Samedi 3 mars 2046, Le soir.

Le soleil se couchait lentement sur Poudlard. Je le vis se refléter sur le lac, vers lequel je me dirigeais. Le couvre-feu n'était pas encore entamé, mais presque. Sauf que je n'avais pas l'intention de rentrer. Cette nuit encore, je le savais, je ne parviendrais pas à dormir. Alors, au lieu d'errer dans Poulard ou de m'ennuyer dans mon lit encore une fois, j'avais décidé de rester dehors. Sortir mais ne pas rentrer. J'irais près du lac, où je suis actuellement, et je trouverai refuge dans un arbre. Emmitouflée dans la couverture que j'avais pris soin d'emporter, je regarderai les étoiles se refléter sur la surface aqueuse qui s'étendait devant moi. C'était un beau programme. Au moins, cette nuit, je ne m'ennuierai pas trop. Arrivée près du lac, j'enlevai mes chaussures, et je trempai mes pieds dans l'eau. Je regardai les petites vaguelettes venir, puis repartir. C'était un cycle infini, qui n'aurait sans doute jamais de fin. Après quelques minutes de ces réflexions très philosophique, qui ne me ressemblaient pas trop, je grimpai dans l'arbre pour commencer mon observation des étoiles. Elle commençait un peu plus tôt que prévu, mais je n'avais rien d'autre à faire, et je commençai à avoir froid. Enroulée dans ma couverture, je scrutai le ciel. Ce n'était pas la saison, mais j'avais quand même repéré une étoile filante. Ça m'a fait plaisir. J'aimais beaucoup les étoiles filantes, et je me plaisait à croire aux pouvoirs qu'on leur accordait. J'observai ensuite Vénus, l'étoile du Berger, qui apparaissait en premier dans le ciel, et c'est des étoiles plein la tête que je finis par m'endormir.

@Lia Foster, j'espère que ça te plaît !

Epuisé par cette journée éprouvante qu'elle avait fait, Lia décida d'aller au lac. Ce n'était pas vraiment le moment vu que le couvre-feu arrivé à grand pas. Mais est ce qu'elle avait envie d'aller dans son dortoir? Non ça ne la tentait pas du tout.
*Pour entendre les filles papoter et pour ne penser qu'a des idées noires car j'n'arrive jamais à dormir, autant aller dans un coin tranquille.*

La jeune rousse avait amené son casque qui servait à la fois de casque anti-bruit. Ceci pouvait parfois la détendre dans ces journées qu'elle n'aimait pas. Elle avait aussi pris le carnet que son père lui avait offert pour "sois disant" la soulager de ses pensées. Mais on peut dire que celui ci n'a toujours pas servi.
Offert en Août, elle ne l'avait touché que deux ou trois fois. Nous sommes en Mars et ce carnet n'est rempli d'aucune taches d'encres. Pourtant après des mois à Poudlard que la gamine n'a pas du tout aimé et sa mère toujours dans le coma, le carnet devrait être rempli non?

Arrivé au lac, elle s'arrêta un temps pour regarder le lac reflétant les étoiles. La gamine de onze ans trouvait ça magnifique.
*C'est si beau...*
Si elle pouvait rester ici pendant des heures à regarder le lac, elle le ferait.
Mais c'était préférable pour elle d'aller sous un arbre ou son dos pourrait être adossé à quelque chose.

Après avoir regardé ceci pendant encore quelque minutes, Lia s'assit contre un arbre et mit son casque.
*ça fait du bien d'être seule sans aucune bruit aux alentours...*
Puis regardant le carnet, la jeune Poufsouffle se demanda ce qu'elle pouvait écrire dessus et aussi lui quel nom elle pourrait lui donner.
*Trouvons un nom que j'aime bien.*
Elle leva les yeux vers les étoiles et eu de suite une idée.

"Canopus! J'aime bien le nom de cette étoile mais... changeons un peu!"

