Mélodie restait silencieuse, comme si elle était un peu honteuse de la question qu'elle avait posé. La brune aurait aimé lui dire que ce n'était pas grave, qu'elle avait le droit de dire des choses illogiques, parfois. Mais elle n'était pas sûre de ce qu'elle interprétait, et ne voulait pas se mettre dans une situation délicate avec cette blonde. Incertaine, elle détourna le regard de l'autre aiglonne, et reprit sa course, heureuse dans le vent.

Lojae, elle, était ravie de pouvoir profiter de ce moment de jeu dans le parc, et s'amusait gaiement à poursuivre le filament qui pourfendait les airs. La chatte n'avait pas bien compris pourquoi soudainement sa maîtresse avait arrêté de courir, le morceau de corde retombant à ses côtés, mais maintenant qu'elle recommençait à courir, la créature n'avait plus à se poser de questions.

Il est drôle comme parfois, la joie est contagieuse. Souvent, la deuxième année demeurait insensible, ne voulant pas qu'on atteigne ses sentiments et ses pensées, qu'on les contrôle comme si elle n'était qu'une vulgaire marionnette. Mais là, elle ne s'en voulait pas de courir et de voir sa chatte lui sauter après, essayer d'attraper la cordelette. Celle-ci était semblable à un serpent, remuant, se tordant, se tendant. Néanmoins, il y avait une différence qui n'était pas négligeable : le serpent rose de corde s'envolait vers le ciel, forçant l'animal à bondir dessus s'il souhaitait l'attraper.

Après encore quelques minutes de jeu, la jeune fille s'arrêta de nouveau, pour reprendre son souffle : un sourire heureux s'était peint sur son visage. Quelque part en elle, elle compatissait pour la blondinette qui était restée seule, tout ce temps ; est-ce que l'évènement du Poudlard Express de la semaine dernière l'avait, elle aussi, marquée ?

- Euh... Tu veux jouer avec nous ? Pour t'changer les idées ? demanda timidement l'enfant. Alors, elle lui tendit une seconde ficelle, cette fois peinte de bleu, et attendit que l'autre Serdaigle la prenne.