C’est un peu stressée que je me dirige vers la salle de divination. Quand j’avais accepté d’écrire le journal de mes rêves, je n’imaginais pas qu’il faudrait que je les lise devant tout le monde ! Mes rêves ne sont pas anodins, ils sont le reflet de toutes mes peurs et mes angoisses, et la dernière chose dont j’ai envie est de les lire devant tout le monde. Et encore moins de me faire analyser mes rêves. Mais comment dire non à une professeure qui enseigne une de mes matières favorites ?

Et puis, d’un autre côté, j’aime beaucoup la divination, et c’est une occasion unique de prendre de l’avance sur le programme et de découvrir des cours plus avancés ! Analyser les rêves, c’est tellement stylé ! J’aurais juste préféré que ce ne soit pas les miens…

Par contre, c’était embêtant que je rate le cours de vol… Au début, j’avais espéré avoir ainsi une bonne excuse pour ne pas venir mais la professeure m’avait obtenu une dérogation. Et évidemment, il fallait que ça tombe sur vol, et pas sur Potions ou Méta…

Je trouve la salle de divination sans difficulté, on est mi octobre donc j’arrive maintenant à y accéder sans difficulté. Même si je viens maintenant ici chaque semaine, je suis toujours émerveillée par cette salle que j’aime beaucoup. Il y a déjà plusieurs élèves de première et deuxième année, mais un coup d’œil à ma montre me permet de vérifier que je suis bien à l’heure. Ouf ! J’ai bien vu que la prof de divination aimait pas trop les retardataires…

Je salue miss Jenkins et écoute ses consignes attentivement, et je retiens une grimace en comprenant qu’il va falloir qu’on se disperse. Les élèves se répartissent donc entre les tables, et je cherche du regard une table où il n’y aurait personne. Il reste une table vide, alors je me dirige vers elle et m’assoit sur un pouf, attendant la venue des autres.

Plusieurs élèves de cinquième année arrivent, mais personne ne se dirige vers ma table pour l’instant. Je suppose que miss Jenkins nous repartira d’une autre manière si je suis toujours seule à ma table au début du cours…

Shawna entre dans la salle, contente d’assister à un cours supplémentaire de divination mais très stressée de devoir lire ses rêves. Elle s’assoit à la table 1.

Je me souviens très bien de mon premier cours de divination. J’étais avec ma chère camarade, portée par son enthousiasme naturel mais en même temps suspicieuse face à une matière dont je ne savais rien sinon qu’elle pouvait se révéler fort inexacte. Je me souviens d’être partie avec autant d’avance que je pouvais pour être sure de trouver le bon endroit, et ensuite de m’être dit que cela ne pouvait pas être une salle de classe.

Aujourd’hui, tout est différent ; je suis seule, et trouve presque réconfortant l’atmosphère laissée par les poufs. Je trouve à présent mon chemin sans difficulté, et peut me permettre de ne prendre que le temps nécessaire pour parvenir au cours. Lorsque j’entre dans la salle, je salue la professeure, et balaye rapidement mon regard de la salle. *Fantastique*. Mes pas se portent instinctivement vers l’endroit où il y a le moins de monde, loin de Lylas et surtout loin de N… ou pas. A mon plus grand malheur, les places disponibles sont juste à côté de sa table.

Je m’assieds négligemment sur le pouf, et remarque en la dévisageant légèrement la fille qui est en face de moi. J’arque un de mes sourcils : ce n’est il me semble pas un cours pour les troisièmes années. Je reporte mon attention sur la classe jusqu’à ce que des petits détails me sautent aux yeux : Orlaith, et d’autres gens que je ne connais pas mais qui sont du même âge sont aussi là. Je finis donc par en conclure que la situation est normale, et sors mon exemplaire de l’Oracle des Rêves puis le pose sur la table. Les explications de la professeure répondent à mes interrogations, même si je doute que quiconque accepte de confier ses rêves à un.e élève sensé les analyser. Les rêves, c’est personnel ! Je ne vois pas qui à part une bande de fagots aurait pu accepter un service pareil … Cela en dit long sur ce que je pense de la Serdaigle en face de moi, que je mets instinctivement dans la case « personnes à ne pas fréquenter ». Soit elle est particulièrement naïve, soit elle a menti dans son carnet de rêves, soit elle espère avoir O en divination grâce à cela, soit elle est anxieuse de son avenir et pense trouver une réponse. Bref, pas le genre de personnes avec qui je pourrais m’entendre. Cependant, je ne compte pas laisser mes à priori — assez subjectifs je dois le reconnaître — empiéter sur la qualité de mon travail. Je n’engage pas la conversation parce que je considère que c’est à elle de le faire. Mon travail, c’est d’interpréter ses rêves ; c’est à elle de commencer à me les raconter. Et si elle ne le fait pas d’elle-même et bien… je lui tirerai les vers du nez. En attendant, je feuillette mon manuel de façon la plus détachée dont je sois capable, sans accorder un regard à celle assise en face de moi.

