A la mention d'Ava, le visage de ma camarade s'illumina. Visiblement, je n'étais pas la seule à apprécier Ava et c'était plutôt normal : c'est une fille extra.

- Ouais, elle est vraiment super. Dis-je en souriant.

Posant mes yeux sur Maiy, la dévisageant quelques secondes, je me demandais si j'avais bien entendu. Elle voulait apprendre à me connaître ? Elle ? Moi ? Ne avais-je envie ? Je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'est que sa bonne humeur solaire avait su donner raison à mon choix de venir à ce bal. Alors après tout, peut-être n'est-ce pas une si mauvaise idée ?

- Oui, d'accord. Pourquoi pas. Répondis-je à la fillette en souriant, avant que celle-ci ne parte vers d'autres horizons.

Je la rejoindrait peut-être plus tard, ou peut-être pas. Tout dépendra de la suite de cette soirée, qui me fit alors me rappeler la raison principale pour laquelle je ne voulais initialement pas venir ici : la danse.

Les tables s'écartèrent, libérant suffisamment d'espace pour créer une piste de danse qui fut rapidement prise d'assaut par les élèves. Dans ma désinvolture naturelle, je posai mon dos contre un mur en pierre et croisai les bras contre moi en observant la piste et les gens qui s'y trouvaient. Je me retrouvais au même point qu'au début du bal, si ce n'est que j'ai eu l'occasion de faire une belle rencontre. Mes yeux scannèrent la foule à la recherche d'une potentielle connaissance ou amie, mais il y avait trop de monde. Super... Que me réservais cette deuxième partie de soirée ?

Rafael semblait prendre au mot l’aide – un peu moqueuse – de Joanne. Jusqu’à ce qu’il lui dise qu’elle voulait qu’ils tombent devant tout le monde, elle s’esclaffa doucement et glissa, au creux de son oreille « C’est toi qui m’a invité à danser, ce sera de ta faute si nous nous retrouvons à terre », elle laissa passer quelques secondes et puis, ajouta « et même si nous tombons, je pense que les élèves ont assez à regarder tout autour de nous ».

Joanne ne voulait pas penser à la main de Rafael contre sa hanche, ni à la proximité induite par une telle danse, ses yeux papillonnaient entre la décoration de la grande salle, sa main posée sur l’épaule de son collègue et le regard de ce dernier. D’un côté, elle espérait croiser ses yeux et voulait y trouver une réponse qu’elle n’était pas sûre d’accepter. De l’autre elle ne voulait pas avoir à l’affronter. Elle l’avait suffisamment fuit, suffisamment repoussé. Elle n’avait pas le droit de l’emprisonner dans une histoire dont il voulait sans doute s’extirper.

Le rythme plutôt lent de la danse était assez facile à suivre, surtout qu’il ne s’agissait que de bouger doucement les pieds – puis le corps – dans le même mouvement. Elle murmura doucement « Je commence à croire que tu es vraiment le plus gentil de tout Poudlard, mais j’imagine que d’autres collègues veulent profiter du plaisir de t’avoir avec elles ». Elle se mordit l’intérieur de la joue, était-elle obligée de le pousser à faire cesser ce moment ?

@Rafael Mason

Tomber dans la Grande Salle n'était pas la pire crainte de Rafael, il avait peur de marcher sur le pied de sa compagne et de la faire fuir. Il avait peur de bousculer les élèves qui s'approchaient d'eux pour entendre leur conversation. Bref, une chute n'était peut-être pas la pire chose qui pouvait arriver.

Joanne semblait heureuse de partager cette danse avec Rafael et ce plaisir était partagé. Le sorcier ne s'était pas attendu à ce que sa collègue accepte la danse mais il appréciait partager ce moment avec elle. Lié à elle ainsi, il avait l'impression que leur relation n'avait pas été entachée par des tensions extérieures. Joanne lui rappela que c'était lui qui l'avait invitée à danser et qu'il serait donc responsable de toute chute sur la piste de danse. Il ne releva pas la remarque qui suivit, il était sur que les élèves se feraient un plaisir de raconter à qui voulait l'entendre comment les professeurs de Runes et de Vol s'étaient retrouvés à plat ventre sur la piste de danse.

