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19 janv. 2023, 18:11
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Vendredi 17 janvier 2048
15h
Avec @Sarah Priddy
Il lui fallait se rendre à l'évidence : il ne progressait pas comme il l'entendait. Il avait l'impression même, d'avancer à reculons. Pas sur sa pratique des sortilèges non, ni sur son endurance magique et encore moins sur son aisance avec une baguette. Mais dès qu'il la posait, le néant. Pire que le néant : une contre-productivité totale, absolue et sans appel. Il avait lu presque tous les ouvrages possibles à la bibliothèque sur le sujet, tentant d'absorber le savoir telle une éponge de vaisselle, mais désormais, il avait l'impression que chaque information qu'il tentait d'assimiler glissait sur lui. Sans parler de la pratique : dès qu'il tentait un exercice sans baguette, il finissait avec une migraine des plus douloureuse. Mais si vous savez, cet élancement derrière les yeux, venant par vagues au rythme des battements de notre cœur. Si ce n'était que ça, cela passerait encore, mais il avait l'impression que son corps se prenait une rouée de coups chaque fois qu'il se réveillait. Peut-être s'y prenait-il mal, mais pratiquer la magie sans baguette devait bien être similaire à celle avec baguette non ?

Une seule personne pouvait répondre à ses questions. Et s'il avait repoussé cette entrevue autant que possible en raison des... légères tensions qui pourraient exister entre sa prof de sortilèges et lui, il était désormais plus que temps. Il était courbaturé comme s'il avait fait plusieurs heures de sports, avait les yeux rouges de fatigue et l'impression d'avoir les articulations de la main gauche emplie de sable, quel meilleur moment pour demander conseil ? Idiot va. S'il avait eu un peu plus de jugeote, il aurait sans doute pu conclure de lui-même que son état était causé par son entraînement intensif. Et si encore, il se limitait à un entraînement normal pour son âge, toute relativité gardée, quelle folie lui prenait de se dire qu'il pourrait commencer à essayer la magie sans baguette ?? Qui m'a collé un fou furieux pareil sérieusement...

Quoi qu'il en soit, le voilà désormais prenant la direction d'un pas assuré de la salle de classe de Miss Priddy, qui était, normalement, de permanence à cette heure. Me croiriez-vous si je vous disais qu'il avait réussi à vouloir la voir quand elle n'était pas dans sa salle, il y a quelques jours ? La honte quoi. En chemin, il réfléchissait aux questions qu'il allait lui poser, et il en avait beaucoup. Mais il appréhendait un peu, plutôt beaucoup, cette discussion. Il souhaitait du plus fort qu'il pouvait qu'elle n'ait jamais entendu parler de la rumeur qu'il avait involontairement créé, et encore moins qu'elle ne l'ai relié à lui. Et puis il haussa les épaules, dans le pire des cas, ce serait le moment ou jamais pour clarifier les choses.

Une fois devant la porte de la salle de classe (avait-elle toujours été aussi grande ou bien était-ce lui qui s'imaginait des choses ?), il prit une grande inspiration avant de toquer à la porte. L'autorisation pour entrer ne se fit guère attendre, et, prenant son courage à deux mains (et la poignée de la porte), il se tint dans l'encadrure.

- Bonjour Miss, euh, désolé d'vous déranger, mais j'aurais besoin de quelques conseils, si vous avez le temps évidemment.

Bizarre. Narcisse aimait toujours regarder les gens dans les yeux d'habitude. C'était pour lui sa forme de communication favorite, avec les petits contacts physiques. Mais même lui pouvait succomber à la pression de temps à autre. Et il ne sut pourquoi, mais en cet instant, il eut un très, mais alors très mauvais pressentiment. Au final, tant de choses pouvaient si mal se passer. La loi de Murphy, s'il y a une probabilité que quelque chose échoue, alors ça échouera. Cette loi semblait être le crédo de Narcisse depuis sa rentrée, alors il avait peut-être effectivement, quelques raisons valables de s'inquiéter. Mais il était courageux, et au milieu de sa phrase, il réussit à remonter les yeux pour regarder directement sa Directrice de Maison, prêt à affronter tout ce qui pourrait se passer.
Dernière modification par Narcisse Brando le 11 mars 2023, 16:42, modifié 1 fois.