Scary salue la professeure et s’installe en table 1. Elle sort son exemplaire de l’Oracle des rêves, et le feuillette sans accorder à @Shawna Banks de l’attention. Elle est légèrement mal à l’aise qu’@Nélya Marks soit à la table d’à côté.

Le soleil filtre à travers les rideaux de la salle de cours quand Ludmilla arrive devant la porte. Le jeune fille se demande ce qu’ils vont faire aujourd’hui. Miss Jenkins l’a-t-elle précisé le cours dernier ? Elle ne saurait s’en souvenir. Il faut dire que la Poufsouffle n’est pas des plus terre-à-terre, ou assidues du moins.
Enfin qu’importe, l’important est que j’arrive toujours à m’en sortir… ou presque.
Elle a un sourire amusé en pensant à ses gaffes - Ô combien nombreuses !… - et c’est ainsi qu’elle passe le seuil et entre d’un pas tranquille dans la pièce. Elle aperçoit sa professeure, certains de ses camarades de cinquième année ainsi que d’autres qui lui paraissent bien plus jeunes.
Que font-elles là ? On va les utiliser comme cobayes pour lire leur avenir ?
Avec un haussement d’épaules, elle s’installe alors à une table laissée libre - pourquoi se serrer avec d’autres élèves quand on peut se permettre d’avoir une table entière ? - et écoute attentivement miss Jenkins. Elle hoche la tête, le menton posé sur ses deux mains croisées.
Tout s’explique ! Si ces filles-là font des rêves aussi délirants que moi à leur âge les rares fois où je trouvais le sommeil, on risque de ne pas s’ennuyer pense la brunette qui semble avoir oublié que ses rêves délirants sont loin d’avoir disparu, et que ses propres premières années à Poudlard ne remontent à pas si longtemps que ça.

Attentive aux moindres détails, elle notait mentalement ceux qui, d'un regard respectueux ou d'une salutation sincère, montraient un signe de politesse à la hauteur de ses attentes, et ceux qui au contraire, passaient devant elle sans lui adresser le moindre mot. Pour Lorelyne, la politesse était un aspect crucial de l'éducation, une démonstration de respect envers les autres et les aînés.

Les élèves qui avaient pris le temps de la saluer recevaient un sourire bienveillant de sa part en échange, c'était une sorte de reconnaissance, une marque d'appréciation pour leur comportement adéquat. Ces gestes simples révélaient la maturité et le savoir-vivre des élèves, des qualités qui ne passaient pas inaperçues aux yeux de la professeur. Quant à ceux qui avaient omis cette marque de courtoisie, elle les observait également, mais de façon plus froide, sans pour autant montrer une désapprobation immédiate, même si elle n'en pensait pas moins. La blonde enregistrait cette information dans un coin de son esprit, ce manquement pouvait en dire long sur la personnalité et le caractère d'un individu, et Lorelyne était attentive à ces subtilités.

« Merci très chère, je suis ravie qu'elle vous plaise. » répondit-elle à Léana, qui venait de complimenter la beauté de sa salle de classe. Et elle savait que cette éloge était des plus sincères, étant donné que la jeune Serdaigle la découvrait à peine, du haut de ses onze petites années.

Cet espace était particulier pour la professeur, elle avait travaillé avec soin sur sa décoration pour en faire un lieu chaleureux et qui lui ressemblait. Elle observa donc un moment la disposition de la pièce, puis elle remarqua deux élèves seules, qu'elle invita à se rejoindre pour la suite du cours.