Le sorcier ne voulait pas tout gâcher, il avait eu l'impression que son histoire, à peine commencée avec Joanne, était terminée et que cela ne l'affectait pas mais cette danse lui prouvait le contraire. Il prenait un plaisir non feint à partager ce moment avec elle. Il essaya de capter le regard de sa compagne mais elle ne semblait pas prête à regarder vers lui. Il maintint malgré tout la position et écouta les murmures de sa collègue.

Il lui semblait que sa remarque n'était pas innocente, il ne savait pas de qui elle voulait parler mais il sentait bien une pointe de jalousie dans le ton qu'elle avait employé. Son compliment avoué à demi-mots était accompagnée d'une crainte ressentie par la brune. Rafael s'empressa de lui répondre en chuchotant:

« — Sincèrement Joanne, je ne sais pas ce qui te fait penser cela, mais je t'assure que je n'ai pas envie de danser avec d'autres personnes.

Il savait qu'il ne répondait pas vraiment aux craintes de Joanne mais il voulait lui faire passer le message qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de ses collègues. Rafael n'avait jamais pensé à celles-ci de cette manière. Ne voulant pas rester sur un ton si dramatique, il ajouta:

— À moins que tu ne parles de Samièla, le double maléfique de Samuel. Dans ce cas-là, oui, il ne fait aucun doute qu'elle veut profiter de ma gentillesse.»

Rafael profite de ce moment presque volé auprès de Joanne et constate qu'elle est inquiète par rapport à quelque chose. Il essaie de la rassurer.

Joanne se laissait mener sur cette danse qu’elle avait l’impression d’avoir gâchée. Ne pouvait-elle pas simplement se taire et profiter du moment présent ? C’était donc plus fort qu’elle de massacrer tout ce qu’elle touchait du bout des doigts ? La jeune femme se renfrogna. Pourtant, la réponse de Rafael, venue rapidement, fit cesser l’auto-flagellation de Joanne. Elle fut tout autant touchée par la réponse de l’enseignant que par la rapidité avec laquelle il avait fait taire le doute.

Ne souhaitant sans doute pas resté sur un moment gênant, Rafael parla du double maléfique de Samuel. Joanne fit le rapprochement avec la grande dame aperçue plutôt. « Aaah, c’était donc lui ! ». en guise de réponse, la voix un peu lointaine, le regard toujours dans le vague. L’esprit de Joanne était toujours à la première réponse de son collègue. Elle ressassait ce qu’elle aurait dû dire, ce qu’elle aurait du faire.

Et toute à cette pensée, elle s’arrêta un court instant. « Attends je … ». Son regard se figea dans celui de Rafael, elle inspira longuement et, du bout des lèvres, le remercia. « Merci … pour tout ». Et comme si de rien n’était, comme si elle ne s’était pas arrêtée, elle reprit position et laissa, cette fois-ci, son regard dans celui de Rafael. « Il est hors de question que quiconque parle de nous en des termes peu élogieux, je te préviens », et pour la première fois de sa vie, elle fit un clin d’œil. Ce n’était sans doute pas l’idée de sa vie mais cela valait le coup d’être vu. Joanne tentait de faire fondre la glace qu’elle avait elle-même installée, qui semblait, au final, ne gênait qu’elle.

@Rafael Mason

Alex hocha la tête et souris à Bella, il voulait bien un jus de citrouille ,Bella se dirigea vers les tables elle mit un jus de citrouille sur le côté ,une fois bien rafraichit il était temps de retourner voir son cavalier elle arriva vers Alex et lui donna son jus de citrouille ,il devait sans doute avoir soif, en quelques gorgées il vida totalement le verre, Bella continue alors à danser jusqu'à ce que elle ressente des petites douleurs aux pieds ,lui n'avait pas mal aux pieds mais proposa à Bella d'aller s'asseoir.

"Oui je veux bien ,on ira pas longtemps rassure-toi ,je ne reste pas bien loin de la piste de danse ,j'adore trop danser pour rester assise à écouter de la musique, viens on se met là."

Bella allait donc s'asseoir avec Alex, tout en étant assise elle avait envie de papoter avec lui.

