Alice est amusée que son cousin ne sache pas le nom de cette boutique. Pour une fois, qu’elle en savait plus que lui ! Rigolant un peu, elle dit “elle s’appelle Ollivander” et elle se mit en marche, faisant un signe de tête pour que le futur Serdaigle la suive. Elle entre dans la boutique quelques minutes plus tard.

La lionne regarde autour d’elle, toutes les boites, dans les étagères, remplies de diverses baguettes en tout genre. D’un air émerveillé, la jeune fille les observait, emplie de souvenir de sa première venue. Gardant sa fausse joie, elle salue le vendeur de son plus beau sourire. Se mettant sur le côté, pour laisser place à son cousin, elle en profite pour regarder tous les détails, minutieusement ses yeux inspectaient la pièce de long en large. À part l’emplacement des boites, et une latte du plancher, rien n’avait bougé depuis sa dernière venue, qui datte d’il y a trois ans.

Alice fixe son cousin, attendant qu’il s’avance, ce qu’il fit d’ailleurs au bout de quelques secondes, le vendeur le fixe, l’air concentré avant de partir chercher une baguette pour un premier essai. Aaron semblait assez curieux, tout comme elle l’était pour lui. C’était un moment magique, qui n’arrivait qu’une seule fois contrairement aux autres boutiques où on s’y rendait tous les ans, enfin, presque.

Oubliant un peu ses soucis, elle retrouve son sourire. Un peu moins tracassée, elle continue de fixer de ses grands yeux le vendeur. Il farfouille dans les étagères à la recherche d’une baguette très précise.

"Ollivander", c'était donc le nom de la boutique selon Alice, il n'avait fallu que quelques minutes pour que nous arrivions devant la boutique et que la devanture du magasin confirme les dires de ma cousine. Ce magasin était visuellement assez accueillant bien qu'il semblait ne pas avoir eu de refonte depuis un très long moment.

Une fois rentré, Alice et moi scrutions les différentes recoins de la boutique, elle avait l'air stupéfaite de revoir cet endroit. Alors que pour ma part, j'étais assez inquiet.. en effet.. comment faire mon choix parmi ces innombrables baguettes, il y en avait des centaines, des milliers même. Je savais juste qu'il y avait différentes sortes de bois, différents composants en son cœur, différentes tailles, mais je ne savais pas comment faire mon choix. Puis je me rappelai d'un fameuse phrase "Ce n'est pas le sorcier qui choisit sa baguette, c'est la baguette qui choisit son sorcier"... Pendant que le vendeur était encore absent, je pris une seconde pour chuchoter à Alice :
- C'est lui Ollivander ?

J'attendais d'un côté la réponse d'Alice, et d'un autre côté le retour du vendeur pour qu'il m'indique la suite des opérations afin d'obtenir ma première baguette, j'avais hâte de sortir avec ce chef d'œuvre en main.... enfin, si je peux réellement la garder en attendant la rentrée, je ne sais pas encore.

Aaron demande à mi-voix si c’est lui Ollivander, elle sourit légèrement, se retenant limite de pouffer de rire. D’un léger murmure, elle répond “oui”. Après tout, ce n'est pas comme si la boutique était bondée de monde, il n’y avait qu’une seule et unique personne derrière son comptoir.

Elle attend le retour du vendeur, jouant avec le médaillon de son collier. Un pendentif rond, avec un A graver dessus dans une écriture fine et en italique. Quand le petit bout de métal retombait légèrement contre son cou, elle sentait une douce fraîcheur. La lionne le tournait et le retournait, faisant passer le temps à sa façon.

La jeune fille n’avait pas la langue bien pendue, elle se contentait du grand silence qui régnait dans la salle. Elle qui avait d’habitude, la manie de jouer avec les mots, et de parler souvent, tout du moins beaucoup, les mots ne lui venaient pas en cet instant. Pourquoi ? Elle ne serait pas le dire.

Dans sa tête, tout était en encore confus. Pourtant, de son plus beau sourire, de son regard joyeux, de ses yeux vifs et perçants, elle se montrait confiante, à l’aise et terriblement contente. Continuant de jouer avec ce bout de métal, elle regarde un point fixe, au loin.

Perdue dans ses pensées, elle ne se rappelle même pas que le vendeur allait bientôt revenir, ni d’où elle était d’ailleurs. Sa hâte était vite retombée, happée par son esprit, elle semblait ailleurs.

Ce silence me mettait mal à l'aise, dans un endroit inconnu comme celui-ci je ne savait absolument pas à quoi m'attendre.. mais la présence d'Alice permettait de compenser mes craintes et me faire penser à autre chose. Mais je ne savais pas non plus quoi dire pour briser ce silence, alors je me contentais d'attendre le retour du vendeur pour qu'il m'indique la suite des opérations.

