Ludmilla, le menton entre ses deux mains jointes, écoute attentivement les explications sur le programme de la séance lorsque l’entente de son prénom la fait brusquement sursauter. Elle a un rictus nerveux au discours de Miss Jenkins.

Pardon miss, j’y vais tout de suite

Attrapant précipitamment ses affaires sous un bras, la brune se dirige vers la table que lui a désignée la professeure. En arrivant, sa jeune camarade la salue timidement ce que s’empresse de lui retourner Ludmilla avec un petit sourire :

Salut !

Elle repose ses affaires et attend en silence la suite des consignes, qui ne tardent pas à venir. Elle ne tente pas de répondre à la question posée, trop peu sûre de sa réponse.
Enfin, je me doute bien que la méditation doit aider à clarifier son esprit pour mieux interpréter les rêves ou un délire dans ce genre là, mais j’ai pas beaucoup ouvert mon livre de divination ces derniers temps… C’est pas censé être une matière pratique ??
Une fois les bougies éteintes et au signal de miss Jenkins, elle ferme les yeux sans plus se poser de questions et se concentre sur sa respiration. La méditation est un exercice que la Poufsouffle aime beaucoup - bien qu’à petites doses, sa capacité de concentration ayant tout de même ses limites.
Elle entend son souffle, régulier, et le lourd silence des rideaux de velours. Elle sent les mèches de ses cheveux qui encadrent son visage, le tissus de sa robe qui repose sur ses épaules et à mesure que la voix calme de sa professeure emplit la pièce, elle se retrouve lentement transportée à travers l’arche fleurie dans le parc du château.

Il y a toute une foule de gens ici… C’est un petit village comme dans les pays du Nord, les femmes ont des longues robes et des fleurs dans leurs cheveux, elles dansent et rient. Elles entraînent les hommes dans leurs danses, les petites filles prennent leur pères par la main et ils les font tournoyer sur elles-mêmes. La lumière est magnifique, comme une fin d’après-midi. Tout paraît doré, comme un souvenir du passé précieusement conservé…

Ludmilla est subjuguée par sa vision (particulièrement la lumière qui s’en dégage)

L'adolescente rendit son sourire à sa cadette avant de lui répondre, un éclat de malice audible alors qu'elle reprenait les mots de la 2e année. Trois ans de divination, elle devait quand même avoir un vachement bon niveau avec ça ! Elle ne devait plus avoir aucun doute quand elle devinait les rêves...
Buvant ses paroles avec l'avidité d'une enfant découvrant un nouveau plaisir - ce n'était pas tous les jours qu'on avait la chance de faire de la divination - Orlaith fut presque déçue de se faire coupée par la professeure. Quitte à gâcher des heures de temps libre, elle préférait ne pas avoir l'impression d'être en cours...

Mais l'adulte la fascinait plus qu'aucun autre professeur de l’École de Magie, et quand elle parla de méditation, la fillette ne douta pas un seul instant que cet exercice serait celui qui lui permettrait d'accéder au futur qu'on lui avait vendu en parlant de cette discipline.
D'ailleurs, en écoutant les réponses de ses camarades - et notamment de la brunette qui semblait clairement être une génie en la matière - cette conviction ne fut que renforcée. Des rêves lucides, bon, elle savait pas trop ce que c'était, mais elle était sûre d'en avoir déjà fait ! D'ailleurs, elle était tout le temps lucide, de jour comme de nuit.

A l'ordre de la professeure, elle ferma les yeux le plus fort qu'elle le pouvait, plissant tout son visage autour de ses paupières scellées. Elle entreprit de respirer le plus profondément - et le plus bruyamment - qu'elle le pouvait afin de s'assurer de tout faire exactement comme il le fallait. Certes, pour tous ceux qui l'entouraient, elle avait sûrement l'air d'haleter et d'être en criant manque d'oxygène, mais elle se laissait simplement porter par le doux rythme de son souffle.
Quand à ses pensées... Elles partaient toujours dans tous les sens, au moins pour ce point là elle n'avait aucunement besoin de se forcer. En tout cas, elle était pour le moment plutôt concentrée sur la divination et ses rêves, qu'elle tentait de se remémorer.