Elle tourna la page du carnet et commença à écrire le nom qu'il allait avoir:





*C'est beau....*
Des images pourrait rendre encore mieux la première page de ce carnet.
*J'en trouverai plus tard. J'préfère rester ici à écouter le silence. Et puis j'suis au calme.*
Maintenant l'écriture. Le problème c'est qu'elle n'avait pas d'idée la gamine. Donc pendant que la nuit s'installait, elle se mit à penser à tout ce lui était arrivé depuis qu'elle était à Poudlard.
Sa vie,
Ses idées noires,
Sa mère,
Les gens,
Mais aussi une partie d'elle même qui disait le contraire de ce qu'elle voulait faire.
*Dur d'écrire...*
Ceci la soulagera peut être de tout ça.



Voilà!@Ludmilla Diamond Ne te moque pas du nom

Là-haut, dans mon arbre, je rêvais. Enfin, si ce mot existait, il aurait été plus juste de dire que je "cauchemardais". Au départ, j'étais poursuivie par un monstre, avec des tentacules, et tout le tralala. Puis ce n'était plus un monstre, mais ma professeure de CM1 moldu. Elle me poursuivait elle aussi en criant que tout était ma faute. Je me retrouvais ensuite dans le bureau de Miss Loewy, mais comme je n'avais jamais vu ce dernier, j'étais plutôt dans le bureau de mon directeur de primaire moldu, sauf que c'était Miss Loewy derrière le bureau. Elle m'annonça que j'étais renvoyée de Poudlard, sans aucune raison. Mais bon, c'est comme ça, dans les cauchemars. Et donc, terrorisée, je m'enfuis de nouveau. Je ne savais donc faire que cela, dans ce rêve ?! Puis j'entendis des bruits de pas - sans doute encore quelqu'un qui me poursuivait -, et je me réveillai. À moitié dans le coltard, je me frottai les yeux. Ma montre indiquait minuit et trois minutes. Je n'avais dormi qu'à peu près trois petites heures. Comme d'habitude, quoi. Puis un bruit me fit dresser l'oreille. Des PAS. Ainsi, c'était cela qui m'avait réveillée. Et les bruits de pas à la fin de mon rêve étaient réels ! Mais qui pouvait bien être ici à cette heure tardive ?
Tu es bien là, toi !
Je fis taire cette voix désagréable au fond de ma tête. Moi, c'était différent. Qui est-ce-que cela pouvait bien être ? Si c'était un adulte, j'étais fichue. Et si c'était un autre élève, eh bien.... On verrait. Dévorée par la curiosité, je me penchais pour apercevoir l'intrus.
Enfin, plutôt, l'intruse, pensai-je en reconnaissant Lia Foster.
Qu'est-ce qu'elle fiche ici ? Je peux pas être tranquille ? Elle n'a pas le droit d'être là ! Bon, moi non plus, mais bon... et puis, pourquoi ELLE ? Pourquoi ? La personne que je déteste sans doute le plus de tout Poudlard !
Excédée, je décidai de lui faire peur. Je descendis sans faire de bruit derrière l'arbre, et, sur la pointe des pieds, je me positionnai derrière elle, en prenant garde à ce que je ne fasse pas d'ombre, qui me trahirait. J'avais l'habitude de me faufiler dehors, par tous les temps et à toute heure. Arrivée à sa hauteur, je lâchai un simple :
"Bouh !"

Bouh ! @Lia Foster, il est parfait, ce nom !

Elle décida de fermer les yeux pendant un instant pour réfléchir.
*Mais à quoi?*
ça elle ne le savait pas.
*Pourquoi est ce si dur d'écrire dans ce foutu carnet?*
La gamine considérait que tout le monde, ou presque, écrivait dans un carnet ou plus communément dans un "journal intime".
C'est sur que si elle se mettait enfin à écrire cette gamine, la personne qui aurait la curiosité de regarder ce qu'il y aurait écrit sur celui ci, sera surpris.
C'est pas une journée tout à fait banale ou une bonne nouvelle qu'elle raconterait.
Ho non loin de là.

Après encore quelque minutes d'hésitation, elle se décida enfin à écrire deux mots que beaucoup de personnes écrivent sur un journal.

Cher Journal,

C'était pathétique et Lia n'avait qu'une envie c'était de les enlever c'est deux mots.
*ça gâcherait c'journal...*
Avec un effort surhumain pour ne pas raturer, la gamine continua.