« Ludmilla, ne restez donc pas seule dans votre coin et veuillez rejoindre votre camarade de première année, Léana. Il s'agit d'un travail de groupe et vous travaillerez ensemble. »

La classe était donc séparée en cinq groupes distincts, ils attendaient avec une excitation palpable le début des consignes : quelle page devaient-ils lire ou quelle définition devaient-ils donner ? Mais cette fois, l'exercice allait être différent. Lorelyne, debout au centre de la pièce, prit un moment pour observer les visages curieux de ses élèves, répartis en petits cercles.

« Avant d'entrer dans le royaume du marchand de sable, je vais vous guider à travers une courte séance de méditation pour introduire le cours sur les rêves divinatoires. Est-ce que vous savez pourquoi il s'agit d'une étape essentielle dans ce domaine ? »

En attendant une réponse de la part de ses élèves, elle souffla sur la flamme de quelques bougies, réduisant ainsi la luminosité de la pièce. L'éclairage était plus adapté, la blonde les invita ensuite à fermer doucement les yeux et à se détendre dans les coussins moelleux qui les entouraient.

« Fermez les yeux, tous. insista-t-elle pour dissuader ceux qui avaient encore un oeil ouvert ou qui ne jouaient pas le jeu. Laissez vos pensées errer librement dans votre tête et respirez profondément. Concentrez-vous sur le doux rythme de votre souffle. La jeune femme prit également part à la séance, montrant ainsi l'importance de la participation active. Elle guida les élèves avec une voix douce et calme, pour les inviter à explorer les recoins de leur esprit, à la recherche des portails qui les conduiraient vers les profondeurs des rêves. Vous quittez peu à peu la salle de divination, vous dévalez les étages par les escaliers pour vous rendre à l'extérieur, dans le parc. Une arcade fleurie apparaît devant vous, vous la traversez sans vous posez de question... Que voyez-vous ? »

Les élèves, de la plus haute à la plus petite année pouvaient participer à cet exercice et détailler leur vision tout en laissant libre cours à leur imagination. La réponse allait forcément être différente pour chaque personne.

D'autres élèves arrivèrent au fur et à mesure dans la salle. Elin n'en connaissait aucun, ils étaient tous grands. Enfin toutes parce qu'il ne semblait y avoir que des filles dans ce cours. Était-ce parce que seules les filles étaient intéressées par cette matière ? Ou les garçons n'avaient pas pu venir ? Toujours est-il que la première année ne connaissait pas ces élèves, mais elle trouvait cela intéressant de rencontrer de nouvelles personnes, surtout dans un contexte où elle allait découvrir de nouveaux horizons avec la divination.

Une fille aux couleurs de Serpentard se plaça alors devant elle. Elle ne semblait pas très contente et Elin comprit vite pourquoi. Elle était assise à sa place habituelle. Mais étant donné que le cours regroupait des élèves de différentes années, il y avait fort à parier que la place habituelle de cette fille était également la place habituelle de d'autres personnes.

Mais avant qu'elle ne réponde, une autre fille qui cette fois semblait être à Gryffondor arriva. De manière générale, Elin n'aimait pas trop les élèves de Gryffondor car elle trouvait qu'ils avaient beaucoup trop de chance dans ce qu'ils entreprenaient et comme elle était mauvaise joueuse, elle avait du mal à l'accepter. Elle commença d'abord à répondre à la première fille.

« Salut, tu t'appelles comment ? Parce que... Elin se leva rapidement, regarda sur le siège et secoua la tête Ouais nan ya aucun prénom inscrit ici. En plus ça doit sûrement être aussi la place d'un élève d'une autre année que toi. T'es pas la seule à avoir cours de divination à ce que je sache. Puis se tournant vers l'autre élève, dont elle retient instantanément le prénom elle ajouta : Moi c'est Elin Spark ! Et oui je fais bien partie de l'équipe de Quidditch ! Wha je pensais pas qu'on me reconnaîtrait comme ça. »

La petite fille était toute excitée, elle ne s'attendait pas à ce que quelqu'un la reconnaisse pour le Quidditch aussi tôt. Elle était connue au château alors ? Finalement les gryffondor n'étaient peut-être pas tous méchants.

