J'espérais que l'élève de Gryffondor n'avait pas passé tout son temps à chercher ce livre. Je m'en voudrais sinon. C'est bien la première fois que j'oublie un livre de cette façon. Surtout qu'il a fini par terre. Ce n'est pas du tout dans mes habitudes. C'est certainement pour cela que je me sens si gênée. Je n'aime pas être désordonnée, surtout pas avec les livres. Mais fort heureusement, très rapidement, il me rassure. Je me permets alors de me détendre et souris doucement. Il me dit de ne pas m'inquiéter et j'acquiesce, vraiment rassurée. Je comptais repartir dans ma lecture mais il me pose une question et je suis assez surprise. Je le regarde, à nouveau, en clignant des yeux. De qui me parle-t-il ? Je suis ses indications et aperçois la jeune Poufsouffle qui m'a aidé tout à l'heure. Je regarde cette dernière quelques secondes avant de reporter mon attention sur le garçon qui est à ma table.

- Nous sommes dans la même maison mais non, je ne la connais pas... Pourq...

Je suis coupée dans mes propres paroles. Un bruit résonne dans la bibliothèque et j'en sursaute automatiquement. Je me retourne pour voir d'où ça provient. Je vis alors une échelle et le Gryffondor à mes côtés se lève subitement. Je comprends qu'un élève doit être blessé après une telle chute et je me lève également pour m'approcher de la scène. Je remarque alors qu'il s'agit de la Poufsouffle dont on parlait et je me précipite jusqu'à elle. Je pose délicatement mes mains sur son épaule et la secoue très légèrement.

- Est-ce que tu m'entends ?

Je regarde tout autour de nous pour espérer trouver de l'aide.

- Je crois qu'il faut l'emmener à l'infirmerie !

C'est le vide autour de moi. Je ne vois rien, rien du tout. Une douleur fulgurante me prend à la tête, comme une lame qu'on m'enfoncerait dans le crâne. Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Je ne suis pas capable de monter sur une échelle sans me faire mal... Cette réflexion réveille des souvenirs en moi... Cet accident que j'ai eu quand j'étais petite... J'étais dans une bibliothèque moldue, j'avais monté une échelle comme celle-là et... je préfère ne pas y penser... Ce qui est sûr c'est que ce long séjour à l'hôpital m'aura bouleversée au point de rester longtemps dans mon esprit...

J'ai mal, vraiment mal... A l'aide... Je me demande ce qui se passe autour de moi... J'entends une voix... Floue mais assez claire pour que je puisse la comprendre :

- Est-ce que tu m'entends ?

Je ne peux pas réagir... pas capable... pas la force nécessaire... je n'arrive même pas à ouvrir les yeux ou même articuler un mot... Cette voix est si douce est bienveillante... Je veux voir le visage de la gentille personne qui s'intéresse à moi... Je veux le voir... J'entrouvre les yeux et aperçoit des cheveux frisés, de belles boucles brunes... c'est la fille que j'avais aidé... tout à l'heure... Je suis fatiguée... je referme les yeux... je refoule la douleur qui emplit ma tête... j'abandonne...

- Euh oi i au an ené a in i ei !

J'entends ses syllabes mélangées, je ne comprends rien... plus rien... que quelqu'un m'aide... faites quelque chose... Je préfère me laisser aller, ne plus penser à ce qui se passe autour de moi...

De nouveau, plus rien...

Lyam se précipita vers le lieu d'origine du chahut. La prénommée Anna se trouvait là, allongée au sol. Elle était inerte et avait du s'assommer en tombant de l'échelle. Il regarda autour de lui. La jeune fille aux cheveux bouclés de Poufsouffle accourait déjà mais personne d'autre ne semblait avoir entendu sa chute. En vérité, la bibliothèque était très peu remplie, ils étaient quasiment les seuls dans la pièce.