Elle suivit ensuite le fil directeur, s'échappant de la salle de cours par la trappe qu'elle avait passée à l'aller pour rejoindre les escaliers, qu'elle descendait quatre par quatre, comme à son habitude. Elle courait encore, traversant le Hall d'Entrée pour rejoindre le Parc du château. Devant elle, une espèce de porte en vieux bois entourée de roses rouge sang et de lierre l'empêchait d'avancer.
Pleine de sa confiance enfantine, la rouquine tire la poignée, ouvrant le passage en grand et passe à travers. "Waaaah ! C'est, c'est la mer ! Y'a des bateaux incroyables, on dirait des bateaux de pirate, avec du doré et tout... Mais, mais non c'est des dragons ! Y'a des dragons sur les bateaux M'dame, ils s'envolent au d'ssus... Wah, ils viennent vers moi, ils crachent du feu et tout, j'vous jure ! J'crois qu'c'est ma mère sur le gros bleu au fond, elle est trop classe ! Et puis les vagues elles sont oufs, j'ai jamais vu des vagues aussi énorme, et c'est un orage incroyable, y'a des éclairs qui tombent sur les dragons, et sur l'eau, et..."

Évidemment sans aucun filtre, la Gryffone avait laissé échapper toutes ses pensées, les criant presque dans la classe à mesure que les images se matérialisaient dans son esprit. Un sourire ébahi s'affichait sur son visage alors qu'elle rouvrait ses yeux, stupéfaite devant la beauté de la scène qui lui avait été offerte.
Elle ne savait pas si elle avait parlé en même temps que d'autres élèves, ou même s'ils avaient dit des choses pendant qu'elle était ailleurs. Elle ne s'arrêta pas sur les yeux encore clos de sa partenaire ou sur ce que faisaient ses camarades, tant elle était subjuguée par le paysage fantasyste auquel elle aurait voulu pouvoir réellement prendre part.

Les élèves réfractaires à ses consignes, ceux qui gardaient obstinément les yeux ouverts durant la séance de méditation, devait subir Argos. Lorelyne n'avait pas besoin de lui donner des indications, la main veillait à l'ordre dans la classe par elle-même. Alors, cette dernière se glissa silencieusement jusqu'à eux, et une fois à proximité, elle tapota la table du bout de ses doigts avec impatiente, jusqu'à ce que les élèves s'exécutent. Peu d'entre eux osaient s'opposer à son autorité, car Argos était le premier avertissement avant l'intervention de la professeur.

Sa question de cours trouva réponse dans la bouche d'Adaline, elle n'en attendait pas moins d'une élève de sixième année. Elle était tellement évidente, qu'elle releva à peine son intervention, simplement pour donner son approbation.

« C'est même certain. »

La professeur écouta ensuite attentivement les descriptions des élèves, ils venaient tous de passer cette arche dans le parc, et le monde qu'ils imaginaient de l'autre côté avait la particularité d'être propre à chacun, ils avaient tous une perception différente ce qui était plutôt bon signe.

« Très bien, n'hésitez pas à donner plus de détails la prochaine fois que vous essayez cet exercice. Prenez l'habitude de prendre conscience de ce qui vous entoure très tôt, de donner un maximum d'éléments pour une meilleure interprétation : la météo, le lieu, les couleurs, l'environnement. C'est sûr cela que se base la divination et pour qu'elle soit la plus juste possible, il faut beaucoup de détails.Puis son regard exprima une certaine réserve face à l'effusion d'enthousiasme d'Orlaith. Enfin... Pas trop non plus. »

L'exercice terminé, Lorelyne ralluma les bougies d'un geste gracieux de sa baguette avant de se tourner vers la classe.