"Alors cette soirée te plaît telle ,et la danse ça va comment ! tu profites bien j'espère."

Il a apprécié cette soirée elle s'amusait plutôt bien avec son cavalier et qui aurait sans doute passer la soirée seule au dortoir ,Bella eu soudain une envie de sucreries elle regarde Alex et lui dit.

"Une petite faim je mangerais bien une sucrerie tu veux que l'on regarde s'il y a de quoi manger en sucrerie au buffet".


Bella avait envie de sucre et elle comptait bien satisfaire cette envie ,c'est pas comme si elle pouvait manger un carreau de chocolat , comme n'importe qui met des petites friandises oui ce dont elle avait envie.

@Alexandre Bellanger

S.C. • A.F. • S.C. • A.F.

Les bals sont des événements étranges. Les personnes choisissent de se maquiller, de se déguiser, de mettre leurs plus jolis vêtements et de se draper dans leur élégance pour paraître aux yeux des autres différentes. Change-t-on pour plaire ou pour être quelqu'un d'autre ? Peut-être un peu des deux. Est-ce alors une mascarade que l'on se fait à soi-même au lieu d'une mascarade que l'on impose aux autres ? Pourtant, je ne pense pas que ce soit vraiment une mascarade, même si les personnes paraissent toutes différentes. Je crois qu'elles s'ouvrent tout simplement. Cette soirée n'est pas comme les autres parce que presque tout le monde est inhabituel, et je ne parle pas là d'un point de vue extérieur. Les autres fleurissent lors de fêtes comme celles-ci. Ils se relâchent — oui, c'est cela, un relâchement. J'ai l'impression qu'ils parviennent ainsi, comme des fleurs au printemps, à laisser éclore leur joie. Ce soir, on (se) change pour oublier, ode au présent. C'est un de ces moments durant lesquels on cherche à tout prix à chasser les mauvais souvenirs en nous enivrant de bonheur ; on sourit à en avoir mal aux joues, on danse sans honte, on parle sans gêne et on rayonne sans magie. C'est beau, si joli à observer. La Grande Salle est lumineuse. Voir les autres se noyer dans leur bonheur me donne envie de faire pareil. Pourtant, je n'y parviens pas.

Solenn et moi sommes en retrait. Cette grande vague de relâchement qui pousse les autres à gonfler leurs poumons de la joie qui flotte dans l'air semble ne pas nous atteindre. Sommes-nous trop loin ou juste insensibles à cet abandon des tracas ? Peut-être que nous sommes trop pleines de souvenirs pour oser s'ouvrir. Des fleurs alourdies par l'eau du ciel, voilà ce que nous sommes. Alors, seul le Soleil peut nous aider à nous ouvrir ? Mais où est-il ? Devons-nous partir à sa recherche, coûte que coûte ? Est-ce notre faute si les souvenirs nous retiennent et nous alourdissent comme la pluie fait plier les tiges des fleurs ? Mais pourquoi tout cela ? Pourquoi ne réussissons-nous pas à rayonner ? Pourquoi sommes-nous enfermées loin du bonheur ? Avons-nous peur de nous jeter dans ce vide terrifiant qu'est l'exaltation ? Je ne sais pas vraiment mais je sens que quelque chose me retient. Qu'est-ce que cette chose ? La honte ? La peur ? L'avalanche terrifiante et brutale des anciens souvenirs ? La gêne ?
*Merlin !* Mes pensées sont en ébullition ce soir, c'est insupportable. Je balaye mes questionnements sans y réfléchir, pleine de mes incertitudes. Si je tangue, ce n'est pas grave, tout se balance avant de saisir l'équilibre.

