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01 sept. 2022, 17:48
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 
Mardi 2 avril 2047
Pas très loin de la bibliothèque,
Avec @Elian Kernac'h


Après un salon d'orientation aussi instructif qu'éreintant, tenu avec Elian Kernac'h sous la supervision des trois adultes en charge, j'ai rejoint mon lit en quête d'une nuit réparatrice pour aborder un lendemain plutôt chargé. Et pour cause : entre deux cours, Kernac'h et moi nous sommes retrouvés non loin de la bibliothèque pour distribuer quelques tracts faisant suite au salon de la veille. Les papiers se veulent simplement indicatifs sur les différentes filières, et sont indiquées au dos les dates des sessions suivantes -que nous rappelons au besoin puisqu'on se charge d'une simple distribution sans répondre à la moindre question, contrairement à la veille. Si l'exercice est théoriquement simple, il devient rapidement compliqué de se concentrer quand des paires d'yeux sont braqués sur soi. S'il m'est agréable de penser que Diarmuid O'Belt traîne dans l'ombre et pose entre deux rondes ses yeux noisette sur moi, le regard globuleux à ma gauche qui ne me lâche pas comme un vieux chewing-gum sur la semelle d'une chaussure l'est nettement moins.

Le sentant encore une fois accroché sur moi, je pivote légèrement mon buste en une rotation contrôlée -simplement suffisante pour une vaine tentative d'échapper au regard de Kernac'h, sans pour autant faire dos aux quelques élèves intéressés par les tracts. Excédé, je renouvelle l'opération encore une fois me tournant un peu plus -puis encore et, la quatrième fois me retrouve totalement dos à dos avec mon acolyte d'une mission, tels deux agents d'un film d'action moldu cherchant à se protéger l'un et l'autre et couvrir une plus grande surface. Sauf que le danger ici, ce ne sont clairement pas les élèves. « Kernac'h, tu as déjà essayé de distribuer des tracts yeux fermés pour voir si t'y arrives quand même ? Peut-être que ça intriguera nos camarades, qui sait ! » J'ai l'impression de le sentir trop proche de moi -il faut que je respire un peu, je n'ai rien contre lui mais me demande s'il saisit les notions d'espace vitale. Où sont le bibliothécaire et le professeur O'Lake quand on a besoin d'eux ?

Heureusement, la distribution n'est pas bien longue -quand enfin je viens à bout du petit tas de papier que j'avais entre les mains, je salue avec une satisfaction non dissimulée Kernac'h -enfin je m'en débarrasse ! puis les adultes sur mon chemin avant de continuer tranquillement ma journée, qui se veut bien plus tranquille et certainement moins oppressante. Je peux désormais tirer un trait sur l'événement qui est officiellement terminé, et effacer de ma mémoire ces quelques instants gênants : je suis libre de toute interaction avec le Poufsouffle. Nous avons passé cinq ans sans jamais nous parler, il n'y a pas besoin de changer les bonnes habitudes n'est-ce pas ?

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Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

02 sept. 2022, 11:18
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 
De nouveau, Elian avait en tout point l'attitude d'une hôtesse d'accueil bien trop souriante et peu avare en sujets de conversations. S'il ne tendait pas un tract à un petit sorcier, il observait simplement la façon de faire du Serdaigle à ses côtés. « Merci beaucoup ! » s'exclamait-il avec un grand sourire à chaque fois qu'un papier - le sien ou celui de son collègue Coelestin - disparaissait dans les mains d'un étudiant qui rentrait ou sortait de la bibliothèque. C'était un peu le monde à l'envers. Pour le moment, Elian parvenait à maintenir son attention grâce à l'examen silencieux de son collègue. Il ne pouvait pas faire d'erreurs, comme ça, en suivant ses gestes par mimétisme - car même distribuer des tracts constituait une activité à risque pour lui comme pour les autres si on le laissait faire en autonomie. Et puis, il fallait dire qu'avec l'engouement de la veille pour le salon de l'orientation, Elian n'avait pas eu l'occasion de poser ses propres questions à cet étudiant qui avait déjà passé l'épreuve du feu des BUSE, nourrissant ainsi pour lui sa curiosité très mal placée.

