lumos, il détecta une odeur particulière, une odeur vraiment nauséabonde. Il décida de se diriger dans cette direction et remarqua alors un coin légèrement plus éclairé. Il comprit très vite que ce coin était loin sombre car un feu y était allumé. Puis très rapidement le feu disparut et Rafael remarqua une pluie fine qui tombait de nulle part. Il en avait marre de la pluie, ce n'était clairement pas le jour pour s'amuser à ça. Il lança sans plus attendre un Finite Incantatem en direction de la pluie qui tombait et s'approcha de la personne qui avait allumé un feu dans le hall d'entrée.

« — Je peux savoir qui s'amuse à allumer un feu ici. Vous devriez vous trouver dans votre salle commune. Je ne suis pas sur que votre directeur ou directrice de maison soit content que je le réveille pour ça! »

Oxy regardait, soulagée, les flammes mourir sous l'action des gouttes d'eau. Ouf, Poudlard était sauvé, il ne flamberait pas ce soir. Elle se détendit enfin. Il lui resterait juste à trouver comment se débarrasser de l'odeur. Et des traces de brûlure, et de...

Elle sursauta quand elle s'entendit interpellée. Une baguette éclairée d'un Lumos pointait vers elle, accompagnée d'une voix pas contente du tout. Elle avait l'impression d'être un Boursouf face à une Acromantule, tétanisée, elle n'osait plus bouger. Elle balbutia :

"Euh, Monsieur..." Elle n'arrivait pas à voir quel professeur la réprimandait et sa voix, ayant résonné contre les murs vides du hall avait semblé différente de toutes celles qu'elles connaissaient. Pourtant c'était forcément un professeur non ? Elle n'arrivait pas à se souvenir de qui était de ronde ce soir. Avait-elle ne serait-ce que regardé ? Ils ne se croisaient quasiment jamais, elle avait arrêté de faire attention.

"C'est pas du tout ce que vous croyez !"

Elle passa son regard de la silhouette au tapis qu'elle distinguait à peine. Elle voulu arrêter son sortilège mais prit conscience qu'il ne pleuvait déjà plus. L'homme avait dû agir. Elle alluma sa propre baguette pour éclairer le tapis et grimaça en voyant les dégâts qu'elle avait causé.

"Ne dérangez pas Monsieur Samuel s'il vous plaît" Vue sa phrase, ce n'était pas lui, qui aurait peut-être trouvé ça drôle au moins, ni Mr Fizz ce qui la rassurait grandement.

"Je vais tout réparer ! Promis !" Je ne sais pas encore comment, mais je vais forcément trouver.

Bon, il ne le dirait pas mais il était quand même très peu probable que son collègue directeur de maison soit endormi à cette heure-ci. Mais ça, l'élève qui s'amusait à allumer un feu dans le Grand Hall de Poudlard n'était pas censé le savoir. Quelques secondes à peine après que Rafael n'ait terminé sa phrase, il entendit la voix d'une jeune fille se faire entendre près de lui.

Il pointa le faisceau de lumière créé par sa baguette en direction et eut d'abord du mal à reconnaître la personne qui tentait, tant bien que mal, de s'exprimer. Il eut alors droit au fameux "ce n'est pas ce que vous croyez" et il leva, malgré lui, les yeux au ciel. Il avança de quelques mètres mais l'obscurité du Hall ne l'aidait pas à déterminer la personne qui était en face de lui.

Celle-ci repris ensuite la parole pour demander à Rafael de ne pas prévenir Samuel et il devina alors qu'il avait affaire à une Gryffondor. Cette dernière assura au professeur de Vol qu'elle allait tout réparer. Il se décida alors à parcourir les dernières mètres qui les séparaient et il reconnu alors Oxy Wright, la préfète de Gryffondor. Se rappelant que sa co-préfète avait déjà écopée d'une punition l'an dernière, il ne put s'empêcher de lancer:

« — Il semblerait que les préfètes de Gryffondor aient du mal à respecter le règlement de l'école.»

