- "Soit." C'était tombé lourdement. Que dire de plus. C'était peut-être mieux non, si Alienor n'avait pas besoin ou ne voulait pas de son aide. "Pas plus que je ne l'ai fait jusqu'à présent je ne parlerais de de que tu as rapporté de cette soirée dans les cachots." Poursuivit-elle en posant ses prunelles noisettes dans celles dépareillées de sa camarade de promotion. "Puisque tu avais besoin d'une confirmation." Le ton était... probablement assez désagréable, entre le caractère d'évidence que c'était acquis et le dédain. Elle aurait pu faire un effort, c'était vrai. Mais la Poufsouffle en faisait-elle depuis ces longs mois? Non. Alors pour une fois, à Salazar l'altruisme!

- "C'était tout ce que tu avais besoin de savoir?" Une question qui sonnait comme une affirmation. Ennis n'avait absolument pas l'intention de poursuivre la discussion. Pas avec quelqu'un qui faisait preuve d'autant de... était-ce même définissable ou nommable? D'acharnement sur sa personne? Parce que l'irlandaise avait toujours vent des rumeurs au final, et en recoupant les informations, la brune semblait avoir des cibles privilégiées et elle en faisait parti. Aussi, elle se réinstalla comme elle l'était quand la batteuse était arrivée, se rasseyant contre le piler, les jambes à demie pliées. Elle rouvrit son livre qu'elle déposa sur ses genoux et reprit sa lecture sans encombre grâce à son marque-page. Il lui avait été donné par Domhall, enchanté par un ami à lui lorsqu'ils étaient étudiants, et laissait une légère surbrillance pendant un court instant là où on avait arrêté sa lecture.

En position semi-allongée, elle écoutait les dernières paroles de sa camarade de promotion. Toujours dans la retenue, un air hautin et un ton tout aussi agaçant, elle répondait. Elle se tairait et bien très bien, comme tout ce à quoi elle servait de toute façon ! Cette fille était une potiche inutile bonne qu’à satisfaire l’égo des professeurs et à les flatter comme si l’avenir de l’école en dépendait. D’ailleurs, c’était bien d’Aliénor que l’avenir de l’école dépendait et ça, c’était une assez mauvaise nouvelle pour le château et ces habitants.

Conservant ces yeux clos, elle ne daigna même pas répondre à Ennis. Elle restait là sans bouger à prendre le soleil. Oui elle avait l’information qu’elle souhaitait et de toute façon, mis à part par la force des choses, elle n’avait plus rien à faire avec cette fille. L’emmerder toujours, mais la côtoyer, ce n’était plus la peine. Cette fille était tout bonnement insupportable, elle ne possédait pas une once de fun. Une vielle dame dans un corps de jeune fille et encore, sa pâleur et l’absence d’émotions sur son visage en faisait plus une statue qu’une fille. Aliénor était ravie d’être différente de cette fille, de ne lui ressembler en rien et d’avoir une vraie personnalité. Alors certes, elle n’aurait certainement jamais l’avenir étudiant d’Ennis, elle n’aurait pas ces facilités dans la vie, mais Aliénor savait se débrouiller avec un rien et était socialement apte à vivre en société contrairement à Miss Parfaite et parfaitement agaçante.

Aliénor souffla un grand coup, détendant ces muscles alors que le soleil poursuivait sa course dans le ciel. Bientôt l’ombre lui toucha les pieds et sonna pour la jeune fille le moment d’abandonner sa séance de bronzage. Un peu de répit avant de retourner à sa réflexion sur ce que l’arbre monde lui avait dit.

C'est une fin pour moi! Merci c'était marrant!

Ce fut le silence qui lui répondit. Elle ne s'attendait pas à plus. C'était aussi pour ça qu'elle avait repris sa position pour lire. Le texte avait - comme d'habitude - eut une légère surbrillance lumineuse pendant quelques secondes. Ennis put alors reprendre sa lecture mais... elle ne parvenait pas à se concentrer pour le faire correctement. Les mots n'avaient aucun sens. Difficile pour eux d'en avoir quand on n'était pas capable de suivre sa ligne pour en prendre connaissance dans le bon ordre en même temps. Pourtant, l'irlandaise essaya, s'obstinant à réussir à reprendre le fil de sa journée comme si Alienor ne s'était pas pointée là.

Mais elle n'y parvenait pas, d'autant plus que la Poufsouffle n'avait pas bougé depuis la fin de leur discussion. Mais la préfète ne voulait pas lui donner raison en laissant croire qu'elle la fuyait. Alors elle patienta, faisant comme si elle lisait normalement. Et puis après un temps qu'elle estima correct, s'aidant de l'avancée du soleil, elle referma son livre et plia bagage, sans un mot ni un geste pour sa camarade de promotion. Elle n'en avait pas l'envie et surtout n'avait pas le courage de devoir lui parler ou subir son jugement perpétuel. La Gryffondor voulait juste partir, s'éloigner. Ce qu'elle fit calmement jusqu'à se trouver suffisamment loin, dans la sécurité d'un couloir où là, elle accéléra le pas en direction de sa salle commune.


Merci à toi! Tout plein de choses intéressantes dans ce RP!