Contexte actuel :

❝ Aelle reste inébranlable face à la nouvelle crise de panique d'Elowen et son évanouissement. Orphéa est prise de court par cet effondrement brutal de la Serdaigle. Vous finissez par mettre la main sur une petite fiole contenant quelques gouttes d'un liquide non identifié... Bad choisit l'arrosage et il lui semble que les paupières d'Elowen ont frémi légèrement au contact de l'eau. Vous entendez alors une clef tourner dans la serrure de la porte de votre compartiment. ❞

« Allez, réveille-toi Elo … S'il te plaît. »

Le Serdaigle priait quiconque l’entendrait de l’aider à faire revenir son amie dans le monde de vivants. Un monde actuellement troublé et difficilement compréhensible mais un monde où l’attendaient impatiemment Aelle, Orphéa et Bad. Au contact de l’eau, les paupières d’Elowen semblèrent réagir. Elle était si proche de les rejoindre. Et si loin à la fois. Dans un contexte différent, Bad n’aurait jamais été si inquiet. Un sortilège, une aide extérieure ou même l’accès à du matériel auraient suffit à sortir Elowen de cette situation. Mais là, ils n’avaient rien de tout cela. Les trois adolescents devaient se débrouiller par eux-mêmes. Ils étaient les seuls à pouvoir agir et ne pouvaient compter que sur leur intelligence, leur réflexion et leur compassion.

Étrangement, l’arrivée de la Poufsouffle à ses côtés rassura le garçon. À deux, leurs prières seraient plus puissantes et, espérons-le, plus efficaces. Lorsque les doigts d’Aelle effleurèrent la peau d’Elowen, Bad comprit qu’ils étaient enfin tous dans le même bateau, ou, plus précisément, le même wagon. Leurs désaccords ne devaient plus les empêcher d’avancer ensemble dans une direction commune. Qu'ils le veuillent ou non, c'était la seule issue viable.

* Clic *

Un bruit de clé. Une valise que l’on referme ?, pensa Bad sans grande conviction. Se retournant vers la Serpentard, il la questionna en écarquillant les yeux.

« C’était quoi ça ? C’est toi Orphéa ? »

Orphéa finit par mettre la main sur un petit flacon au milieu du désordre de son sac. Plus précisément, sur un flacon non étiqueté, ce qui était étrange. Sa mère n’oubliait jamais d’indiquer le nom des potions qu’elle lui préparait. Et celles du commerces étaient de toute manière étiquetées. Par prudence, la serpentard décida de ne pas ouvrir la fiole et de ne surtout pas en donner à Elowen. Pas tant qu’elle ne savait pas quelle était la nature de la potion qui se trouvaient dans le fond. La jeune fille se contenta de regarder à travers, en direction de la lumière pour tenter d’identifier les quelques gouttes qui reposaient au fond du flacon. Trop concentrée, elle ne réagit pas en entendant la serrure se déverrouiller, et c’est seulement quand Bad l’interpella que la petite brune leva la tête.

« Hmmm non, répondit-elle en le regardant, remarquant avec agacement qu’il essayait de réveiller son amie. C’était .... la porte ? »

Orphéa n’y croyait pas vraiment. Tout en laissant son sac en plan et en gardant sa potion dans sa main, elle s’approcha de la porte et tenta de l’ouvrir sans trop y croire. Le pilier était toujours là, bloquant l’ouverture, et sa tentative pour le faire fondre semblait bien inutile. Mais si la porte était déverrouillée, il y avait sûrement quelqu’un de l’autre côté.

« Y’a quelqu’un dehors ? demanda la jeune fille en toquant au carreau. Vous m’entendez ? »

Orphéa essaye d’identifier le contenu de la fiole. Puis elle tente d’ouvrir la porte et questionne le couloir pour savoir si quelqu’un s’y trouve.

Des pins, du sable fin, quelques galets, une mer translucide, des petits poissons, plein de paroles rassurantes, mon esprit divague - vague - dès que je m'évanouis sur le parquet du compartiment. J'entends quelques mots prononcés par mes amis, pourtant j'ai beau regarder autour de moi, je suis seule sur cette plage. Une vaguelette bondit, s'opposant à la gravité, elle vient atterrir en plein sur mon front, ça c'est étonnant !

A mieux analyser la situation, il n'y a rien de bien normal dans mon monde. Je tourne la tête à gauche, à droite, et d'un coup il fait nuit, et la lune au dessus de ma tête a une forme de serrure. Une serrure que l'on force à l'aide d'une clef. Qu'est-ce que...

