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02 oct. 2021, 18:20
 INKTOBER+  Tombent les feuilles sur la stèle de ma candeur
L'INKTOBER D'ELOWEN
sur une idée d'Aliosus



Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Je reprendrai, dans ce recueil, les thèmes de l'Inktober 2019. Je tiens à dire que les mots choisis sont mes traductions des termes anglais et qu'ils ne correspondent pas toujours au sens premier connu de ces mots.

Ici seront racontés des passages de la vie d'Elo se situant entre son retour du Dominion et sa rentrée en 5ème année. Elle a alors 15 ans (ou presque).


Anneau - Si le bonheur était un cercle - Infirmerie, 24/03/46
Idiote - Nuée de cartes - Cour de la tour de l'horloge - 4/06/46
Tentation - Le litchi qui défiait l'autorité - Delnabo, Ecosse - 12/07/46
Blocage - Une imagination débordante, pfeuh - Escaliers - 14/04/46
Construire - J'aime te faire souffrir - Delnabo, Ecosse - 13/08/46
Voilé - Aventure cha-otique - Delnabo, Ecosse - 03/07/46
Enchantée - Libre comme (E)lo - Lac - 19/05/46
Fragile - Victime de mon succès - Delnabo, Ecosse - 24/06/46
Balançoire - Humeurs en balançoire - Delnabo, Ecosse - 07/07/46
Modèle - Défilé de mode - Dortoir Orion - 22/05/46
Neige - T'es belle quand tu restes cachée, Lac, 11/06/46
Dragon - Faut s'détendre ma p'tite dame - Couloirs - 20/06/46
Cendre - Uniforme Ventoulpe - Chamin de Traverse - 15/08/46
Abandonnée à la nature - Born to be un bouton-d'or - Dalnabo, Ecosse - 26/06/46
Légende - La légende d'Hazel - Delnabo, Ecosse, 14/07/46
Sauvage -
Parure -
Inadaptée -
Écharpe -
S'aventurer -
Trésor -
Fantôme -
Vieillie -
Vertigineux -
Savoureux -
Obscure -
Pelage -
Manège -
Trompée -
Saisir -
Prête -
Dernière modification par Elowen Livingstone le 21 oct. 2021, 10:45, modifié 19 fois.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

02 oct. 2021, 18:20
 INKTOBER+  Tombent les feuilles sur la stèle de ma candeur
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Infirmerie, 24 mars 2046


Il me manque quelque chose. C'est plus fort que moi, on me l'a volé et depuis ce jour, il est perdu à jamais, loin, coincé dans un monde auquel je n’accéderai plus jamais. Et par la faute de cet elfe. Il était à moi ! J'avais entre les mains un objet de pouvoir, un objet qui me rendait crédible, intéressante, convoitée, je devenais une source de curiosité, j'aurais pu voir grand, avec lui autour de mon doigt, lorsque je l'avais il m'était permis de rêver. A présent, coincée dans cette chambre trop grande, trop froide, trop blanche, je ressens ce manque. J'avais l'anneau, il était à moi et mon âme était à lui. Comme je hais ce voyou qui m'a volé ma vie, mon existence, si au moins il avait eu la décence de ne pas l'ôter de mon doigt en me projetant loin dans un autre monde ! A présent, incapable de savoir où il se trouve, je suis triste.

Aujourd'hui, dans mon lit, à l'infirmerie, après un énième passage de Miss Aisselle @Hazel Wilson, je pense à lui. Sildnir, non loin de moi, ne se doute pas de tout ceci, et je ne compte pas lui en parler, c'est un combat entre moi et moi-même. Plus le temps passe et plus ma blessure cicatrise, je commence à comprendre que cet anneau avait une emprise malsaine sur moi, qu'il me faisait être une personne que je n'apprécie pas... et pourtant, je ne peux m'empêcher de vouloir remettre la main dessus. Je ne l'utiliserais pas pour espionner mes pairs, certainement pas, d'ailleurs je me moque éperdument du lieu dans lequel ils se trouvent. Non, j'aimais la sensation de pouvoir et de force que je ressentais à son contact. Comment expliquer ça autrement... Tout à coup, je devenais importante.

Je ne crois pas être le genre de personne à courir après la gloire, je veux simplement qu'on s'intéresse un peu à moi, quoi. Certains diront que je vis dans le déni, je ne suis pas certaine d'être d'accord avec eux. J'ai juste besoin d'attention, attention que j'aurais obtenue si j'avais encore eu la bague au doigt ! J'aurais pu me pavaner avec, raconter son histoire à tout le monde, ça aurait été dingue ! Au lieu de ça, je me retrouve à devoir combler ce manque alors que je n'ai rien demandé à personne.

Je sors de mon lit et m'approche de Lilly, Irene et Jacob.

