Clic, clic. Page suivante. Clic, clic, clic. Tiens, il faisait un drôle de bruit ce livre. A chaque page qu'elle tournait, les pages cliquetaient. Etrange, toute la bibliothèque se demandait quel livre Alaska avait encore trouvé : l'autobiographie du Baron Sanglant qui laissait trainer ses chaînes de fantômes entre les lignes ? Guide d'utilisation d'une machine à écrire moldu ? Ou bien un conte de preux chevaliers qui se défient à l'épée ? Rien de tout ça, en réalité. Elle lisait plutôt un livre sur les oiseaux, des images mouvantes illustraient les différentes espèces, l'une d'elles ressemblait étrangement à Vladislav, son hibou.

Mais alors d'où venait ce bruit infernal, si ce n'était pas du livre ? Une autre page se tourna. Clic, clic, clic. Alaska était complètement absorbée par sa lecture, elle ne se rendait pas compte que tous les regards étaient tournés vers elle, et que certains lecteurs commençaient à s'agacer par ce bruit parasite. Elle replaça innocemment une mèche de ses cheveux derrière son oreille et le poignet qui accompagna ce geste trahit finalement le mystère. Le claquement de ses bracelets accrochés à son articulation en était la source, mais elle n'avait toujours pas réalisé que ce son aiguë dérangeait le silence sacré de la bibliothèque.

Ce livre était passionnant, rien ne pouvait la faire décrocher, pas même des regards insistants, des râles ou des toux forcés.

Ellana essayait - vainement - de se concentrer. Elle avait jugé que la bibliothèque était un endroit parfait pour travailler le plus efficacement possible, devant terminer une dissertation. Or, pour se concentrer sur ce qu'elle devait écrire, elle devait être entourée de silence. Elle avait beau être calme, elle n'était pas tout le temps concentrée, et parfois, c'était vraiment difficile pour elle, surtout quand elle n'avait aucune envie de travailler. Mais, il fallait bien qu'elle avance un peu sur ce qu'elle devait faire, ne pouvant pas toujours faire que ce qu'elle avait envie.

Seulement, un claquement aigu dérangeait la tranquillité de la Pièce des Livres. Ce claquement, il l'empêchait de se concentrer car toute son attention était focalisée dessus. Elle ne parvenait pas à l'en détacher. Peut-être que son manque de motivation à écrire cette dissertation y jouait aussi un rôle ? Elle essayait de trouver d'où venait ce son qui la dérangeait, fouillant toute la bibliothèque du regard à la recherche de celui ou celle qui l'empêcher de travailler. Enfin, elle crut repérer la source du bruit : c'est une fille, certainement plus âgée qu'elle, qui lisait un livre. La troisième année ne souhaitait pas déranger sa lecture, mais le bruit commençait vraiment à l'agacer. Elle aurait bien aimé le faire taire, mais ses regards noirs ne semblaient pas faire un quelconque effet sur la fille. Le claquement ne cessait pas, et la jeune brune n'arrivait toujours pas à se concentrer.

Elle finit par se lever de sa chaise, abandonnant sa dissertation. Malgré ses allures calmes et son pas tranquille, elle bouillonnait intérieurement, énervée de ce bruit et de son auteure, qui ne semblait pas se rendre compte du silence qu'elle brisait. Arrivant à sa hauteur, elle inspira silencieusement, hésitant au dernier moment. Elle n'allait certainement pas lui crier dessus, ce serait perdre contenance bien trop rapidement... et ça dérangerait les autres élèves. Alors, devait-elle simplement lui demander d'arrêter de faire ce bruit ? Hésitante, elle finit tout de même par se lancer, sa colère et son agacement remplacé par ses hésitations.

- Excuse-moi, mais.. est-ce que tu pourrais arrêter d'faire ce bruit ?

Le hibou grand duc, qui se distinguait par sa grosse tête ornée d'aigrettes et par ses grands yeux jaune-orange, mobilisait toute son attention. Le savoir, la curiosité, la fascination... Tant de motivations la poussaient à tourner les pages de ce livre, et par conséquent, à produire encore cet infernal cliquetis. Profondément appliquer dans sa lecture, elle leva le sourcil mais pas ses yeux du livre lorsqu'une jeune fille lui adressa la parole.