J'ouvre grand les yeux et me retrouve nez à nez avec Bad, accroupi à côté de moi. Je n'ai pas vu le regard d'Aelle qui a pris soin de moi comme elle l'a pu, elle s'est redressée et s'est mise en position défensive, main dans sa poche ^{PDV omniscient : sur sa baguette}, dès qu'elle a entendu le verrou tourner. Devant moi, il n'y a que Bad.

« Badoo !! Tu es là ! Oh comme je suis contente de te voir ! Tu m'as manqué, avec ta petite bouille de calamar farci ! Bah alors c'est quoi c'te tête ? Pourquoi t'es dans le dortoir des filles ? Hey, salut Orphéa, t'es passée à Serdaigle toi ? Bah ça alors ? Oh, mais c'est quoi cette vue ? Aelle, je savais que tu finirais par t'infiltrer dans ma chambre hehe mais je ne pensais pas que tu le ferais accompagnée ! Attendez, non mais sérieusement, c'est quoi cette vue ? »

Je me redresse et regarde rapidement par la fenêtre. Quand je découvre le vide sous nos pieds, tout me revient de plein fouet. Mes yeux s'écarquillent, je ne dis plus rien. Et puis d'un coup je me souviens de ce bruit de serrure, alors je regarde la porte du compartiment et lui fonce dessus.

« La poooooorte ! La porte vient nous sauver ! Youhou, la porte, ouvre-toi, youhou on veut sortir, allez, on a peur, est-ce qu'on va mourir, dis, la porte ? Moi j'entends personne d'autre que la porte, Orphéa. En même temps c'est sûrement une porte magique, elle va bientôt nous répondre. »

Actions d'Aelle vues avec la joueuse.

Un bruit résonne au-dessus de ma tête. Je lève les yeux en même temps qu'Eaven se tourne vers la Serpentard. Mais il a tort, le cliquetis provient de la porte. Mon cœur s'emballe contre ma cage thoracique, mille pensées traversent mon esprit, une bonne dizaine de scénarios différents dans lesquels se déroulent des scènes catastrophes et d'autres beaucoup moins dramatiques : nous avons plus de chances de trouver les professeurs derrière cette porte qu'un quelconque danger. Pourtant, je suis dramatique et bien trop sur les nerfs pour me bercer d'illusions : le danger existe bel et bien, mieux vaut être prête à tout que de me laisser surprendre.

Je jette un vague regard à Elowen avant de m'arracher à elle et de reculer contre la fenêtre pour avoir une vue d'ensemble sur le compartiment. Ma main droite plonge dans ma poche pour empoigner ma baguette magique. Je ne quitte pas la porte du regard. J'ai une formule au bout des lèvres. Repulso. Simple et efficace. Plus que de le maîtriser, j'ai ce sortilège dans la peau. Si un danger se présente à nous, je l'expulserai avec une telle force qu'il traversera les fenêtres du couloir et fera une chute de plusieurs dizaine de mètres dans un ravin qui, je l'espère, l'avalera tout entier.

Je suis bien forcée de quitter la porte des yeux lorsqu'Elowen se réveille. Ma concentration faiblit lorsque ses paupières se soulèvent et en l'entendant débiter des paroles à tout allure, comme si jamais elle ne s'était évanouie. J'essaie d'ignorer la vague de soulagement qui m'enveloppe quand elle se redresse, soulagement rapidement remplacé par une grimace : pourquoi faut-il qu'elle parle tant ? Ce n'est pas le moment, le danger rode et...

« Aelle, je savais que tu finirais par t'infiltrer dans ma chambre hehe... »

Une brusque bouffée de chaleur m'envahit et, bien malgré moi, mes joues se recouvrent de rose. Mon cœur rate un battement lorsque je m'imagine m'infiltrer dans la chambre d'Elowen et je détourne aussitôt le regard en enfouissant très, très profondément en moi toutes ces pensées inconvenantes.

Elowen... Je prends la décision de ne plus jamais l'avoir dans mes pattes lorsque je dois affronter un danger. Je suis certaine qu'elle est du genre à se jeter au cœur de la tempête sans s'inquiéter de ce qu'elle peut subir. Je muselle comme je peux mon angoisse de la voir s'approcher de la porte. *Merlin, elle est inconsciente !*. Je resserre plus encore mes doigts sur ma baguette magique.

« Elowen, sifflé-je, incapable de me retenir plus longtemps, éloigne-toi de cette fichue porte, tu sais pas du tout ce qui peut y avoir derrière ! »

Je passe outre le fait qu'elle parle avec la porte. Venant d'Elowen, ce n'est même pas étonnant. Je veux seulement qu'elle s'en éloigne et qu'elle me laisse attaquer si besoin il y a. J'ai beau savoir que ce n'est pas forcément le danger qui nous attend dans le couloir, j'éprouve tout de même la crainte de me retrouver face à quelque chose, ou pire quelqu'un, qui nous voudra du mal. Je sens déjà fourmiller en moi les frissons d'excitation, l'adrénaline qui m'aide à me concentrer. J'ai bien envie de laisser exploser ma magie et de montrer de quoi je suis capable, enfin. Sans devoir me retenir. Tout le monde sait que l'on a pas besoin de se retenir lorsque l'on fait face à des méchants. C'est notre vie contre la leur. Ou du moins, c'est ainsi que je l'imagine. Que je veux l'imaginer.