Cher Journal,
Est ce que beaucoup de personnes comme moi ont les pensées en vrac?
Des idées noires?
Une colère qu'on ne peut contrôler?
Une tristesse qui nous noie?
Un monstre...

Alors qu'elle forçait ça main gauche à écrire, un crie ou plutôt un: "Bouh" la fit faire un grand trait sur son journal (ou carnet comme vous voulez).
*P'tain!*
Elle se retourna pour voir l'origine du mot que beaucoup de personnes faisait pour faire peur ou juste faire sursauter quelqu'un.
*L'Autre.*
Celle là, elle ne l'avait pas vu depuis longtemps. Ou plus précisément elle n'avait plus parler à cette personne depuis leur rencontre à la bibliothèque.
*Interagir.... avec elle.*
La gamine n'en avait pas envie. À quoi ça sert de lui crier dessus alors qu'elle ne l'aimait pas?
*À rien.*
Belle pensée. À rien donc...

La gamine regarda "l'Autre" comme elle l'avait renommée.
*Un prénom sur une personne que tu n'apprécies pas, à quoi bon s'en souvenir?*
Son "bouh" elle ne la forcément pas très bien prit.
*Après tout l'Autre t'a fait faire une rature sur ton journal. T'as le choix: Soit tu l'ignores bien qu'elle essayera coûte que coûte de t'faire parler, soit tu parles. Tu gaspilleras t'a salive mais tu t'défendras.*
On avait vraiment l'impression que la gamine se battait avec elle même. Cette chose était arrivé peu après le coma de sa mère et de la dispute avec Joseph.
*Comme d'hab des disputes et la peut y'en avoir une.*
Fallait se décider. Et elle choisis de ne pas l'ignorer. Une partie d'elle avait gagner l'autre pouvait pleurer dans son coins pour avoir perdu. Donc elle enleva son casque, posa sa plume et s'efforça à parler.

"La prochaine fois qu'tu veux faire ce genre de chose, fait le à une autre heure et d'préférence pas à moi c'serait gentil."

*Pas la force de continuer.*
C'est sur que question défense, c'était pas top pour une fille comme Lia.
*T'as trop cru qu'avec cette réponse elle va te répondre:

L'ignorer aurait été mieux...*
Dans sa phrase, la colère n'était pas vraiment présente. Lia était juste... fatiguée.
De quoi?
*Vie,
Tristesse...*
Et ne voulant pas interagir avec l'Autre, elle avait parlé comme si quelqu'un l'en obligé.

La gamine dévisagea encore quelque seconde l'Autre, se demandant se qu'elle faisait là et bien sur pourquoi c'était l'Autre qui était devant elle et pas quelqu'un d'autre. Puis elle porta son attention sur son journal.
*La rature n'est pas trop grosse mais assez pour gâcher la page.*
Lia décida alors de déchirer la feuille.
*Tss... t'fais quelque chose et quelque seconde plus tard il est bousillé. J'savais qu'écrire dans c'journal n'servait à rien. Tu ne mérites même pas ton nom "Caniopia".*

Elle découpa en petit morceau la page qu'elle venait de déchirer, et les ressembla en petit tas, puis les mit dans sa poche.
*J'jetterai plus tard.*
Aller dans son dortoir ne la tentait toujours pas.
Rester ici oui.
Même en compagnie de l'Autre.
De ses idées noires.
De ses pensées.
De sa tristesse beaucoup trop forte.
De sa fatigue.
De sa colère qui commençait à poindre son nez.
Et de sa vie plus que déprimante.