« Dites, les copains, ça va pas trop aujourd'hui... Dans le Dominion, j'ai oublié quelque chose... Vous vous souvenez de la bague ? Lilly, toi tu l'as vue, et Jacob et Irene je vous en avais parlé la dernière fois, il y a quelques jours. Depuis que je l'ai perdue je ressens comme un gros vide en moi, alors là je déprime un peu. Faites pas attention, ça va bien finir par partir... »

Elles sont rares, les fois où je déprime et où aucune once de joie de vivre ne se dessine sur mes traits. Ce jour-ci, c'est le cas, et me confier à mes amis m'a fait du bien, alors je retourne me lover dans mon lit tout en invitant Sildnir à me rejoindre. On ne parle pas, aujourd'hui il pleut, et quand il pleut tout le monde est tout de suite plus triste et silencieux. A nous cinq, dans cette infirmerie toujours trop claire, on développe des habitudes surprenantes. L'ancienne génie du Dominion, à présent retournée à l'état d'adolescente absolument normale, s'allonge à mes côtés et pose sa tête sur mes jambes. Mes doigts passent au travers de ses cheveux couleur neige et nos respirations se synchronisent, on est bien, comme ça.

Mais purée, qu'est-ce qu'il me manque, cet anneau.

@Irene Gates, @Jacob Tramontane et @Lilly Zarbi, pour les mentions.
Dernière modification par Elowen Livingstone le 03 oct. 2021, 23:21, modifié 1 fois.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

02 oct. 2021, 20:31
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Cour de la tour de l'horloge, lundi 4 juin 2046


Quelle imbécile je fais-là. Si les idiots avaient un prénom commun, ce serait sans doute Elowen. Je fais du mal à tous ceux qui m'entourent, je fais du mal à mes amoureuses, je fais du mal à ma famille, j'en fais aussi à mes amis et ce matin j'ai même oublié de nourrir Chaussette, ô, comble de la honte ! On m'a dit que je me perdais à tenter de combler tout le monde, je ne crois pas que ce soit vrai, je ne comble absolument personne, je ne pense qu'à moi.

Cela fait des jours et des jours que je me suis promis que j'allais répondre à mes courriers, et depuis des jours je ne fais rien de tout ça. Je ne travaille pas, jamais, je sais que ça peine P'pa mais j'y arrive juste pas, j'ai trop de problèmes à gérer, être une ado c'est quand même pas très simple, et il semble oublier de le comprendre. Souvent, je me compare à mes sœurs et je les envie, elles savent tout faire, tout cumuler, avoir une vie sociable, des bonnes notes, être belles, rigolotes, s'acheter les plus beaux vêtements avec leurs économies, mais moi, j'ai rien de tout ça. Je passe mon temps avec Sildnir, et quand je ne suis pas avec elle je m'amuse avec Aelle, ou avec Eileen, dépendant des jours. Si je le pouvais, je passerais ma vie collée à mes amoureuses, mais elles sont trop différentes, je crois qu'il vaut mieux qu'elles ne se rencontrent jamais. J'arrive de mieux en mieux à répartir mon temps entre elles deux, il faut dire qu'Alma m'y aide beaucoup. Lorsque tout va bien entre nous, on passe beaucoup de temps ensemble. Et puis, lorsque je deviens trop pesante pour elle, qu'elle s'énerve et m'envoie bouler très loin, je cours me réfugier dans les bras d'Eileen, et on passe d'incroyables moments ensemble. Et puis, quelques jours plus tard, je l'abandonne à nouveau lorsqu'Aelle revient vers moi et m'impose de rester à ses côtés.

En ce moment, je suis avec Sildnir, on joue aux cartes dans le Parc. Plutôt que de faire comme tout le monde, on s'est inventé notre propre jeu, avec des runes, et de la magie, et des fleurs et c'est génial ! Pas un seul jour ne passe sans que je ne sois en contact avec Sildnou, elle est comme ma petite sœur ici, une alliée de taille, on ne se quitte pas d'une semelle, ou alors juste quand je suis forcée d'aller en cours, ou quand Aelle se fâche car je ne passe pas assez de temps à ses côtés. Sildnir se montre compréhensive, elle me laisse alors filer.

Assises sur un banc, nous regardons passer les gens en nous amusant comme des petites folles. Les cartes virevoltent autour de nous, et quiconque s'approcherait ne comprendrait rien à notre drôle d'occupation : nous avons développé un langage, elle et moi, on n'a même plus besoin de parler pour se comprendre. Et puis, tout à coup, je m'exclame :

« Mercredouille, j'ai pas fini ma lettre pour Asha ! Et pour Essam ! Et mon devoir de SaCM, oh non mais je veux pas le faire, j'ai la fleeeemme, tu veux pas le faire pour moi ? Et puis en plus, Aelle m'a dit que si je passais pas la soirée avec elle, elle allait pas être contente alors je dois filer me préparer. Et puis, demain c'est l'anniversaire de ma sœur, Gwen, et j'ai encore oublié de lui prendre un cadeau, elle va trop m'en vouloir. »

J'essaie de retrouver une vie normale mais mes capacités neuronales m'en empêchent très clairement. Je me retrouve dans le même pétrin qu'avant, à danser sur les deux pieds à la fois, à ne pas tenir mes engagements, à ne rien suivre à l'école, à inquiéter mes parents, et j'ai tellement honte, et je ne change tellement pas... Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Je me redresse et envoie valdinguer les cartes.