« Nous allons maintenant mettre en pratique ce que nous avons précédemment appris. Ceux qui ont tenu leur journal de rêves devront le lire à leur groupe, qui lui devra l'interpréter. Pour vous aider, L'Oracle des rêves vous sera utile durant cet exercice. Elle marqua une courte pause, le temps que les élèves se mettent en place, elle adressa une question à ses étudiants les plus âgés pour les tester. Mais normalement, les cinquièmes années ne devraient pas en avoir besoin, le dernier cours remonte à la semaine dernière... Si je rêve que je tombe d'une falaise, qu'est-ce que cela signifie ? »

Les élèves racontèrent chacun leur tour ce qu'ils voyaient à travers l'arche, et ce qui était certain était qu'ils n'avaient vraiment pas du tout les mêmes idées sur le sujet. Si la vision d'Elin était plutôt colorée mais paisible, tout comme la description de sa camarade Léana qui y voyait les Alpes où elle avait vécu plus jeune, certains élèves avaient des visions un peu plus originales et surtout plus mouvementées. L'une des joueuses de Quidditch de Gryffondor notamment voyait des bateaux pirates, puis des dragons et tout fonçait sur elle en plus, ce qui ne semblait pour le coup pas paisible du tout.

A la fin de l'exercice, miss Jenkins leur indiqua qu'il ne fallait pas hésiter à donner plus de description, sur ce qui les entourait, la météo, les couleurs, l'environnement, mais sans pour autant donner trop de détails comme avait pu le faire la Gryffondor justement. Il fallait donc visiblement trouver un juste milieu, ce qui n'était pas un exercice facile.

Le deuxième exercice consistait à ce que les élèves les plus jeunes lisent leur journal des rêves aux plus âgés pour qu'ils les interprètent. La jeune Serdaigle avait beau ne pas connaître les filles qui étaient sa table, elle n'avait pas peur de le faire. Elle trouvait ses rêves particulièrement intéressants et avait hâte d'en comprendre un peu plus le sens. Elle se tourna vers ses camarades, prit son carnet devant elle et commença à lire ses trois jours de rêve de son fort accent écossais.

A la fin de sa lecture, elle leur dit :

« Et voilà ! Alors vous en pensez quoi ? Ils sont intéressants mes rêves ? Vous pouvez les interpréter ? »

Les rêves sont ici @Hannah Lyse Sparks et @Nélya Marks

Je sors de ma magnifique vision lorsque ma voisine parle de la sienne. Un petit village du Nord qui parait très joyeux... Rien qu'à sa description, je m'y crois déjà, dansant avec les villageois. Autour de moi, chacun décrit la scène qu'il voit, avec plus ou moins de détails selon les gens. Une fois que tout le monde a terminé, Miss Jenkins nous explique qu'il vaut mieux donner plus de détails pour décrire la scène que l'on voit. En effet, je n'avais pas du tout pensé à tout cela ! La météo, l'environnement, les couleurs... J'écoute attentivement tout ce que la professeure raconte, complétement captivée par le cours que je trouve passionnant.

Ensuite, les bougies se rallument d'un bref coup de baguette de la professeure de Divination. Il est maintenant l'heure de la lecture de mon journal de rêve. La fille à ma table devra ensuite les interpréter, comme elle a déjà vu apparemment en cours.

Ce n'est pas la partie du cours que j'attendais avec le plus d'excitation... Déjà que je n'aime pas lire à voix haute, alors un texte que j'ai écrit, et qui se retrouve être mes rêves ! Je tords mes petits doigts entre mes mains...

Ça se voit que je n'ai pas beaucoup réfléchis avant d'accepter la proposition de Miss Jenkins... Ou alors, j'avais tellement envie d'assister à un cours de Divination que je n'avais pas pensé à tout ce que je devrais faire. Mais de toutes façons, c'est bien trop tard maintenant. Prenant une respiration profonde, j'ouvre mon journal de rêve et commence la lecture d'une petite voix. Et si ma voisine de table ne trouve aucun sens à mes rêves ?

Une fois ma lecture terminée, je relève mes yeux vers elle, les joues teintées de rouge.