Elle sursauta, et la main gauche avec laquelle elle écrivait tira un grand trait sur les pattes de mouche qu'elle traçait sur son carnet.
Tant mieux.
Bon. Ça, c'était méchant. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Cette fille, je ne l'aime pas. Et elle ne m'aime pas non plus. Mais là, quand je l'ai regardée, elle m'a presque fait pitié. Elle avait un regard morne, elle paraissait au bord du gouffre, et avait des grosses cernes. Pas aussi grosses que les miennes, mais bon... Ça me faisait toujours un choc de voir quelqu'un d'autre avec des cernes. Et encore plus elle. Elle avait l'air au bord de la dépression, à moins qu'elle n'y soit déjà... Elle m'a regardée encore quelques instants, l'air de se demander si elle devait me parler ou si elle ne s'en donnerait pas la peine. Elle a fini par parler d'une voix lasse
"La prochaine fois qu'tu veux faire ce genre de chose, fais-le à une autre heure et d'préférence pas à moi c'serait gentil."
Euh ?.... Où était la Lia désaagréable que je connaissais ? Pas en face de moi, en tout cas. Cette fille-là avait l'air d'avoir perdu toute vitalité. J'en eus des frissons rien qu'à la regarder. Puis je décidai de lui parler, soit parce que j'avais pitié, soit juste pour voir si sa réaction collerait avec celle qu'aurait eu la Lia que je connaissais dans la même situation.
Excuse-moi. Je ne le referai plus, si tu le souhaites. Je... Je ne savais pas que tu avais des insomnies ! Ça t'arrive souvent ?

*J'me demande un truc... À chaque fois que j'ai envie d'rester tranquille, y'a toujours quelqu'un qui viens et qui reste. C'est comme s'il m'disait :
Même si j'lui et pas d'mander, ça se voit pas dans mon r'gard où juste elle est aveugle celle-là? J'vais devoir lui parler et répondre à sa question. Génial!*
La gamine n'avait pas très, même pas du tout, envie de discuter. Mais la vie décida de ne pas écouter son souhait puisque Lia entendit une voix remplit de pitié dans ses oreilles.
Elle la regarda droit dans les yeux pour voir, elle espérait, autre chose que la pitié qu'avait mise l'Autre. Malheureusement, il y'en avait de la pitié dans le regard, couleur saphir, de l'Autre.
*Mais qu'est ce j'en ai à foutre d'ta pitié?! Et d'ton excuse de m'rde!*
Lia réfléchit quand même à deux fois avant de parler. Il faisait nuit, elles étaient hors de leur dortoir alors que le couvre-feu était déjà bien entamé, il ne fallait surtout pas se disputer maintenant.

*Bon. Faisons un effort pour une fois.*
Elle souffla doucement pour se calmer puis des mots presque inaudibles sortirent de sa bouche.

"J'ai pas b'soin d'ta pitié. Mais si vraiment tu l'ref'rais plus ok."

*C'est vrai que je m'attendais pas trop à ce que ma pensée ait raison.
Et ouais j'ai pas eu raison et alors? D'toute façon, les gens ici s'excusent tout le temps donc, en vrai, ça devrait pas m'étonner...
Et maintenant tu vas lui répondre quoi à ça question débile ? Un peu plus productif s'te plaît car là ça t'ressemble littéralement pas. Elle va plus rien comprendre l'Autre*
La gamine tritura nerveusement les bouts de journal déchirés qui étaient dans sa poche. Une question qu'elle n'aimait pas et ça se voyait dans son regard et dans la façon dont elle mordait sa lèvre inférieure déjà bien abîmée.
En vrai, elle ne savait pas quoi répondre alors elle décida de ne pas répondre à sa question, mais plutôt de donner une question similaire.

"Et toi ? C'est des insomnies qui t'ont amené là ? Nan parce que vu tes cernes, j'vois que ça..."

*C'est sur elle a des insomnies. Ça m'étonnerait qu'elle ait la même chose qu'toi. Cette fille à toujours l'air heureuse qu'ça en d'vient déroutant. Si elle est heureuse, elle a forcément pas la même chose.*
C'est que Lia pensait. Elle pensait que ceux qui avaient un sourire collé sur leur visage tous les jours, n'avaient jamais de cauchemars, d'idées noires... Ce qui est faux bien sûr. Bon, ce n'est peut-être pas le cas de l'Autre, mais qui sait?

"Nan, j'ai pas d'insomnies. J'trouve qu'j'ai pire... Beaucoup plus pire que ça. Mais toi, tu dois p't-être pas connaître les cauchemars incessant ou les pensées en vrac... Accentué par les gens qui m'foutent jamais la paix, même si j'commence à avoir l'habitude...J'sais pas en fait..."
Ne pouvant s'en empêcher, elle ajouta pour elle-même :

"C'est tous des cons ici..."