« Mh ? Avait-elle marmonné dans la plus totale des indifférences. Elle attendit de finir de lire sa phrase pour la regarder et répondre ensuite : Hein ? Quoi ? »

Bien sûr, Alaska n'avait pas pris la peine de chuchoter, elle s'était exprimée avec tant de spontanéité qu'elle en avait oublié le cadre de la bibliothèque, s'exclamant presque. En prime, elle n'avait absolument pas entendu la remarque de la jeune Serdaigle qui lui faisait face. Les paires d'yeux de certains élèves se retournèrent vers leur tablée suite et l'un d'entre eux mima le silence, mettant son doigt sur la bouche.

« Haha, comment ils se sont tous retournés d'un coup avec leurs grands yeux ronds ! On aurait dit les hiboux dans mon livre ! » fit-elle remarquer à voix basse. La brune roula des yeux et se pencha vers sa camarade pour la mettre dans la confidence. Les rabat-joie... »

Voyant que la fille ne relevait pas les yeux de son livre, Ellana la regarda d'un œil noir, avant de rattraper rapidement ses émotions pour feindre l'indifférence. Elle ne souhaitait pas particulièrement être méchante, vexante, ou quoi que ce soit d'autre, seulement, elle aimerait bien pouvoir retourner à sa dissertation rapidement, après avoir fait cesser le cliquetis qui la déconcentrait. Néanmoins, son regard se porta - par curiosité, sûrement - sur le livre que tenait à la plus âgée. Un hibou grand duc trônait sur une page, interpelant le regard de la troisième année... Il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part, cette même image.

Quand la fille la regarda et la jeune brune se demanda comment pouvait-on être si peu concentré sur le monde extérieur. Au moins, sa voix l'avait fait réagir... mais elle ne semblait pas avoir compris ce que lui avait demandé la Serdaigle.
Cependant, ce que celle-ci ne comprenait pas, c'était qu'elle-même était ainsi : trop concentrée à être dans sa bulle, elle ne prêtait aucune attention à tout ce qui se passait dehors, et était souvent prise de surprise. Sauf que, pour une fois qu'on échangeait les rôles, elle ne se rendait pas compte à quel point c'était agaçant de devoir répéter ce qu'on avait dit.
Un peu impatiente de retourner à son devoir - pour pouvoir le terminer plus rapidement - elle essaya de prendre son mal en patience pour ne pas paraitre trop agacée de devoir répéter.

- C'est pas toi qui fait l'bruit ? dit-elle, transformant sa question, peu sûre d'elle. Elle n'aurait vraiment pas aimé accuser cette élève si elle n'avait rien fait ! Par ailleurs, si c'était vraiment elle, soit elle ne s'était pas rendue compte qu'elle dérangeait toute la bibliothèque... soit, elle faisait exprès.

Le regard de la jeune fille se reporta sur le livre que tenait la plus grande. Où avait-elle vu une image semblable ? Ses souvenirs étaient flous, mais il lui semblait bien que c'était dans un livre... Du moins, ça lui paraissait cohérent que ce le soit. En revanche, il ne lui semblait pas l'avoir déjà vu dans la bibliothèque, à moins que ses pensées lui jouent des tours ? Ne laissant rien paraitre de son étonnement à la vue de ce livre, elle demeura impassible, jusqu'à ce que la curiosité l'emporte.

- Tu l'as trouvé où le livre ? Peut-être que ça éclaircirait ses souvenirs ?

Un bruit. Quel bruit ? Celui du claquement des semelles contre le sol, de la porte qui grinçait à chaque entrée et sortie d'un élève, ou du froissement des pages quand elles se tournaient ? Il y en avait plusieurs, dans la bibliothèque. Alaska tendit ses oreilles à la recherche du mystérieux bruit, mais elle secoua la tête.