Voici mon journal de rêves @Ludmilla Diamond

Lorsque Miss Jenkins reprend la parole, je rouvre les yeux ; l'exercice est terminé. Je serais bien restée un peu plus longtemps dans le paysage créé par mon esprit. Un paysage paisible, chaleureux et où j'aimerais m'enfoncer plus profondément encore. Là-bas, je n'aurais plus de cours à réviser, plus de frère et de sœur à embêter, plus de mère à échapper. Je serais libre de faire ce qu'il me plait. Mais malheureusement, ce paysage n'est qu'une illusion de mon cerveau et m'en arracher est douloureux – je n'ose imaginer ce qu'il en aurait été si j'étais restée dedans plus longtemps.

Je prends en notes ce que dit la professeure, bien décidée à reprendre cette séance de méditation une autre fois, tranquillement dans mon alcôve. Là-bas, j'aurai le temps qu'il me faudra et ne serai pas coupée par l'horloge qui tourne et un cours à maintenir. Ne sachant répondre à la question posée par l'adulte, je sors mon carnet de rêves et l'ouvre aux premières pages. Qui sont, à vrai dire, les seules à avoir été utilisées. Je n'ai pas eu le temps d'en écrire d'autre depuis la dernière fois, même si en réalité je n'ai pas beaucoup rêvé (ou alors je ne m'en souviens pas).

Légèrement à contrecœur, je commence à lire mon premier rêve, puis le deuxième, et enfin le dernier. J'essaye de ne pas parler trop fort pour ne pas déranger les autres tables (et surtout pour que le moins de monde possible ne m'entende), en prenant mon temps et en articulant. Si je bégaye, c'est la fin et je ne pourrai pas continuer. Heureusement tout se passe bien et une fois ma lecture terminée, je pose mon carnet ouvert face à mes aînées pour qu'elles le consultent, si elles le souhaitent, avant de me donner la signification de mes songes. Même si je ne suis pas sûre d'avoir réellement envie de l'entendre.

Ashley lit son carnet de rêves à @Lylas Mistérya et @Carole Kelce.

La fillette était tellement enthousiaste, tellement embarquée dans son imagination et dans son histoire qu'elle n'entendit pas vraiment la remarque lancée par la professeure. Au contraire, elle était plongée complètement dans l'exercice et très fière de ce qu'elle était parvenue à exprimer. A la fin de l'exercice, elle relâcha un soupir de contentement et s'étira pour se remettre de ses émotions.
L'adulte annonça juste après avoir allumé les bougies la suite du cours, demandant aux fillettes de lire le journal de leurs rêves à leur partenaire. Heureusement, la rouquine avait bien pensé à le prendre même s'il s'était un peu - complètement - froissé.

Elle se pencha donc sur le parchemin et commença à lire laborieusement les notes qu'elle avait prises. "Ok, euh... Du coup la première nuit - fin le premier rêve : J'étais toute seule avec... avec mon père, dans la maison à papi et mamie. Je sais pas pourquoi ils étaient pas là... ils sont toujours chez eux... normalement. - Ouais, mais après j'aime pas quand ils sont chez eux, mais j'ai pas trop le choix vu que c'est ma famille."
La fillette marqua une pause, se demandant si elle était effectivement sensée commenter ses rêves de la sorte. "Mais du coup on était dans la cuisine et il faisait à manger pour le midi je crois. Mais j'aimais pas sa cuisine, c'était une tarte aux oignions je croit, et c'est pas bon. Et du coup je me suis énervée sur lui parce que il m'écoute jamais, il veut pas comprendre quand je parle..."
Le ton d'Orlaith commença à monter, elle-même embarquée dans son propre récit. "Et là c'était pareil, du coup j'ai voulu partir ! Et quand j'ai ouvert la porte Telio... Telio il est arrivé et lui aussi il s'est énervé contre papa et il l'a mordu ! Et du coup il est tombé et il s'est excusé et il a dit que j'avais raison, que c'était pas bon !"
Mais coupée dans son élan, elle commença à bafouiller. Elle ne parvenait pas à se relire pour la phrase suivante... Bon, ça devait pas être important de toute façon, elle pouvait sauter les mots qui avaient complètement bavé. "Euh... Bon, je... Je... Du coup après ma maman est venue dans mon rêve, et elle habitait avec nous parce que papa était obligé d'accepter... parce que sinon Telio il serait méchant !"