Elle les avait dit si bas ces mots que, bien sûr, l'Autre ne put forcément pas entendre.
Puis la gamine commença à regarder de haute en bas l'Autre. Elle s'arrêta sur son visage et le regarda avec intérêt. Elle vit immédiatement de la stupéfaction, ce qui était étrange, et bien sûr, il y avait toujours de la pitié va savoir pourquoi.
*C'est si facile de voir ses sentiments ! Comme si tu pouvais les lire comme dans un livre ouvert ! On m'a toujours dit que mon visage reflétait de la déprime. Même avant l'désastre. Le nombre d'fois qu'on disait à mes parents :
J'en suis sure y a pas qu'moi, mais elle en tout cas, on les voit ses sentiments et pas qu'un peu.*

Lia gardait toujours le silence. Elle avait beaucoup changé, depuis la dernière fois. Avant, cela ferait longtemps qu'elle se serait énervées et qu'elle m'aurait balancé un tas d'insultes dans la tête. Elle aurait été charmante, comme à son habitude. Mais là, il n'y avait rien que le silence. Bizarre. Elle soupira doucement, puis me dit qu'elle n'avait pas besoin de ma pitié mais que je ne devais pas recommencer.
Ah bon ? Comme si je n'avais pas compris...
Pourtant, c'était drôle...
Et puis...

Et toi ? C'est des insomnies qui t'ont amené là ? Nan parce que vu tes cernes, j'vois que ça...

Puis elle enchaîna en disant qu'elle avait pire que des insomnies. Des pensées en vrac, des cauchemars, les gens qui ne la laissaient jamais en paix...
Ouais, je connais ça, aussi.
Mais personne ne me croit. "Quoi, la petite Ludmilla ? Si joyeuse ! Des insomnies ? Des cauchemars ? Non, jamais, voyons !"
Toujours comme ça. Et donc, au fur et à mesure des années, j'avais appris à forger mon visage. Refléter les émotions que les gens voulaient voir, pas les miennes. Une sorte de carapace invisible, qui réjouissait tout le monde.

C'est tous des cons ici...

C'est elle qui a dit ça ?
Je ne sais pas.
La phrase avait été prononcée si bas...

P'têtre. Pour certains, fis-je en la regardant dans les yeux.
Pour les insomnies... Ouais, c'est ça. Je ne savais que ça s'voyait autant... Mes cernes. Tu sais, tu n'es pas seule au monde. Les cauchemars, les pensées en vrac, les gens qui te laissent pas en paix... Et si j'avais tout ça, moi aussi ? T'en ferais quoi ? Te moquer d'moi, comme tous les
autres ?

Et là... Je n'ai pas pu l'arrêter. Une toute petit goutte d'eau, au coin de l'oeil. Aussi vite disparue qu'elle n'était apparue.
L'a-t-elle vue ?

Et l'Autre se mit à parler. La gamine s'en foutait complétement de sa vie mais elle écouta quand même. La curiosité j'imagine.

"P'têtre. Pour certains..."

* Tu t'mets pas dans l'lot ? Non parce que t'as sérieusement l'air d'une débile...*
Lia était exaspéré. L'Autre blablatait trop, ça l'énervait.
*Tu vois, mes plus beaux rêves sont ceux d'être seul au monde!*
Elle regarda avec dégout la fille devant elle et fit un rictus. Puis elle vit une larme couler sur son visage.
*Madame pleure...*
Lia remplaça son rictus par un sourire.

"Lud...mi...lla. Tu as alors déjà eu ça..."
Tout en disant cela, Lia s'approcha d'elle. Elle s'arrêta à même pas 1 centimètre d'elle.

"Pour...pourquoi j'me moqu'rai d'toi ? T'es conne ou t'es conne ? J'viens d'te dire que c'est ça qui m'tient éveillé et tu dis que j'me moqu'rai d'toi !? C's'rait me moquer d'moi même, tu l'sais ça...
Et puis..."