Après quelques interminables secondes, il revint et me tendit une première baguette, elle était assez grande, et très belle. Sa prise en main était agréable comme si elle avait été conçue pour la forme de ma main, cette sensation était assez agréable.

Une fois que je l'avais en main, je regardais le vendeur d'un air un peu gêné ne sachant pas quoi en faire. Puis je lâchais un regard de détresse à Alice.. quelques embarrassantes secondes passèrent sans que personne ne dise un mot.

J'attendais silencieux qu'un deux m'explique et Ollivander dit :
- Alors... allez-y faites le geste !

Mais à quoi faisait-il référence ? Ne sachant pas quoi faire, je me contentais d'attendre, un peu paniqué par peur de faire une bêtise tout en regardant Alice pour qu'elle vienne à mon secours. Si je faisais un mauvais geste je risquais de casser quelque chose dans la boutique, ou pire, faire mal à quelqu'un... Ce vendeur pourrait au moins expliquer aux gens ce qu'ils doivent faire, non ?

Jouant inlassablement avec ce pendentif, la Gryffonne regardait le temps passer et son cousin se débrouiller. Comme un chef. Enfin…depuis quelques secondes, il avait l’ai perturber, ses yeux criaient au secours, mais pourquoi donc ? Qui avait-il ?

Aaron avait l’air perdu, quand le vendeur lui disait de faire le geste, il lançait à Alice des signes de détresse, elle lâche alors son médaillon et s’avance vers lui. Amusée, l’Anglaise se met un peu derrière lui, saisit sa main et lui montre le geste. “Maintenant, à ton tour, comme un grand”, dit-elle d’une voix taquine.

Alice, se recule à nouveau, regagnant l’angle de la pièce pour laisser place à son cousin. Elle espérait qu’il avait compris, mais normalement, ses explications étaient on ne peut plus simple. Par contre, elle se rend soudainement compte qu’elle a oublié que la réaction magique pouvait casser un ou deux trucs.

La lionne se rappelle de sa première fois, ça l’avait vraiment effrayé et elle s’était mise dans tous ses états, s’excusant de plus belle. Mais elle ne pouvait plus lui dire là, maintenant, si ? Était-ce trop tard ? En avait-il réellement besoin ? La jeune fille décide qu’elle lui dira après s'il est perturbé. Ça lui paraissait la meilleur solution.

La troisième année pose ensuite son regard sur son cousin. Elle avait hâte qu’il le fasse, fixant ses doigts, et la baguette, elle attendait.

Encore une fois... merci Alice ! Merci à elle d'être avec moi, à mes côtés ! Je serais complètement perdu sans sa précieuse compagnie... Elle m'avait donc montré le mouvement à effectuer, mais, je n'étais pas sûr de comprendre dans quel intérêt je devais le faire, qu'allait-il se passer ? Ne risquais-je pas de blesser un de nous trois ?

Pendant un bref instant, hésitant à effectuer le mouvement, je m'imaginais au château de Poudlard, dans ma magnifique robe de sorcier arborée aux couleurs de Serdaigle, en haut du podium, car j'étais l'élève ayant rapporté le plus de point à sa maison de tous les premières années. Tout cela grâce à mon attitude exemplaire et mes devoirs rendus toujours sans erreurs, les gens m'acclamaient. Alice était là, m'observant, des larmes de bonheur pleins les yeux, fière de moi, c'était la meilleure récompense que je pouvais espérer. Je crois qu'il n'y a rien de plus chaleureux à mes yeux que de réussir à rendre fier ma cousine, celle que je tiens tant dans mon cœur. J'étais là, devant la foule, tenant ma baguette dans ma main, et soudain je m'imaginais l'agiter comme Alice me l'avait montré, ce jour-ci dans la boutique d'Ollivander, et des feux d'artifices se projetèrent du bout de cette dernière, illuminant la pièce et les visages des innombrables élèves et professeurs qui étaient présent.

Puis... j'ouvris mes yeux, et sans m'en rendre compte, j'avais fait le mouvement, dans la boutique, mais le résultat fit tout autre... la réalité sait me rattraper et me faire prendre conscience que tout n'est pas tout rose malheureusement. Encore une fois, j'avais échoué, et j'avais terriblement honte de décevoir ma cousine alors qu'elle s'imaginait surement que j'allais être quelqu'un de talentueux. Je vis la pièce devenir toute grise, mon esprit se froisser, mon cœur se ralentir, mes muscles me lâcher petit à petit...