Mes joues se teintent un peu de rose lorsque j'entends le compliment de Solenn et je me remets de nouveau à lisser, instinctivement, les plumes de ma robe. *Magnifique...* Venant d'une autre personne, cela me semblerait exagéré ou presque hypocrite. Cependant, Solenn et moi ne nous connaissons pas vraiment et elle ne gagnerait rien en me disant cela. Alors, peut-être le pense-t-elle réellement, à moins qu'elle ait voulu se montrer agréable envers moi. Oh Circé, mon crâne peut parfois se révéler si complexe ! J'attrape le compliment de la Verte d'un sourire tandis que mon regard vient glisser vers le sol. Je n'ai jamais été très à l'aise en recevant de jolis mots. « Merci, c'est gentil. » Je relève mes yeux pour chercher ceux de Solenn. « J'aime bien la façon dont tu t'es maquillée, cela te va bien. » Je crains un peu que Solenn croie que je lui ai dit cela simplement pour lui renvoyer un compliment en retour. Ce n'est pas le cas, je… « J'le pense vraiment. » Je hoche la tête un instant avant de m'arrêter, presque brutalement, confuse. Glissement de terrain. Est-ce le bruit envahissant qui fait s'emmêler mes pensées ? Merlin, c'est assez déroutant. Il faut que je me ressaisisse avant que cela n'empire.

Je détourne mon visage pour replonger à l'intérieur de ma tête. Tout est brouillard là-dedans, la confusion habite mon esprit. Est-ce cela qui m'empêche d'accéder au bonheur ? Je ne pense pas, sinon cela voudrait signifier que Solenn aussi est habitée par la confusion ; or, elle paraît plutôt sûre d'elle. Je lui jette un rapide coup d'œil, hésitante. J'ai du mal à comprendre les sentiments qui me malmènent. Je me sens un peu perdue au milieu de toutes ces personnes, sans repère, sans but, le dos appuyé au mur simplement parce que cela me permet d'observer sans être envahie par le bruit. Le bruit dérangeait-il également Solenn pour qu'elle vienne s'installer ici ? Merlin, je ne danse pas parce que je ne sais pas danser et quelque chose d'étrange me retient — l'appréhension ? la gêne ? la peur ? — mais qu'en est-il de la Verte ? Que craint-elle ? Pourquoi être venue ici si elle ne souhaite pas se mêler aux autres et se faire emporter par cette vague de bonheur ? N'y parvient-elle pas, comme moi ? Mais qu'est-ce qui la retient, elle ? Les mêmes raisons que moi ? Ses souvenirs du dernier bal ? *Merlin !* J'ai le crâne qui implose.

« J'vais regarder ce qu'il y a de bon sur la table. Tu veux venir avec moi ? » Mon sourire se fait léger et amical, il flotte sur mon visage pour cacher le brouillard qui se balade dans mon esprit. Marcher me fera du bien ; je l'espère.

Joanne ne semblait pas avoir reconnu Samuel dans son déguisement car son visage s'illumina lorsque Rafael évoqua Samièla. Il faut dire qu'il n'y était pas allé de main morte et qu'il avait très bien réussi son déguisement. Si Rafael n'avait pas reconnu les talons de Samuel, il aurait certainement pas devine tout de suite qui se cachait sous cette robe. En réponse à sa compagne, Rafael lui offrit son plus beau sourire mais il remarqua qu'elle n'était pas à cent pout cent dans le moment présent.

Elle lui demanda d'attendre quelques secondes, puis plongea son regard dans le sien et à cet instant Rafael perdit tout sens moral. Il avait envie de se perdre dans le bleu de ses yeux pendant des années si cela lui était permis mais Joanne l'interrompit dans sa contemplation et lui souffla quelques mots. Elle le remerciait, elle le faisait car ... Rafael n'en était pas sur. Il ne savait pas la raison pour laquelle elle lui disait cela maintenant. Il se laissa à croire qu'elle le remerciait de lui avoir proposé cette danse, qu'elle le remerciait de ne pas continuer à faire comme s'ils étaient deux inconnus. Mais au fond de lui, une infime partie de lui pensait aussi qu'elle le remerciait de ne pas avoir fui Poudlard comme elle l'avait proposé. Peut-être que ses remerciements valaient pour tout cela mais Rafael ne le saurait pas car Joanne reprit sa position et fit comprendre à Rafael qu'il était hors de question qu'ils ne tombent ce soir. Elle avait précédé ses propos d'un clin d'oeil que Rafael trouva on ne peut plus mignon. Il hocha la tête et reprit leur danse où ils s'étaient arrêtés, plongea son regard dans celui de Joanne.