« J'te vois ce soir, Sildnou, je dois filer. »

@Aelle Bristyle & @Eileen Jones, pour les mentions
Dernière modification par Elowen Livingstone le 03 oct. 2021, 23:22, modifié 1 fois.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

03 oct. 2021, 15:54
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Maison des Livingstone, Delnabo, Ecosse, 12 juillet 2046


En rentrant à la maison, au début de l'été, j'ai abandonné Scylla. Je pensais que la déchirure serait plus compliquée à gérer de mon côté, que son absence laisserait un vide en moi, mais que nenni, il n'en fut rien. Sur le quai, j'ai tendu ma baguette à ce monsieur, immense, habillé en noir, je lui ai fait un petit coucou - à Scylla, pas au voleur -, et elle a disparu, emportée tandis que moi, je rentrais chez P'pa et M'man.

Je n'ai parlé qu'à Gwen et à Ethan de ce que je considère être ma vraie baguette, celle que l'on ne m'ôtera jamais, celle qui renferme la vraie source de mon pouvoir, mon merveilleux stylet runique. Je l'ai emporté dans ma poche et il ne me quitte plus, les adultes ignorent tout de son existence et c'est tant mieux.

Devant les regards envieux et fascinés de ma soeur et de mon petit frère, je leur promets de leur faire une démonstration, un jour prochain. Il ne faut surtout pas que l'on se fasse surprendre, je sais que je prends des risques mais... La tentation est trop forte. Aux aurores un matin nous nous levons, pressés comme des citrons, et nous courons à travers champs vers le bois le plus proche, vers la clairière de notre enfance, vers le tronc qui nous sert de banc depuis tant d'années déjà. On lance nos bicyclettes dans l'herbe, jette nos casques en posant pied à terre, et on se met au boulot.

« Pour aller dans le Doréminion, j'ai dû apprendre à tracer six runes. Celle-là c'est ma préférée, regardez. »

Je me concentre et sur le tronc d'un conifère je trace Ior. De la sève coule de la fente, sève qui petit à petit s'étire, se tord, pâlit et prend la forme de mon serpent, de mon Litchi chéri. Il rampe le long de mon bras, me faisant éclater de rire sous le contact de sa peau glacée.

« Vas-y, prends-le, il est gentil, promis. Il n'attaque que les gens qui me mettent en danger, il a un venin magique. Litchi peut paralyser des humains, vous trouvez pas ça incroyable ? »

Gwendolyne tend la paume de sa main et accueille le reptile avec joie. Ethan se montre plus réticent ; je ne lui en veux pas, c'est que ma créature sait se montrer intimidante.

« Vous voulez voir un truc époufsoufflant ? »

Sans attendre leur réponse, je courbe mon dos et dans le sol poussiéreux trace Algiz, puis Laguz. Un dôme lumineux émane de mon corps et nous englobe tous les trois, juste à temps pour nous protéger de la pluie diluvienne qui s'abat sur la clairière. Gwen me demande de ne pas forcer, me dit que je vais me fatiguer, mais je ne l'écoute que d'une oreille, et puis de toute façon, vu le bruit que fait l'eau en s'écrasant contre notre bulle protection je peux sans mal feindre de n'avoir rien entendu.

Mes muscles deviennent lourds mais je n'y prête pas attention, après tout, la barre de fatigue magique qui s'épuise, moi, j'y ai jamais cru. Il suffit que je trace sur ma peau Uruz et le tour est joué. Alors je me commence ma manipulation Ethan hurle, m'implorant d'arrêter. Je ne comprends pas. Il me dit que je ne suis pas obligée de me faire du mal, qu'il ne faut pas que je saigne comme ça, que ça va aller, qu'il est là pour moi. Je lui ris au nez, le pauvre.

« Je me sens un peu fatiguée. Là, je me dessine une rune d'énergie sur le bras, pour aller mieux, tu comprends ? Rien de grave, promis je me fais pas de mal, Ethanou ! »

Le gamin se renfrogne, agacé par son surnom, et lève les yeux au ciel. Je repars donc à mon dessin, mais à peine l'ai-je commencé que je sens la tête me tourner. Je vois flou, mon esprit vacille et Gwen se jette sur moi pour me rattraper.

« Oui, je hum, j'ai un peu abusé. Ça va aller pour cette fois je crois. »

Je m'allonge sur le côté et caresse la petite tête de mon serpent pendant que ma sœur souffle d'exaspération devant mon imprudence. Mes paupières se ferment et je m'endors là, pour quelques minutes à peine, le temps de recharger les batteries. Comme sorties d'un autre monde, j'entends au loin les voix de mon frère et de ma sœur s'extasier comme des gosses devant la pluie battante.