Aelle se redresse et s'éloigne, dos à la fenêtre pour avoir une vue d'ensemble sur le compartiment. La main cachée dans la poche (pour tenir sa baguette), elle reste en position de défense (ou d'attaque selon le point de vue), prête à réagir si la porte vient à s'ouvrir. Elle demande (ordonne) à Elowen de s'éloigner de cette dernière, au cas où.

Orphéa, visiblement agacée, nia son implication dans cet étrange bruit. Si ce son ne provenait pas d'elle, alors il venait de ...

« La porte ? » - La porte !

Les mots de la Serpentard résonnèrent dans l’habitacle ferroviaire à l’instant même où Bad se fit une réflexion parfaitement identique. Y avait-il enfin quelqu’un qui venait les libérer de leur étrange prison ? Alors que le soulagement aurait dû être le sentiment dominant chez Bad, ce fut l’inquiétude qui trônait de manière imposante sur tous les autres. Il y a un truc bizarre … Je ne la sens pas cette histoire …

Bad, toujours accroupi près de sa meilleure amie, attendait une réponse extérieure à la question d’Orphéa. Allez, répondez, bon sang ! Le regard du garçon ne resta pas plus longtemps fixé sur la porte menant au couloir car une voix très familière lui parvint aux oreilles. L'exubérante Elowen revenait enfin à elle. Ouf !

« Hein ? Le … Quel dortoir des filles ? Quoi ? »

Le cerveau du garçon n’arrivait plus à faire toutes les connexions. Tout était si étrange qu’il en venait à se demander s’il n’était pas en train de rêver. Que toute cette histoire n’était finalement qu'une pure invention de son esprit. Qu’il s’était bien endormi à Poudlard et, par on ne sait quel moyen, avait fini par se retrouver dans le dortoir des filles. Aïe ! Bad serra les dents alors que ses doigts se retiraient pour laisser une marque prenant des teintes violacées sur son avant-bras. Non, il ne rêvait pas. Ce pincement l'aurait sûrement libéré de cet brouillard fantasmagorique si tel avait été le cas.

Se frottant localement la peau abîmée, Bad ne put être que spectateur de cette Elowen qui se précipitait vers la porte. Alors que lui s’était redressé pour effectuer un pas en arrière, cherchant naturellement à s’éloigner de cette ouverture dont il se méfiait, sa meilleure amie, au contraire, y plongeait de tout son être. Cet instant, aussi concis soit-il, fut un déclic pour Bad. N'était-il qu'un couard ? Fuyait-il le danger au lieu de l’affronter ? Ou bien, était-ce de la prudence ? Un signe de sagesse de sa part ? Cette deuxième hypothèse lui plaisait davantage mais, aux côtés d’Aelle, il avait du mal à s’en convaincre.

Ce fut justement cette Poufsouffle qui invita Elowen à reculer. Même si la sixième année l’agaçait, Bad se devait d’avouer qu’il approuvait sa directive à l’égard de la rousse. Des trois autres occupantes du wagon, c’était sûrement avec la réaction de l’irritante Poufsouffle qu’il était le plus en accord. D’une flexion de main, paume face à son visage, Bad invita Orphéa à faire de même.

« Tu devrais t’éloigner aussi Orphéa. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais il y a un truc bizarre là … »

Quand Bad réalise que le bruit vient de la porte, il n'est pas plus rassuré. Il ne comprend pas les mots d'Elowen mais en vient à se demander s'il ne rêve pas depuis le début. En se pinçant la peau, il comprend que non et se place à côté d'Aelle loin de la porte. Tout comme la Poufsouffle le fait avec Elowen, Bad invite Orphéa à s'éloigner elle aussi.

Contexte actuel :

❝ Orphéa, la porte s'ouvre au moment-même où vous vous apprêtez à poser la main sur la poignée. Aelle, Bad, votre inquiétude se calme alors que plusieurs élèves sont désormais visibles par le porte ouverte. Vous saisissez le contenu d'une discussion. [Pour la totalité de la discussion pouvant être entendue, référez-vous à la résolution XVII de l'aventure "Le train sifflera trois fois".]

Les élèves de ce compartiment rejoignent le RP "A pas de loup". ❞