Après ce petit monologue, la petite sorcière reprit une large inspiration. Elle n'était ni la plus douée pour écrire ni pour lire, et c'était donc laborieux. Les autres tables semblaient déjà bien avancées alors qu'elle n'avait lu qu'un seul de ses rêves. Bon, il fallait avancer.
"Bon du coup après, j'ai rêvé d'autre chose... C'était, euh Merinda elle m'aidait avec les sort, parce que elle, elle est trop forte en DFCM, et du coup elle m'apprenait toutes les formules trop stylées qui sont bien pour les duels et tout. Et après on se... On se battait pour de faux avec tous les sorts et y'avait plein de lumière qui sortait des... Des bagettes ? Ah non, des baguettes ! Comme pour ceux qui réussissent en cours, et on s'amusait trop."
Un sourire éclaira ses lèvres alors qu'elle se souvenait de ce rêve avec sa meilleure amie. Il était gravé dans sa mémoire celui-là, elle pourrait même le raconter sans lire ! "Et on est devenues super fortes et on a pu aller battre plein d'autres gens grâce à ça ! Et avec tous nos amis, on prenait le contrôle de Poudlard et on faisait ce qu'on voulait, et après on faisait pareil avec les Moldus parce que ils ont même pas de magie donc on peut les battre..."
La fin, elle était un peu gênée de le dire à voix haute comme ça. Le rouge lui monta légèrement aux joues et alors qu'elle parlait très fort depuis le début, elle baissa significativement sa voix pour énoncer la fin de ce rêve. "Et même que quand on a fini, on s'est fait un câlin pour se dire bravo... - Mais après c'est comme des amies hein, faut pas... Faut pas croire quek'chose."

Bon allez, elle avait presque fini. Orlaith se tourna vers les tables alentours et vit que les autres rêveuses avaient cessé de parler. Donc elle était en retard... Elle avait du mal avec la lecture. Et en plus, c'était le dernier rêve qui était le plus froissé et qui avait bien bavé. Elle allait devoir déchiffrer.
"Bon là c'est moins... intéressant parce que je suis toute seule, mais le rêve il était trop bien ! En gros j'étais... J'étais dans un arbre et je montais jusqu'à ce que y'ait plus de branches autour de moi. Et du coup je voyais le soleil au dessus et y'avait même pas de nuage. Et y'avait du vent, et là d'un coup la pluie elle est tombée, et c'est devenu..."
Et voilà, ça commençait à devenir illisible. Elle fronça les sourcils. "J'crois qu'ça devait être d'la neige. Et après j'réussis plus trop à lire, mais... Mais c'était trop bien, et après y'avait une histoire avec la mer où j'ai sauté dedans. Voilà." Bon, elle avait au moins réussi à résumer. Maintenant, c'était le rôle de l'adolescente de savoir ce que tout ça voulait dire !

La jeune Poufsouffle émerge lentement de sa vision, des paillettes encore accrochées aux pupilles. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour vivre cette joyeuse scène pour de vrai, au soleil couchant ! Elle cligne plusieurs fois des yeux pour se réhabituer à la luminosité quand sa professeurs rallume les bougies disséminées dans la salle. Elle sort ensuite son oracle des rêves de son sac, s'apprête à le poser sur la table quand la question de Miss Jenkins la fait suspendre son geste.
Hum, alors attends... La falaise, ça me dit un truc...
La jeune fille se creuse la tête pour essayer de retrouver un des nombreux mémotechniques qu'elle utilise, bien qu'ils soient souvent d'une efficacité douteuse.
Falaise, donc le son "aise"... hésiter ! Quand on hésite, on fait un pile ou face, on "jette" la pièce donc "jeter", le son "je"... Ah oui je sais !

Hum, une falaise c'est quand il y a un piège ? Ou quelque chose comme ça ?...