7e année RP - #8C6A8E
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04 oct. 2021, 23:18
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Escaliers, samedi 14 avril 2046


Je commence à aller vraiment mieux, ça, c'est certain. L'infirmière a eu l'air de s'en rendre compte elle aussi puisqu'elle m'a autorisée à retourner dans mon dortoir pour ce soir, et à reprendre les cours dès lundi. Je crois que j'ai hâte, en plus j'aurai runes et j'ai trop envie de revoir Miss Tataille. De lui dire qu'elle m'a sauvé la vie, avec ses précieux conseils. Et de lui raconter tout ce que j'ai appris, de lui expliquer cette salle toute bleue pleine d'inscriptions, j'en ai mentalement noté certaines, peut-être qu'elle pourra m'aider à les déchiffrer.

La mine déterminée, je pose un pied en dehors de l'infirmerie, tenant dans ma main la paume de Sildnou. J'ai l'impression d'être une petite misère sur la voie de la résurrection, qui accueille la vie comme un cadeau, certaine de disparaître encore quelques jours plus tôt. Lentement, je monte les escaliers qui me mènent à la tour des Serdaigle. Mes doigts parcourent les pierres froides et je souris, soulagée de retrouver ce contact. Je ne pensais pas que cela m'avait autant manqué.

Arrivée en haut d'un premier palier, je tourne la tête, et là : paralysie. Mes yeux sortent de leurs orbites, ma respiration se fait haletante, je suffoque, je peine à inspirer correctement, m'étouffe, je ne peux pousser aucun cri. Mon amie se précipite à mon secours, tente de comprendre ce qui m'arrive, paniquée, et puis elle tourne la tête dans la même direction que moi et se fige. Devant nous se tient un elfe, un elfe si sale qu'il en devient noir, un elfe si vicieux qu'il est courbé et nous tourne le dos, de façon à nous occulter ses méfaits, un elfe si petit qu'il pourrait facilement être un des descendants de ce géant noir qui m'a volé la vie. La créature tourne lentement son visage satanique vers nous et je vois dans ses yeux que la situation l'amuse. Moi, je ne fais plus un geste, je ressens un blocage énorme.

Je recule d'un ou deux pas, à une vitesse proche de celle de la limace paraplégique, et trébuche dans l'escalier. Dans ma chute, j'entraîne Sildnir qui se casse la margoulette à mes côtés. Je me fais terriblement mal en me cognant de partout, et demain je serai certainement couverte d’égratignures, de bleus et autres hématomes très sexy, mais pour l'heure je m'en moque, je réapprends tout juste à respirer. Des gamins passent, nous frôlent sans nous voir, et moi j'ai l'impression d'être incomprise. Je hurle :

« Courrez vous mettre à l'abris, il est là, faites attention ! »

Et l'on me regarde comme si j'étais devenue tarée, autant qu'une balance. Je fonds en larmes et insiste.

« L'elfe noir, il est parmi nous. Cachez-vous. »

Ma voix se fend, je pleure toutes les larmes de mon corps, tétanisée. Je peine à me remettre sur pieds, regarde à droite, à gauche, vois que les autres me regardent avec incrédulité, j'entends un garçon dire que je suis zinzin en se tapotant la tempe avec son index, un autre esquisser un sourire moqueur, mes sourcils s'abaissent, je me sens ridiculement seule. Mes lèvres se mettent à trembler, des gouttes me tombent sur le nez.

« Je vous assure, promis je mens pas. »

Je repars en courant en sens inverse, en direction de l'infirmerie. Je ne suis pas encore prête à reprendre ma vie d'avant, pas tant que des démons se baladeront en liberté dans l'enceinte de mon école.

@Joanne Taylor, pour la mention.

7e année RP - #8C6A8E
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06 oct. 2021, 10:47
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Trigger warning : présence de mort, pendus, torture.

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Maison des Livingstone, Delnabo, Ecosse, 13 août 2046


Cette nuit, j'ai fait un mauvais rêve. Des ailes couleur de jais avaient poussé dans mon dos et je volais, sans balais, à quelques mètres au dessus du sol. Je me sentais bien, à surplomber ainsi les foules, regardant de haut ces mécréants qui ne m'arrivaient pas à la cheville. Une forme sombre arrivait à ma hauteur, et puis nous commencions à converser. Sa voix rauque m'inspirait confiance, crainte et respect, alors à un moment je tournais la tête dans sa direction... et me soumettais de suite. A ma gauche se tenait le squelette, couvert de son drap noir. Il inspira un coup puis me murmura d'une voix suave la chose suivante :

« Au courage du lion je prétends, mais des plumes du rapace hautain mon coeur est couvert. Le dévouement ne sauve pas le jeu puisqu'au final c'est le blaireau que j'achève. Allez, souris-leur par devant et tue-les par derrière. Qui sera ta première cible ? »

Sous mes pieds se tenaient Lilly, Jacob et Irene. J'éclatais de rire et, sans une once de remord, visais la Poufsouffle avec un sortilège plus vert que nature, un sortilège impardonnable. Les mots Avada et Kedavra jaillissaient d'entre mes lèvres et mon amie s'effondrait au sol, et moi je riais toujours plus. Sans attendre la suite de l'énigme, je tuais Irene, puis Jacob, et je venais récupérer leurs corps inanimés au sol. Avec leurs cadavres, je dansais, je créais mon propre bal des pendus, à des cordes je les accrochais et à des cordes je leur faisais jouer la comédie.

