Au beau milieu de la forêt qui recouvrait une partir du plus grand parc de Dublin, un bruit de craquement retentit dans la pénombre, faisant s'envoler les quelques oiseaux qui n'avaient pas migré pour l'hiver et détaler des rongeurs dissimulés dans les broussailles. Au même instant la silhouette d'un jeu homme enveloppée dans une cape fit son apparition. Aucune âme qui vive qu'elle soit humaine ou animale, ne fut témoin de cette arrivée de nulle part. Domhall, puisque c'était lui, fit quelques pas, il savait qu'il n'était pas loin, il alluma sa baguette, tourna sur lui même, et finalement, prit une direction bien précise. Il ne s'arrêta pas bien loin, deux ou trois mètres tout au plus, au pied d'un chêne ou il savait que quelques botrucs vivaient, il les avaient remarqué lorsqu'Owen et lui s'était bel et bien perdu dans cette partie de la forêt. Sa baguette s'éteignit. L'espace était un peu plus dégagé un peu plus loin sur sa droite, un arbre qui avait été abattu après un orage, laissant une toute petite clairière de trois mètres d'envergure.

- "Muffin!" Souffla-t-il alors que son esprit était assailli de tout ce qui s'était produit depuis le début de l'inauguration de la capitale sorcière jusqu'à la fin du repas avec sa famille. "Maître Domhall?" Couina la petite créature qui était arrivée tout juste après que la dernière syllabe de son prénom ait été prononcée. "Apporte moi ce que je t'ai confié il y a quelques jours. La petite boîte noire." La petite elfe disparu aussitôt dans un craquement pour réapparaître en un temps record, tendant l'objet demandé. "Merci. Rentre à l'appartement, nous rentrerons plus tard avec Owen." Le bruit caractéristique du transplanage venait de se faire entendre un peu plus loin. Il était là. "Va!" Ordonna le jeune sorcier à la créature à son service qui obéit sur le champ, produisant le sixième bruit de craquement de la soirée. Une quantité de magie pour le moins surprenante dans ce parc moldu. Heureusement, pour les voir, il aurait fallu qu'il fasse jour et que ce dernier soit ouvert. Bruit de pas. Son compagnon le cherchait. Il rangea l'écrin dans la poche de sa robe de sorcier. "Je suis là." Se manifesta-t-il, en se déplaçant dans le petit espace dégagé où un an plus tôt ils avaient passé un long moment à échanger des baisers, des regards et à s'être juste tenus collés l'un à l'autre, comme beaucoup de couples naissants.


@Owen Locke

Ils sortaient de l’entrevue avec le paternel, et puis juste Phoenix park, le petit coin de forêt, Owen avait eu de quoi rester hébété de longues secondes avant de comprendre qu’il devait transplaner là-bas - n’en connaissant toutefois pas la raison. Pourquoi revenir ici alors que la nuit commençait à tomber alors qu’ils auraient simplement pu aller se mettre au chaud dans leur appartement à Dublin ? La seule raison qu’il y voyait était que Domhall avait besoin de prendre l’air pour redescendre en pression - ce qui aurait été légitime vu l’environnement sous tension qu’ils venaient de quitter - mais il ne s’expliquait toujours pas son comportement si… pressé ? Si soudain et surprenant. Et surtout le lieu. Pourquoi ici, et dans cet endroit si précis dans lequel Owen avait fini par faire le premier pas dans leur relation en l’embrassant un an plus tôt ? Pourquoi juste ne pas marcher tranquillement dans la rue ?

Il avait eu le temps de s’en poser des questions avant et après son transplanage. Mais le bibliothécaire fit le choix de les laisser de côté. Domhall allait peut-être y répondre de lui-même et si cela venait à ne pas être le cas, il le lui demanderai plus tard. Il ne voulait pas le brusquer, que son compagnon mène la danse et il suivrait. Owen le cherchait d’ailleurs du regard tout en s’avançant de quelques pas. Il se tenait là, dans le tout petit espace dégagé dans lequel ils étaient restés un certain temps la fois dernière à profiter de leur couple naissant, ne pensant qu’à l’autre. Décidément, il poussait le détail à son paroxysme !

