Assise à la table de Gryffondor, Ennis demandait l'heure à Clément. Midi quarante cinq. Elle hésitait quand à la conduite à tenir. Avant de partir prendre le Poudlard Express samedi, Diarmuid lui avait demandé d'aller voir la psychomage de l'école, arguant que cela lui ferait du bien de parler avec elle. Elle s'était mordu la langue pour ne pas lui demander comment il avait su qu'il y avait maintenant quelqu'un de ce corps de médecine au collège de magie. Soit il en avait eu vent par Owen, soit par des collègues. Le monde sorcier était extrêmement petit quand on y regardait. Et elle ne voulait pas savoir si cela pouvait venir du bibliothécaire. Car si c'était le cas, elle risquait d'aller le voir pour lui faire comprendre que ce faisant, il l'avait bien emmerdé. Sauf qu'ici, il était avant tout un membre de l'équipe encadrante, elle ne pouvait pas se permettre ce genre de comportement. Autant rester dans l'ignorance. Mais maintenant il lui restait l'incertitude suivante: l'aîné de sa fratrie allait-il réussir à savoir si oui ou non elle y serait allée. Elle soupira et précisa à son meilleur ami qu'elle y allait, prétextant le besoin de se rendre dans son dortoir avant de le rejoindre à la bibliothèque.

Elle gagna le Grand Hall et emprunta les escaliers vers les étages. Elle marchait d'un pas vif, son sac balançant contre ses jambes. Une fois sur le palier du troisième étage elle marqua une pause. Son visage voyagea de l'escalier montant vers le palier suivant au couloir. Elle amorça le mouvement vers les marches avant de se raviser. Autant se débarrasser d'aller voir la femme. Elle pourrait dire à son frère qu'elle s'était présentée. Elle l'aurait écouté et il n'y aurait plus à en discuter à l'avenir. Elle avait assez de son père qui avait un sursaut de soucis d'éducation pour ne pas ajouter un grand frère persuadé de savoir le mieux pour elle. Devant la porte du bureau, elle prit le temps de prendre une respiration, mais il y avait déjà des quatrième années dans le couloir - plus d'une heure avant? - pour leur cours avec Miss Priddy. Elle s'engouffra donc dans la salle d'attente d'Angie Miller en restant debout, dédaignant le petit canapé autant que les magazines. Si à l'heure dite, dans moins de dix minutes, la soignante n'était pas là, elle s'en irait. Déjà qu'elle avait la ferme impression de perdre son temps, ce n'était pas pour en rajouter. Son impatience commençait à se manifester doucement. Les bras croisés son index gauche marquait les secondes sur son avant bras droit alors que ses yeux se fixaient sur la porte menant au bureau.


@Angie Miller

Les vacances venaient de se terminer et la rentrée c'était faite hier matin. Bien que j'ai grandement apprécié les fêtes de fin d'année et de pouvoir passer tout mon temps avec ma famille je devais avouer que mon travail ici m'avait quelque peu manqué. Il était fort probable que le nombre d'élèves venant me voir allait augmenter en cette période. Chez certains les fêtes de fin d'années sont source de bienveillance, de partage et de retrouvailles, en soi que du positif. Mais chez beaucoup d'autres elles étaient aussi accompagnées de nombreuses tensions et marquées par les disputes et les désaccords quand se ne sont pas des cadeaux pourris qu'on a envie de jeter par la fenêtre. Les fameux "Tu en es où dans tes études ?", "Quels sont tes notes" et autres pressions en lien avec l'école sans oublier les très intrusives questions sur nos relations. Je bien contente de n'avoir eu que très peu ce genre de remarque et d'avoir dépassé ce stade. Enfin, c'est plus à l'heure actuelle que je les ai eu les remarques.

