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Mon regard divague. Il navigue de visages en visages, d'assiettes en assiettes, frôlant les mains, les doigts, les sourires, les murmures. C'est comme s'il souhaitait rester à l'extérieur pour ne pas affronter toutes les pensées qui fleurissaient à l'intérieur. Alors, moi aussi, je le suis. Je le laisse se balader sur les éléments qui lui font face, je le laisse m'emporter loin des réflexions qui me mettent mal à l'aise. Mon regard m'éloigne des questions qui démangent mon esprit ; il me permet d'observer ce qui m'entoure au lieu de ce qui m'emprisonne.

Puis il s'arrête sur une silhouette. Une silhouette qui ne se réjouit même pas de la victoire de sa maison, une silhouette qui n'applaudit qu'à peine, une silhouette qui ne discute pas, ne sourit pas et ne semble intéressée que par le banquet dans sa définition la plus simple. Je l'observe, cette silhouette avec ses longs cheveux bruns. Je l'observe et ne la comprends pas. Oh, cela m'arrive souvent de ne pas comprendre les autres personnes que je croise, je crois que c'est même assez inévitable et naturel. Néanmoins, cette fois-ci... Merlin. Cette fois-ci, je n'ai pas envie de ne pas comprendre. Pourquoi ne pas sourire, applaudir, discuter, fêter l'événement, parler de Loewy, de Montmort, de Featherstone et profiter de cette dernière journée à Poudlard avant deux mois ? Pourquoi rester fermée et muette, insensible et intouchable ? Par Circé, si elle avait été plus grande, elle m'aurait fait penser à Maman. Cependant, je n'ai pas envie de penser à Maman, je n'ai pas envie de penser aux mois qui arrivent, je n'ai pas envie de quitter Poudlard, je n'ai pas envie de m'éloigner du sentiment d'appartenance dans lequel ce château me plonge.
Des élèves en ont-ils sincèrement envie ? Par Merlin, certaines personnes resteront incompréhensibles malgré mes efforts, mais je les accepte. Tous les oiseaux ne rêvent pas d'aller au même endroit.

Mon regard glisse de la silhouette à mon assiette. J'hésite, me retiens, réfléchis. Peut-être n'a-t-elle tout simplement pas envie de se réjouir, peut-être a-t-elle hâte de retourner chez elle. Peut-être n'est-elle pas très heureuse. Qu'en sais-je ? Dois-je m'inquiéter ? Vérifier que tout va bien ? Dois-je sourire, applaudir, être heureuse, discuter, montrer l'exemple, comme les grands dont je fais désormais partie — que cette réflexion me paraît étrange ! — ? Merlin, je suis incapable de prendre des décisions ! J'ai toujours bien trop de et si et de peut-être dans le crâne qui me font balancer entre deux réactions. Je devrai être assurée, sûre, voler droit, mais j'hésite, je tangue, je fais des détours.
Peut-être même ne devrai-je pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. N'est-ce pas ce que les expériences m'ont appris ? Mais mon cœur a plus de pouvoir sur mes choix que mon passé. Je fais une bien belle idiote à l'écouter au lieu d'apprendre de mes erreurs.

« Hey, lancé-je pour interpeller la Bleue silencieuse, ça va ? » Je projette un sourire sur mon visage ; il est comme ces images filmées qui ne passent qu'en boucle. La répétition est synonyme de simulation.

Je penche ma tête en avant pour la poser sur la paume de ma main, mon coude appuyé sur la table. Je n'ai pas faim. J'ai peur qu'en commençant à manger, je ne commence à m'approcher de mon départ. J'ai peur que cela ne soit que le début de la fin de cette journée ; or, je n'ai pas envie que cette journée se termine. J'ai envie d'étirer le temps pour le remplir de mes espoirs (comme certains le rempliraient de rêves). Je préfère que mes pensées partent étudier ce qui m'entoure plutôt qu'elles s'affairent à se bloquer sur ce que je vivrai bientôt — beaucoup trop tôt. Elles sont plus paisibles quand elles divaguent comme mon regard sur les silhouettes différentes.

« C'est la première fois que tu vois les Bleus gagner la coupe, je me trompe ? Tu devrais essayer de te laisser emporter par ce qui t'entoure. Les sentiments contagieux libèrent de bien des pensées. Et puis, ajouté-je, mon sourire grimpant sur mon visage, les Serdaigle ne gagnent pas tous les jours ! »

Et mon regard s'en va, de nouveau, rebondir sur les sourires, danser avec les lèvres, s'échapper avec les mots. Il voyage et me fait voyager. Je passe de table en table et de visage en visage, les lèvres doucement étirées dans un croissant enfin sincère.