La brune triture nerveusement une de ses mèches, qu'elle enroule autour de ses doigts. Elle n'aime pas beaucoup participer en classe, mais elle sait bien que c'est considéré comme une nécessité par la plupart des professeurs alors elle essaie de se forcer quand elle peut.
Ludmilla se tourne finalement vers sa jeune voisine, qui entame sa lecture d'un air peu assuré. Elle tente de lui sourire gentiment, mais il faut dire qu'elle même n'est pas forcément à l'aise dans cette situation.
Purée j'ai un peu l'impression de faire figure d'autorité là, je vais devoir donner une interprétation à ses rêves et à tout moment je raconte n'importe quoi d'un air tout à fait sur de moi. Comment elle va me regarder après ça ??
Malgré tout, à la fin de sa lecture, la jeune fille se lance tant bien que mal :

Alors, bon pour ton premier rêve, tu étais toute seule sur un chemin dans la forêt, alors moi je dirais que tu as peur de perdre une amitié ou un succès... ou le deux ? Tu pourrais avoir peur que quelque chose que tu as fait t'attires des ennuis.
Euh... le deuxième, tu étais avec ta famille que tu as l'impression de perdre dans la foule. La foule c'est la crainte que les évènements échappent à ton contrôle, alors je me dis que tu te sens mal de ne plus trop pouvoir parler avec ta famille maintenant que tu es à Poudlard ? En plus si ton père est moldu, comme tu l'as dit, peut-être que tu sens un fossé se creuser entre vous parce qu'il ne fait pas partie du monde magique.
Et puis pour le dernier eh ben... pfiou, je sais pas trop moi ! Le ciel nocturne dégagé c'est un bon présage, et ta soeur c'est le réconfort. Si tu tombes de la tour ça veut dire qu'il faut que tu fasses attention à qui tu te fies, mais l'oiseau j'avoue que je ne sais pas...

Une fille s’assoit à côté de moi, sans me prêter aucune attention. Extrêmement mal à l’aise, j’hésite sur le comportement à adopter. Lui dire bonjour ? Elle est peut-être juste timide… Ou alors elle n’a aucune envie de me parler, ce qui va être problématique pour l’exercice proposé. En plus, c’est elle qui est venu s’assoir, c’est à elle de me parler. Je décide donc de me taire pour le moment.

La prof nous fait ensuite accomplir un exercice de méditation. Je m’y prête après une seconde d’hésitation, car je déteste fermer les yeux en public. Je me concentre sur ma respiration, puis m’imagine traverser l’arcade fleurie. Il y a des fleurs partout… Je vois un mariage sur la pelouse fleurie. Les mariés sont facilement identifiables, mes parents. Je rouvre les yeux immédiatement. Pour moi l’arcade de fleurs s’apparente à un mariage, c’est la seule explication.

Quelques élèves, dont ma voisine de table, partagent ce qu’ils ont vu. Pas moi, hors de question. Je vais déjà devoir lire les rêves, n’en rajoutons pas. Bon, arrive maintenant le moment redouté… Puisque ma voisine de table ne daigne toujours pas m’adresser la parole, je lui adresse un sourire timide et me présente, gênée.

- Heu, salut… Moi c’est Shawna et toi ?

Priant pour ne pas me prendre une réponse désagréable, je sors mon carnet de rêves, en cherchant un pas trop gênant à raconter. En fait ils sont tous bizarres, et je ne veux en raconter aucun. Mais je ne me vois pas trop expliquer ça à la Gryffondor à côté de moi… J’opte donc pour le premier, le moins personnel à mes yeux. Simplement, je décide de ne pas préciser qui est cette meilleure amie dont je parle, puisqu’elle est dans la même maison que ma voisine et que je ne tiens pas à ce qu’elle lui raconte. Je me racle la gorge, stressée.