En arrivant au bureau après le repas je m'attendais déjà à voir un ou une nouvelle élève attendre devant la porte. Bingo ! Une jeune fille qui devait avoir au moins 15-16 ans attendait ou plutôt semblait s'impatienter ici. Elle était debout, les bras croisés à fixer la porte. Aïe, première fois que je dois faire face à une adolescente de mauvais poil. J'avais eu tout un tas de jeunes plus ou moins stressés dont le regard était fuyant mais comme ça, pas de jeune grincheux. J'en connais une qui a du passer de très mauvaises fêtes de fin d'année...

"Bonjour, Angie Miller. Je peux peut-être t'aider ?"
Pendant se temps j'avais déverrouillé la grande porte menant au bureau tout en fredonnant un air de musique de Noël que Dakota avait réussi à me mettre dans la tête à force la chantait à tue tête avec son cousin. Finalement c'était assez bien quand elle ne savait pas parler... Cette gamine est une vraie pipelette. Bon, comme ça mère en faite.

"On serra sûrement mieux à l'intérieur, non ?"
D'un geste de la main gauche je l'avais invité à rentrer en pointant l'intérieur de la pièce tout en restant sur le pas de porte. Je ne voulais pas la brusquer ou avoir l'impression de la forcer à rentrer, ça ne ferait qu'empirer la situation et elle repartirait probablement aussitôt en étant encore plus en colère. Une chose était sûre, elle n'avait pas vraiment l'impression d'être là de son plein gré, peut-être un ami, un proche ou bien un professeur qui le lui aurait demandé ?

Alors que les voix continuaient de se faire entendre dans le couloir, la porte de la pièce où elle se trouvait s'ouvrit. Les pas d'une femme se firent entendre et Ennis finit par la voir passer à ses côtés pour atteindre la porte de la pièce de consultation. L'adulte salua la jeune fille qui lui répondit d'un signe de tête et en décroisant ses bras pour les abaisser. Les mains jointes à hauteur de son bas ventre, elle observa la soignante. Jusqu'à présent, elle n'avait jamais fait attention à elle, mais, là, il lui sautait aux yeux quelque chose. Elle devait avoir l'âge de l'aîné de sa fratrie. Elle expira longuement et son regard se fit plus sombre. Elle avait du mal avec tous ces adultes à peine plus veiux qu'elle. Surtout en ce moment. Certains préféraient, les trouvant plus proches d'eux, l’irlandaise se trouvait elle face à une dissonance cognitive forte. Comment des personnes - adultes certes - mais de l'âge de ses frères pouvaient faire office de figure d'autorité et de substitution parentale pour des adolescents. Pour elle. Elle n'arrivait pas à les voir ainsi. Elle n'y pouvait rien.

La préfète des rouges et ors, faisant fi de la chanson de noël - qu'elle ne connaissait pas au demeurant - articula une réponse succincte à la psychomage: "O'Belt Ennis. Peut-être." La voix était suspicieuse mais le son était sorti. Elle eut un mouvement d'hésitation lorsque la jeune femme l'invita à entrer. Elle savait que le faire était une acceptation à ce qu'avait dit son frère. Mais en même temps, ne voulait-elle pas prouver qu'il avait tord? Elle amorça donc un pas en avant et entra dans le bureau avec un léger mouvement d'épaules vers le ciel. Il y aurait toujours moins d'oreilles indiscrètes. Elle observa les lieux... Pourquoi deux fauteuils? Et attendit qu'on l'invite ou non à prendre place. Mais surtout, que la porte se referme.

Le langage corporelle de la rouge et or indiquait toujours qu'elle était sur la défensive malgré ma tentative pour essayer de la rassurer, pour essayer qu'elle me fasse un peu plus confiance. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle change totalement d'attitude non plus, se serait beaucoup trop irréaliste mais j'espérais un petit peu moins de méfiance à mon égard. C'était un échec ou du moins ça en avait tout l'apparence. A ce moment là je me demandais même pourquoi elle était venue, j'avais presque envie de lui dire que si c'était pour me toiser ainsi ce n'était peut-être pas la peine d'être venue car je n'arriverais pas à travailler avec une telle attitude à mon égard mais à mon plus grand étonnement elle finit par me répondre, bien que très brièvement. Elle m'indiqua alors son nom puis un "peut-être" que j'ai considéré comme une petite victoire personnelle avant d'entrer dans le bureau sans toutefois s'assoir.