« Nop. dit-elle en haussant les épaules, toujours sans savoir que c'était elle, le véritable problème. Mais l'élève là-bas, table huit. Il mastique un ballongomme depuis tout à l'heure, je supporte pas les bruits de bouche ! »

Le doigt pointé grossièrement vers l'élève en question, un Gryffondor, la jeune fille détourna immédiatement le regard, elle s'enfonça dans sa chaise, les lèvres tordues et le nez retroussé, dégoûtée par le garçon qui mâchait son chewing-gum la bouche ouverte. Son impolitesse la répugnait, et ce mouvement du poignet avait fait à nouveau résonner un léger cliquetis.

Mais le bruit ne semblait désormais plus un souci pour sa camarade, qui était maintenant intriguée par les bouquins, notamment celui qu'elle avait dans les mains. Alaska le retourna pour lui faire lire la couverture.

« Rapaces du monde entier, il s'appelle. Je l'ai trouvé dans le rayon des volatiles, pas loin des créatures magiques. Tu sais, l'étagère du fond à gauche. » lui indiqua-t-elle avec précision.

Au fil des ans, la jeune fille savait très bien se repérer dans la bibliothèque, elle avait également une facilité sans pareille à trouver l'emplacement des livres. Elle n'avait presque plus aucun secret pour elle, sauf sa réserve. Cet endroit lui dénotait une certaine curiosité.

La jeune fille dévia son regard vers l'élève que pointait sa camarade. Elle n'avait pas prêté beaucoup d'importance à ces bruits de mastication, qui, même s'ils n'étaient pas discrets, n'étaient pas ceux qui l'avaient dérangée. Non. Elle, ce qui l'avait déconcentrée, c'était un claquement plus ou moins régulier, assez fort pour être entendu.
Maintenant que la plus âgée lui avait montré la personne qui mastiquait, Ellana ne pouvait s'empêcher de le fixer. N'aimant pas les bonbons, elle n'avait jamais compris cet attrait pour les ballongommes de Bullard que certains avait... à quoi ça leur servait de mâcher ainsi ?

- Euh... c'était plus un claquement le bruit. T'en as pas entendu ? interrogea-t-elle sa suspecte. Tout à coup, la brune doutait d'elle : n'avait-elle pas rêvé, avec ce son aigu ? Si l'autre n'y avait pas fait attention, était-elle la seule que ça avait dérangé ? Peut-être qu'il s'agissait d'un prétexte de son esprit, au-delà du conscient, qui pour l'empêcher de travailler avait inventé ce claquement ? Intriguée, elle demeurait impassible, attendant la réponse de sa camarade, pour savoir si, oui ou non, elle était folle.

Le livre attirait néanmoins son attention. Elle n'avait pas souvent des trous de mémoire, et c'était étrange, quand ça arrivait : comment était-il possible de tant peiner à retrouver ce qu'on cherchait alors même qu'on savait où c'était ? La plus grande lui indiqua où elle avait trouvé le bouquin, lui confirmant que c'était dans la bibliothèque. Le titre lui disait vaguement quelque chose, mais elle ne parvenait pas à se remémorer où elle l'avait vu, à son grand désespoir. Qu'il était agaçant, de tourner en rond !

- Oui oui, je vois... répondit-elle pensivement, toujours aussi perplexe. Ca lui reviendrait peut-être ?

Encore et toujours le même bruit. La jeune fille devenait flippante, elle persistait toujours sur ce claquement qu'elle avait peut-être rêvé... Alaska secoua la tête une bonne fois pour toutes, au départ agacée, elle n'avait rien entendu, n'avait été témoin de rien, elle se délectait simplement d'une bonne lecture avant son interpellation. Puis la fixette que faisait sa camarade commença finalement à lui filer la pétoche. Elle changea de ton et de regard, légèrement plus mystérieux.

« T'entends des voix, parfois ? lui demanda-t-elle pour lui faire son diagnostic. Et tu vois des choses étranges qui ne devraient pas se produire, que tu es la seule à voir ? Ma tante est comme ça aussi, elle a même des visions. »

Par des choses étranges, Alaska entendait des choses paranormales, outre la magie qui n'était pas explicable scientifiquement, elle pensait plus à un don ou la possession d'un esprit. En espérant que ce dernier ne soit pas maléfique. Toujours penser au pire, comme d'habitude.