Le jeune sorcier aurait très bien pu lui poser directement les questions qu'il avait en tête, mais il n'était vraiment pas doué pour réaliser deux tâches en même temps et la fatigue n'aidait pas rendre les choses plus logiques dans son univers interne : outre le salon de la veille qui n'avait pas ménagé ses quelques neurones encore actifs, Elian avait subi un cours de Vol assez musclé et, comme à chaque fois qu'on le forçait à pratiquer le balai magique, la dopamine agissait en le rendant un peu stone. La prochaine étape consistait souvent à se baver dessus sans s'en rendre compte, avant de tomber de fatigue dans une assiette de purée. Mais comme Coelestin bougeait comme un tuyau d'arrosage en distribuant ses tracts, il devait lui-même se replacer constamment pour conserver son contact visuel. Elian ressemblait à ces chats qui se mouvaient pour retrouver leur carré de soleil minute par minute. Il distribua un énième tract à un petit sorcier avant de se rendre compte que son collègue avait cette fois-ci complètement disparu de son champ de vision. Elian tourna sur lui-même pour le retrouver derrière son dos, peut-être qu'il cherchait à couvrir le plus d'espace possible ainsi tourné vers l'autre direction du couloir ? En tout cas, Elian semblait obnubilé par autre chose à présent. Il approcha son visage de la nuque du sorcier et observa une petite mèche de cheveux entre ses doigts comme s'il testait sa douceur. Il lâcha tout d'instinct quand l'étudiant se retourna pour lui adresser la parole : les gens n'aimaient pas, en général, quand un inconnu tripotait leurs cheveux.

Heureusement, Elian avait repris position à temps et son camarade de distribution lui lançait un défi sans s'être rendu compte de ce qu'il faisait la seconde d'avant : visiblement, il était soucieux de mettre un peu de piment dans leur distribution - du moins c'était ainsi qu'Elian interprétait cet échange soudain. « Les yeux fermés ? répéta-t-il, ahuri. Je vais essayer ! » Il tourna sur lui-même, très facilement convaincu que c'était une bonne idée, et ferma les yeux en tendant l'un de ses derniers tracts devant lui dans le vide. « Comme ça ? Je suis intriguant là ? » s'enquit-il en parlant plus fort comme si perdre la vue signifiait également ne pas pouvoir être entendu. Après un certain moment resté positionné ainsi comme une statue, il sentit que le papier était toujours dans sa main et que son avant-bras commençait à fatiguer. Elian entendit alors son collègue le saluer et dut rouvrir les yeux pour constater que Coelestin avait fini de distribuer son propre petit tas de tracts. Il s'éloignait déjà avant qu'Elian n'ait pu lui adresser le moindre mot. En quelques minutes, il acheva à son tour sa petite pile - les yeux ouverts - avec un grand sentiment de vide. Son objectif de la semaine s'était déjà dessiné dans son esprit : retrouver la trace de ce contact et libérer son cerveau du trop-plein de questions qui le taraudaient depuis le salon de l'orientation - ou plutôt de sa curiosité maladive.

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

02 sept. 2022, 13:33
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 
Mercredi 3 avril 2047
Dans la Grande Salle, 7h.


J'aime le matin, c'est mon moment préféré de la journée. Le cauchemar d'une nuit pleine d'insomnie est derrière moi et la prochaine est encore loin, et la plupart du temps une belle journée de cours débute, riche en apprentissage et découvertes. Le mercredi est une pause bienvenue dans une semaine chargée, et je peux m'occuper de tout ce que je ne peux faire habituellement, mais d'abord ma première mission est de remplir mon estomac. « Le repas le plus important de la journée » disait souvent maman, et je respecte ses consignes à la lettre : mon couteau étale une généreuse quantité de beurre sur un toast que j'ai choisi de forme bien triangulaire. J'ai enlevé la croûte, c'est désagréable en bouche -et avant de manger, c'est important de dessiner une petite fleur avec la pointe du couteau dans le beurre. Papa me faisait ça quand j'étais petit et depuis, je suis incapable de manger mes tartines sans dessins.