Son nom ne m'était pas inconnu. Je ne la connaissais pas et je n'étais pas là depuis assez longtemps pour connaitre les noms de tout le monde. Creusant dans ma mémoire j'essayais de me souvenir d'où je pouvais bien connaitre le nom de O'Belt. Alors que je venais de refermer la porte et de m'assoir à ma place j'eus une sorte de flash. Mais bien sûre !

"Assieds-toi je t'en prie. Ton nom m'est familier, serais-tu de la même famille que Diarmuid O'Belt ?"

La psychomage avait fermé la porte juste après qu'elles soient entrées. Ennis avait juste eu le temps de détailler rapidement la pièce que miss Miller l'invitait à prendre place. La châtain s'installa donc sur le siège dont elle était le plus proche, déposant par la même occasion son sac à ses pieds. Ses yeux, encore dirigés vers le sol de par son geste s'écarquillèrent une demie seconde. Elle prit une courte inspiration pour reprendre contenance avant se se redresser totalement pour regarder la femme qui se tenait assise de l'autre côté du bureau.

- "C'est mon frère aîné." Répondit le plus simplement du monde la benjamine des O'Belt qui tentait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Son frère connaissait la toute nouvelle soignante de Poudlard. De l'Institutde Médicomagie et des Sciences Magiques? La question qu'elle se posait depuis qu'il lui avait parlé de venir ici ne cessait de tourner dans sa tête. Comment avait-il su? elle avait songé à Owen. Mais peut-être était-ce juste par ce que ces deux là se connaissaient bien et qu'il l'avait appris de la bouche d'Angie Miller directement.

- "Vous le connaissez bien?" Ne put elle s'empêcher d'enquêter tout en continuant à cogiter sur le pourquoi du comment il avait pu penser qu'il serait bon pour elle de venir user son uniforme sur ce siège plutôt que de travailler. L'année des BUSE, avec l'échange épistolaire, le tout nouveau club de course auquel elle comptait bien participer le plus assidument possible. Franchement...

Sa pensée s'interrompit. Le club de course. Rafael Mason... Son esprit repartit en arrière, vers une discussion datant du dix novembre dernier. Elle s'était confiée au professeur de vol en novembre et il l'avait enjoint à venir la voir. Quitte à l'accompagner au besoin. Il lui avait rappelé régulièrement pendant les séances de rééducation. A chaque fois elle avait dit réfléchir et le dernier jeudi de décembre elle avait finit par dire qu'elle irait a la place de la rééducation. C'était son frère qui l'avait mise de mauvaise humeur à ce sujet. Ça lui était sorti de la tête et elle ne l'avait pas rappelé à l'infirmier. Et là, elle regrettait de ne plus y avoir pensé. Pourtant jusqu'aux vacances, elle le voyait a cette heure là. Son visage changea du tout au tout. Son air buté laissa place à un air perdu. Si elle pouvait le contacter maintenant, elle le ferait.

Rafael aurait bien aimé que le week end soit un peu plus long. Cela ne faisait que peu de temps que les élèves étaient revenus à Poudlard mais il aurait bien accepté un peu de repos supplémentaire. Il avait tout de même la chance d'avoir des grands week end et il n'allait pas se plaindre, ce serait mal vu.

C'était une bonne semaine qui s'annonçait. À la fin de la semaine, les premières courses de balais verraient le jour à Poudlard et le professeur de Vol ne pensait qu'à ça. Il était tellement focalisé sur cela qu'il n'avait pas fait attention à l'heure. Il préparait le cours de deuxième année sans trop y prêter d'attention et quand il vit que sa montre indiquait 13h, Rafael eut un flash. Lors d'une session de rééducation, Ennis lui avait glissé qu'elle avait décidé de suivre ses conseils et de se rendre dan le bureau de psychomagie dans le but de travailler sur ce qu'elle lui avait confié deux mois plus tôt.

