Rafael s'éloigna un petit peu de la porte menant à la locomotive et regarda ses collègues réagir. Tous n'avaient pas le même ressenti de cette situation. D'une part, Lancelot semblait vouloir sortir à tout prix de de ce wagon pour s'assurer que les élèves allaient bien et Jae semblait être du même avis. De son côté, Archibald prenait les choses avec plus de philosophie et se demandait si tout ceci n'était pas juste une petite panne. Enfin, Sarah exprima être d'accord avec Archibald, la proposition de l'enseignant d'étude de moldus était peut-être trop extrême. Rafael avait la même impression aussi, cela pourrait être dangereux pour les élèves et ce n'était pas le but de tout cela.

Il s'approcha donc de la porte menant aux autres wagons en espérant que l'ancien bibliothécaire ne se lance pas dans une action trop téméraire. Dans les mêmes temps, il remarqua que Sarah s'approchait de la locomotive et la regarda sortir sa baguette pour lancer un sort sur la porte. Il ne savait pas encore la cause de tout cela, mais s'il pouvait déjà ouvrir la porte, ce serait une bonne chose de faite. Il pourrait ainsi la maintenir ouverte en déplaçant un objet de manière à la bloquer pour pouvoir sortir à tou moment. Espérant que celui-ci fonctionne et ne parvenant pas à rester sans rien faire, il tendit sa baguette en direction de la porte menant aux autres wagons et lança un sort qu'il maitrisait bien:

« — Alohomora ! »

Son observation de l'extérieur, de courte durée, ne lui ayant rien appris, c'est par un « non » tout simple que Jae répondit à la question de Lancelot avant de froncer les sourcils à sa proposition. Si le professeur de soin aux créatures magiques était plutôt d'accord avec le fait de rejoindre les élèves pour les rassurer, lancer le sortilège reducto sur la porte qui séparait les wagons par la magie lui semblait un peu extrême. Avis que ses collègues partageaient apparemment d'après ce que l'anglais entendait. Ses yeux se posaient sur chacun des occupants du wagon au fur et à mesure qu'ils prenaient la parole.

Archibald semblait assez serein ou alors très bon acteur, continuant de siroter son thé après avoir donné son avis. Sarah aussi, dans le sens où elle semblait certaine que les élèves ne risquaient rien tant qu'ils restaient à bord du train. Ce qui n'était pas faux, mais allez savoir ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'adolescents en ce moment même, surtout qu'ils étaient privés de leurs baguettes. Quoi qu'à y réfléchir, c'était finalement pas plus mal, au moins, ils ne se lanceraient pas dans des sortilèges sans réfléchir aux conséquences. « En effet, » renchérit Jae en jetant à nouveau un regard à l'extérieur pour voir la hauteur avant de hocher de la tête à la proposition de Sarah de questionner le conducteur. « Au moins, ils n'ont pas leurs baguettes, » reprit le professeur pour partager sa pensée, un léger sourire en coin. « Ça limite l'étendue des bêtises qu'ils peuvent imaginer faire en l'instant. »

Jae était davantage intrigué qu'inquiet. Bien sûr le fait de ne pas réussir à ouvrir la porte qui les séparait des élèves l'interpellait, mais il ne s'imaginait pas non plus le pire et pensait qu'il s'agissait là d'une simple panne. Après tout, cela commençait à faire de longues années que le Poudlard Express était en service. N'ayant rien de très intéressant à ajouter, il se contenta d'observer tour à tour ses deux collègues qui se dirigeaient chacun vers une des portes et essayaient des sortilèges de déverrouillage plus ou moins basique.

Jae répond que non, il n'a rien vu. Il est d'accord avec Sarah et Archibald, trouvant le reducto un peu extrême, mais se contente de froncer les sourcils et ne parle pas à ce moment-là. Il hoche de la tête à la proposition de Sarah d'aller questionner le conducteur, mais reste à sa place et se contente d'observer ses collègues agir.