« Passe-moi la marmelade, enfant de première année, » dis-je à la première petite tête blonde aperçue à ma table, sans lui consacrer plus d'attention. « Merci. » La nourriture est déposée méthodiquement dans plusieurs petites assiettes, je n'aime pas les mélanges farfelus et au petit-déjeuner, je tiens à avoir le repas le plus complet possible. Si je commence à manger dès l'ouverture de la Grande Salle, c'est pour une raison bien précise : je suis lent. Quand il vous faut vingt-sept minutes pour éplucher une orange, et que vous tenez à manger tout ce qui est présent sur la table hormis ce qui génère des allergies, ou se présente de façon trop parfaitement cubique ou tient sur sa surface trois couleurs différentes, une heure entière n'est pas de trop. Chaque aliment suspect est soigneusement disséqué : une fois, je me suis étouffé avec un pépin de pomme et j'ai ressenti une telle angoisse que j'ai passé la matinée entière à l'infirmerie. Ceci dit, l'infirmier actuel porte le doux nom de Diarmuid O'Belt. L'imaginant soudainement me tenir la main pendant l'épreuve douloureuse d'une crise d'angoisse, je ne peux réprimer un petit gloussement qui me fait recracher de façon tristement inélégante un petit morceau de toast.

Choquant et dégoûtant, mais au moins personne ne m'a vu. Quoi que maintenant que mon attention est détournée de mes assiettes et que je relève un peu la tête vers tout le beau monde qui a commencé à peupler les lieux, j'ai l'impression de sentir une paire d'yeux sur moi. Je glisse un regard vers la table des Serpentard à la recherche de Sybil, mais n'aperçois pas l'adolescente. Bon, ce doit être mon imagination.

« Un, deux, trois, quatre, cinq... » compté-je à voix haute. « ... neuf, dix. » C'est parfait, mon orange est découpée en un nombre paire de quartiers. « Merci pour le repas, mesdames, messieurs et autres elfes de maison » remercié-je comme à mon habitude avant de me saisir d'un autre fruit. « Je me demande si Alfred a bien dormi cette nuit » Mercredi est jour de visite, j'irai la voir tout à l'heure. Ma lenteur habituelle me fera quitter les lieux à l'heure de fin de service, mais il me restera tout de même une heure trente à occuper avant l'ouverture de la bibliothèque et des serres de Botanique ; en somme un créneau idéal pour un peu de travail dans une salle d'études. Il fait de toute façon encore un peu trop frais pour simplement errer dehors à la recherche de jolies créatures à observer.

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11 sept. 2022, 15:52
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 
Depuis la veille, une seule pensée tourbillonnait dans la tête d'Elian. Durant tout le cours de Botanique de l'après-midi, il y avait pensé. Durant le dîner, il y avait pensé. Pendant le bain mensuel de Solal dans son chaudron, il y avait pensé. Sa brosse à dents dans le bec, il y avait encore pensé. Maintenant qu'une nouvelle journée se profilait pour balayer celle de la veille, Elian y songeait toujours. Il s'était même levé à six heures du matin malgré l'absence de quelconque cours en ce début de journée ! A vrai dire, ce n'était pas si inhabituel que cela de le voir réveillé à n'importe quelle heure, à discuter avec les tableaux de la salle commune ou bien à coller ses joues contre les vitres du dortoir pour se réveiller avec la fraîcheur qu'elles dégageaient. Mais cette fois-ci il s'était levé avec un objectif bien précis en tête. Peut-être avait-il oublié de rendre une plume à son collègue d'un soir ou bien avait-il une question à lui poser... Dans tous les cas, Elian s'était mis en action dès les premières lueurs, enfilant sa vieille chemise toute tachée, son pantalon en tweed gris et s'enroulant dans une sorte de grand châle à franges. Etant donné que le Serdaigle et lui avaient passé un peu de temps ensemble ces derniers jours, Elian semblait persuadé que son idée de pister Coelestin Noestlinger était une idée tout à fait recevable. Les personnes qu'il rencontrait devenait très vite ses amis. A vrai dire, il suffisait de lui adresser quelques mots et le tour était joué. Même Aelle Bristyle était son amie dans sa tête et même sûrement plus que cela.