Lorsqu'elle lui en avait parlé, Rafael lui avait proposé de venir avec elle pour qu'elle se sente plus à l'aise. Elle semblait avoir confiance en lui et il se sentait lui aussi liée à cette adolescente, elle l'avait touchée et il souhaiter l'aider. Il ne perdit pas une seule seconde, il ferma la porte de son bureau à l'aide de sa baguette et courut en direction du château. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il ne tenait pas ses promesses. Il arriva très vite aux portes du château et gravit les marches quatre par quatre. Il vit la porte se fermer au loin et ralentit un peu le rythme. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et frappa à la porte du bureau d'Angie.

La jeune gryffonne s'est finalement assise sur l'un des deux fauteuils en posant son sac à ses pieds. Il y avait encore un peu de progrès. Elle écarquilla subitement les yeux à la mention de Diarmuid, totalement surprise. J'en déduis qu'effectivement elle le connaissait. Ensuite elle m'expliqua que Diarmuid était son frère aîné et me demanda si je le connaissais bien. Ça réaction me faisait sourire.

"Assez bien oui, ton frère et moi étions à Poudlard plus ou moins en même temps. Nous nous sommes vus plusieurs fois tout au long de notre scolarité et nous nous sommes aperçus aussi en Fac de Médicomagie."

En tout cas elle n'avait pas son caractère sociable, je me souvenais de lui comme une personne très solaire et Ennis m'inspire plutôt l'inverse pour le moment. Peut-être me fera-t-elle plus confiance maintenant qu'elle sait que je connais son frère ? Bon, nous n'étions pas là pour parler de Diarmuid aussi charmant soit-il. Avant que je puisse continuer j'entendis quelqu'un toquer à la porte du bureau. Je n'attendais personne à cette heure-ci. Probablement un élève désirant prendre rendez-vous, je me suis dit que j'allais lui ouvrir en lui donnant un rendez-vous pour ne pas être dérangé pour la suite. Une fois devant la porte je l'ouvris et fus surprise de ne pas voir un élève devant moi. C'était Rafael, j'étais surprise de le voir ici.

"Bonjour ! Tu... à besoin de quelque chose ? Je suis en consultation."-j'ai regardé Ennis derrière moi. J'espère qu'elle ne considèrera pas ça comme une marque d'impolitesse et ne m'en tiendra pas rigueur.

Assez bien. Allez savoir pourquoi mais Ennis, en voyant le visage de la thérapeute, aurait tendance à modifier un peu l'expression pour dire plutôt bien. Peut-être était-ce le sourire de la jeune femme? Dans tous les cas, elle ne devait pas l'avoir vu si récemment que ça sinon, elle l'aurait assis sur un fauteuil pour le faire parler. Enfin c'était surtout l'an passé. Depuis quelques mois il souriait à nouveau et depuis Yule il semblait redevenir le vrai Diarmuid. Enfin quand bien même, son aîné l'avait hautement perturbée, au point de lui faire monter de l'agacement et oublier qu'elle avait de toute façon prévu de venir, accompagnée certes. Mais il avait tourné ça comme un ordre, elle détestait ça. Il ne lui avait pas laissé le choix et elle avait occulté le reste.

Tout à ce constat, la châtain se sentait d'autant plus mal qu'elle ne savait pas par quoi commencer. Avoir Rafael Mason auprès d'elle, pour s'adresser à lui la rassurerait. En lui elle avait confiance. En la psychomage pas vraiment. Mais avec son aveuglement d'une bêtise sans nom elle était seule face à la jeune femme qu'elle avait accueilli d'une humeur massacrante. Des coups donnés sur la porte d'entrée du bureau interrompirent le fil de ses pensées angoissées. Miss Miller se leva pour ouvrir, laissant l'adolescente face à un bureau vide.