J'étais au milieu de la pièce, regardant le vase à proximité exploser en milles morceaux devant mes yeux à cause de mon échec, les bouts de verres partant dans de multiples directions... c'était la symbolique de l'échec, aussi, la métaphore de l'état dans lequel était mon cœur en constatant l'ampleur des dégâts, j'étais détruit de l'intérieur. Anéanti de voir que j'avais encore raté.. encore et.. toujours..

Les larmes me montaient aux yeux jusqu'à ce qu'ils soient tout imbibés de larmes, j'essayais tant bien que mal de ne pas les laisser couler en évitant de cligner des yeux pour ne pas que ma cousine et le vendeur ne s'en rendent compte. C'est si idiot de pleurer pour ça, mais pour moi ça avait une très forte symbolique ce premier coup de baguette, j'essayais donc à tout pris d'éviter de croiser le regard d'Alice, alors je baissais la tête, contemplant le sol, mes chaussures toutes délabrées... espérant m'endormir à tout jamais, ici.

Alice voit très bien que son cousin n’est pas dans son assiette. La jeune fille avait la curieuse impression de se voir elle-même. Ne pouvant garder son calme, sachant ce qu’elle ressent habituellement en ces moments-là, elle dit au vendeur “accordez-nous cinq secondes”. Sa voix était plus ferme que prévue, un peu agressive même, pauvre vendeur qui n’avait rien demander ! Mais…pas le temps de s’excuser, une prochaine.

L’Anglaise l’attrape vivement par le poignet, et le traîne dehors. Sans même attendre que la porte se referme entièrement derrière eux, Alice se jette dans ses bras en silence. Pendant quelques minutes, pas un mot, un grand silence règne, cette étreinte dans le but de réconforter Aaron l’avait également apaisée.

La Gryffonne se recule et le fixant comme si c’était le dernier des idiots sur terre, elle soupir et dit “tu te mets beaucoup trop de pression, tu vises trop haut”. Alice était éprise d’une sensation bizarre. Elle se recule encore d’un pas, détourne le regard sur le sol, gênée et dit “désolé...”. La troisième année, se rendit compte qu’elle l’avait un peu agressé tout de même.

La situation la gênait, d’où sortait cette énergie soudaine ? Une sensation particulière l’envahissait, prenait part d’elle. Elle a vraiment agi sans réfléchir, Alice hésite à se taper la tête contre le mur ou à demander à son cousin de la frapper. Qu’avait-elle encore fait ? En plus, plus le silence continuait, plus la situation devenait gênante, une sensation bizarre l’envahissait de toute part.

Je restais très affecté par ce qui venait de se produire, le plus marquant restant le retour à la réalité après mon rêve de succès à Poudlard, voyant mon échec lors de mon premier coup de baguette. J'étais surpris lorsqu'Alice me traina en dehors de la boutique, mais elle savait trouver les actions et les mots, je ne saurais expliquer le pourquoi du comment, mais je trouvais ça parfait, tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle est, est toujours parfait...

Elle avait sans doutes raison, et je me mettais peut-être la barre un peu trop haute, mais n'était-elle pas déçue de moi ? Le meilleur moyen de le savoir était de lui demander :
- Si je te pose une question, on est d'accord que tu me diras la vérité et rien que la vérité hein ? Croix d'bois croix d'fer ?

Je lui laisser une seconde pour répondre avant de lui demander :
- Tu n'es pas déçue de voir que j'ai échoué et que je ne suis finalement pas si talentueux que tu l'espérais ?

Je ne me rendais pas vraiment compte de ce que ce premier échec signifiait réellement, mais il comptait beaucoup pour moi et je savais que je m'en souviendrais toute ma vie. Mais savoir ce que pensait Alice de ma prestation était très important à mes yeux, plus important que mon propre avis.

Alice mit enfin le doigt sur la nature de cette sensation, une impression de déjà vu, en son cousin, elle se voyait. Pas à la ressemblance des liens familiaux, ni même au caractère un peu enfantin de ses deux derniers. Il n'y a pas l'un pour rattraper l'autre ! Mais ce n'est en aucun cas un reproche, ils s'amusent bien, rien ne peux les vaincre ensemble.

Aaron lui demande s'il peut lui poser une question et qu'elle dise la vérité, et seulement la vérité. Elle hoche la tête, à coup sûr, il allait encore se remettre en question, se demandant si personne n'est déçu. Quelques secondes, après, il lui demande justement ça.

Inspirant un coup, l'Anglaise dit "écoute, la baguette choisit son sorcier, tu pourras y mettre tout ton cœur ou pas, ça ne changera rien. Ensuite, si on vise petit à petit, on prend confiance en nous, et on commence à voir au-dessus, mais si tu vises trop haut dès le départ, tu te décourages et n'arrive à rien." Après quelques secondes, elle ajoute plus hésitante "bon...je suis pas hyper bien placée pour dire ça...tu me parles si tu as besoin hein...?"