En réalité, le professeur de Vol avait oublié que c'était elle qui était censé surveiller le respect du couvre-feu jusqu'à ce qu'il reprenne le relais. Il ajouta malgré tout:

« — Vous avez quelque chose de plus constructif que "ce n'est pas ce que vous croyez"? Car ça semble être l'excuse la plus souvent utilisée par les personnes qui sont vraiment coupables de quelque chose. »

Le professeur s'approcha vers elle, baguette éclairée en avant. Elle finit par reconnaître un Mr Mason pas content. Oxy se sentit toute petite sous son regard. Qu'allait-il dire quand il allait voir les dégâts qu'elle avait causés ? Elle décala sa baguette vers le bas, loin du tapis abîmé pour ne pas qu'il voit trop.

Mais il la surprit en accusant les préfètes de Gryffondor de ne pas respecter le règlement. Qu'avait avoir Ennis dans l'histoire ? Elle n'était même pas de garde ! Et puis c'était vraiment pas le genre à ne pas respecter les règles. Qu'est-ce qu'il racontait là ?

Enfin, ce n'était pas le moment de songer à sa camarade, le professeur de vol attendait des explications. Allait-il la croire ?

"Je... et bien... J'ai pas fait exprès. Il y avait une bavboule et, je ne suis pas bien sûre de tout ce qui s'est passé après."

Oxy pointa sa baguette vers le tapis brûlé. Elle n'était pas naïve au point de croire que l'adulte ne verrai pas. Et puis elle n'avait pas le réflexe d'inventer une histoire de feu pour l'éclairer... Une goutte s'insinuant dans son cou la fit tressaillir et elle passa une main dans ses cheveux pour en ôter le surplus d'eau. Mince, c'est qu'elle commençait à avoir froid en plus maintenant. Elle se lança alors dans ses explications Oxyesques d'une traite, sans ponctuation ou presque :

"Il faisait nuit alors je crois que j'ai marché dessus et je suis tombée et elle a éclaté alors j'ai voulu nettoyer parce que ça puait mais j'ai raté et le tapis a pris feu et je voulais l'arrêter mais je voyais pas comment donc j'ai fait pleuvoir. Et maintenant je suis toute mouillée."

Rafael ne savait pas s'il devait mettre son humeur sur le compte de la journée qu'il venait de passer ou si les excuses d'Oxy étaient vraiment inadaptées. Elle semblait avoir été prise en flagrant délit et ses excuses étaient celles que tous les coupables utilisaient. Malgré tout, le professeur de Vol essaya de se raisonner, il avait passer une mauvaise journée et ce n'était pas à la Gryffondor d'en pâtir. Il décida de lui laisser une chance de s'expliquer.

Elle commença alors ses explications par dire qu'elle n'avait pas fait exprès. C'était une bonne chose mais c'était évident. Elle n'allait pas lui répondre qu'elle avait fait tout cela intentionnellement. Elle continua en évoquant une Bavboules mais cela ne semblait pas très clair et Rafael commença à perdre patience. D'un point de vue totalement extérieur à tout ça, il avait l'impression qu'elle gagnait du temps pour trouver une vraie excuse.

Mais très vite, la Gryffondor accompagna son geste en mettant en avant les dégâts matériels avec notamment un tapis brulé. Rafael avait eu du mal à voir ce qui brulait mais il n'y avait désormais plus aucun doute. Il allait reprendre la parole mais elle fut plus rapide et détailla ses raisons. Elle n'avait pas fait attention à l'endroit elle avait marché et avait donc écrasé la boule magique qui avait répandu son liquide sit le tapis. Elle avait alors tenté de faire en sorte d'arrêter les effets de la Bavboule mais elle avait mis feu au tapis et c'est pour cela qu'elle avait jeté un Impervius.