La colère commençait à enfler de plus en plus. Puis...
*Ok, t'auras c'que tu veux!*

"M'compare pas aux autres !! J'SUIS PAS EUX ! Eux y sont cons, ils t'font du mal pour leur pur plaisir ! Et Ils adorent ça ! Ils adorent tellement ça, qu'ils t'envoient à L'HOPITAL ! Puis ça finit par dire qu'c'est ta faute tous ça... T'avais qu'à pas exister, on t'aurait rien fait... Et pis si j'existais pas j'aurait p't-être pas mit quelqu'un dans l'coma !"

La gamine avait craquer. Elle en pouvait plus de tout ça.
*Marre, marre, MARRE !*
Elle éclata en sanglot et regarda le visage de l'Autre pour voir comment elle allait réagir à ça mais ce n'était plus elle qu'elle voyait.
Lia s'éloigna immédiatement d'elle. De la fille de ses cauchemars. Une fille qui l'avait embêter dans ça primaire.
*Non...



"Dé...DEGAGE ! Tu n'est pas vraiment là... pars..."



La fille commença à s'approcher de Lia. La gamine se recroquevilla sur elle-même et se boucha les oreilles.

"Tu n'existe pas, tu n'existes pas, tu n'existes pas..."



"Pars ! Je...t'ais...dit...de...DEGAGER !"

Parfois, Quand Lia était à bout, il lui arrivé de confondre souvenir et réalité. La fille n'était pas vraiment là, c'est juste Lia qui éclatait. Elle faisait une sorte de "crise".
*Calme toi. Ce n'est pas la réalité...*
Elle commença par expirait puis par inspirait doucement pour ce calmer. Puis elle risqua un regard vers l'Autre. La fille n'était plus la. Non, là, c'était Ludmilla. Et elle regardait Lia avec horreur.
*Tu m'étonnes...*

"Laisse moi tran...tranquille..."

*J'ai mal... j'ai envie d'vomir... J'déteste quand ça arrive. Et encore plus quand y'a quelqu'un.*

"Pitié... laisse moi tranquille... J'ai envie d'être seule..."

*C'est désespérant... tellement désespérant...*
Lia se recroquevilla encore plus sur elle-même et essaya de moins sangloter. Rien à faire.

Elle avait l'air exaspérée. C'est bien ce que je pensais. Elle était finalement restée la même. Elle s'en fichait totalement, de ce que je disais. Et puis... Quelque chose d'étrange eut lieu. Elle sourit. Mais la connaissant, ça ne devait rien signifier de bon...

Lud...mi...lla. Tu as alors déjà eu ça...

Elle se rapprocha de moi. Elle allait sûrement piquer une autre de ses crises de colère, en me hurlant dessus...

Pour...pourquoi j'me moqu'rai d'toi ? T'es conne ou t'es conne ? J'viens d'te dire que c'est ça qui m'tient éveillé et tu dis que j'me moqu'rai d'toi !? C's'rait me moquer d'moi même, tu l'sais ça...
Et puis...

Je serrai les dents. T'es conne ou t'es conne ? Exactement comme eux. Elle était exactement comme eux.

Qu'est-ce que t'as fait, encore, abrutie ?

Mince, j'ai cassé mon verre... Mais ce sera de ta faute, Ludmilla, n'est-ce pas ?

Ludmilla, il faut que tu saches que... l'école hésite vraiment à te renvoyer. Tes camarades se plaignent de plus en plus de toi. Apparemment, tu casses leurs affaires, les insultes, les frappe...

Toutes ces phrases... Elles me revenaient en mémoire...

Casse-toi !

T'as pas ta place, ici !

De toute façon, Ludmilla, elle est bonne qu'à foutre la merde...

Je pensais qu'à Poudlard les gens seraient différents. Durant l'été, j'avais appris à cacher ses souvenirs à ma mémoire. Pour pouvoir repartir d'un nouveau pied. Tourner la page. Mais apparemment, certaines personnes en avaient décidé autrement. Lia se rapprocha un peu. Je serrai les dents, prête à recevoir une nouvelle salve d'injures.