La Poufsouffle posa cette question à Anna en la secouant légèrement des épaules. Le Gryffon aurait dû y penser, c'était la première chose à faire dans ce cas là. Mais bon, le moment n'est pas aux culpabilisations ! La question de la jeune fille aux cheveux bouclés demeura sans réponse. Elle restait sans réaction, sur le sol froid de la bibliothèque. Lyam se leva et déplaça doucement l'échelle, de façon à avoir plus de place.
Que fallait-il faire dans ces circonstances là ? Fallait-il la bouger ? Lyam n'était pas de cet avis. Justement, la jeune fille au cheveux bouclés déclara ceci :



Lyam réfléchit à toute vitesse. Il n'en était pas sûr. En plus, l'infirmerie se situait loin d'ici et le temps qu'ils arrivent là bas, elle se sera sans doute réveillée. Le jeune homme s'agenouilla devant la fille inconsciente. Cette dernière commença à bouger les paupières, puis à ouvrir les yeux. Ignorant la dernière exclamation de la Poufsouffle, il prit la parole.

J'étais assez paniquée, je devais bien l'admettre. Je n'étais pas préparée à réagir dans de tels cas de figure. Aucun manuel ne nous indique quoi faire en cas de malaise dans une bibliothèque déserte. Et aucun professeur n'allait intervenir pour nous aider à trouver la bonne réponse avec un bon vieux " Ouvrez vos livres page 394 ". Non. Nous devions nous débrouiller, tous seuls. Nous étions des sorciers mais pour autant, nos baguettes n'allaient pas nous servir à grand chose ici. Il nous fallait la conduire à l'infirmerie mais le Gryffondor qui me tenait compagnie ne semblait pas décidé. Je le fixais, me demandant bien ce qu'il attendait pour réagir. Pense-t-il pouvoir utiliser sa magie pour arranger les choses ? J'en doute.

Je regardais donc autour de moi pour essayer de trouver une aide supplémentaire, du moins quelqu'un qui me paraitra moins figé. Mais ici aucun tableau ne peut m'aider. Pas comme dans les longs couloirs de Poudlard, où diverses personnes peuvent voyager et alerter des professeurs en à peine quelques secondes. Non, il n'y avait personne. Mais alors que je m'apprêtais à me relever, je vis le Gryffondor prendre le relai. Et ce qu'il dit me surprend. Je regarde donc fixement la blessée. Est-ce qu'elle reprend ses esprits ? Ce serait en effet la meilleure chose qui puisse nous arriver. Mais n'a-t-elle tout de même pas besoin d'aller voir l'infirmière ? Je me pose la question.


Bonne année à vous deux. Les mots en gras/italique/soulignés sont pour au fil des mots, n'y faites pas attention.

J'entrouvris péniblement les yeux : Lyam se penchait sur moi, il prononçait des paroles floues, peut-être : "Anna ! Tes yeux ? Une chose", elle était encore assez consciente pour savoir que c'était incompréhensible, ou peut-être : "Anna ? Va mieux ? Quelque chose ?", oui, ça devait être ça... Alors il lui demandait si elle allait bien ? Si elle voulait quelque chose ? Il voyait son état, non ? Pas besoin de poser des questions pareilles ! Elle fit une sorte de gémissement, elle n'avait pas la force de répondre.

Elle tourna sa tête vers la jeune Poufsouffle qui avait l'air inquiète, elle cherchait de l'aide, elle avait raison. Anna sentait cette douleur à la tête... de plus en plus forte... Elle ferma les yeux pour se soulager. Elle avait juste envie que tout s'arrête, que le temps s'arrête. Elle n'avait jamais eu aussi mal de sa vie. Enfin, à sa connaissance. Elle ne se rappelait plus de la douleur qu'elle avait éprouvé lors de sa chute d'enfance, c'était mieux comme ça !

Elle se demandait si il fallait qu'elle réponde au garçon. Peut-être fallait-il donner un indice sur son état mais si elle ne répondait pas, ils comprendraient... Elle murmura un

"Emmenez-moi à l'infirmerie"

à peine audible, puis, n'en pouvant plus, essoufflée par ses efforts, sombra dans l'inconscience....