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Avatar par Merinda Swart

20 janv. 2023, 19:49
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Le cours des élèves de septième année pour le lendemain matin était fin prêt. Les sortilèges de Repousse moldus n'étaient pas simple à lancer et encore moins à tester. Sarah retourna à son bureau pour griffonner une note sur son parchemin. Elle nota mentalement de passer ensuite voir Elina ou Archibald. Une petite sortie serait idéale pour tester le sort. Bien sûr, il faudrait organiser tout ça dans un cadre sécurisé. Elle n'allait pas demander à ses parents de jouer les cobayes, elle essuierait d'office un refus catégorique. Oh ! Donovan serait peut-être d'accord. Il était plutôt du genre avenant et curieux du monde magique. Peut-être Simon également... Il n'avait pas cours le samedi matin. Restait à trouver un point de ralliement accessible à ces deux là. Du côté de Londres, ça pourrait peut-être se faire. Il suffisait d'installer un Repousse Moldu sur une zone délaissée quelconque quelque jours avant, d'y aménager un petit coin sympa pour patienter entre les lancers et d'abaisser les limites du sort au moment voulu. Un timing serré cela dit et le sortilège de Repousse Moldu ne serait pas actif tout le temps. Il faudrait un système de guet. Rafael accepterait peut-être de lui venir en aide pour cette partie ? Oui mais Rafael, en ce moment, il avait d'autres chats à fouetter... Hum... Compliqué... Bref, il était inutile de tirer des plans sur le Comète, il fallait de toute façon commencer par avoir une autorisation de sortie auprès de la direction, ensuite, elle pourrait réfléchir plus précisément à tout cela.

L'enseignante griffonna quelques mots supplémentaires, fit voleter les cartes magiques de la salle de classe créées quelques semaines plus tôt sur les tables au fond de la classe puis, satisfaite d'avoir retrouvé un peu d'ordre s'installa à son bureau. Elle jeta un coup d'œil à sa montre pour évaluer combien de temps elle s'octroyait avant sa pause. Une heure maximum. Ensuite, elle irait du côté de la réserve des balais. Un des Nimbus semblait perdre de la vitesse, Sarah voulait le tester mais surtout lui refaire une petite mise à jour. C'était l'avantage d'avoir travaillé là-bas, elle savait comment procéder et, même si, toute seule, ce n'était pas l'idéal, elle saurait bien y faire.

Elle sortit les parchemins rendus le matin même par les élèves de cinquième année et commença ses corrections après avoir fait pivoter dans un sourire, le sablier argenté qui trônait dans un coin de son bureau depuis le mois d'octobre. Le sable mettait environ une heure à s'écouler entièrement. Si l'objet était bel et bien ensorcelé, aucun doute possible vu les tests qu'elle avait effectué, Sarah n'avait jamais vraiment noté de changement de couleur ou de rythme. Qu'importe, l'objet était beau et observer le sable qui s'écoulait avait quelque chose d'apaisant. Alors qu'elle se mettait réellement à l'ouvrage, un bruit lui fit lever la tête. Quelques instants plus tard un élève de la maison Poufsouffle faisait son entrée. "Un élève", quel euphémisme...