J'avais oublié le bonheur de la victoire. Qu'il est agréable de le laisser me porter !

Visiblement, il n'était pas le seul à réagir face à ces nouvelles annonces mais certains manquèrent un peu de tact en évoquant leur surprise. Ce fut le cas notamment de sa collègue de Défense contre les Forces du Mal qui ne semblait pas approuver la nomination d'Elina à la tête de Poudlard. Des deux annonces de ce soir, c'était celle qui contentait le plus le professeur de Vol, il ne connaissait que de loin sa nouvelle supérieure hiérarchique mais malgré son jeune âge, elle semblait avoir la tête sur les épaules, il voulait lui laisser le bénéfices du doute. Il écouta d'une oreille attentive le débat qui avait lieu sur la table mais n'y participa pas, il préférait éviter de se faire remarquer ce soir là.

Sa collègue et amie assise à côté de lui semblait être du même avis, elle essaya de faire diversion en parlant de nourriture et Rafael sauta sur l'occasion pour essayer de noyer un petit peu le poisson. Il lui répondit alors:

« — Bien sur que je ne vais pas dire non à une tarte. D'autant plus que celle-ci ne semble pas être cramée.

Elle avait essayé de relier Aydan à leur cause et Rafael espérait qu'ensemble il pourrait alléger un petit peu l'atmosphère autour d'eux. Étonnement, Elina avait entendu les paroles de Sarah et rebondit rapidement sur ses propos. Se rappelant qu'elle avait aussi appartenu à la maison Poufsouffle, Rafael ajouta:

— On voit qu'Elina a le sens des priorités, la tarte requiert en effet l'attention de tout le monde. »

Pour conclure le sujet, Rafael décida de prendre une nouvelle part de cette fameuse tarte avant de passer le plat en direction de sa supérieure.

É.C : 1 - 2
L.S : 1 - 2

Élina était visiblement d'accord avec elle et semblait partante pour tout rafler l'année prochaine. Enthousiaste à cette idée, Laurence lui répondit dans la foulée.

- Oh oui, tu as raison, l'année prochaine il faut qu'on fasse tout notre possible pour tout gagner ! Et pour la coupe de quidditch, j'ai confiance en notre équipe, avec toutes les nouveautés ça a été une année pas facile pour les Serdaigle. Mais l'année prochaine j'y crois ! Et ils pourront compter sur moi pour les encourager ! avança t-elle en se voyant déjà en compagnie des cheerleaders sur le terrain.

Voyant que son amie commençait à manger, Laurence fit de même tout en l'écoutant et se servi dans une assiette une cuisse de poulet avec des pâtes, assez simple mais c'est ce qui lui disait le plus.

- Hmm, pas grand chose avec mes parents, comme chaque vacances ont va aller passer du temps chez mes grands parents et voir toute la famille. On va surement faire quelques sorties en famille mais pas beaucoup d'autres choses. Sinon je dois partir en France avec Tami. Tu sais elle est dans notre promo à Serdaigle ! expliqua t-elle à sa meilleure amie. Elle prit ensuite une bouchée et continua.

- Oh, et au fait, cette année, tu viens chez moi ! Enfin, si ton père est d'accord. Je n'en ai pas encore discuté avec mes parents mais je suis certaine qu'ils seront ravie de t'accueillir. Tu sais, mes parents ils sont cool, et en plus, ils sont content quand ils voient que j'ai des copines du coup, c'est top dit-elle avec un grand sourire et un haussement d'épaules. Se rendant compte qu'elle avait beaucoup parlé elle se stoppa.

- Et toi du coup ?

Dawn avait pris une tourte poulet-champignons-carottes ce qui avait bien donné envie à Jane d'en prendre une part. En plus, les tourtes étaient parmi ses plats préférés. Comme la première année et sans aucun doute tout les autres élèves de Poudlard, Dawn passerait elle aussi à Londres pour les traditionnels achats de rentrée. Jane adorait ces moments car c'était l'occasion pour elle de faire un peu de lèche-vitrines magiques.

Dawn répondit à ses questions par une réponse affirmative. Jane était fière de sa bonne mémoire quand à son année d'étude car le bibliothécaire l'avait lui même dit lors du salon de l'orientation. Quant au sujet des examens, la plus âgée devait sans doute être un peu stressée par le résultat car au fur et à mesure, c'était comme si elle doutait d'elle...

- Je suis sûre que tu as réussi. Tu as l'air d'être une fille studieuse et intelligente donc tu ne peux pas avoir des Trolls de partout. Sur ce, elle lui fit un léger clin d'oeil. Mes premiers examens... Comment les définir ? Stressant ? Oui ça doit être ça ! Je ne suis pas du tout rassurée pour le Vol ou l'Histoire de la Magie mais je pense avoir bien réussi le reste, enfin en moyenne...