D'expérience, il savait très bien où se trouvait la salle commune de Serdaigle : il lui suffisait de camper au sommet de la tour Ouest du château pour attendre qu'une tête familière y sorte. A cette heure-ci, il était improbable pour lui que son camarade soit déjà sorti. Ce plan lui paraissait infaillible jusqu'à ce qu'il atteigne la porte en tonneau du dortoir pour y enfiler ses bottines en cuir de Bicorne : ce n'était pas drôle du tout, cette facilité. Lui préférait flairer, pister et être surpris. Peut-être bien qu'il s'agissait là de son véritable objectif de la matinée, à défaut d'avoir une véritable raison qui pourrait justifier cette lubie persistante depuis la veille. Le tout, c'était de se lancer. Quelques lève-tôt s'affairaient dans la salle commune de Poufsouffle, décidés à mener cette journée sur les chapeaux pointus de roues.
« Haut les cœurs ! L'avenir appartient à ceux qui se lèvent sot ! » Elian adressait toujours un petit mot d'encouragement aux plus jeunes sorciers de sa Maison avant de quitter le terrier. Selon les jours, ses paroles faisaient plus ou moins de sens.

Le hall du château lui donna le choix : emprunter les escaliers et forcer le destin ou prendre une tasse de thé et se livrer au destin. « Qu'est-ce que vous feriez, vous, pour retrouver un garçon d'une autre Maison et d'une autre promotion que nous, dont on ne sait rien d'autre que son nom ? demanda-t-il à l'armure devant laquelle il s'était arrêté.
— Je dirai que j'ai un peu soif
, répondit-il lui-même d'une autre voix, bien plus rauque.
— C'est une très chic réponse, chevalier du Hall ! » reprit-il avec sa voix habituelle. Il salua l'armure en fer immobile - et visiblement silencieuse - d'une légère révérence avant de trouver refuge dans la Grande Salle. Cette réponse - la sienne - l'arrangeait puisqu'il se sentait trop faible à l'idée de monter moultes marches jusqu'au fief des étudiants de Serdaigle. Et puis il y avait cette idée de se laisser porter par le destin qui le séduisait toujours autant.

Sans surprise, il n'y avait pas foule à cette heure matinale puisque le couvre-feu venait de prendre fin quelques minutes plus tôt. Néanmoins, le petit-déjeuner était déjà servi. Elian enjamba le banc à sa place préférée. Il l'avait en quelque sorte choisie parce qu'il y avait une tache en bois qui ressemblait à soleil ou à un Boursouflet écrasé juste à cet endroit qu'il reconnaissait à tous les coups et lui permettait donc de ne pas se tromper de table. En visant un peu partout sauf à l'intérieur de sa tasse, Elian se servait du thé, tête reposée sur la paume de sa main. Evidemment, il pensait toujours à la même chose. Ses yeux globuleux se laissaient envouter par les volutes de fumée, indifférent au fait que les tables se remplissaient de plus en plus autour de lui. S'il n'avait pas eu à ses côtés un étudiant qui produisait des bruits de mastication inhumains, Elian n'aurait pas changé de place et n'aurait donc pas trouvé l'introuvable. Emportant sa tasse en ses deux mains, il enjamba le banc derrière lui, devenant soudainement un étudiant de Poufsouffle infiltré dans une zone Serdaigle. L'ambiance changea quelque peu, il fallait bien l'avouer : on comptait davantage de sorciers déjà plongés dans des bouquins et les discussions matinales se faisaient rares ou bien trop alambiquées pour son cerveau. Elian était assez impressionné, comme à chaque fois qu'il se trompait de table. Il porta sa tasse en gardant les yeux bien ouverts sur les sorciers qui l'entouraient, eux assez indifférents de sa présence.