Un espoir naquit, est ce que le professeur s'était souvenu? Déjà, la psychomage tutoyait la personne, s'excusant d'un regard lancé par dessus son épaule. Alors, la Gryffondor se retourna dans l'espoir d'apercevoir l'adulte qui se trouvait dans la petite salle d'attente. Impossible, elle s'appuya doucement sur ses jambes pour tenter de mieux voir - on repasserait pour la curiosité qui pouvait paraître comme malsaine - mais elle avait besoin de savoir, de calmer les sécrétions de cortisol qui avait fait s'accélérer ses rythmes cardiaque et respiratoire. Mais rien alors elle se rassis, dépitée avant de se retourner sur le fauteuil, comme ceux qui bavardaient avec leur voisin de derrière et c'est d'une voix teintée de stress et où son accent était plus fort que jamais qu'elle prononça une question:

- "Miss, est ce que c'est le professeur Mason?"

Rafael s'en voulait de ne pas avoir fait plus attention à l'heure. Il avait laissé entendre à Ennis qu'il serait là pour l'aider dans ce moment et il arrivait après le début du rendez-vous, ce n'était pas très responsable de sa part. Il attendit patiemment devant la porte, tout en essayant de reprendre son souffle et paraitre le plus naturel possible.

Il entendit des bruits de pas à travers la porte et devina que sa collègue se dirigeait certainement jusqu'à la porte pour voir qui venait interrompre son rendez-vous. Ses suspicions se révélèrent rapidement être vraie et après quelques secondes, la porte s'entrouvrit lui permettant ainsi de voir Angie. Cette dernière semblait gêné qu'il ait interrompu son rendez vous et elle lui demanda s'il avait besoin de quelque chose. Il comprenait tout à fait sa réaction, cela pourrait rendre son entretien avec son patient plus compliqué.

Alors qu'il allait lui répondre, il entendit une voix l'intérieur et reconnut aussitôt Ennis. Elle demandait à la psychomage si son professeur de Vol était la personne qui venait de frapper et Rafael sourit à Angie. Il était soulagé de constater que c'était bien Ennis qui était en rendez-vous et peut-être qu'il n'arrivait pas trop tard. Rafael s'empressa de donner quelques précisions à Angie à voix basse:

« — Bonjour Angie, je suis désolé de te déranger en pleine consultation, vraiment. Il se trouve qu'Ennis m'a un petit peu parlé et je pense qu'elle a confiance en moi. Je lui ai conseillé de venir te voir, tu es beaucoup plus qualifiée que moi. Mais je lui aussi promis que je serai la si elle en ressentait le besoin, que je l'accompagnerai si cela l'aiderait. C'est donc pour cela que je suis venu.»

Je me suis retournée vers l'arrière en entendant la voix de la jeune O'Belt. C'était si rare de l'entendre depuis le début de notre échange ! Comment avait-elle deviné qu'il s'agissait de son professeur de vol ? Pourtant je n'avais pas prononcé son nom et il n'avait pas encore répondu. Peut-être avait-elle réussi à l'entrevoir depuis son fauteuil ? Alors que je m’apprêtais à lui répondre je fus devancé par Rafael qui m'expliqua qu'il était venu pour aider la jeune fille, qu'elle lui faisait confiance et qu'il était à l'origine de sa venue dans mon bureau. Si elle lui fait confiance elle devrait mieux parler en sa présence, du moins en théorie, ce qui faciliterait nos échanges. C'était une très bonne chose en tout cas. Je me suis décalée affin de le laisser passer en lui indiquant de ma main gauche le fauteuil à côté d'Ennis.

"Oh pardon je ne savais pas. Entre, je t'en pris ! Nous n'avions pas vraiment commencé en plus donc tu n'as rien loupé, il faut dire qu'elle n'est pas très bavarde pour le moment mais je suis sûre que ça viendra. En tout cas c'est une bonne chose si tu l'accompagne, c'est toujours plus rassurant." Sur ces mots je me suis rassise à mon bureau après avoir refermé la porte. "Peut-être que pour commencer tu pourrais me dire ce qui t'amène ici, ce qui te tracasse ?"