Contexte actuel :

❝ Partisan de la manière brute, Lancelot est freiné dans ses élans de dégradation de matériel par ses collègues. Sarah opte pour une autre voix en tentant d'ouvrir la porte menant à la locomotive où le conducteur pourrait avoir des réponses pour eux. Le sort n'a toutefois pas l'effet escompté. Vous avez l'impression un court instant de voir un frémissement parcourir la surface de la porte et celle-ci demeure close. De son côté, Rafael est confronté au même phénomène. Alors qu'une révision de vos plans d'action semble s'imposer, les portes latérales du wagon s'ouvrent brusquement laissant entrer deux sorciers entièrement vêtus de noir et la baguette levée. Leur première action est de désarmer Sarah et Rafael alors que d'autres sorciers se glissent dans le wagon à leur suite. Vous en comptez désormais six, tous armés. ❞

Les yeux de la sorcière se plissèrent et elle approcha légèrement le visage de la porte avant d'y passer sa main gauche, abaissant du même coup sa baguette. Voilà qui était intéressant.

" C'est bizarre, on a l'impression qu'il y a comme un... "

Personne ne sut ce que Sarah pensait avoir détecté car au même moment la troisième porte s'ouvrit brutalement laissant entrer de nouveaux passagers pour le moins hostiles. Sarah regarda incrédule sa baguette désormais au sol. Pas bien loin, mais plus dans sa main avant de reporter son regard sur les intrus. Des hommes en noir... le cerveau de la Galloise se mit à tourner à toute vitesse, des hommes en noirs, la garde noire ? Le gouvernement ? Illogique, que feraient-ils ici ? Les fameuses lignées ? Sarah se maudit de ne pas s'intéresser plus à la politique. Elle ne savait pas assez de chose pour comprendre ce qui se tramait sous ses yeux et ne pas comprendre était probablement la chose qui l'agacait le plus.

Démunie, elle reporta ses yeux sur ses collègues. Elle se sentait soudain un peu seule de son côté du wagon tandis que les sorciers noirs continuaient de monter dans leur compartiment. Mais combien étaient-ils ? Et d'où sortaient-ils ? Dire qu'un instant plus tôt elle regardait par la fenêtre mais n'avait rien vu.

Remarquant une autre baguette au sol, elle reporta son attention sur son propriétaire, inquiète. Rafael, à l'autre bout du wagon, semblait dans la même situation délicate qu'elle. Voilà qui n'avait rien de rassurant. Décidant que garder le silence était pour le moment la meilleure des options, elle se concentra sur les personnes présentes, tentant de réfléchir aux champs d'actions possibles. Combien de temps lui faudrait-il par exemple pour plonger sur sa précieuse baguette ?

Sarah analyse la situation en silence et se prépare à un éventuel plongeon vers sa baguette.

Le professeur Featherstone, toujours bien calé dans son fauteuil, écouta alors ses collègues se ranger du même côté que son avis face à la proposition de Lancelot. C'était une bonne chose : le Wagon n'exploserait pas. Mais alors que Sarah et Rafael ne semblaient pas trouver d'issues, des sorciers en accoutrements noirs firent irruption dans les wagons : les portes n'étaient donc pas totalement condamnées.

Le professeur n'eut pas le temps de réagir que deux baguettes volèrent. Le botaniste se leva alors : il était un peu moins serein. D'un pas discret, il recula dans le wagon en direction de Rafael : le professeur de vol avait perdu sa baguette. Concentré sur la situation, le botaniste s'apprêtait à dégainer la sienne en cas d'attaque en leur direction.

N'ayant pas envie d'attirer l'attention des nouveaux passagers, le vieil homme se contenta d'attendre qu'ils s'expriment, pour voir ce qu'ils souhaitaient et venaient faire ici. Il s'en doutait bien : ils n'étaient pas venus ici pour poursuivre sa discussion sur les botrucs et les mandragores, tout en sirotant un thé à la bergamote. Il espérait également qu'ils étaient le seul wagon concerné par ces irruptions et n'imaginait pas la frousse des élèves si d'autres hommes en noirs s'étaient introduits par les autres entrées du train.

Restant alerte, il attendit donc qu'un de ses collègues prenne éventuellement la parole pour mieux comprendre la situation.