Elle est toujours là ! Non seulement Adaline ne lui avait pas fait faux bond, mais elle dansait bien aussi ! Chems parvint à saisir le moment exact où ils ne dansent plus à contre-courant et commencent à glisser sur le tempo posé par la basse. Le moment où la musique passe du stade de complément à celui de guide. Les fils, avant perpétuellement mis sous tension par la dissonance de leur mouvement se détendent alors qu’enfin ils s’accordent sur la même mélodie. Ravi par la tournure que prend la danse, Chems mugit comme un loup appelant sa meute en réponse, suivant comme il le peut les indications de la brune sans couper le flow lorsque celle-ci prend assez confiance pour reprendre les reines dans ce cadre.

« Je savais que tu l’avais en toi » répondit-il satisfait lorsque les directives prirent fin, encore sous l’effet de l’afflux de sérotonine que lui a procuré le moment. « Aller vient là. »

Il engagea son amie vers la table de friandise, attentif aux danseurs encore restant avant de couper la piste et se planta devant les carafes transparentes alignées derrière les bols de bonbecs. Portant une main à son menton, il observa les couleurs vives de chacune des boissons, notant celles qui devaient être gazeuses à leurs petites bulles. Il n’y avait pas d’étiquette pour indiquer les goûts non plus… Il baissa brièvement les yeux vers les elfes, hésitant à solliciter la petite créature. « Hum… Qu’est-ce que tu veux boire ? » bredouilla-t-il à la brune en notant la mine concentrée de celui qui était le plus proche d’eux et les petits coups d'œil qu’il jetait dans leur direction. Faisant les gros yeux, Chems lui donna son dos pour faire face à Adaline et tenta d’indiquer la direction de l’elfe des pupilles. Il surveille. Essayait-il de faire passer comme message.

Levant les bras en l’air pour remonter ses manches pagode hors de la voie, il demanda silencieusement un peu de lest à sa marionnettiste avant de tendre le bras vers une carafe au contenant magenta dont la consistance épaisse lui fit immédiatement reposer le récipient avec une exclamation.

« Et si je te faisais un mélange ? »

Il y avait tant de choix différents, des textures manifestement variées, et puis certains liquides ne laissait pas deviner leur goût très facilement avec leur couleur très très intense. Bien sûr que le jus de citrouille et d’orange étant les premiers choix les plus évidents sur cette table. En admettant qu’ils choisissent une de ces boissons à la saveur ambiguë, ils auraient déjà assurément une surprise mais ça ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas corser un peu plus.

Les doigts de ses deux mains s’étant croisés en prière alors qu’il se répétait un mantra de "s’il te plaît" silencieux, il pensa rendre la proposition plus attirante en ajoutant :

« Et tu fais le mien ? »

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7

Splach ! Voilà ses vêtements qui se salissent de nouveau. C´est pas possible d´être aussi malchanceux. C´est un complot, quelqu´un lui en veut et est décidé à lui pourir sa soirée, impossible autrement. Pourtant, Oxy avait l´air tout aussi surprise de ce qu´elle venait de faire. Affollée, elle se répandit en excuses auprès d´Elena. Mais bon, maintenant que le mal était fait, autant lui souffler sur la tâche, ça revenait au même.

C´est vraiment pas de bol. Mais vois le bon côté des choses, t´as l´air bieeeen plus effrayante comme ça. On dirait le sang de tes victiiimes. Oooouuuh, tentais-je de la rassurer avant d´exploser moi-même de dire.

Je tendis la main droite pour saisir un toast, la gauche maintenant fermement Miraiow en place. Cherchant des yeux une garniture adéquate à tartiner sur la tranche de pain, je tendis l´oreille pour écouter la réponse d´Elena.

Ce qui s´est passé il y a deux ans ? Quoi, au juste ? Je m´apprêter à lui demander de me le raconter, mais je me retins aussitôt. Tout le monde sait ce qu'il s'y est passé. Oui. Oui, je le sais moi aussi. Bien sûr que je le sais, vous me prenez pour qui ? Élève de deuxième année à Poudlard qui ne connais même pas les évènements importants qui se sont passés dans son école un an avant son arrivée. Pffff, ce n´est pas-du-tout moi.