Le cours commença très peu de temps après. Elin était toute excitée, elle n'avait aucune idée de ce qu'ils allaient faire mais elle aimait l'ambiance de cette salle qui tranchait grandement avec les autres salles de classe.

Miss Jenkins commença à éteindre certaines bougies en attendant que quelqu'un explique pourquoi la méditation était importante. Elin n'en avait aucune idée, mais elle était embarquée par la voix de la professeure et ferma les yeux lorsqu'elle fut invitée à le faire. C'était un exercice qu'elle trouvait très difficile en temps normal. Rester assise à une table sans bouger et de concentrer sur quelque chose en particulier sans avoir une autre échappatoire.

Tant bien que mal, la petite fille essaya de retracer son chemin en arrière. Elle était arrivée par l'échelle après avoir pris les escaliers. Elle se revoyait dehors sur le chemin des serres de botanique avec Léana. Alors que ses pensées commençaient à errer ailleurs, la voix de la professeure la recentra sur l'exercice en indiquant qu'ils se trouvaient dans le parc avec une arche fleurie. Oui, Elin voyait parfaitement l'arche qui était en fait l'entrée...

« Un labyrinthe ! Je vois un labyrinthe avec d'immenses haies. Il fait pas peur car il est très coloré et est parsemé d'une multitude de fleurs. Il est très mystérieux, j'ai surtout envie de l'explorer et de découvrir ce qui se trouve en son sein. Est-ce qu'il y a un trésor ? »

Elin était émerveillée par la beauté des plantes et elle s'imagina alors avancer pour percer les mystères de ce lieu.

Elin ne veut pas laisser sa place à @Hannah Lyse Sparks ne trouvant pas sa demande justifiée. Elle est étonnamment surprise de voir que son statut de joueuse de Quidditch fait qu'elle est reconnue par des élèves plus âgés (@Nélya Marks). Elle se prête étonnamment avec une grande application à la séance de méditation et décrit d'une voix claire ce qu'elle voit à travers l'arche, à savoir : un labyrinthe coloré et mystérieux

Lylas attendait confortablement que le cours commence. Pour l'instant seule, elle savait pertinemment qu'elle n'allait pas le rester. Elle ne connaissait pas tout le monde au vu du mélange de promotion et elle espérait ne pas se retrouver avec une "Scary bis". Une Serpentard, à la démarche féline, s'assit à la table de Lylas. La gryffone l'observa afin de deviner à quel genre de personne elle avait affaire. Démarche discrète et agile, livre potentiellement remplit de mites et une organisation méticuleuse. Puis elle déclina brièvement son identité et observa rapidement Lylas. La cinquième année pris soin de retenir son nom et enregistra quelques informations supplémentaires telles que : peu bavarde et respectueuse. Bien entendu ceci n'était que des conclusions de premier abord et pouvait rapidement changer mais pour le moment, Lylas validait sa première partenaire du jour. En gage de bienvenue Lylas lui répondit sur un ton plutôt neutre et marqué d'un certain respect :

" Mistérya. Lylas Mistérya. "

La gryffone n'était pas naïve, elle savait qu'elles ne resteraient pas bien longtemps toutes les deux. Et cela fut rapidement confirmé par l'arriver d'une jeune Poufsouffle, très certainement l'une de celle qui avait eu pour mission de tenir l'un des journaux de rêves qu'elles allaient devoir décrypter pendant le cours. La Poufsouffle s'installa et gratifia les deux autres filles d'un sourire. Lylas inclina brièvement la tête en guise de réponse, aucune émotion était visible sur son visage. Elle l'observa rapidement puis reporta son attention sur sa professeure.

Une séance de méditation. Pourquoi pas, seulement Lylas allait devoir contrôler ses pensées. Il ne fallait pas que cette courte méditation devienne un enfer. La professeure posa une question et Lylas n'étant pas certaine de la réponse ne leva pas la main. Cependant, elle griffonna quelques mots sur son parchemin. C'est ainsi qu'apparu, en haut, bien centré, le titre de ce cours : "Les rêves divinatoires." Puis, dessous, en partant de la gauche : " 1. Méditation. Importance = ". Lylas attendit que quelqu'un apporte la réponse pour la noter à la suite.