Un peu plus loin à cette table, une grande silhouette retint son attention. Après avoir reçu l'information complète de la présence de son Serdaigle recherché, Elian posa sa tasse et se fit plus petit sur son assise. Il l'avait trouvé bien rapidement et beaucoup trop facilement à son goût, et c'était sûrement pour cette raison qu'il ne bougeait pas de sa place, se contentant d'observer avec curiosité les gestes de Coelestin. Ce dernier semblait trier ses aliments dans son assiette avec une minutie particulière. Un peu amusé, Elian retourna à sa tasse de thé à la bergamote, le regard toujours fixe. Peut-être qu'il réalisait une sorte de rituel pour faire ressortir le goût de son pain grillé. Avait-il failli s'étouffer ? Les grands étudiants de Serdaigle à ses côtés lui barraient quelque peu la vue, mais s'il tendait l'oreille, Elian pouvait l'entendre compter les quartiers de son orange avant de remercier ceux qui lui prodiguaient la nourriture. Habitué aux bénédicités, Elian se pencha légèrement en avant pour mieux observer la scène. Il savait que les elfes de maison cuisinaient tous les repas, mais ignorait qu'il y avait également un personnel sorcier derrière les fourneaux. Est-ce que le dénommé Alfred était un elfe de maison ou bien un sorcier cuisinier qui avait des problèmes de sommeil ? Elian finit sa tasse, placide, bien qu'il tenait l'expression de quelqu'un qui songeait férocement à quelque chose. Cette journée, il avait prévu de pister Coelestin Noestlinger mais, finalement, c'était Coelestin Noeslinger était venu à lui - en quelque sorte. Les règles du jeu changeaient donc : d'un pistage, il partait à présent sur un exercice de filature. L'agent Kernac'h reprenait du service.

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14 sept. 2022, 22:05
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 
Le ventre bien rempli, je me traîne dans les couloirs d'une démarche lente. Direction la salle d'études, où je passe une heure de travail marquée par la nette impression que quelque chose n'est pas comme d'habitude. Peinant à me concentrer pour une étude efficace, je finis par abandonner mon parchemin et mes livres au profit d'une chaussette sur laquelle je commence à broder une petite fleur. J'ignore à qui elle est cette chaussette, mais elle est d'une triste banalité alors j'y remédie comme je peux. Je l'ai trouvée orpheline et égarée au beau milieu d'un couloir du premier étage deux semaines plus tôt. Après l'avoir ramassée avec un gant, deux doigts et un dégoût manifeste, je l'ai mise trois fois d'affilée dans le bac de linge sale à destination des elfes de maison avant de m'autoriser à la toucher à main nue et la manipuler. Si quelqu'un réclame la chaussette, il la récupérera en version améliorée : la triste chose est d'un noir sans aucune fioriture, et faite pour un grand pied qui a déformé tout le tissu. Mon travail fini, elle sera ornée d'une belle fleur bleue.

L'heure tourne et dix heures vient enfin. Je n'ai pas à me torturer l'esprit pour savoir si je vais bouquiner à la bibliothèque ou dans les serres : ma décision a déjà été prise cette nuit à trois heures et cinquante deux minutes. Sur le chemin, j'ai la drôle sensation d'être épié. Plusieurs fois je me retourne, n'apercevant tantôt rien, tantôt qu'une petite masse d'élèves se rendant d'une salle à l'autre dans l'indifférence totale du vagabond bleu et bronze.