Ne se faisant pas prier pour le rejoindre, le fils Locke avait rapidement mais calmement rompu les quelques mètres restant avant de laisser aller la pulsion qu’il contenait depuis la fin du repas en l’embrassant tendrement. C’était… Owen hésitait à parler du repas qu’ils venaient de passer. Ce n’était peut-être pas le bon lieu ni le bon endroit après tout. Aussi transforma-t-il habilement ce qu’il s’apprêtait à dire pour un tout autre constat sur un tout autre sujet. Il y a un an. Un an oui déjà… et quelle année s’était écoulée ! On y est jamais retourné depuis… on devrait, avait-il ajouté, un sourire amoureux barrant ses lèvres. Oui ils devraient, l’endroit était toujours aussi charmant, peut-être du fait des souvenirs liés en grande partie, calme et pas très loin de chez eux qui plus est. Non décidement, il faudrait qu’ils aillent plus souvent se balader dans ce parc.

Owen était juste là, certainement la tête remplies de questions, et il s'avançait vers Domhall sans hésiter. Et sans brusquerie, mais sans conteste avec le besoin irrépressible de le faire, le plus vieux des deux irlandais avait anéanti la distance qui les séparait en joignant leur lèvre. L'étudiant s'était laissé faire, comme un an auparavant, profitant du moment de tendresse et de douceur. Et ce soir là, il fit ce qu'il n'avait pas osé faire douze moi plus tôt, il avait entremêlé les doigts de sa main droite avec ceux qui leur faisait face et posé sa main gauche dans la nuque du bibliothécaire. Sans rien forcer, juste pour approfondir le contact par simple besoin après cette inauguration et ce qui en avait suivi. Le baiser rompu, à l'initiative d'Owen, il laissa glisser sa main libre pour la passer sur sa joue, puis son torse avant de la laisser trouver une place sur sa hanche. Il allait initier un mouvement pour le rapprocher de lui quand le son de la voix du corcagien se fit entendre. Il n'était effectivement jamais revenu depuis la première fois, qui n'était plus l'unique. C'était plus tôt dans le mois toutefois. Les traits du visage de Dom se détendirent et un sourire vint orné ses lèvres, plus discret mais tout aussi sincère que celui de son compagnon; parce que le jeune irlandais sourirait surtout avec les yeux, des yeux un peu moins visibles du fait de la pénombre, mais ils étaient si proches... "On devrait oui, ça me permettrait peut-être de prendre l'initiative un jour..." Il laissa sa phrase en suspend, ses prunelles détaillant le visage de son amant, passant par tous les reliefs qu'il lui offrait; ses yeux, sa mâchoire, son nez, la racine de ses cheveux...

L'initiative... l'initiative se trouvait dans sa poche et s'il était convaincu qu'il devait faire en sorte que la boite soit ouverte devant l'homme qui était venu s'installer avec lui, il avait peur. Peur d'un rejet. Après tout, qu'est ce que c'était qu'une courte année pour un couple? Oui ils étaient sorciers et en général, les sorciers s'établissaient plus tôt dans la vie que les moldus. Mais ils n'avait que la vingtaine, tout juste pour lui. Il n'avait pas fini ses études... Et Owen venait d'un tout autre contexte familial. La jeunesse de ses parents avait conduit sa mère biologique à fuir quelques jours à peine après sa naissance, brisant ainsi une famille toute balbutiante. Il venait d'un monde où on prenait plus son temps, où on avait potentiellement plusieurs vraies expériences avant de faire ce qu'il s'apprêtait à faire. Son cœur s'affolait, ses pupilles se dilataient, sa respiration s’accéléraient, non pas signe d'un désir quelconque mais d'un montée de stress. Alors pour tenter de se calmer et de remettre de l'ordre, il imprima un mouvement de rapprochement avec sa main gauche, toujours posée sur la hanche de son amant, et embrassa ce dernier. Il dénoua leurs doigts pour passer sa main droite dans son dos, approfondissant le baiser - bien que toujours doux - quelques instants. Il écarta ensuite leurs lèvres pour enfouir son visage dans le creux du cou du corcagien, il ferma les yeux et respira son odeur tranquillement, il devait s'apaiser et trouver un peu de courage. Oh, il pourrait reculer, mais il voulait faire un pied de nez à son père, même si ce dernier ne s'apercevrait sans doute de rien avant es mois.