" Bonjour Monsieur Brando. Le temps ne manque pas à priori. Je vous écoute. Que vous arrive t-il ? "

Elle se retint d'ajouter un "encore" à la fin de sa phrase. Ce gamin avait un don pour faire des choses... stupides. Il avait visiblement été raconter qu'il entretenait une relation amoureuse avec Sarah. Quelle idée ! Comment une telle chose avait pu lui passer par la tête. Le complexe d'Œdipe s'arrêtait normalement avant l'adolescence et, Sarah, Merlin l'en préserve, n'était pas sa mère que diable ! Qu'avait-il pu encore inventer aujourd'hui ? En plus de ne pas résister aux chants des couloirs la nuit, il avait un nouvelle lubie ? Sarah se reprit, songeant que de par son rôle d'adulte et de directrice, elle se devait rester bienveillante autant que possible même pour ce petit... non. Elle n'allait pas le comparer à un troll. Depuis qu'elle avait commencer à apprendre leur langue, elle n'appréciait plus cette image uniquement négative à leur sujet. Certes, ces bestioles n'étaient pas bien évoluées mais, elles avaient des codes et un mode d'échange bien à eux comme les gamins au final mais, avec plus d'excuses.

Ne laissant rien transparaître de ses pérégrinations mentales et gardant un sourire poli sur le visage, Sarah observait le première année, attendant qu'il aborde le sujet qui semblait lui poser problème.

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DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

21 janv. 2023, 11:37
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Le temps s'était-il soudainement refroidi ? L'air autour de Narcisse venait-il soudainement de perdre une dizaine de degrés ? Même quelqu'un avec l'esprit plus méfiant et plus expérimenté n'aurait pas pu remarquer la communication non-verbale de sa directrice de maison, mais Mais Narcisse, de son côté, ne fit que sourire avant de se diriger vers la chaise en face du bureau de Miss Priddy pour péniblement s'y hisser, évitant de s'appuyer sur sa main gauche, douloureusement rouillée. Il la regarda droit dans les yeux, sans la moindre once de méfiance, simplement heureux d'être écouté.

- Merci beaucoup Miss. Alors voilà, au début d'année, j'ai appris auprès d'Miss Valerion qu'on pouvait faire d'la magie sans baguette. J'm'étais dit qu'c'était quand même très risqué d'être totalement dépendant d'un objet qui fait pas partie d'nous. Et j'me suis dit qu'c'est quelque chose que j'voudrais vraiment apprendre ! J'ai commencé par essayer d'tout lire à la bibliothèque sur l'sujet. Mais depuis la rentrée, j'essaye de pratiquer. Et si pour la magie avec ma baguette, je progresse toujours, la magie sans baguette, rien à faire, j'suis face à un véritable mur.

Il se frotta par réflexe sa main engourdie, sans y prêter attention, trop concentré sur ses paroles pour pouvoir contrôler ce geste.

- Rien à faire, j'progresse pas d'un pouce. J'me dis bien qu'c'est impossible d'voir une progression en si peu d'temps évidemment. Mais j'me dis aussi que j'fais peut-être pas les choses comme il faut. Donc j'aimerais vous demander des conseils, par exemple des exercices particuliers à faire, des choses à ne pas faire, tout est bon à prendre !

Il regardait désormais Miss Priddy avec des étoiles plein les yeux, vouant à sa professeure de sortilèges une confiance et une admiration totale. Il respectait énormément sa directrice de dortoir, ayant eu moult fois l'opportunité d'assister à l'étendue de ses capacités lors des cours. Et même s'il préférait la défense pour son aspecte tactique, stratégique et pratique, il était incapable de dire qu'il préférait Miss Valerion à Miss Priddy. Et puis il savait qu'elle était capable d'être gentille parfois, notamment cette fois où elle l'avait surpris après s'être endormi dans la salle d'étude. Elle l'avait laissé s'expliquer sans tout de suite assumer qu'il voulait enfreindre le règlement, là où d'autre n'auraient certainement pas eu cette patience.