Ah, oui, tu as raison. J´avais... oublié. Halloween 2044... c´était un vrai fiasco, risquai-je en la regardant et priant le ciel de ne pas me faire dire du n´importe quoi pas crédible du tout.

En me tourant de nouveau vers la table et les innombrables mets qui la garnissaient, le léger rictus que je m´étais donné pour accentuer ma moquerie de l´évènement d´il y a deux ans tomba d´un seul coup. Où est-ce que sont passées les tables, non d´une Miraiow en costume de sorcière ? Je n´ai encore rien avalé !

Roooh, et pourquoi enlever les tables ? Et ceux qui ne veulent pas danser, ils font quoi ?, me lamentai-je en écho à la plainte d´Elena.

C´est alors que je sentis ma chatte gigoter de plus belle entre mes bras. Elle avait fini sa cuisse de poulet et en réclamait davantage. Je fais comment pour la faire tenir tranquille maintenant ? Les chats, ça ne mange pas de toasts, si ? On dirait bien qu´il va falloir rentrer.

C´est bon, Miraiow. T´as gagné, on rentre au dortoir. J´espère que tu ne m´en veux pas de te laisser comme ça en plein bal, Elena. En tous cas, ravie d´avoir fait ta rencontre. J´espère te revoir très bientôt, toi et Snarko, dis-je en poitant le chaudron où roupillait paisiblement le rat, insensible au vacarme ambiant de la salle. Joyeux Halloween !, lançai-je avant de me lever de table.

Miraiow ne demandait que ca. Dès qu´elle eut le champ libre, elle sauta de mes jambes et détala à toute allure en direction du dortoir, se faufilant entre les dizaines de paires de jambes qui gesticulaient en tout sens.

Au fond, je quittais la fête sans trop de regrets. Je n´étais venue que pour exhiber ma génialissime idée de déguisement, voilà chose faite. Qui dans cette salle avait pu passer outre la *magnifique* mèche blanche reconnaissable du premier coup d´oeil ? Et puis, le seul autre truc digne d´intêret à cette soirée, à savoir la nourriture, venait de disparaître. Plus aucune raison de m´attarder. Ah si, j´ai oublié de demander un autographe à Elena ! Après la signature des Griffes Ardentes, quoi de mieux que celles de la Cheervalerie Écarlate pour compléter ma belle collection ? Tant pis, c´est trop tard. Mais je la reverrais, c´est sûr. Et, parole de sosie de Kristen Loewy, je l´aurais, cet autographe.

Des sourires et des regards dans lesquels Joanne aurait pu chercher les réponses qu’elle n’avait pas voulu voir ses derniers mois. Pourquoi se sentait-elle seule au quotidien ? Pourquoi s’étaient-ils séparés ? Pourquoi agissait-elle avec lui comme s’il était un inconnu alors qu’il ne cherchait qu’à l’aider ? A chaque fois ? Joanne laissa un soupir malheureux s’extirper alors qu’elle dansait doucement, toujours emprisonné dans le bras de Rafael.

Le regard de Rafael était rivé sur elle. Elle ne pouvait ni ne voulait s’échapper. Son regard la happé dans des profondeurs qu’elle n’avait pas exploré depuis … depuis la dernière fois qu’il l’avait regardé ainsi. Il était temps d’assumer. Elle n’avait pas 16 ans. Elle n’était pas une adolescente. Elle devait assumer. Elle devait le faire pour n’avoir aucun regret, ni remord d’aucune sorte lorsqu’elle repensera à cet instant.

Toute trace d’humour perdu, ne lâchant pas Rafael du regard, explorant avec ses yeux le contour du visage de l’homme qui lui faisait face, elle finit par lâcher. « Je n’ai jamais autant pensé à toi que depuis la parution de ce fameux numéro de la Gazette ». Elle avait lâché ça dans un soupir, sans aucune arrière-pensée, ni aucune volonté derrière. Joanne ne pensait plus aux élèves à surveiller autours, ni à plus rien autre que l’homme qui se trouvait face à elle. Elle savait que ça pouvait être dangereux. L’absence de réciprocité ferait mal, elle le savait. Mais quid des regrets qu’elle aurait eu si elle n’avait pas dit ce qu’elle avait besoin de dire ?


@Rafael Mason