Mettant de côté tout ces questionnements, Owen s’était laissé aller en rejoignant son compagnon et s’était ensuite laissé faire. Serrant la main qui s’était glissée dans la sienne, la fatigue accumulée de la journée venait de s’envoler tandis que Domhall approfondissait leur baiser. Le contact de sa deuxième main, passant de sa nuque à sa hanche… c’était grisant. Un frisson le traversa avant que lui-même prenne la parole et que Domhall ne parle de “prendre l’initiative”. Quelle initiative ? Owen se le demandait bien, mais il n’était pas des plus aptes à réfléchir en ce moment même et préférait ne pas poser la question encore une fois par peur de le brusquer. Son regard était perdu sur le visage qui n’était qu’à quelques centimètres du sien, l’analysant dans les moindres détails… il était parfait pour le bibliothécaire.

Bibliothécaire qui ne se fit pas prier pour recevoir un deuxième baiser, leurs corps à présents collés l’un à l’autre. Owen avait d’ailleurs automatiquement posé sa main droite, libre, sur les hanches du deuxième irlandais. L’espace de quelques secondes il ne pensait plus à rien, c’était Dom, lui et rien d’autre ne venait polluer ses douces pensées. Pas plus non plus lorsque le cadet O’Belt y avait mis fin pour venir nicher son visage dans son cou. L’ancien professeur avait alors fait remonter sa main jusque dans le milieu du dos de son amant et fermé les yeux pour profiter du moment présent.

Profitant du caractère rassurant de l'étreinte, Domhall avait laissé ses pensées s'éteindre, s'enivrant de l'odeur de son conjoint, calant sa respiration sur la sienne et ce malgré les battements vifs de son cœur. Il était bien ainsi et n'avait nullement envie de briser l'instant, il ne bougea donc pas pendant de longues minutes, seule sa main droite avait migré du dos vers la deuxième hanche d'Owen se servant de cet appui pour tenter de se rapprocher encore... si c'était possible.

Après une durée qu'il était incapable d'estimer correctement, le plus jeune des deux irlandais changea toutefois de position pour se redresser et poser son front contre celui de son compagnon. "Je préférerais qu'on n'ait pas besoin de se cacher." Souffla-t-il les yeux clos. Il n'était pas du genre à étaler ses sentiments en public ni même à être spécialement démonstratif. Mais le séjour à Paris, où il avait été beaucoup plus détendu, lui avait montré que de laisser aller sa spontanéité était particulièrement agréable; une chose devenue officiellement impossible après la soirée qui venait de se dérouler. Pas la peine de revenir dessus, ni au fait qu'il le savait que cela venait de son statut de sang, il l'avait même évoqué avec Owen. Mais entre en avoir conscience et en recevoir l'indication devant frère et sœur c'était... tout autre.

Une nouvelle fois, il prit le temps de respirer profondément, sans ouvrir les yeux, puis vint capturer à nouveau les lèvres du bibliothécaire, portant ses deux mains au niveau de son cou. Il se recula ensuite, à regret, mais il devait réussir à faire ce pourquoi il lui avait demandé - ordonné même - de le rejoindre ici. Quel était le nom de ce qu'il avait décidé, il n'en avait aucune espèce d'idée, mais il devait se lancer. La main droite de l’étudiant gagna sa poche, se refermant sur la boite noire, carrée et relativement plate qu'elle renfermait. "Je sais qu'on vient de deux mondes aux... habitudes différentes," son regard tomba sur sa main toujours dans sa poche, "je les ai vus à Paris et j'ai retrouvé la boutique ici par hasard," presque par hasard... "je n'ai pas réfléchi." Il sortit doucement la boite pour la glisser entre eux, les yeux toujours posés dessus avant de les en détourner pour regarder son amant. En ce moment précis, il donnerait beaucoup pour être en mesure de suivre ses pensées tant il avait peur de tomber complètement à côté. Son cœur n'avait jamais battu aussi rapidement de toute sa vie. Ni aussi fort. A croire qu'il voulait sortir de sa poitrine et se faire la malle le plus loin possible, pour ne pas souffrir en cas de refus.

De longues secondes, minutes peut-être s'étaient écoulées sans qu'aucun des deux hommes ne bouge. Owen avait juste senti la main de son amant migrer vers le bas de son dos. Plus que proches, leurs deux corps ne faisaient qu'un. Domhall était ensuite venu appuyer son front sur celui du bibliothécaire. Ne pas vouloir se cacher... s'il savait ! Owen aurait toujours voulu qu'ils puissent vivre leur histoire au grand jour. Sans forcément être plus démonstratifs mais du moins sans la peur de se faire remarquer et ternir le nom O'Belt qu'il "tâchait" déjà dans la sphère privée. Il l'avait bien compris. Il le savait et Briac venait de le lui rappeler, enfonçant le couteau dans la plaie. J'en rêverais aussi, répondit-il simplement dans un souffle tout juste avant que le deuxième irlandais ne joigne à nouveau leurs lèvres.