Narcisse essayait déjà d'anticiper mentalement les conseils qu'allait lui donner sa prof. Peut-être qu'il y avait une position particulière à adopter pour mieux canaliser sa magie ? Peut-être même qu'il fallait se servir de ses deux mains ? Mais pourquoi n'y avait-il pas pensé lui-même cette andouille ? Il avait concentré tous ses efforts dans l'utilisation de sa main gauche uniquement. Peut-être même qu'on pouvait canaliser sa magie dans d'autres membres que les mains ? Il ne se souvenait pas avoir lu ça dans un livre, mais il se doutait bien qu'il n'avait pas accès à tous, et par conséquent, de nombreuses bribes de savoir devaient lui échapper. Et même s'il avait la main gauche très endolorie et sensibilisée par ses exercices, il y avait une pensée, pourtant évidente, qui ne lui avait absolument pas traversé l'esprit :

Que peut-être, mais juste peut-être, cette espèce de sombre fou furieux ne devrait surtout pas tenter ces exercices ! De son point de vue, il allait avoir une discussion plus que productive avec sa professeure, qu'il en ressortirait avec davantage de savoir que quand il était rentré. S'il savait... Il avait déjà même prévu le reste de son après-midi : mettre en pratique les conseils (qu'évidemment) Miss Priddy allait lui donner, et ensuite passer à l'infirmerie pour sa main. Et ensuite, il irait manger et faire ses devoirs avant de s'endormir d'un sommeil satisfait. Ce devait être une scène fort comique à observer de l'extérieur : un gamin d'un mètre trente-deux (et oui, il avait pris un centimètre depuis le début de l'année) face à une professeure au visage plus que sévère, qui avait dans sa manche une liste longue comme son bras de choses à lui reprocher. Et lui, qui était tranquillement assis sur la chaise, avec pour seule pensée qu'il allait apprendre encore davantage.
Dernière modification par Narcisse Brando le 22 janv. 2023, 14:03, modifié 1 fois.

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Avatar par Merinda Swart

22 janv. 2023, 12:51
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Mais... que racontait ce gamin ? Sixtine aurait abordé avec les élèves de première année la magie sans baguette ? Absurde. Il était pour la plupart des élèves de Poudlard littéralement impossible de ressentir quoi que ce soit en essayant de pratiquer ce genre de magie. C'est surtout que Brando ne pouvait pas s'empêcher de se chercher des choses différentes des autres. En connaître plus, toujours plus. Elle se souvenait bien de sa question sur la magie informulée en début d'année. Pourquoi ce gamin voulait-il à tout prix sauter des étapes ? Pourquoi ne se contentait-il pas de profiter de tout ce que lui offrait Poudlard. Il était né-moldu non de non. Il découvrait la magie, les tableaux vivants, les balais, le quidditch, des créatures nouvelles, des pouvoirs extraordinaires,... pourquoi ne se contentait-il pas de ce qui se trouvait à sa portée ? De toute évidence, la conversation qu'elle avait eu avec le jeune Poufsouffle en début d'année n'avait pas servi à grand chose. Ne pas vouloir aller plus vite que la magie n'était visiblement pas un objectif atteignable par ce gosse. Si intérieurement Sarah bouillait, elle n'en laissait cependant rien paraître et, gardant son sourire poli, elle attendit patiemment que son visiteur aie terminé son explication abracadabrantesque. Il ne progressait pas... Sarah eu presque envie de rire à cet instant. Comment pourrait-il progresser à son stade. On peut multiplier ce qu'on veut par zéro, ça fera toujours zéro.

Sarah posa sa plume et réfléchit un court instant à ce qu'elle allait répondre avant de prendre la parole.

" Monsieur Brando. Vous avez trois soucis majeurs. Premièrement, vous avez onze ans. Ceci fait de vous un jeune sorcier ne maîtrisant pas sa magie interne. Et ne me dites pas que vous maîtrisez votre magie, c'est faux et humainement impossible de part le développement du corps humain et de la magie qui y est lié. Avec l'acquisition de votre baguette, vous avez juste dépasser le stade du balbutiement marqué par ses petits épisodes incontrôlables qui surviennent de temps à autre. "

Sarah fit une toute petite pause avant de reprendre.