« Toi, t'es Sildnir. Allez, tu dois mourir, meurs en même temps que ton enfant ! Et toi, t'es le Roi, va périr au combat ! Toi... Eh bien toi, c'est moi qui t'assassine, hahaha ! »

Et je riais de plus belle, torturant les corps de mes copains comme de vulgaires poupées sans importance.

______________________


Je me réveille en hurlant. Non, non, non, j'ai pas pu faire ça ! Ce n'est pas possible ? C'est ce squelette de malheur, il est encore apparu... Je le déteste, pourquoi ne me laisse-t-il pas tranquille, il est mort, on lui a explosé le crâne, normalement il ne devrait plus revenir, non, non, non, je refuse... Avec précipitation je sors de ma chambre, haletante, et je cours dans le salon. J'attrape trois parchemins et écris à mes copains du Dorémignon pas si mignon que ça.


Coucou,
J'ai rêvé de toi cette nuit et à cause de mon trop matisme dans le Domimi je te faisais du mal, je suis vraiment désolée, je t'aime très fort et je m'excuse, promis je vais plus recommencer. J'espère que pour toi tout va bien ? Est-ce que toi aussi de ton côté tu es pas redevenu.e le.a même qu'avant ? Depuis que je suis ressortie, j'ai tout le temps peur, peur des elfes de maison, peur du noir, peur de dormir, peur de faire du mal aux gens, mais par contre j'ai même plus peur de mourir, et je comprends pas trop.
Je veux oublier tout ça, c'est super dur ! Tu me manques. Même si c'était très long, c'était bien d'être coincée avec toi dans l'infirmerie. J'espère que tu passes un joli été quand même, on se voit vite à Poupou !
Bisous !
-Elo ♡
PS : Je crois que j'aimais bien quand ils m'appelaient Elphaba dans le Domimi, je vais essayer de changer de prénom pour de vrai, ce serait trop rigolo ! Oh, et aussi, je vais aller essayer de me faire tatouer les ronces blanches, les cicatrices que j'ai en ce moment sont moches, elles me font super peur, et je les préfère en blanc qu'en noir.


J'ai diablement peur de la nuit, puisque l'on ne voit rien, alors j'allume une bougie et fixe l'horizon, immobile, des heures durant. Quand le soleil étend ses premiers rayons, je jette mon plaid au sol et cours dehors. Comme pour oublier, je tonds la pelouse et avec l'herbe coupée je construis un château, un immense tas dans lequel je me jette. Je m'endors finalement dans cette position, épuisée après la nuit agitée que je viens de subir.


@Jacob Tramontane, @Irene Gates et @Lilly Zarbi, pour les mentions.
Avec un peu de chance vous recevez les lettres le jour-même.

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06 oct. 2021, 21:22
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Delnabo, Ecosse, 3 juillet 2046


Cela fait plusieurs semaines que Chaussette se cogne partout quand il marche, cela m'inquiète au plus haut point. A présent revenue chez mes parents, sans stress des examens ni peur de croiser la route d'un elfe maudit, je lui accorde toute l'attention dont il a besoin. Mon petit chat d'amour est incroyable et il mérite le meilleur, il faut bien se le dire. Au réveil, ce matin-là, je descends petit-déjeuner et le trouve gambadant sur la table de la salle à manger.

« Non Chaussette, tu sais bien que tu n'a pas le droit de faire ça, M'man va te rouspéter. Allez, descends. »

La bestiole, consciente d'être repérée, se jette par terre et se vautre royalement, elle auparavant tellement agile. Je me précipite vers mon chat et le caresse pour le rassurer.

« T'inquiète pas va, on va aller voir un vétérinaire, on va trouver le souci. »

Je pars ensuite déguster ma tartine croquante au beurre, attendant le réveil de quelques uns de mes frères et soeurs, pour leur faire part de mon plan incroyable. C'est Gwenaël, de retour pour les vacances d'été, qui débarque le premier, et il est ainsi le premier que j'accapare.

« Mon frère chériii, vois comme mon adorable boule de poils est malheureuse. M'man ne veut rien entendre, elle veut pas que l'on l'amène chez le vétérinaire, apparemment ça coûte trop cher pour ce que c'est. Tu voudrais bien me rendre un petit service ? »

Mon grand frère est le plus beau garçon que je connaisse. Souriant, roux, comme moi, le visage parsemé de tâches et de beaux yeux charmeurs, il ferait battre le coeur de toute personne sensée, pas vrai ? Devant son regard interrogateur, voire même un peu moqueur, je me permets de poursuivre.