Owen avait refermé ses yeux pour profiter d'avantage du moment et ne les rouvrit que lorsque Domhall mit fin au baiser pour prendre la parole. Parler des différences de moeurs entre les deux sociétés dans lesquelles ils avaient été élevés. Owen ne voyait pas où il venait en venir mais le laissa continuer. Il parlait à présent de boutique et avait sorti une petit boîte noire que l'ancien professeur reconnut aisément comme provenant d'une bijouterie. Il tentait tant bien que mal d'assembler ces différents éléments dans sa tête, ne voyant pas où Domhall voulait en venir. Toutes les interrogations qu'il se posait depuis qu'il avait transplané tournoyaient dans sa tête. Pourquoi revenir ici-même ? Maintenant ? Pourquoi ces soudaines confidences ? Pourquoi cette boîte ? Que contenait-elle ? Et pourquoi tant de nervosité ? Car oui, Owen ressentait l'état de nervosité de son compagnon, surtout depuis qu'il s'était détaché pour amener cette petite boîte entre eux et avait posé son regard dans le sien.

Il voyait bien que quelque chose se tramait. En avait-t-il peur ? Un peu. Mais il était surtout dans l'expectative. Il ne tenait plus en place. S'il n'avait pas réponse à ses questions dans la minute... il s'avait qu'il aurait du mal à contenir son flot de questions plus longtemps. Owen déglutit. Il ne savait pas quoi faire, devait-t-il parler pour combler le silence ? Il avait à la fois rien et tellement de choses à dire... mais son regard s'en chargeait pour lui. Et il ne put s'empêcher de décrocher un instant ses prunelles bleues de leurs jumelles noisette pour les porter sur l'objet que son amoureux tenait entre eux. Domhall était allé trop loin maintenant, il en avait trop dit ou pas assez.

Connaissant son compagnon, il se serait attendu à un flot de paroles, de questions... mais pas à ce silence et ces yeux qui quittèrent les siens pour se poser sur l'écrin d'une bijouterie haut de gamme moldue. Parfait pour être discret même s'il avait payé avec des billets et qu'on l'avait regardé un peu bizarrement compte tenu de la somme. Il avait pu repartir avec sa commande c'était tout ce qui lui importait à l'époque.

Il tenait l'écrin dans sa main droite la gauche était toujours posé sur le cou d'Owen. Il fit un geste de son pouce pour caresser l'angle de sa machoire avant de rompre le contact pour retirer doucement le couvercle, dévoilant deux anneaux d'or blanc extrêmement simples. Seules les faces internes étaient gravées, le plus grand de la rune irlandaise représentant la lettre D pour Owen, le plus petit par la rune irlandaise pour la lettre O pour lui qui avait les doigts un peu plus fins. "Je pensais attendre... une occasion." L'hésitation ne lui ressemblait pas forcément mais il appréhendent tellement que sa voix était comme étranglée. "Après... ce que..." Les mots peinaient à sortir, Dom déglutit. "Ce soir." Owen comprendrait bien qu'il parlait de son père n'est-ce-pas?... Mais Merlin il ne pouvait plus être à deux doigt de bégayer ainsi! Il respiration profondément et termina. "Je voulais juste qu'en les ayant ça soit notre manière de montrer quand même que je t'aime et qu'un jour on pourra, si on veut, échanger des bracelets," il parlait des bracelets de fiançailles sorciers, "et puis laisser la magie nous lier." Il avait vu une fois une telle cérémonie, il voulait le vivre un jour, certainement en adaptant, il ne voyait pas l'un d'entre eux de soumettre comme ça existait dans la version la plus traditionnelle, celle qui unissait ses parents par exemple. "Je me suis dis que l'anneau d'union des moldus... Les moldus peuvent s'ils veulent, les vendeurs m'ont félicité même si une m'a trouvé jeune..." Il est un rire étouffé et nerveux. Il fallait dire que nerveux il l'était et plutôt deux fois qu'une. S'unir dans le monde moldu état impossible car si son compagnon y avait une existence officielle ce n'était pas son cas. Mais utiliser leurs symboles par contre...