Stressant était vraiment le bon mot et la petite frayeur au début de la semaine d'examens n'avait pas grandement amélioré les choses.

@Eridan Lowell

La tourte était délicieuse. La nourriture à Poudlard était toujours très bonne mais Dawn avait l'impression que les elfes de maison s'étaient surpassés pour ce banquet. La jeune fille se régalait de son repas tout en écoutant les paroles de sa camarade. D'ailleurs, elle rougit lorsque Jane lui dit qu'elle avait l'air intelligente. Il est vrai qu'elle faisait en sorte de n'avoir pas moins d'un Effort Exceptionnel, même un A n'était pas "acceptable". Mais elle n'était pas du genre à s'en vanter. Elle n’était de toute façon pas du genre à parler d’elle tout court. Elle remercia Jane timidement avant de réagir à ce qu'elle a dit ensuite, se pressant de détourner la conversation.

- La période des examens est toujours stressante. En cinq ans, je n'ai jamais passé un mois de juin détendue. Mais le stress n'est pas spécialement mauvais quand c'est du bon stress.

Elle voulait parler du stress qui te pousse à faire toujours mieux, pas celui qui te paralyse au point de ne plus être capable de faire quoi que ce soit. Seuls les examens oraux avaient cet effet sur la cinquième année. Dawn voulut lui dire qu'elle s'en était sûrement très bien sortie mais elle ne connaissait pas assez Jane que pour le savoir. De plus, elle n'avait pas assisté à son examen. Elle choisit de ne pas mentir et se tut.

- C'est vrai qu'on avait discuté de ta répulsion pour le vol durant le salon. Je suis contente d'avoir pu l'abandonner en troisième année.

@Jane Taylor

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Elle aussi répondit par l’affirmative, ce qui ne m’étonna pas. Forcément qu’elle était fière d’être une Serdaigle ! Qui ne le serait pas ? C’est pourquoi, lorsque elle rajouta un « Enfin » je m’étonna. Elle m’expliqua que ça allait lui faire bizarre sans miss Loewy comme directrice. Je réalisa soudain que, si moi je n’avais passé qu’une seule année avec cette directrice, certains en avaient passé beaucoup, comme c’était sans doute le cas de ma voisine, qui était il me semblait en troisième année. Personnellement je n’étais pas vraiment affectée par cette annonce, mais après réflexion elle semblait si jeune ! Heureusement qu’il y avait monsieur Featherstone pour l’aider ! J’espérais secrètement que la nouvelle directrice serait à la hauteur surtout à propos de la sécurité, car, même si je ne l’avouerais jamais, j’étais morte d’inquiétude à l’idée de prendre le train le lendemain, après évidemment tout ce qui s’était passé pendant les vacances de Pacques. Si seulement ils pouvaient avoir leur baguette dans le train ! Je ne dis pas que je serais capable de me défendre, mais des septièmes années oui ! Ou alors si ils ne veulent pas, qu’ils soient en mesure de nous protéger au moins ! Je m’interrompis dans mon flot d’angoisse et de colère pour répondre à Mary :

- Un peu… Mais pas trop pour moi je l’ai connu qu’un an… Tant qu’elle est compétente…

@Mary McCarty

A voir l'expression de la professeure de DCFM, Elina compris qu'elle n'en aurait pas fini de sitôt avec elle. Cette femme n'assumait pas son manque d'honnêteté, tentait de jouer double jeu et s'offusquait lorsqu'elle échouait, s'indignant d'avoir été "mal comprise" et s'entêtant à ne pas parler de la même chose. Dommage pour une ex-Auror. Visiblement, son orgueil blessé par la jeunesse d'Elina ne passait pas et ne tolérait pas de ne pas avoir le dernier mot. La jeune femme avait pourtant espérer qu'elle soit un éléments fort de l'équipe des professeurs. Mais si celle-ci faisait un blocage sur son âge sans parvenir à voir au-delà... Visiblement, elle ne pouvait pas lui accorder sa confiance. Mais l'aurait-elle fait dans tous les cas ? Elle n'accordait sa pleine confiance qu'à son instinct et son sens de l'observation. Eux, lui avaient déjà sauvé la vie un grand nombre de fois.