Archibald se lève sous la surprise de l'entrée des hommes en noirs et reculent en direction de Rafael, prêt à dégainer sa baguette en cas de sorts en leur direction. Il attend d'en savoir plus sur la raison de cette irruption.

Jae, qui était occupé à regarder Rafael tenter un sortilège, releva la tête en direction de Sarah en entendant le début de sa phrase, intrigué par son commentaire. Mais il n'eut pas le temps de se questionner davantage sur ce qu'elle disait qu'un mouvement de la porte latérale dans son dos interrompit ses pensées. Par réflexe, il fit plusieurs pas en avant, dépassant Rafael pour ne pas se faire bousculer par les nouveaux arrivants. Si au début l'idée qu'il s'agissait là de renfort envoyé par Poudlard ou le gouvernement, Jae déchanta rapidement en voyant ses deux collègues se faire désarmer et l'attitude clairement hostile des six sorciers. Qui ils étaient ? Jae n'en avait aucune idée et il ne se posa même pas la question, le fait d'avoir désarmé des professeurs voulant tout dire à ses yeux.

Non, la première chose à laquelle il pensa, c'était sa baguette, glissée dans un des plis de sa robe. Il ne lui faudrait que quelques secondes pour la dégainer, mais c'était déjà quelques secondes de trop alors que les sorciers en noirs étaient déjà en position. Et puis et surtout, il n'était pas un bon duelliste, ses chances de parvenir à ne serait-ce que désarmer un des assaillants étaient bien faible, il en avait conscience.

Jetant un coup d'œil à Archibald qui venait de les rejoindre du côté du compartiment des élèves, laissant Sarah seule de l'autre côté du wagon et à Lancelot qui tenait toujours sa baguette, Jae préféra ne pas se risquer à sortir la sienne. « Bonjour, » commença Jae avant de poursuivre, le plus poliment qu'il pouvait sans se montrer agressif. « Il y a un problème ? » La réponse était clairement oui, en tout cas, à ses yeux, mais il n'avait pas trouvé mieux pour essayer de gagner du temps et surtout chercher à comprendre ce qu'ils voulaient. « Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour vous ? »

Jae avance de plusieurs pas quand il sent la porte s'ouvrir dans son dos jusqu'à se retrouver en face de la porte latérale de droite. Il songe pendant une seconde à sortir sa baguette avant de se rétracter, estimant ses chances quasi nulles en l'instant. Après avoir jeté des coups d'œil à ses collègues, il se risque à questionner les nouveaux arrivants, le plus poliment que possible.

Rafael se concentra sur la serrure à laquelle il avait jeté un sort mais il se rendit très vite compte que celui-ci n'avait pas fonctionné. C'était très étrange, il ne ratait jamais un sort de ce niveau et cela voulait donc dire que les portes avaient été verrouillées de manière magique. Un rapide coup d'oeil à la porte de Sarah lui permit constater que même son sort n'avait pas fonctionné non plus. Une chose était sûre, il se passait quelque chose, Rafael avait le même pressentiment qu'il avait déjà ressenti lors de ses entrainements avec le Réveil mais il ne s'en rendit compte que trop tard.

Le professeur de Vol avait distingué la tâche noire au moment où les portes latérales du wagon s'ouvrirent et au moment où il tendit le bras pour se protéger, il sentit sa baguette lui échapper des mains sans qu'il ne puisse faire grand chose. Il entendit une seconde baguette tombée au sol et vit que Sarah était dans le même état que lui. Très rapidement, six sorciers en capes noirs s'installèrent dans son champ de vision et il n'y avait aucun doute sur le fait que cette apparition était anormale. Rafael eut une pensée rapide pour les élèves installés dans les autres wagons et espérait que seul leur wagon comptait des intrus.