Le couvercle qu'il avait maintenu à hauteur de la boîte ouverte de manière à ce que les anneaux soient visible rejoignit sa poche gauche et sa main maintenant libérée alla trouver l'une de celles du bibliothécaire, la première qu'il trouva. Maintenant il devait dire quelque chose, n'importe quoi, mais un son devait franchir ses lèvres. Ou à défaut avoir une réaction. N'importe quoi tant qu'il était fixé rapidement. Parce que là il ne s'était jamais sentit aussi vulnérable, aussi à nu que maintenant.

Owen avait fermé les yeux l'espace d'un instant sur le mouvement de pouce de compagnon le long de son cou et sa mâchoire. C'était si bon ! Il avait même failli en geindre lorsque ce dernier avait rompu le contact. La seule chose qui l'en avait retenu avait été la découverte du contenu de l'écrin. Deux anneaux. Owen déglutit tandis que tout se chamboulait dans sa tête. Ils étaient magnifiques. Le bibliothécaire regarda tour à tour ces derniers et son bien-aimé. Ses yeux firent d'ailleurs ce chemin plusieurs fois tandis que le plus jeune apportait des explications. Son coeur battait à tout rompre bien qu'il tentait de n'en laissait rien paraître. Owen savait ce que cela signifiait chez les moldus... mais il doutait. Et si jamais il interprétait mal ses intentions ? Et s'il se berçait d'illusions ? Mais ses doutes se dissipèrent bien vite lorsque Domhall évoqua les bracelets sorciers. Il n'avait même pas tilté sur la mention de la soirée. Ne l'avait pas entendue. S'il le voulait ? La question ne se posait pas. Ne restait plus qu'à pouvoir ! En proie à une forme de détresse émotionnelle qui venait d'il ne savait où, peut-être du fait que qu'une grande partie de lui avait déjà accepté alors que sa petit voix, loin, très loin dans sa tête lui soufflait qu'ils étaient tout de même jeunes et que leur relation était récente. Car cette petite voix il refusait de l'écouter et pourtant, il savait qu'elle avait raison.

Il était perdu. Il savait ce qu'il voulait, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute, mais il était à l'instant même incapable de prononcer le moindre mot. Un rêve, une envie depuis quelques temps gardée pour lui devenait réalité et il ne le réalisait pas. Après de longues secondes - qui lui avaient paru s'étirer en minutes - à regarder intensément et amoureusement son compagnon, les yeux luisants, il avait fermé les yeux un court instant pour tenter de calmer les battements de son coeur qui allait finir par sortir de sa poitrine. Un frisson qu'il ne réprima parcouru tout son corps lorsque Domhall attrapa sa main droite. Allez Owen, tu dois parler maintenant, dis quelque chose sinon ça va finir par devenir gênant. C'était ce qu'il se répétait en boucle depuis quelques minutes mais il du ouvrir et refermer plusieurs fois sa bouche avant qu'un son n'en sorte.

- Je... c'est... wouaw. Ils sont magnifiques, commença-t-il les yeux toujours luisants d'émotion en se mordant la lèvre inférieure. Tu... il ne parvenait décidemment à ne pas bégayer. Et pourtant, les mots ne demandaient qu'à franchir la barrière de ses lèvres. Prenant une profonde inspiration, il se ressaisit. Le pouce de sa main libre était venu caresser les deux anneaux. Oui, bien sûr que oui je le veux. Je TE veux. Qu'on puisse s'exposer au grand jour, ou presque pour le moment, qu'on vive une telle cérémonie, et qu'on fonde une famille si on le veut... Owen marqua une courte pause, se rendant compte de ce qu'il venait de dire. Il n'y avait encore jamais réellement pensé, ils n'en avaient encore moins discuté, parce qu'ils étaient jeunes, que ce n'était pas dans leur projets pour le moment, et pourtant, ce soir, au plus profond de lui-même, il savait pertinemment que c'était ce qu'il voulait, avait toujours voulu depuis la seconde où ils étaient officiellement devenus plus que de simples amis, et voudra toujours. Si le miroir du Riséd avait pu se matérialiser à cet instant précis devant lui, il n'y aurait vu rien d'autre que lui, Domhall, et un, non deux enfants au moins. Un de son compagnon et un de lui. Une famille simple, unie et aimante. Une famille comme aucun des deux n'avait jamais eu. Et leurs enfants connaîtraient leur génitrice. Aucun secret. En résumé, un avenir dans lequel ils s'aimeraient pour l'éternité et pourraient le montrer. Reprenant pied dans l'instant présent, il conclua avant que Domhall n'ai eu le temps de répondre quoi que ce soit puisqu'il ne s'était guère passé plus de quelques secondes. Je t'appartiens tout entier. Et pendant qu'il parlait, sa main libre était d'abord venue se poser délicatement sur le torse du cadet, avant de migrer vers sa mâchoire et enfin sa nuque au moment où Owen scellait de nouveau leurs lèvres.