« C'est pas très beau à voir quand elle en a. reprit-elle en parlant de sa tante. Elle contorsionne son cou en arrière et ses yeux se révulsent, si c'est une vision puissante elle peut même pousser des cris ! T'as quel âge exactement ? Les premiers signes se manifestent vers l'adolescence. »

Tout ça sans être pour le peu rassurante.

Maintenant qu'elle en parlait avec la grande fille, le claquement était beaucoup moins régulier. D'où venait-il exactement ? Ca ne pouvait pas être son subconscient qui lui jouait des tours, si ? Et visiblement, l'autre adolescente n'avait pas entendu de tels cliquetis, inquiétant un peu la plus jeune. Elle ne savait plus quoi penser, complètement perdue. Elle ne pouvait pas avoir tout inventé... Jamais elle ne serait aller voir cette fille si elle n'avait pas eu de bonne raison !
Ou alors, peut-être qu'elle n'avait tellement pas envie de se mettre à sa dissertation que son cerveau avait imaginé quelque chose qui viendrait la troubler et interrompre le cours de ses pensées ?

Bien sûr que non, elle n'entendait pas de voix ! Elle n'était pas folle, n'avait pas de visions étranges ou quoi que ce soit d'autre... Du moins, elle le pensait. Aurait-elle pu en avoir sans s'en apercevoir ? Est-ce qu'elle pouvait ne pas se rendre compte d'avoir de telles hallucinations ? Elle commençait à douter, demeurant silencieuse suite à la description qu'avait fait sa camarade de sa tante.
La jeune fille venait d'entamer l'adolescence, ayant la puberté depuis plusieurs mois déjà : elle n'était pas particulièrement précoce ni même en retard, dans la moyenne des filles de son âge. Etait-il possible qu'elle ait de telles visions ?

Non, non et non. Ce n'était pas possible, tout bonnement impossible. Elle l'aurait su sinon. Ou elle aurait commencé à avoir des visions. Ou elle aurait commencé à faire des trucs bizarres, à se comporter bizarrement, à être bizarre. Elle n'était pas une extraterrestre, venant d'une planète lointaine. Juste une humaine, juste une sorcière... était-ce ça qui changeait la donne ? Que ce serait-il passé si elle avait été comme ses parents, une simple jeune fille sans pouvoirs magiques ? Elle n'aurait certainement jamais croisé cette Grande qui lui faisait des théories hallucinantes. Mais... ça ne lui paraissait pas improbable qu'il y ait des sorciers ayant des visions, après tout ce qu'elle avait découvert de la part des sorciers, ça ne pouvait même pas l'étonner.
Non. Non, elle n'était pas folle, non elle n'avait de visions.

En proie à de terribles questionnements, l'enfant était bouleversée. Elle ne s'attendait pas à avoir une telle conversation, à propos d'un simple claquement qui l'avait empêchée de travailler.

- Euh... j'en sais rien, je sais pas ce que les autres voient et entendent, commença-t-elle à propos de la question sur ce qu'elle entendait et voyait. Dans ses souvenirs proches, ça ne lui était pas encore arrivé qu'on lui dise qu'on n'avait pas entendu ce qu'elle avait perçu, qu'on avait pas vu ce qu'elle avait observé. Peut-être que si elle fouillait sa mémoire, elle trouverait quelque chose ? "T'es sérieuse ? Tu l'as déjà vu faire ? Euh, j'ai treize ans et demi" répondit-elle, mêlant surprise et lassitude. Cette fille, elle était vraiment bizarre.

Ses yeux verts scintillèrent à la lumière des chandelles posées sur la table, elle était totalement captivée par ce sujet. Alaska voyait régulièrement des phénomènes inexplicables et surnaturels qui se produisaient à Poudlard : les portraits qui parlent, les fantômes qui valsent, rien d'exceptionnel pour un sorcier en somme. Mais elle, elle était fascinée par une toute autre forme de magie, celle qui était un peu plus étrange, plus sombre.