Un rapide coup d'oeil aux assaillants du Poudlard Express suffisait à faire comprendre aux professeurs de Poudlard qu'ils étaient en minorité. Cinq sorciers dont deux sans baguette contre six autres armés, cela était mal engagé. Rafael regarda doucement sa collègue de Sortilège qui se trouvait, seule à l'autre bout du wagon, il n'aimait pas la savoir seule, ainsi sans défense. Il se doutait, en revanche, qu'une seconde baguette était en sa possession, il espérait qu'elle l'avait dans sa poche. Mais dans tous les cas, il n'était pas conseillé de la sortir maintenant si elle l'avait à portée de main. Rafael n'avait jamais posé de question quant à cette seconde baguette, il l'avait aperçu à de brefs moments, notamment lors de la course à laquelle ils avaient participé quelques jours plus tôt mais n'avait rien demandé. Cela ne le regardait pas, Sarah n'était en aucun de lui expliquer la raison.

Dans les mêmes temps, Rafael remarqua un geste, certes très discret de la part de son ainé en sa direction. De toute évidence, ce geste n'était pas anodin et il se plaçait sûrement en renfort en cas d'attaque. Touché par ce geste, Rafael se concentra ensuite sur les propos de son nouveau collègue. Il ne faisait aucun doute que ce dernier faisait tout pour se montrer le moins agressif possible et sa technique était surement la bonne. Mais Rafael ne pouvait s'empêcher de regarder Sarah du coin de l'oeil, il n'aimait pas la disposition actuelle de leur groupe et cherchait un moyen de changer cela. N'ayant aucune idée de la manière dont il pouvait le faire, il décida d'essayer d'attirer l'attention des intrus dans leur direction. Il compléta alors les paroles de Jae en essayant de rester calme.

« — J'imagine que c'est vous qui avez arrêté le train. Comme dit mon collègue, on peut peut-être essayer de vous aider sans que vous ayez besoin de pointer vos baguette vers nous. »

La discussion avait rapidement tourné court à la solution de calme ; je savais parfaitement que ma proposition n'allait pas aller avec la bonne éthique de l'école même s'il s'agissait de rassurer les élèves. Pourtant, en constatant la non-réactivité des sorts, je commençais à me poser des questions. Si la magie même mineur ne fonctionnait pas, c'est qu'une autre solution devait être possible ; sur le coup, je n'aurais pu trouver mieux sans causer plus d'avantage que mon idée première.

— Je comprends que cela soit surprenant, Archibald, mais depuis la naissance de ma filleule et ma rencontre avec elle, j'ai l'impression de posséder cette irrémédiable envie d'agir sur le feu pour protéger le futur de notre monde au lieu de réfléchir à des solutions plus douces et prudentes. Alors, veuillez m'en excuser, chers collègues.

Néanmoins, malgré cette petite salve d'excuses, je gardai en position basse ma baguette, attendant de voir si une autre possibilité s'offrait à nous. Mais il n'en fallut guère plus pour dire "Merlin" que brusquement s'ouvrirent les portes latérales du train, laissant entrer six personnalités armées dans notre compartiment qui n'hésitèrent pas un seul instant à désarmer deux de mes pairs. Cela ne sentait pas la bonne augure : les élèves étaient tout autant en danger que nous.
Regardant alors chacun d'entre eux, je pus entrapercevoir des gestes de protections mutuelles, cela pourrait donc apporter plus de regard dans une direction et bien plus lorsque j'entendis respectivement Jae et Rafael demander des informations sur la présence de ses personnes.
Était-ce, dès lors, le moment pour tenter le sort mentionné avant leur arrivée ou était-ce le moment pour agir et prévenir les élèves du potentiel nouveau danger qui les frappait ?
L'enjeu présenté était immense, soit j'abandonnais mes collègues dont deux pouvaient éventuellement sortir leur baguette face à cette menace dont on ne maîtrisait pas encore les objectifs, soit j'abandonnais les élèves à leur propre sort en restant avec mes collègues afin de les aider en cas d'attaque supplémentaire ? Dans les deux cas, la vision de moi-même s'apparentait au chevalier avec lequel je partageais le nom.

Prenant sur moi, je choisis mon option et visualisai ma destination ─ le couloir du dernier wagon ─ pour transplaner.