Le temps lui avait paru effroyablement long. Owen était resté siliceux ses yeux allant son visage aux anneaux, ses paupières se fermant et Domhall attendait, n'osant pas le lâcher su regard, la respiration suspendue aux mots qui ne venaient pas, la poitrine dans un étau. Il l'aimait cet homme, il n'en doutait pas. Et la soirée avait prouvé la réciproque. Pourtant le silence qui régnait entre eux, perpétré par son homme, l'inquiétait, lui faisait peur. Ce n'était pas si rare dans le monde sorcier - dans les familles les plus traditionnelles - de se fiancer tôt; mais beaucoup plus pour tous les autres. Et si Owen prenait peur et le laissait là, comme ça, malgré ce qu'ils s'étaient dit aujourd'hui? C'était possible après tout! Et enfin il avait bougé, essayé de parler. Voulait-il lui dire que c'était trop rapide? Il ne serait pas si hésitant si c'était autre chose, si?

L'étudiant ferma les yeux, gorge serrée, poitrine douloureuse et d'un coup, dès les premiers mots que son petit-ami prononça, la pression se fit moins forte. Le 'oui' sonnant bien plus fort à ses oreilles mais surtout à son corps qu'il n'aurait pu le penser; libérant son diaphragme et sa cage thoracique, permettant à nouveau à son cœur et ses poumons de reprendre leurs rôles. Des fonctionnement erratiques certes, sans véritable amplitude, mais l'air vint à nouveau brûler sa trachée et il sentait les impacte de son mycarde contre il ne savait qu'elle autre partie de son corps. Et, si ses oreilles devaient capter l'ensemble des mots prononcés par le bibliothécaire, son cerveau n'en retint que quelques uns. 'Cérémonie', un jour oui, ils connaîtraient tout ça. 'Famille', comment? quand? seraient-il, serait-il, lui, prêt un jour? Des questions qui furent balayées par les gestes d'Owen dont la main qui frôlait les bagues migra jusqu'à son torse, sa mâchoire et puis sa nuque. 'S'appartenir'.

Le plus jeune se laissa totalement aller. Sa main droite tenait toujours l'écrin entre eux, il y raffermit sa prise sans oser la bouger de peur d'en faire tomber le contenu. La gauche par contre, dont les doigts étaient emmêlés à ceux du plus vieux, se défit doucement de ces liens pour la porter juste au dessus de sa hanche et le rapprocher de lui. Se faisant il se déséquilibra quelque peu vers l'arrière et son dos entra en contact avec un arbre. Il ne se rappelait pas avoir été aussi près de ce dernier. Qu'importait, cela lui permettait de serrer son homme encore plus près de lui, laissant ses lèvres s'étirer en un sourire lors d'un court instant où elle se séparèrent de leurs jumelles, le temps d'une respiration, avant qu'elles ne se retrouvent. Le balai dura un temps indéfini. Était-ce réellement important de le savoir? Ils n'était pas pressé et n'avaient aucun risque d'être dérangé par autre chose que les animaux qui peuplaient la petite forêt de ce parc.

Quand leur lèvres s'écartèrent à nouveau, son sourire revint automatiquement mais il profita que l'instant dure un peu plus pour déplacer doucement la main qui tenait la petite boite noire mais aussi celle qui s'était logée dans le creux des reins de l'employé de Poudlard. Il vint doucement prendre les deux anneaux de manière à ce que la boite rejoigne sa poche - à moins qu'elle ne soit tombée sur le sol - sa main droite a nouveau libérée, il ôta doucement sa chevalière de son annulaire gauche - pour ne pas faire tomber ces bagues qu'il ne saurait nommer. Il n'était plus question de porter le symbole familial à ce doigt. Comme son père, il la glissa à sa main droite toujours sur l'annulaire. Même si les anneaux qu'il avait acquis n'était pas des alliances, la symbolique associée était la même. On ne pouvait pas conjuguer deux significations aussi fortes au même endroit.