« Coucou Alfred ! » lancé-je à la sansevière une fois arrivé dans la serre N°6. Il y a un peu de passage sur les lieux et dans les serres voisines cejourd'hui, je ne serais visiblement pas tranquille. Je lui prodigue les simples soins dont elle a besoin d'une main rapide mais experte, la gratifiant au passage de quelques compliments sur le vert brillant de ses feuilles et sa vigueur. « Ce n'est pas le bon jour pour te confier mes secrets apparemment.. tu as vu ce monde ? Au moins, tu as un peu de compagnie. J'ai la réponse pour l'autre jour tu sais. J'avais oublié la date de naissance de Phyllida Augirolle, elle est née en 1364. » J'ai presque honte de formuler cet aveu à voix haute tant il est scandaleux d'oublier un élément de cette importance concernant un si éminent personnage, mais ma plante devait le savoir. « Un peu de lecture, Alfred ? » lancé-je joyeusement à la sansevière une fois ses soins terminés. Je lui lis un petit extrait de Propriétés des plantes aquatiques du bassin méditerranéen à haute voix, presque dans un murmure pour ne pas déranger les autres visiteurs, puis range mes affaires et la salue d'une petite caresse sur sa plus haute feuille.

M'apprêtant à quitter les lieux, je jette un dernier regard derrière moi me sentant toujours observé, mais n'aperçois que quelques silhouettes penchées sur des plantes. Au milieu de ce petit monde se trouve une touffe blonde appartenant il me semble à Kernac'h, mais je n'y prête guère attention puisqu'il est parfaitement normal de voir cet étrange Poufsouffle dans une serre de Botanique.

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31 mai 2023, 21:07
Kernac'h et le maléfice de glu  PV 







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PENSINE : LES SOUVENIRS PRÉFÉRÉS D'ELIAN DE L'AGENT KERNAC'H
Je suis le vent qui s'insinue l'hiver dans le terrier, le bruissement délicat qui pousse les portes la nuit, la poussière du soleil qui apparait à travers les vitres épaisses... Bien qu'indispensable, ma mission ne peut être dévoilée au grand jour. C'est la vie de solitaire que j'ai décidé de mener. Mes cibles sont tout aussi insaisissables que moi, pourtant il me faut réussir à entrer en contact avec elles pour pouvoir les étudier !
L'agent Kernac'h s'y croyait vraiment un peu trop, à travers les couloirs du château. A moitié accoutré de son pyjama - il n'avait pas cours de toute la matinée mais les préfets risqueraient de ne pas tolérer longtemps sa tenue - il poursuivait son objectif de filature : Coeslestin Noestlinger. Il se dissimula derrière l'une des armures du grand hall pour observer la destination que prendrait le Serdaigle.

Celui-ci ne le menait pas bien loin à vrai dire, remontant les escaliers d'une démarche assez traînante. Ah ha ! La main dans le sac, se disait l'inspecteur Kernac'h. Il n'y avait pourtant rien d'anormal pour un Sixième année de se rendre si tôt dans une salle vide pour réviser. Elian les fuyait un peu, ces salles d'études, parce qu'il était toujours un peu craintif à l'idée de tomber sur la sorcière Aelle Bristyle dans l'une d'entre elles - bien qu'il refusait cet aveu. Noestlinger, que caches-tu derrière cette assiduité presque austère ? Comme un vieil habitué des filatures, le jeune sorcier s'adossa près de la porte, les bras croisés, à passer sa tête échevelée de temps en temps, sûrement pour vérifier que sa cible n'avait pas subitement réussie à lui échapper comme dans les histoires policières un peu tirées par les cheveux.

Ah ha ! De nouveau, les yeux affutés de l'inspecteur Kernac'h surprirent un comportement peu scrupuleux : de la... couture ? Quel professeur pouvait demander de réaliser des exercices de cette sorte ? Peut-être raccommodait-il seulement l'une de ses chaussettes... Dans tous les cas, cette activité non plus ne sortait pas réellement de l'ordinaire. S'il se risquait de passer la tête dans l'entrebâillement encore une fois, l'agent Kernac'h était fichu ! Que c'était long, de rafistoler une chaussette. Elian s'avoua vaincu en glissant le long de la paroi, toujours les bras croisés, jusqu'à atteindre le sol. C'était aussi ça, le travail d'un inspecteur de police : beaucoup d'attentes et peu de résultats immédiats. Les Aventures du Commissaire Jublitou de son magazine sorcier faisaient bien en sorte de ne pas mettre en lumière ces moments qui auraient été assez ennuyeux pour les lecteurs. Alors qu'Elian avait fini d'attribuer des prénoms à toutes les dalles qui constituaient le mur en face de lui, du mouvement se fit entendre depuis la salle d'étude.