La séance de méditation commença. Lylas ferma les yeux comme toute âme vivante dans cette pièce et se laissa guider par la douce voix de Miss Jenkins. Elle se concentra sur sa respiration et choisi de la ralentir, en dessous de son rythme habituel, de manière à être dans une posture de sérénité totale. La partie suivante fut un peu plus compliquée. Lâcher prise sur ses pensées n'était pas une chose aisée pour la gryffone. Elle se força à le faire et se félicita intérieurement d'avoir ralenti son rythme de respiration. Cela l'avait mise dans une sorte de transe et lui permettait à présent de suivre le cours sans craindre l'apparition des ses sombres pensées… Ayant suivi le déroulé de la méditation, Lylas se retrouva devant la fameuse arcade fleurie et la traversa dès que Miss Jenkins eut fini sa phrase.

Elle se trouvait dans le jardin de la résidence familiale à Slaugham, sous le soleil, cela devait être le milieu de matinée. Elle entendait les oiseaux chanter. Sa grand-mère l'appelait au loin. Il n'y avait aucune trace de ses parents. Elle rejoignit Auriana et la retrouva avec une guitare en main...

Un réel sourire éclaire le visage de Lylas. C'est un vrai rêve, aucune trace d'ombre est présente.

Lylas attend de voir avec qui elle va partager ce cours. Elle décline son identité à la Serpentard et fait un bref signe de tête à la Poufsouffle. La gryffone prend quelques notes sur le début du cours puis se livre à l'exercice de méditation.

Je me sens brusquement mal à l'aise. Cela semble étrange, alors que quelque chose au fond de moi criait pour avoir de la compagnie, que ce malaise se répande dans tout mon corps alors que ma solitude vient tout juste de se briser. Pourtant, c'est comme si cette compagnie ne faisait qu'accentuer mon impression d'être seule. Après tout, on est toujours tout seul, et c'est une pensée qui me vient de plus en plus souvent et qui, bizarrement, me fait de plus en plus souffrir.

En tournant la tête vers l'espèce de petite puce surexcitée qui me tient maintenant compagnie, je découvre une petite tête rousse et de grands yeux verts. Il n'y en a pas beaucoup, des comme ça, à Gryffondor. Alors je reconnais ce visage rond que je croise parfois dans les escaliers ou devant le grand âtre. Je ne peux pas m'empêcher de lui sourire, comme si sa jeunesse excusait son impétuosité.

« Je fais de la divination depuis la troisième année, ça fait trois ans maintenant. Alors tu penses bien que je sais diviner les rêves ! »

Lui dis-je, railleuse, en cachant mon malaise bien au fond de moi.

Fort heureusement, la toute nouvelle professeure prend la parole et coupe court à toutes les discussions. La première question du cours, ce sera la mienne, je pense en levant la main aussitôt. Une fois interrogée je donne ma réponse.

« Il me semble que la méditation peut faciliter l'apparition des rêves lucides. »

Dis-je plus haut, avant que la professeure ne continue son cours.

La lumière se tamise dans la pièce, et séance de méditation guidée (et en groupe) s'apprête à commencer. La méditation, ça me connaît, j'ai passé pas mal de temps à méditer pour la formation Animagus et si je médite moins souvent depuis la rentrée, ça m'arrive encore assez fréquemment. Pour autant, je n'ai jamais fait de méditation guidée - alors ça ne fait qu'augmenter mon malaise.

Mais je joue le jeu. Je ferme les yeux et j'écoute attentivement. Les premières consignes sont claires et faciles pour moi. Plusieurs que sur ma respiration, je me connecte aux battements de mon cœur. C'est tout juste si la suite de ses mots me parviennent. Mais pourtant, mon esprit visualise. Je me vois descendre les escaliers, les dévaler plus précisément, pour passer la grande porte et me retrouver dans le parc. Je passe sous l'arche fleurie, une arche de fleurs blanches de plusieurs espèces différentes, et je le vois. Chase Markle.

Je n'ouvre pas les yeux, par peur de voir cette image se défaire, mais ne raconte pas ma vision à voix haute.