Rafael allait répliquer qu'il n'avait jamais entendu des excuses aussi originales mais alors qu'il ouvrait la bouche, un détail lui revient. En arrivant dans le Hall, il avait senti l'odeur de brulé mais avait outre cette odeur détectée une autre plus forte sans pouvoir en déterminer la source. Elle n'avait peut-être pas tout inventé après tout, il y avait peut-être eu une Bavboule. Dans le but de vérifier si il y avait des traces de liquides, Rafael se baissa et pointa la baguette au sol.

« — En effet, je vois des traces de liquides autour du tapis. » répondit Rafael en constatant quelques traces s'éloignant du tapis. Elle n'était peut-être pas en train de lui mentir. Cependant, elle n'avait pas respecté le règlement en première intention et rien n'expliquait qu'elle se trouve dans cet endroit à cette heure de la soirée. Rafael se redressa et veilla à ne pas éblouir la jeune fille avant de reprendre.

« — Vous n'avez peut-être pas menti sur tout. Mais vous pouvez m'expliquer ce que vous faites dans les couloirs à cette heure. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a un couvre feu. Non? »

Son professeur semblait vérifier ses dires, comme si elle avait pu inventer une telle histoire. Elle fut soulagée quand il confirma que ce qu'il voyait allait dans le sens de ses explications. Heureusement qu'elle n'avait pas brûlé toutes les traces de liquide nauséabond qui maculait le tapis.

Puis il se redressa, prenant garde de ne pas l'éblouir de sa baguette, affirmant qu'elle n'avait pas menti sur tout. Comment ça sur tout ? Elle n'avait pas menti du tout ! Elle se refit le film dans sa tête. L'appui défaillant, la chute, l'odeur, le sortilège, le feu, la pluie. Qu'est-ce qui n'allait pas dans son histoire ?

Le couvre feu ! Mince, avec tout ça elle devait être en retard !

"Ah oui, je... Je remontais justement quand je suis tombée et que..."

Elle désigna le sol et les stigmates de son aventure.

"Je crois que ça m'a pris un peu plus de temps que prévu, je suis désolée. Mais, ben, je pouvais pas laisser la tache et l'odeur. Déjà ça ne se fait pas trop, et puis en plus le professeur de ronde après moi aurait pu penser qu'avec Maddie on n'avait pas bien fait notre travail de surveillance en n'allant pas en bas. Perso j'aime pas trop mais j'y vais quand même vous savez !"

Oxy reprit son souffle. Un peu perdue, elle ne voyait pas ce qu'elle aurait pu faire. A part lancer un sortilège correct et rentrer dans sa salle commune au lieu de mettre le feu au château mais cela, elle l'avait deviné toute seule.

Rafael ne doutait pas une seule seconde que la jeune fille présente devant lui allait trouver une très bonne excuse. Pour une fois, le professeur de Vol avait vraiment du mal à savoir si l'élève en face de lui mentait ou disait tout simplement la vérité. Il fallait avouer que ses révélations étaient un petit peu tirées par les cheveux mais une part inconsciente celui voulait la croire.

Alors qu'il évoqua le couvre-feu devant la Gryffondor, il remarqua qu'elle semblait très surprise. Elle ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas au courant, cela faisait un petit moment que celui-ci avait été mis en place à Poudlard, et en tant que préfète, elle devait bien connaître ce point du règlement. Elle commença alors à s'expliquer et Rafael comprit que ce ne serait pas une réponse toute simple, il avait l'impression qu'Oxy avait besoin de détailler le plus possible sa réponse.

Le professeur de Vol croisa les bras et laissa l'opportunités à la jeune fille de s'expliquer. Il était persuadé que ce n'était pas vrai mais encore une fois il s'arrêta sur un petit détail. Elle ne voulait pas que le professeur de garde doit commencer par s'occuper de cela. Il ne réagit que maintenant et il se sentit bête. Il était arrivé tête baissée vers la jeune fille en étant persuadé qu'elle enfreignait le règlement alors qu'elle essayait seulement de finir sa ronde de la bonne manière. Il laissa Oxy terminer sa phrase et sa remarque le fit rire. Il réagit aussitôt:

« — Donc si j'ai bien compris, c'est vous qui étiez de service ce soir? Vous auriez peut-être du commencer par ça, j'aurais peut-être été moi insistant.