« Voilà le plan : t'irais séduire la véto qui habite pas loin pour qu'elle lui faire passer des tests gratuitement. C'est incroyable, non ? »

Gwenaël a l'air amusé par l'idée, aussi s'empresse-t-il d'accepter. Il connaît la femme de vue, elle a au moins le double de son âge, et lui ne possédant aucun animal il sait que, même si cela va rater à coup sûr et être terriblement gênant, il ne la reverra jamais. Le jeune homme aime beaucoup faire des farces, il sait toujours quoi dire pour amuser la galerie et tourner la situation à son avantage. Pour lui, ce sera comme un jeu d'enfant.

La famille Livingstone, a contrario de la majorité des familles sorcières, a toujours été proche des Moldus et se fond dans la masse sans le moindre problème. Leur nom n'est donc pas inconnu dans le village, mieux encore, personne n'a jamais soupçonné qu'ils puissent être des magiciens durant la grosse période de doute et de chasse aux sorcières qui a eu lieu l'année précédente. Tentant de vivre avec leur temps, les parents ont un téléphone portable pour deux à la maison, une voiture, et même une boîte aux lettres, comble de la folie ! Aussi, quand Elowen, accompagnée de Gwenaël, de Cléia et d'Ethan, descend au village aux alentours de dix heures, elle salue tout le monde, discute un instant à droite, un instant à gauche, prend des nouvelles, fait ses courses sur le marché sans la moindre embûche.

Arrivée devant le lieu de sa convoitise, la fratrie sourit. La Serdaigle entre la première et prend une mine chagrinée, suivie de très près par ses deux cadets. L'aîné ferme la marche, un air sérieux sur le visage, un demi sourire au coin des lèvres et une larme factice posée au creux de son œil. Il entortille une de ses boucles autour de son index et s'approche de la femme, une blonde qui se tient le dos bien droit. Alors que le jeune homme s'apprête à prendre la parole, Elo lui indique son annulaire : elle porte une bague, elle est mariée, on arrête tout ! Qu'à cela ne tienne, Gwen rassure sa frangine d'un clin d’œil et disparaît dans la salle d'opérations avec Blondie, dont le nom semble être Esther, enfin, si les informations présentes sur son badge sont exactes.

Une vingtaine de minutes s'écoule pendant lesquelles Elo fait mumuse avec sa brave bête. Quand le duo ré-apparaît, c'est pour lui donner une bonne nouvelle. Esther emmène Chaussette et referme la porte derrière elle. La petite ne tient plus en place, elle questionne son frère pour en savoir davantage. Lui, rouge comme une tomate, n'ose rien dire. Cléia insiste mais le grand reste frappé de mutisme. Sa gêne est de courte durée ; bientôt, la vétérinaire ressort. Le verdict est sans appel, Chaussette est borgne. Un de ses yeux est voilé, il ne fonctionnera plus jamais. La solution la plus raisonnable serait de l'opérer pour lui enlever un œil, pour ne pas risquer que la bactérie parasite s'attaque au nerf optique gauche, en excellente santé de son côté. Le cœur lourd, l'adolescente accepte. Elle sait que rien ne sera jamais plus comme avant.

Chaussette, ayant perdu ses repères, a du mal à garder l'équilibre, et quoi qu'en disent les autres, avec un, deux ou trois yeux, Elo ne peut s'empêcher de le trouver encore plus attachant ! C'est le plus mignon des chats.

7e année RP - #8C6A8E
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08 oct. 2021, 00:23
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Le Lac, samedi 19 mai 2046


Parfois, je me dis que me laisser aller et tout oublier, c'est une merveilleuse idée. Parfois, j'ai envie d'être une gamine joyeuse, une gamine qui rit aux éclats, une gamine qui n'a rien vécu de douloureux, qui ne connaît personne, que personne ne connaît, d'être libre de vivre ma vie comme je l'entends, d'aller virevolter dans le vent sans que personne n'y voie d'objection. Je le faisais avant. Mais depuis mon retour du Dominion, les gens savent qui je suis, j'ai une réputation à tenir, je ne peux plus m'adonner à ces pratiques sombres. On me l'a fait remarquer, agir ainsi, c'est bizarre, ça se fait pas. Aujourd'hui, ce que pensent les autres, je m'en moque comme du dernier numéro de la Gazette du Sorcier - il ne parlait pas de moi.

Je m'élance hors du Dortoir non sans avoir lancé un signe de la main à Sildou, je dévale les marches quatre à quatre et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Bubobulb, je me retrouve dehors. L'air frais pénètre dans mes poumons et l'emplit d'un souffle de liberté nouvellement retrouvée. J'ai l'impression d'avoir 7 ans, et d'être bien, d'être juste moi, Elo.

« Enchantée, moi c'est Elo ! »

Je tends la main au premier arbre que je croise.

« Enchantée, je suis une fille enchantée, les fées se sont posées sur ma tête quand j'étais bébé, et depuis je suis enchantée. »

Je dis cela au petit buisson vert qui se trouve au pied de son tronc.