Le cours commence sans tarder, et je laisse MacBeth répondre à la question de la professeure. La méditation qui suis me tends plus que l'inverse. Je ferme les yeux à contrecœur, et me laisse porter par la voix de Miss Jenkins, e ayant plus peur de ce que je vais découvrir. L'esprit est une chose tellement mystérieuse ! Si certains aiment s'y plonger, c'est loin d'être mon cas, et c'est malgré moi que je me sens quitter la salle de méditation. Je prends le temps de descendre les escaliers, sans la moindre envie de me retrouver dans le parc, et me fais violence pour franchir l'arcade fleurie, après avoir pris une grande inspiration.

J'ai beau me concentrer sur ma respiration, j'ai l'impression de rester coincée dans mon propre corps. Comme si je n'arrivais pas à faire cette projection dans mon esprit. Rien ne s'impose à moi après avoir franchi l'arcade, et mes pensées sont automatiquement rappelées vers la salle de divination. Tout ce que je sens, ce sont mes paupières fermées, le pouf sur lequel je me suis assise, et une panique grandissante quant à ce que je vais pouvoir répondre à la professeure. En manque d'inspiration, la peur de décevoir grandit rapidement dans mon esprit, et j'oublie aussitôt la méditation guidée, complètement désemparée pour la suite du cours. Heureusement, la réponse de la petite Spark me rassure : je peux raconter absolument n'importe quoi et cela devrait passer. Je reprends quelques inspirations, attentive aux moindres petits sons de la salle, tandis qu'un air de plénitude s'affiche sur mon visage (car j'imagine que c'est ainsi que l'on est sensé se sentir). Mes traits se détendent rapidement et je retourne à l'arcade fleurie sans me sentir pour autant ailleurs que dans la salle de divination.

Ma foi, il n'y a pas grand chose à dire. Puisque l'arcade est dans le parc, et bien derrière l'arcade, il y a le parc.

Je n'ai qu'à dire ça, après tout, c'est la vérité ! Après le château, il y a le parc, point. Et sûrement pas un labyrinthe bizarre qui ne fait pas duuuuu tout peur. Cette pensée m'agace et je peine à me reconcentrer sur ma réponse. Je suis bien forcée de dire la vérité ^__ et rien que la vérité, parce que mentir à une professeure de divination ne me semble pas un choix très judicieux. Je me contente donc de répondre d'une voix sereine :

^__Le parc du château. Mais c'est l'hiver, tout est blanc. Et il n'y a personne, pas le moindre bruit.

*Même quand je marche, ça c'est étrange*. Je devrais entendre le crissement de la neige sous mes pas. Je devrais aussi avoir froid mais ce n'est pas le cas. Je chasse rapidement ces pensées parasites pour me concentrer sur la suite.

Après quelques difficultés, Scary fait part du résultat de sa méditation : le parc du château en plein hiver.

Après que je me sois assise, d'autres élèves arrivent puis s'installent, mais aucuns ne se dirige vers moi. Ça ne me dérange pas d'être seule, j'aime bien, mais là le but c'est de travailler en groupe... Heureusement, Miss Jenkins demander à une grande de venir à ma table, une certaine Ludmilla. Brusquement intimidée, je lui lance un timide "Salut !" avant de me concentrer sur se que dit la professeure. Je suis toute excitée à l'idée de participer à mon premier cours de Divination et de découvrir en quoi ça consiste. Vais-je aimer ? Ou peut-être, me rendre compte que je n'ai aucun talent dans cette matière ? Mais pour l'instant, j’apprécie beaucoup et j'ai hâte de voir ce que me réserve la suite...

Apparemment, nous commençons par une séance de méditation. Miss Jenkins éteint quelques bougies, rendant l'atmosphère de la salle encore plus mystérieuse. Puis fermant les yeux, je me laisse guidée par sa voix douce et envoûtante. Mon excitation retombe, ma respiration devient plus profonde, tandis que je me refais mon périple jusqu'à la salle de Divination avec Elin dans l'autre sens. Une fois dans le parc, tels les indications de la professeure, une arcade fleurie apparait juste sous mes yeux. Surprise, je marque un temps de pause avant de la traverser, suivant les consignes de la professeure.