C'est terminé pour moi

Lyam patientait, espérant qu'une aide accoure et lui dise ce qu'il fallait qu'il fasse. Lui et la jeune fille aux cheveux bouclés. Celle-ci semblait un peu paniquée, affolée et c'était tout à fait normal. Il ne pouvait quand même pas prétendre qu'il était parfaitement calme, bien au contraire. Le rouge ne savait pas quelle était l'attitude à avoir dans une telle situation.
Il espérait que sa question ne resterait par trop longtemps sans réponse, et ce silence le mettait mal à l'aise. Fallait-il l'emmener à l'infirmerie. Même à deux, vu leur âge et la distance qui les séparait de l'infirmerie, ils n'arriveraient pas à la porter jusque là bas.



Lyam dut tendre l'oreille pour percevoir clairement ce que lui répondait Anna. Sa réponse semblait à la fois sûre et vague, comme si elle n'avait pas totalement conscience de ce qui se passait autour d'elle. Si Anna voulait se rendre à l'infirmerie, le jeune homme ne pouvait pas la contredire. Mais comment l'ammener là bas ? Toujours le même problème. Et une seule réponse : aller chercher de l'aide. Il se leva pour se diriger vers la porte, laissant la jeune fille aux cheveux bouclés en compagnie de sa camarade de maison.

Pile à ce moment là, la porte tourna doucement sur ses gonds et un bibliothécaire que Lyam avait déjà croisé entra silencieusement dans la pièce. Lyam se précipita à sa rencontre et, en quelques mots, il lui expliqua la situation. L'homme se précipita pour porter la Poufsouffle, avant de s'empresser de sortir de la bibliothèque en direction de l'infirmerie. Le Gryffon, quant à lui, resta planté debout, sans savoir s'il devait l'accompagner ou non. Entendant une conversation derrière la porte et la voix rude et grave de l'homme, il jugea qu'il avait trouvé un épaulement pour transporter Anna. Rassuré, Lyam observa la pièce. La jeune fille aux cheveux bouclés attendait comme lui, ne sachant pas trop comment réagir.



Après avoir lancé ce timide remerciement en faveur de la Poufsouffle, il se dirigea vers la table et saisit son livre. Il se pressa d'aller le remmettre à sa place, retenant dans un coin de son esprit l'endroit où il était rangé. Lyam avait décidé de reporter son devoir au lendemain, épuisé par cette épreuve et n'ayant pas le cœur à se mettre au travail, il s'en alla, passant la porte avec des enjambées lasses et fatiguées.

Fin du RP pour Lyam, j'ai été ravi de partager ces quelques Mots avec vous, merci

La situation avait rapidement changé. J'étais triste pour cette jeune fille de la voir ainsi. Mon empathie prenait le dessus et je le vivais assez mal. C'est certainement pour cela que je m'imaginais à sa place et que la panique prenait place dans mon corps. Mais fort heureusement, nous n'avons pas eu à nous questionner davantage avec le garçon de Gryffondor. Un adulte prend le relai et je souffle de soulagement. Au moins, la Poufsouffle allait pouvoir être prise en charge rapidement et correctement à l'infirmerie. C'était une bonne nouvelle.

Fort heureusement, le garçon du petit trio que l'on improvisait avait finalement pris les devants. C'est lui qui est parti chercher de l'aide et lorsque le bibliothécaire partit avec la jeune fille de ma maison, je me suis tournée vers lui. Je lui adresse un petit sourire. Je suis à la fois soulagée, reconnaissante et gênée. J'avais même l'impression qu'il était dans le même état que moi. Nous ne savions pas comment réagir et on se regardait un peu bêtement. J'essaie de réfléchir à quoi lui dire mais il prend la parole en premier et son remerciement me surprend. Je le fixe, ne comprenant pas trop pourquoi ce merci si rapide. Il ne perd pas plus de temps et je le suis des yeux lorsqu'il s'éloigne. Je finis par sourire. Je n'ai pas eu le temps de lui répondre mais je suppose qu'il se doute que je le remercie également. Du moins, je l'espère. Nous pourrons toujours nous recroiser maintenant que je connaissais son visage.

Je l'ai laissé s'en aller et reprends, pour ma part, ma place à table pour poursuivre ma lecture qui était loin d'être terminée.


Fin pour moi aussi, merci à vous deux et à la prochaine, qui sait.