Lancelot s'exprime auprès de ses collègues sur son nouvel "instinct de protection". N'aimant pas la tournure de la situation, il hésite entre rester auprès de ses collègues pour comprendre la situation ou aller auprès des élèves pour les rassurer. Il prend finalement sa décision et visualise sa destination pour transplaner.

Contexte actuel :

❝ L'un des sorciers en noirs fixe Sarah d'un air insistant avant de ramasser promptement les baguettes au sol afin de couper court à toute tentative de récupération. Une femme au visage sévère d'une quarantaine d'année au léger accent latin répond à Jae et Rafael : " En effet, vous pouvez nous remettre vos baguettes sans faire d'histoires et tout se passera bien pour tout le monde. "

Vous ne pouvez pas ne pas remarquer ses yeux vairons, le droit étant vert et le gauche noir. A l'instant ou Lancelot débute sa visualisation, son oeil vert se porte vers lui. Dans l'instant qui suit, un sortilège jaillit dans sa direction pour l'enchaîner au sol. Avant qu'un autre d'entre-vous n'agisse les hommes en noir passent à l'action et vous vous retrouvez tous à genoux, les mains liées dans le dos.

Un air indifférent sur le visage la femme s'installe confortablement sur l'une des banquettes avant de conclure : " Tant pis pour vous. Espérons que vos directrices feront preuve de plus de jugeote. " ❞

Silencieuse et concentrée, la Galloise essayait d'enregistrer toutes les informations pour agir au mieux. Cependant, une mauvaise impression persistait. Une impression de regard pesant. On l'observait. Le sorcier qui lui faisait face, la fixant, immobile, ne lui disait rien de bon mais il était hors de question de faire un pas en arrière. Les croups attaquent quand ils sentent la peur. Voyant les doigts du bonhomme se refermer sur sa baguette et celle de Rafael, Sarah ne put retenir une légère grimace, mélange de déception et de colère.

C'est alors que tout s'accéléra brutalement. Alors que Rafael et Jae tentaient d'en savoir plus dans une attitude raisonnable, un mouvement léger du côté de son collègue enseignant l'étude des moldus déclencha une mini tornade dans le wagon. Concentrée sur son collègue qui se trouvait désormais enchaîné au sol, Sarah ne put retenir un cri de surprise en sentant qu'on l'attrapait. A genoux au sol, les mains désormais liées dans le dos, elle accusa le coup et se mit à réfléchir de plus belle. Pourquoi avait-il tenté de... transplaner ? Le lâche... mais... Comment avait-elle su si vite ? Et tout à coup, Lumos ! La jeune femme releva la tête.

" Vous êtes legilimens n'est ce pas ? "

C'était plus une affirmation qu'une question. A vrai dire, elle devait même être occlumens et avoir passé un message au gars tout à l'heure car il n'y avait aucune raison qu'il la regarde comme il l'avait fait. Si ? Elle savait qu'elle comptait tenter de récupérer sa baguette au sol. Les paroles de sa professeur de Défense Contre les Forces du Mal à l'époque lui revinrent en tête. Ne pas penser à ce qu'on veut protéger. Se concentrer sur l'action en cours, le présent et uniquement le présent. N'offrir que le minimum à celui qui veut savoir. Voilà qui semblait plus facile à dire qu'à faire. Cependant dans l'immédiat, elle n'aurait aucun mal à se concentrer sur la conversation qu'elle venait d'engager car oui, sans mentir, la question qu'elle allait poser l'intéressait.

La femme était désormais installée à son aise sur une banquette et Sarah l'observait, évitant de regarder ses collègues. Ne pensez à rien d'important pour ne pas donner d'arme à l'autre. Juste le présent.

" Dans le cas ou notre chère directrice ne serait pas plus... réfléchie, pourrions nous savoir à qui nous avons affaire avant une nouvelle intervention de votre part ? Peut-être certains de mes collègues vous ont-ils déjà rencontré par le passé mais je n'ai pour ma part pas eu cette Chance. "

Chance. Le mot pouvait paraître ironique mais ne l'était pas totalement. Cette femme était intrigante et donc potentiellement intéressante même si, à cet instant, Sarah se serait bien passer de sa présence.