Cette main nouvellement ornée se posa sur la gauche du corcagien encore en contact avec sa nuque. Il en pressa les doigts et la ramena entre eux. Et puis, sélectionnant la bonne bague en or blanc, il la glissa sur l'annulaire de l'irlandais aux cheveux les plus clairs sans quitter ses prunelles des yeux. Il n'était pas allé très vite, au contraire même. Le geste le faisait déborder d'émotion, une émotion qui déborderait de toute part dès qu'Owen aurait fait de même. Un débordement qu'il ne vivrait pas souvent, il en était certain.

Owen avait mis du temps à trouver ses mots. Non. Owen savait ce qu’il voulait dire, c’étaient les mots qui avaient mis du temps à franchir la barrière de ses lèvres de façon intelligible. Submergé par le flot d’émotions, le coeur battant à tout rompre, ses faculté orales s’en étaient vues plus que diminuées tout comme celles respiratoires et cognitives. Elle ne fonctionnaient toutes plus que par intermittence, le laissant en proie à une forme de détresse émotionelle alors qu’au fond de lui, il savait ce qu’il voulait. Et puis à force d’essais, il avait fini par y arriver, par articuler le fond de sa pensée. Et quelle pensée ! Le bibliothécaire s’était surpris lui-même en abordant leur futur familial, mais il était sûr de ce qu’il avançait, de ce qu’il voulait. Et s’il ne savait pas encore comment ni quand ce serait possible, il ne comptait pas mettre cette option de côté. Mais ils auraient le temps d’y voir plus tard. Comme il venait de le formuler, pour le moment il ne s’agissait que d’eux deux.

Laissant alors ses pulsions prendre le dessus, il ne se retint pas plus longtemps pour embrasser son compagnon et se laisser guider. Domhall à présent adossé à un arbre, Owen s’était laissé faire et avait déposé sa main gauche sur le bas des reins de son homme afin d’approfondir encore le contact entre leur deux corps, si c’était possible. Et après de longues minutes, lorsque que leurs lèvres se séparèrent de nouveau, il observa, avec une attention comme il n’avait encore jamais fait preuve, Domhall changer sa chevalière de place avant de lui prendre délicatement la main. A cet instant, les battements de son coeur, qui s’étaient un brin calmés pendant leur baiser, reprirent de plus belle. Le geste lent et assuré de son amant passant cet anneau autour de son annulaire, jamais il n’avait encore vécu de moment si intense en émotion. Sans même s’en rendre compte, Owen avait retenu sa respiration tandis que l’anneau d’or blanc venait orner son doigt. Il mordait sa lèvre inférieure pour tenter de garder une certaine contenance.

A son tour, sa main gauche nouvellement ornée vint chercher sa jumelle tandis que la droite prenait avec la plus grande des délicatesse le deuxième anneau dans l’autre main de son compagnon. Et, d’un geste doux, lent, mais assuré et plein d’émotion, il le fit glisser autour de l’annulaire gauche de l’homme qu’il aimait plus que tout au monde. Owen n’avait décroché ses prunelles bleues de leurs jumelles noisettes que l’espace de quelques secondes, le temps pour lui de prendre l’anneau entre ses doigts et les avaient raccrochées de suite après. Et à présent c’était fait. Ils portaient tous les deux cet anneau marquant leur alliance, un nouveau tournant dans leur relation quand bien même cela n’officialisait rien aux yeux de la société. Pour eux, pour lui en tout cas, c’était tout comme et avait la même valeur. Une valeur inestimable à ses yeux. Owen ne put réprimer un rictus, suivi de larmes d’émotions. Il n’en revenait toujours pas. Ils nous vont à ravir, finit-il par dire en désignant du regard les deux anneaux, essuyant au passage quelques larmes d’un revers de manche. Ils sont parfaits. L’irlandais de Cork ne savait pas encore réellement ce que cela allait changer entre eux, il n’était pas en capacité de réfléchir, mais une chose était certaine, à cet instant précis il vivait un rêve, un rêve qui venait de devenir réalité.