Elle aurait aimé avoir les Détraqués avec elle. Avec les habitants de la tour Ombreuse à ses côté, elle n'aurait pas eu à se soucier des petites mesquineries et des magouilles internes pour se concentrer uniquement sur ce qui comptait vraiment. Malheureusement, certains d'entre eux pratiquaient une autre forme de magie qui ne leur permettrait pas d'enseigner aux jeunes sorciers présents dans cette salle. Et puis, l'anonymat restait leur meilleur atout. Qu'importe, il était inutile de s'attarder sur un état de fait en regrettant qu'il soit ce qu'il est. Elle savait s'adapter à toutes les situations, elle le ferait une fois de plus. Pour commencer, elle aurait fort à faire l'an prochain pour finaliser les échanges AMICO. Elle était très fière du succès qu'ils avaient rencontrés. Ce n'était pourtant pas gagné de convaincre tous les directeur d'écoles reconnues d'y participer. Beaucoup étaient très attachés aux secrets de leurs écoles. Mais il faut croire que la réussite du plan que leur avait soumis Elina pour contrer les Lignées les avaient convaincus de lui accorder un peu plus de leur confiance ainsi que de la nécessité de liens forts entre les écoles. Cela voulait aussi dire qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur. Les correspondant devraient être parfaitement accueillis et leur séjour se dérouler sans accros.

Il lui faudrait également enrichir le programme JoBaRBiLLe. Elle avait encore quelques personnes à rencontrer durant les vacances d'été dans ce seul but. Avec ces pensées en tête, elle récupéra le plat de tarte que lui tendait Rafael Mason pour s'en servir une part. Avec un petit sourire, elle s'adressa au professeur de vol :

« Une tarte brûlée à Poudlard ? Les Gryffondor se seraient essayés à la cuisine sans que j'en ai connaissance ? »
@Rafael Mason

É.C : 1 - 2 - 3
L.S : 1 - 2

-C'est clair que cette année ça a été difficile, mais j'ai confiance que les Ailes d'Airain feront mieux à la prochaine saison, c'était seulement le temps de s'adapter, et d'entrainer les nouveaux joueurs, après tout, en y réfléchissant, c'était tout à fait normal que notre équipe ait eu besoin d'un ajustement. Avec plusieurs changements au sein de l'équipe, du règlement et du capitaine, ça avait été difficile pour eux. Mais l'année prochaine était la bonne, j'en étais certaine ! J'ai trop hâte de te voir en cheers sur le terrain ! Parce que dès l'année prochaine, Laurence participerait au match en tant que Cheers, j'avais déjà hâte de l'encourager.

Mangeant tout en parlant, j'écoute les plans de ma meilleure amie pour l'été qui arrivait à grand pas. Un voyage en France, trop cool !

-Oh la chance ! J'aimerais trop pouvoir voyager, mais avec Liam et Kyara, faut le faire à la moldu, et mon père c'est pas sa tasse de thé. Et puis je n'étais même pas certaine de pouvoir prendre l'avion avec ma magie qui déréglait parfois certains appareils dans la maison, alors en avion, je n'osais imaginer. Mais la suite su remettre un sourire sur mon visage. Allez chez Laurence pendant l'été, ça serait trop cool !

-C'est clair qu'il va dire oui, de toute façon je lui laisserai pas le choix, finis-je par répondre dans un rire, imaginant déjà ce que nous allions pouvoir faire de ces vacances communes qui se dessinaient.

Se servant enfin de sa fourchette pour picorer dans la tourte qui avait l'air délicieuse, elle put enfin en apprécier toutes les saveurs sous son palais. Décidément, les tourtes étaient vraiment ses plats préférés. Dawn s'essayait à une tentative de rassurement envers la blondinette mais cela n'eut pas vraiment l'effet escompté. Ses mois de juin ne changeraient pas avec l'année, amenant son lot de stress et d'absence de temps libre.

- Oui c'est vrai qu'il peut-être bénéfique. Dans les situations écrites, ils me paralysent souvent devant ma feuille blanche mais dans des situations pratiques, il me permet souvent de rebondir.

C'était vrai. Quand elle était stressée lors d'un lancer de sortilège ou lors d'un exposé qu'elle devait faire, par exemple, son talent d'improvisation surgissait alors pour lui permettre de s'en sortir.

- Saches que j'ai hâte d'abandonner le Vol dans un an. Voler dans les airs, vraiment très peu pour moi.

La petite blonde repensa à la situation de crise du Poudlard Express où elle avait été forcée de monter sur un tapis pour descendre du pont brinquebalant. Elle avait eu un de ses vertiges qui lui avait filé la frousse. Mais Jane évita de mentionner le sujet. Il avait affecté énormément de personnes, si ce n'est tous les élèves, et se remémorer ces souvenirs en ce banquet de fin d'année n'était vraiment pas une bonne idée.