M'compare pas aux autres !! J'SUIS PAS EUX ! Eux y sont cons, ils t'font du mal pour leur pur plaisir ! Et Ils adorent ça ! Ils adorent tellement ça, qu'ils t'envoient à L'HOPITAL ! Puis ça finit par dire qu'c'est ta faute tous ça... T'avais qu'à pas exister, on t'aurait rien fait... Et pis si j'existais pas j'aurait p't-être pas mit quelqu'un dans l'coma !

L'hopital ?... Le... coma ?
Lia éclata en sanglots. Puis son visage sembla se transformer, comme si un mauvais souvenir lui revenait à l'esprit, même si c'était à peu près son état habituel.
Elle recula, l'air désespéré. Semblant avoir oublié ma présence, elle cria, comme à une présence invisible :

Dé...DEGAGE ! Tu n'est pas vraiment là... pars...

Que se passait-il ? J'aurais aimé l'aider, mais... je ne savais absolument pas quoi faire. Lui parler ? Partir ?

Tu n'existe pas, tu n'existes pas, tu n'existes pas..

Affolée, je tentais de l'appeler, mais j'étais tellement inquiète que seul un murmure sortit de mes lèvres.

Lia... Qu'est-ce qui se passe ?

Pars ! Je...t'ais...dit...de...DEGAGER !

Étais-ce à moi, qu'elle parlait ? Je n'en était pas sûre... Cette présence invisible était-elle toujours là ? Tentant de retrouver son calme, Lia murmura, comme à bout de forces :

Laisse moi tran...tranquille...

Puis, ses sanglots reprenant, l'air toujours aussi épuisée :

Pitié... laisse moi tranquille... J'ai envie d'être seule...

Cette fois-ci, elle devait nous parler à nous deux. La présence, et moi.
À moins... Qu'elle ne m'ait totalement oubliée ? C'était possible. Car, à présent, semblant loin de tout, dans sa bulle de désespoir, elle s'était recroquevillée sur elle-même, et elle pleurait. Toutes les larmes de son corps, sans doute. Mais au moins, son démon semblait être parti.
C'est maintenant, que je dois intervenir ?
J'en savais trop rien.
Surtout... du tact. Je sais déjà qu'elle n'est pas du tout tactile...

Lia... À qui tu parlais ? fis-je d'une voix que j'espérais la plus douce possible.
Je ne te juges pas, tu sais... Je vois bien que tu as vécu des choses bien pires que moi...

Ne sachant que dire, je m'interrompis.

Mais si tu veux m'en parler... Vas-y.

Samy finit sa ronde hebdomadaire quand il entend deux voix féminines. Il avance, tout sourire, dans leur direction. Samy s'entend relativement bien avec le staff du château, alors il se dit qu'il va rejoindre les adultes qui doivent être en train de se relaxer à l'air libre après leur longue journée de boulot. Il est assez tard, l'apprenti-garde chasse se doute qu'il ne croisera plus aucun élève à cette heure-ci. Alors qu'il se rapproche, il se rend compte que les voix sont en fait bien trop aigües pour appartenir à des adultes. Quand il les voit, il réalise qu'il s'agit en fait de deux élèves, deux très jeunes élèves, qui se chamaillent. Allons bon, c'est quoi encore ce bazar ?

Plus il marche, et plus il a l'impression de reconnaître une des gamines. "Lia ? Encore toi ? Ca t'a pas suffi ta punition de la dernière fois ? Fais gaffe, je vais plus te lâcher ma cocotte."

« Je vous dérange peut-être ? »

Il ignore royalement les larmes qui coulent sur les joues d'une des petites. Si elle n'était pas dehors elle ne serait pas en train de pleurer, c'est donc entièrement de sa faute.

« Lia, tu te moques du monde pas vrai ? Une retenue t'a pas suffi ? »

Oui, il est dur, mais il ne supporte pas qu'on se paie sa tête. Et puis, à 11 ans, quel genre d'enfant passe sa nuit dehors alors même qu'il a des cours le lendemain ?

« Et toi ? Ton nom, ton âge, ta maison, la raison de ta présence dehors à cette heure-ci s'il te plaît. »


@Lia Foster & @Ludmilla Diamond