« Je vais te faire la danse de l'Enchanteresse. »

Je tire ma révérence à la plante et me laisse aller. Le temps est bon, le ciel est bleu, un oiseau piaille et moi je danse. Un bras s'envole, un second le suit bien vite, mes hanches se trémoussent et je m'évade dans un autre monde, j'oublie tout. Dans ma tête résonnent des tas de chansons qui se mélangent et créent un rythme fort unique, endiablé, rapide, au son duquel je m'agite, en cadence. Je dodeline de la tête, tout sourire, et tente de me mettre sur la pointe des pieds ; cela s'avère être un échec cuisant. Qu'à cela ne tienne, je me redresse, me grandis, les mains tendues vers le ciel, et puis je sautille, je ris, seule dans ce monde de paillettes et d'arcs-en-ciel, je tourne sur moi-même, gesticule de façon ridicule et je me trouve vraiment belle comme ça, ça se voit que je suis joyeuse, ça me rend forte.

Un p'tit saut, deux p'tits sauts, me voilà les pieds dans l'eau. Je m'agenouille, cueille des gouttes entre mes doigts et les envoie en l'air. Mes pieds frappent les vaguelettes, j'envoie valser mes pattes d'en haut, mes cheveux volent au vent, j'appartiens aux éléments, je danse, oubliant la réalité, je suis seule dans mon monde.

« J'invoque les éléments ! Par mon pouvoir de grande Enchanteresse des runes, je veux de la joie, partout de la joiiiiie ! »

Ma voix se perd dans la brise qui emporte mon cri au loin, et je me marre. Je voudrais transmettre à chaque personne que je connais le bonheur qui m'habite, leur montrer comme c'est simple d'aller bien et d'être qui on le désire. Je ne pense à rien d'autre, je danse, et chaque portion de micro goutte d'eau, je l'accueille comme un cadeau qui me convainc un peu plus que mon élément, c'est l'eau, que je sache nager ou non. E-l'eau, c'est mon prénom, ça ne peut être une coïncidence ?

« Je suis aussi l'Enchanteresse Aquatique, wouhouuuu ! »

Je finis par m'étaler au sol, éreintée mais heureuse, soulagée d'avoir réussi à exprimer tout ça, à me laisser aller comme autrefois. Mes vêtements sont trempés mais je m'en moque, au pire j'aurai un peu froid, je tomberai malade et ça me dispensera de cours ?

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

08 oct. 2021, 23:56
 INKTOBER+  Tombent les feuilles sur la stèle de ma candeur
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Delnabo, Ecosse, dimanche 24 juin 2046


T'es où ? Sans toi je suis perdue ? T'es où parmi cette foule d'inconnus qui m'agresse, parmi ces flashs blancs, ces hurlements et ces questionnements ? T'es passée où, Sildou, j'ai pas l'habitude de passer tant de temps sans toi. Je viens d'arriver chez moi pour les vacances, bras dessus bras dessous avec mes frangines, on a fait la route toutes ensemble depuis la gare de Londres, et je ne sais plus où donner de la tête. Ma maison est comme envahie, le sentier qui mène à chez moi est recouvert d'hommes, de femmes, habillé.e.s de façon vraiment élégante, des tailleurs, des cravates, des talons aiguille dans la gadoue, et je ne les connais pas, je ne sais pas ce qu'ils fichent là. Ils discutent entre eux jusqu'à ce qu'un inconnu au bataillon me repère au loin et se mette à s'agiter. A ce moment-là, c'est la cata. Les fous se ruent sur nous dans un vacarme assourdissant. Privées de nos baguettes, incapables de nous défendre, mes sœurs et moi nous serrons les unes contre les autres, terrifiées.

« Elowen ! »

C'est mon nom qui résonne au milieu de la tumulte. Mince, ce sont des journalistes ! Je veux juste voir mes parents, je me sens encore un peu faible, je serais ravie de leur accorder une interview mais pas dans ces conditions, pas en étant si mal peignée, avec quatorze valises dans les mains, pas avec ma famille à côté qui elle n'a rien demandé. Victime de mon succès, j'accepte mon sort mais refuse d'impliquer d'autres personnes là-dedans.

Et puis, soudain, les lumières deviennent trop aveuglantes, les bruitages trop assourdissants et la foule bien trop nombreuse, alors même que j'adore être entourée de gens. Je me recroqueville sur moi-même et me sens alors très fragile, comme si j'étais devenue une petite chose incapable de se protéger ; je déteste ressentir cela. Gwen et Deirdre se glissent devant moi, l'air furibond, elles tentent de faire fuir les journalistes intrépides. Vous voyez pas que c'est pas le moment, qu'elle est pas en état ? Vous avez aucun coeur, c'est qu'une gamine ? Dégagez de chez nous !