La troisième année faisait de son mieux pour ignorer cette sensation de déjà vu, elle en était sûre à présent, aucun rapport avec les ressemblances des liens de sang qui n'étaient d'ailleurs pas si présente, c'était la voix qu'elle avait au fond d'elle qu'elle ressentait chez lui.

Cette voix, juste là pour te rabaisser, te dire que tu ne mérites rien, que tu es nul, faible, pitoyable, minable, et que si un jour, un précipice s'ouvre sous tes pieds, personne ne sera là. La vie n'est pas toute rose, qu'il y ai quelqu'un ou personne ça change grand-chose ?

Alice avait l'esprit qui tournait un peu et les yeux qui brillent, mais elle ne pouvait sortir de ses pensées. Tout ce qu'elle avait vécu, qu'elle vit, dire qu'elle le ressent en son cousin... Et s'il se sentait mal ? La lionne ne savait même plus, avec toutes ses années, lire dans son esprit n'était plus si facile.

L'Anglaise voulait vraiment se taper la tête contre le mur, mais elle se retenait juste pour son cousin qui n'avait pas l'air dans son assiette. Du revers de la manche, elle essuie ses larmes qui perlaient à ses yeux.

La Gryffonne espérait qu'Aaron n'ai rien remarqué, mais c'était assez discret. Son cousin était mal, et elle, elle pleurait ! Super intelligent, non ? *franchement Alice...et maintenant je me parle à la troisième personne...ah ! J'suis bête ou j'suis bête ?!*

Pour ramener un peu de joie, Alice enfile son faux sourire et décide de faire le clown "retournons à nos baguettes ô grand Aaron Persevald Junior Smith Ⅱ ?", à la suite de sa réplique, la jeune fille tire une révérence.

Elle est parfaite.. quand je pense à Alice, aucun autre mot ne me vient à l'esprit tant elle est gentille et cherche toujours à répandre le bien et la bonne humeur autour d'elle. Sa manière de me rassurer fonctionnait réellement. Et elle avait raison, je l'avais lu, c'est la baguette qui choisit son sorcier, alors je ne pouvais pas me sentir coupable quant au fait que celle-ci ne voulait pas de moi. Je me contentais d'hocher la tête pendant qu'elle parlait, buvant ses paroles d'évangiles qui me renforçaient, je finis par la remercier et la complimenter pour ses belles paroles et son aide.

Bien qu'elle pris la décision de m'appeler par mon nom complet, chose que je trouvais assez amusante, j'acceptais de retourner dans le magasin pour poursuivre la mission : me trouver une baguette. Je pris donc sa main et me dirigeait à l'intérieur présentant mes excuses au vendeur pour l'interruption. Il avait déjà pris le soin de me préparer une autre baguette et me la présenta. Je la pris à main, et alors que la précédente semblait déjà moulée sur mes doigts tant elle était parfaite, celle-ci était encore mieux. Elle était bien plus petite, en bois de noyer avec un cœur contenant un crin de licorne, je n'y comprenais rien, je ne savais pas ce que ça pouvait bien changer, mais je trouvait ça assez original de me dire que j'ai un bout de licorne entre les mains.

J'eus un peu d'appréhension avant d'effectuer le mouvement, ayant peur le fâcheux évènement se reproduise mais je chassais rapidement cette idée de ma tête. Ma main se mit en mouvement, une chaleur intense parcouru mon corps, et un petit flash lumineux accompagné de chaleureuses étincelles apparu au bout de la baguette, le tout envahissant la pièce d'une petite odeur de rose, semblable au fabuleux parfum d'Alice. Tel la Madelaine de Proust, cette odeur me ramenait quelques années en arrière lorsque nous jouions dans sa chambre.

A la vue du regard du vendeur et surtout, de celui d'Alice, on dirait bien que j'avais trouvé ma baguette ! Et le vendeur me le confirmait ! Une réussite ! Le vendeur me dit donc qu'il allait garder la baguette et qu'elle me serait confiée une fois que j'arriverai à l'école. Rapidement, je payais la somme demandée et nous nous dirigèrent vers la sortie avec Alice. Une fois dans la rue, je lui dit fièrement, le sourire aux lèvres :
- T'as vu ! J'ai réussi ! Et la baguette est trop belle ! Par contre... pourquoi je ne peux pas garder ma baguette ? C'est trop nul...

Le temps qu'elle réponde, je ressortis la liste des achats à effectuer que ma mère m'avait confié, regardant autour de moi, cherchant quelle serait la prochaine boutique dans laquelle nous irions.