Il fit une petite pause et essaya de paraitre moins dur en ajoutant:

— Je me pose une question. Pourquoi vous n'aimez pas aller à ce niveau? »

Quand Mr Mason lui dit qu'elle aurait dû, tout simplement lui rappeler qu'elle était de ronde, elle se sentit bête. Ben oui. Si elle ne vérifiait pas qui était de garde après elle, pas de raison que les profs ne s'en soucient avant. C'était d’ailleurs bon à savoir. Elle se souvenait d'une soirée patinoire dans la salle sur demande suite à laquelle Maddie aurait pu être inquiétée. En fait, elle aurait juste eu à répondre qu'elle était de ronde avec Ennis ce soir là...

Quoi que ce n'était pas forcément le moment de songer à ça, sous les yeux de son professeur. Elle rougit un peu, espérant que la pénombre le lui cacherait.

"Je, bah oui, pardon, j'ai pas pensé. Enfin je n'y ai pas pensé. J'avais pensé mais pas à ça." Et il était urgent qu'elle s'arrête de parler. Tout de suite.

Puis elle écarquilla les yeux à sa question. Envolées les bavboules perdues et les conséquences désastreuses qui allaient avec. Il était sérieux ? Il devait y descendre non ? Et si elle ne se trompait pas et qu'il était bien de surveillance ce soir, il allait même y descendre ce soir-même !

"Euh, ben, c'est sombre, c'est humide, c'est glauque", commença-t-elle à énumérer en comptant sur ses doigts sans y faire attention.

"Le secteur vers la cuisine ça va encore à peu près, le couloir y est presque agréable. Mais l'ambiance dans les autres !" Elle frissonna. "Près des cachots on a toujours l'impression qu'il y a des âmes qui errent et n'attendent qu'un moment d'inattention pour nous...brrrr" Elle secoua la tête.

"Je me demande si c'est pour ça que les Serpentard sont si..." Aucun mot ne lui venant, elle fit un mouvement de sa main gauche, baguette toujours vers le sol, "ça doit pas être très sain de vivre là bas."

Oups, elle s'était peut-être légèrement laissée emportée par ses explications... Encore...

Oxy n'y était pour rien si il avait passé une mauvaise journée. Certes elle n'avait pas aidé en mettant le feu à un tapis en début de ronde mais ce n'était pas pour cela qu'il était ronchon ce jour. Un petit effort pour paraître plus aimable ne ferait de mal à personne ce soir-là. Elle commença par donner une réponse à sa première question et Rafael remarqua qu'elle semblait apeurée par lui. Elle avait bien du mal à faire une phrase complète sans bégayer.

Mais lorsqu'elle entendit sa dernière question, elle sembla surprise et Rafael pensa avoir dit une énorme bêtise. Le professeur de Vol attendit sa réponse et il ne fut pas déçu. Elle commença à compter sur ses doigts pour énoncer les différentes raisons qui la poussaient à ne pas aimer descendre dans les cachots. La Gryffondor n'avait pas tout à fait tord sur sa description mais alors que Rafael allait répondre, elle reprit la parole.

Elle expliqua que la zone près des cuisines n'était pas aussi glauque mais elle n'aimait pas le reste. Rafael avait du mal à garder son sérieux en entendant la jeune fille parler. C'était l'une des raisons pour lesquelles il aimait travailler avec des adolescents, ils étaient très spontanés. Elle laissa entendre un petit commentaire sur les Serpentard et Rafael se retint une nouvelle fois d'acquiescer. Il réfléchit quelques instants avant de s'amuser avec la jeune fille:

« — J'allais justement commencer ma garde par les cachots, vous devriez peut-être m'accompagner. Je ne voudrais pas qu'une âme errante m'emporte avec elle.

Rafael jeta un nouveau regard au tapis et ajouta:

— Mais nous devrions peut-être effacer les traces de vos crimes avant non? Que faudrait-il faire à votre avis? »