Vite vite vite, Elian se releva et atteignit au bon moment le pan extrême du couloir pour s'y dissimuler. Epongeant son front, il passa de nouveau la tête pour observer brièvement la sortie du grand Serdaigle. La filature reprenait ! Sautillant silencieusement entre les armures, il continua de suivre son camarade qu'il aimait - peu étonnamment - déjà beaucoup sans qu'une réelle contrepartie ne puisse exister dans l'état actuelle des choses. Les amis d'Elian, pour cette raison, se comptaient sûrement par milliers, sans que tous ces amis ne soient réellement au courant de son existence, ni ne puissent être capables de reconnaitre son amitié puisqu'il pouvait également s'agir de meubles ou d'objets.

Quelque chose d'assez inné le rendait pourtant presque introuvable dans l'exercice de la filature : il ne manquait pas de créativité pour se dissimuler aux yeux de sa cible : tantôt plongeant dans un groupe de petits sorciers, tantôt jouant la statue sur un socle vide d'une façon plutôt convaincante, ou bien cachant sa tête derrière un numéro de la Gazette du Sorcier emprunté sur son passage et redistribué presque aussitôt à un autre élève. On pouvait dire qu'il s'était bien débrouillé jusqu'à la sortie du château, les choses se compliquaient dès que l'on se retrouvait dehors avec peu d'espoir d'avancer sans être vu. Le jeune sorcier resta dissimulé derrière une grosse pierre, s'y accoudant après un certain temps pour observer le contrebas les mains en guide de paire de jumelles. Il n'y avait alors plus aucun doute sur la destination de sa cible : les serres du professeur Featherstone !

A pas feutrés - bien que les rares personnes qu'il croisait ne faisaient pas réellement attention à lui avant qu'il n'adopte cette démarche assez louche - l'agent fila tout droit jusqu'à son endroit préféré de tout le domaine. Lest était fait comme un rat des champs ! Vioum, avant que la porte vitrée ne se referme, un véritable tourbillon plongea derrière l'une des seules grandes plantes qui pouvait le dissimuler correctement. L'observation pouvait continuer avec sérénité - l'agent Kernac'h, en plus d'être un super agent, vouait une adoration pour les plantes. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il entendit la conversation du grand Serdaigle ! D'un seul coup, il se sentait bien moins seul, à discuter avec les plantes et leur porter des intentions particulières.

Ecoutant son envie profonde, Elian hissa sa tête au-dessus des feuillages, laissant ses yeux observer le spectacle : Alfred était une ravissante sansevière. Il retourna au creux de la plante alors que son Serdaigle sortait démarrait la lecture d'un livre. Tendant l'oreille, il regretta de ne pas pouvoir profiter pleinement des précieuses informations sur les plantes aquatiques du bassin méditerranéen. Les agents devaient faire des sacrifices pour le bien de leur mission - notamment celui de rester statique dans une drôle de position. C'était le choix qu'il avait fait et qu'il devait mener jusqu'au bout. La lecture ne le fit pas bisquer très longtemps cela dit, puisque sa cible avait décidé de reprendre sa route... ou presque. Elian, qui était sorti de sa cachette, se rabattit sous l'une des paillasses dans un plongeon très dangereux. Avait-il été repéré ? Il attendit ainsi, les yeux crispés dans une expression de douleur intense : il allait avoir une bosse sur la tête.

« Ouille ouille ouille », gémit-il, sortant complètement de son rôle.

Reducio
"Royale patience", c'est la fragrance que portent tous mes partenaires RP. Merci de m'avoir attendu, j'espère que tu voudras bien continuer ce RP qui me fait beaucoup trop rire :wise:

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