Et soudain, je me retrouve dans une clairière au milieu des montagnes. Oui, je reconnais, c'est mon ancienne maison dans les Alpes ! Je tourne sur moi même, admirant les beaux arbres, les oiseaux qui chantent et ma sœur qui m'appelle au loin.

Maintenant, il s'agit de dire ce que je vois à Miss Jenkins...

- Je vois l'endroit où je vivais, plus jeune, dans les Alpes ! C'est si beau...

Regardant tour à tour mes voisines du jour, je note qu’elles ne daignent pas se présenter – aussi en fais-je de même. De toute façon, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de leur donner mon nom et mon prénom. Je n’en ai également pas envie, étant trop absorbée par la décoration et l’ambiance de la salle de classe. Je ne la trouve pas propice aux bavardages, alors rester dans l’ignorance du nom de mes camarades m’est parfaitement égal.

Lorsque Miss Jenkins prend la parole, je détache mes yeux de l’étrange main posée sur le bureau pour les glisser vers la professeure. Je l’écoute attentivement, gravant soigneusement chacun de ses mots dans mon esprit. Je sais que participer à un cours de divination en n’étant qu’en deuxième année est un privilège, alors lui manquer de respect est vraiment la dernière chose à faire. Et puis, qui n’aimerait pas se faire bien voir par ses aînées ? Je sais que ma promotion n’a pas la meilleure réputation du château, mais je compte bien montrer à ces élèves que je ne suis pas comme les enfants de mon âge.

Je n’ose tout de même pas lever la main lorsque Miss Jenkins pose une question, n’étant pas sûre de la réponse et surtout préférant écouter pour apprendre le plus possible. Je note sur mon parchemin sorti précédemment la réponse donnée par une autre Gryffondor. Lorsque la professeure nous ordonne de fermer les yeux, je lui obéis sans broncher.

Je ne suis tout d’abord pas à l’aise à l’idée d’être plongée dans le noir sans savoir ce que les autres font, mais au fur et à mesure que ma respiration se calme, je reprends le contrôle de mes émotions – et surtout de mes pensées, qui menacent de me submerger à tout moment par le flot incessant et sans réel sens.

Je me vois descendre les escaliers, traverser l’arche fleurie et… rien. Je ne vois rien. Je fronce les sourcils, me demandant ce que j’ai pu faire de mal. Je recommence, tentant vainement de calmer les vagues de pensées me signalant que je rate tout, que c’est la panique car je ne réussis pas un exercice aussi simple. J’inspire un bon coup pour les faire taire, et recommence cette fois-ci en prenant mon temps. Certains élèves ont pris la parole pour partager leur expérience, mais je les ignore pour me concentrer sur la mienne. C’est elle qui importe. Je traverse à nouveau l’arche fleurie, et le paysage s’étendant devant moi m’émerveille.

« Je vois un champ de fleur s’étendant presque jusqu’à l’horizon. Au loin, très loin, je vois des montagnes. Il y a du soleil, il fait chaud et une brise me caresse agréablement la nuque. J’entends le doux murmure d’un ruisseau pas très loin. J’ai très envie de me coucher dans le champ et de lire. »

Je n’avais pas prévu de parler, mais mes mots sont sortis tout seuls sans que je puisse les contrôler. Peut-être est-ce parce que je n’aurais pas réussi à visualiser le derrière de l’arche autrement que par la parole, mais cela m’énerve légèrement et je sens le paysage dans ma tête se couvrir de nuages. Je les chasse rapidement en me disant que ce n’est pas grave, qu’après tout il vaut mieux être satisfaite de ce que j’ai vu et dit plutôt que de m’énerver contre mon impuissance. Et qui c’est si ce que j’ai vu n’a pas une signification particulière ? Personnellement, je n’en ai aucune idée, mais si Miss Jenkins ne nous éclaire pas sur ça avant la fin du cours (peut-être que j’apprendrai que ça ne servait réellement qu’à se détendre), j’irai moi-même lui poser la question.

Ashley s’essaye à l’exercice, échoue lamentablement (selon elle) puis réessaye et partage ce qu’elle voit au reste de la classe.