« C'est même arrivé en plein repas de famille, en fait. Pendant Yule. »

Sa tante avait toujours été très secrète à propos de son don, mais la jeune fille avait eu la chance de voir ses pouvoirs en action, ce fameux soir. Selon elle, les visions étaient un moyen de se connecter à un univers plus vaste et mystérieux, la jeune fille avait l'impression que les réponses à certaines de ses questions les plus profondes se trouvaient dans les entrailles de son esprit, et elle était déterminée à explorer ces mystères jusqu'au bout, même à braver l'interdit.

Debout, elle entraîna sa camarade dans les rayons de la bibliothèque. Elles étaient entourées de livres, d'étagères pleines de volumes en cuir et de piles de parchemins empilées sur des tables. L'air était rempli de l'odeur des pages jaunies et de l'encre noire, créant une atmosphère mystérieuse qui faisait ressortir le caractère magique de la pièce. La brune posa ses yeux sur un livre à la couverture usée par le temps, elle le sortit avec précaution de l'étagère, soufflant sur la poussière qui le recouvrait. Elle lut le titre en lettres dorées :

« Les Mystères de l'au-delà. T'es peut-être encore trop jeune pour avoir des visions, mais en attendant, je te conseille ce livre. Et je te prête aussi celui sur les volatiles, il avait l'air de t'intéresser aussi. »

Parmi toute cette agitation, son bracelet cliquetait encore, comme si des cloches étaient attachées à chaque maillon. Cette fois-ci, sa camarade ne pouvait pas le louper, il était littéralement sous son nez. De plus près, on pouvait distinguer des symboles semblables à ceux de runes gravés dans l'acier. Ce bracelet était plus qu'un accessoire esthétique pour Alaska, elle aimait le son qu'il produisait et le confort qu'il lui apportait, elle se sentait comme protégée par une force mystérieuse qu'elle ne pouvait pas comprendre, elle se sentait connectée au bracelet de manière inexplicable, liée à lui par une force mystique.

Mal à l'aise avec la plus âgée, Ellana se demandait si elle aussi, elle pouvait avoir des visions... Selon sa camarade, ça apparaissait vers l'adolescence, est-ce que ça la surprendrait quand elle en aurait ? Qu'est-ce que cela faisait, de vivre ça ? Ca paraissait assez terrifiant à voir d'après l'autre fille, mais que ressentait-on en ayant ces visions ? Et ça pouvait arriver à tout moment, n'importe quand ?
La brune commençait à s'inquiéter : elle n'avait aucune envie d'avoir des visions, quelle horreur de se faire remarquer en dîner de famille comme ça... ou aux repas à Poudlard, ça fonctionnait aussi, avec encore plus de personnes.

Silencieuse, elle débattait dans sa tête, se demandant si ce qu'on lui disait était réel ou si elle était tellement naïve qu'elle croyait n'importe quoi. Entrainée entre les rayons de la bibliothèque, elle regarda par-dessus l'épaule de la Grande ce qu'elle avait trouvé : le livre, poussiéreux et abîmé par l'âge, semblait dater du siècle dernier. Les Mystères de l'au-delà. Les visions avaient donc un rapport avec la mort ? De plus en plus horrifié à la pensée d'en avoir, elle essayait de se raisonner en se disant que ça n'existait pas mais le livre était bien la preuve que tout ce qu'on lui avait dit n'était pas des mensonges... Elle en avait presque la nausée, et son teint, clair à son habitude, devait presque avoir viré au vert.

Et le cliquetis se faisait de nouveau entendre. Tout près d'ici, près de la Grande qui racontait des histoires sur les visions. Et elle le vit. Sa camarade avait un bracelet attaché autour du poignet, qui tintait à chaque mouvement de poignet. Elle n'avait donc pas d'hallucinations ! Rassurée, son visage reprit une teinte plus habituelle, bien que toujours un peu blafarde.

- Attends... c'est pas ton bracelet qui fait du bruit ? demanda-t-elle, pour être sûre qu'elle ne rêvait pas. Une fois qu'elle en aurait la confirmation, il faudrait juste qu'elle lui demande d'arrêter de faire ce tintement pour qu'elle puisse retourner travailler sa dissertation dans le silence de la bibliothèque. "Mais merci pour les livres..."