Au loin, je vois P'pa et M'man accourir vers nous, suivis de près par Gwenaël et sa baguette magique pointée vers le groupe, qui ignore royalement leur présence. Il nous serre, nous encercle et nous compresse, et moi je disparais sous la nuée de gens, j'ai peur, je me fais toute petite. Je commence à trembler. Je descends au sol pour devenir invisible, en appelle aux forces surnaturelles, je veux que l'on me laisse tranquille ! Ma main vient naturellement attraper mon stylet runique et, le tenant fermement, je tâtonne le sol à la recherche d'une surface où tracer la première rune qui me passera par la tête. Le trident de Poséidon, mon élément de l'eau, se dessine sur la terre détrempée. Un cercle de lumière bien plus fort que tous les flashs des paparazzis éclaire le sentier et mes assaillants se retrouvent expulsés, renvoyés s'écraser les fesses les premières dans la boue. Cléia rit aux éclats et me félicite avant de tirer la langue à une dame qui nous fixe d'un air mauvais.

Je m'avance vers les journalistes et d'une petite voix timide, leur lance :

« Bonjour, je suis Elowen, vainqueure du tournoi du Dominion. Là, je vais aller manger des crêpes avec ma famille, donc je suis un peu occupée, et très fatiguée, alors si vous voulez bien revenir dans une semaine tout pile, ce serait parfait. Promis, je serai prête pour vos répondre, et vous pourrez rédiger vos articles. Mais aujourd'hui je dois dormir sinon je vais vous raconter que des salades et vos journaux vont intéresser personne. Je vous envoie des bisous, bonne journée, c'était chouette de vous rencontrer ! »

Je plaque un faux sourire sur mes lèvres et franchis la distance qui me sépare des autres membres de ma famille. P'pa lève les yeux au ciel, apparemment mon discours l'a perturbé, j'ai semblé très adulte, trop peut-être... Il faut dire que j'ai bien changé depuis ce tournoi.

Contexte vu avec @Ena Varma

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

10 oct. 2021, 09:58
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Maison des Livingstone, Dernabo, Ecosse, 9 juillet 2046


Swing d'un côté, swing de l'autre, mon cœur oscille tel un pendule, de la joie à la joie, de la simplicité à la difficulté. Je me complais dans les deux, le simple a quelque chose de beau, de pur, de naturel, tandis que le difficile donne envie de se battre, il fait vibrer, et moi, au milieu de tout ça, je suis tout bonnement paumée. J'ai raconté mes aventures amoureuses à Gwen - elle a paru amusée. J'ai raconté la même chose à Deirdre, elle en était scandalisée. Comment, mais tu es monstrueuse, tu ne peux pas faire ça ! Tu as pensé à elles ? Mets-toi à leur place un peu ! Tu sais que je suis rarement virulente dans mes propos, alors comprends à quel point je pense ce que je te dis : avoir deux amoureuses secrètes, c'est pas normal. Il est vrai que ma grande sœur est toujours très posée, à tenter de comprendre les autres par une approche différente, à se dire que rien n'est purement manichéen, qu'il nous manque des éléments pour comprendre, elle ne s'avance jamais lorsqu'elle partage ses idées et garde bien souvent le silence, elle est sage, ma sœur, et je l'écoute toujours parce qu'elle parle vrai. Mais là, je dois dire que je ne m'y attendais pas. Après l'amusement de Gwen, je pensais que c'était gagné. Je n'avais absolument pas envisagé que mon autre sœur se fâche et s'indigne, d'ailleurs je n'avais pas non plus imaginé que mon comportement puisse être inacceptable.

C'est vrai quoi, pourquoi aimer deux personnes à égalité c'est pas permis ? Il va donc falloir que je leur en parle pour leur demander si le fait qu'il y ait quelqu'un d'autre les dérange. Et si oui, je fais quoi moi ? Deirdre me dit d'être plus radicale, de faire un choix ou pire, par respect pour elles, de les quitter toutes les deux, mais je n'en ai pas envie, je les aime fort mes petites copines. J'imagine déjà la réaction de Lee lorsque je vais devoir lui parler d'Alma. Des larmes, des torrents de larmes, elle va se renfermer, ne plus me répondre. Je crois que ça va lui faire du mal, voilà pourquoi il ne faut pas que je le lui dise ! Je tiens à elle, et je veux son bonheur ! Je crois également deviner la réaction d'Aelle. Des insultes à faire flamber le cerveau, des va te faire voir sortis du cœur, elle va me haïr, penser que je l'ai utilisée, ne plus vouloir jamais me reparler, elle va être en colère, triste aussi peut-être même si elle ne me l'avouera jamais, et moi je dépends un peu d'elle, et je vais m'effondrer aussi. Entre un extrême et l'autre, vers lequel pencher ? Pourquoi me torturer l'esprit alors qu'il me suffit tout simplement de ne pas leur en parler ! Comme ça, pas de raisons qu'elles l'apprennent et tout le monde vit dans l'amour et la bonne humeur. Foutues humeurs en balançoire.

@Aelle Bristyle & @Eileen Jones pour les mentions

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