- Bon alors… J’y vais du coup.
« Je suis avec ma meilleure amie, mais nous sommes dans mon école moldue, où j’ai pris des cours la majeure partie de mon enfance. Bizarrement, c’est comme si elle connaissait tout ici, les professeurs, les élèves, les salles. Je veux lui montrer, tout lui expliquer, lui présenter mes amies de primaire, mais elle les connaît toutes. C’est elle qui me présente à elles, me présentant comme une de ses amies. Et mes amies de primaire me regardent, et me demandent comment je m’apppelle, disant qu’elles sont heureuses de me rencontrer. Je veux leur répondre, leur dire qu’il y a erreur, que c’est moi leur amie, mais aucun son ne sort de ma bouche, et elles se parlent comme si elles se connaissaient depuis toujours. »

Quand j’ai terminé, je baisse les yeux, pour ne pas voir la réaction de la Gryffondor.

@Scary Limpson
Vraiment désolée pour le retard…
Les rêves en entier sont ici.

Je me laisse emporter par les mots de ma jeune camarade. Si je n'avais pas une image aussi nette de ce garçon et de ce qu'il souhaite m'offrir derrière cette arche foutrement fleurie, je m'agacerais d'entrer si clairement les paroles de la gryffone surexcitée. Mais je me concentre toute entière sur les pensées qu'elle énonce à voix haute, et je peux presque voir ce qu'elle décrit sous mes yeux fermés. Sa vision remplace progressivement la mienne et je pince les lèvres - ça me fait une drôle impression de me plonger ainsi dans les visions de quelqu'un d'autre.

J'ouvre les yeux à la fin de l'exercice et pose un regarde tout nouveau sur la gamine assise à ma table. Ses dragons m'ont sauvés, et je me souviens encore de leur vol scintillant au dessus de ma tête.

L'exercice commence et je déchante à nouveau. Je pose un œil suspicieux sur le parchemin qu'elle essaie de me lire tant bien que mal, en me retenant de le lui arracher pour le lire moi-même. Mais je me contiens en serrant ma plume entre mes doigts pour noter les mots clés sur un parchemin vierge. Maison, ognons, colère. Sortilège, duel, lumière, baguette, domination, câlin. Arbre, monter, soleil, vent, pluie. Saut, mer. Lorsque la gryffone a terminé de lire son torchon, je lève vers elle des yeux presque suppliants, l'air de dire c'est fini ?

En baissant les yeux sur mes notes, je me rends compte que je suis dans une sacrée panade. Parce que parmi ces rêves là, il n'y a pas grand chose que je puisse analyser. L'oracle des rêves se trouvent finalement assez limités, pensé-je en jetant un œil à ma professeure.

« Voyons voir... »

Dis-je tout bas.

Les deux premiers rêves, au regard de l'Oracle des rêves, ne sont pas exploitables. Du moins, je ne trouve nul part, pensé-je en reparcourant le livre ouvert à côté de mon parchemin, de mention de ces événements. Les rêves de la gryffone ne sont pas des plus limpides, je pense encore, en lui jetant un regard presque noir. Mais je vais faire de mon mieux.

« Sache que tes rêves sont difficiles à exploiter. Il n'y a que le dernier rêve, tu sais celui dans lequel tu vois le soleil dans un ciel dégagé, qui semble indiquer quelque chose. C'est signe d'une guérison prochaine... Tu es malade ou dans une situation compliquée ? »

Demandé-je sans la regarder et sans vraiment attendre de réponse, en écrivant tout ça sur mon parchemin. La plume à la main, je la porte à ma bouche pour réfléchir.

« Et la mer peut-être, est-ce qu'elle était calme ? Si oui, c'est un bon présage. C'est le signe de la prospérité... ça veut dire que ça va bien se passer pour toi. »

Ajouté-je, au cas où la gamine ne connaisse pas ce mot, qui est souvent employé en divination dans diverses analyses. Il semble que l'analyse des présages ne soit d'ailleurs pas ma tasse de thé, j'ai tendance à être trop pragmatique pour me laisser emporter dans des frasques et des allégations sur l'avenir. C'est plus facile quand il s'agit d'une matière tangible, comme la métamorphose.

Excusez moi pour le retard !