" Deuxièmement, vous avez onze ans. De ce fait vous n'avez nullement les connaissances requises pour la pratique d'une telle magie. Les lectures que vous avez pu faire à ce sujet à la bibliothèque n'ont pas du vous apporter grand chose. Je le sais, j'ai lu tous les livres de la bibliothèque parlant de sortilèges. Ensuite, pour espérer produire un sort sans catalyseur, il faut une connaissance énorme et une maîtrise parfaite de la pratique magique avec catalyseur, ce que vous n'avez pas. "

Sarah inspira profondément avant d'aborder le troisième point, posant ses yeux désormais plus sombres sur le petit visiteur.

" Enfin, troisièmement, vous avez onze ans. De ce fait, certaines choses vous sont impossibles. Je ne dis pas inaccessible, je dis bien impossible. Vous n'avez pas la capacité magique nécessaire. Vous n'avez pas l'expérience nécessaire. Vous n'avez pas l'âge nécessaire. J'ajouterai d'ailleurs que ce point n'est pas valable uniquement d'un point de vue de la pratique de la magie. Si un élève de onze ans ne pratique pas la magie sans baguette, il n'entretient pas non plus de relation amoureuse avec son enseignante par exemple. Je ne sais pas si vous êtes où non à l'origine de cette histoire douteuse qui circule dans le château et je m'en moque mais étrangement, elle colle parfaitement à ce que vous semblez vouloir être. Paraître plus grand et plus fort que tout le monde, aller plus vite et voir plus loin. Je vous l'ai dit en début d'année, je vous le redis aujourd'hui. Cessez de vouloir aller plus vite que la magie. Contentez vous de profiter de ce qui se trouve à votre portée au lieu de vouloir toujours autre chose. Cette obsession vous causera du tort un jour ou l'autre. Croyez moi, vous allez avoir des problèmes. "

Le sourire de la Galloise s'était désormais effacé et ses yeux fixes observaient le garçon. Pourquoi cherchait-il à ce point les ennuis ? Sarah songea qu'elle n'avait pas fini d'avoir des retours sur ce gamin. Nul doute que si elle restait directrice de la maison Poufsouffle, le nom de Brando reviendrait bien trop régulièrement à son goût.

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22 janv. 2023, 15:44
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Le visage de Narcisse se changea en pierre au fil des phrases de sa directrice de dortoir. Il avait onze ans. Ces mots résonnèrent en lui dans un écho sans fin. Par réflexe, il pris la position la plus correcte qu'il pouvait adopter, droit sur son siège, le visage légèrement baissé sur le bureau de la prof, le temps qu'elle finisse son sermon. Il avala difficilement sa salive, sa bouche soudainement devenue aussi sèche d'un parchemin. Il avait impulsivement envie de lui répondre que plus on pratiquait quelque chose tôt, mieux on réussissait plus tard, que plus on s'entraînait dur, plus on pouvait réussir, et que si on était motivé, rien n'était impossible.

Mais aucun de ces mots ne franchit le stade même de la pensée impulsive, celles étaient inexorablement stoppées par un autre aspect de sa conscience qui suppliait d'être écoutée depuis quelques mois : la raison. Mais la dissonance cognitive était particulièrement pénible à assimiler. Ce n'était pas la première fois qu'il était remis à sa place, mais jamais de la part d'un prof. La seule chose qui lui permit de se maintenir en un seul morceau était le fait qu'aucun des reproches que Miss Priddy lui faisait n'était à côté de la plaque. Elle avait raison. Mais le fait qu'elle ait raison lui était insupportable. Parce que si elle avait raison, si elle lui rappelait qu'il n'était qu'un gamin de onze ans, il allait à nouveau se sentir inutile. Il allait à nouveau avoir l'impression d'être vulnérable, et il se revoyait face à Leonidas, avec la sensation que rien n'avait changé. Narcisse n'avait jamais été bon pour cacher ce qu'il ressentait, et le maelström d'émotions qui tempêtaient en lui ne devait être que trop perceptible pour n'importe quel œil.

Il commençait enfin à reprendre contenance pour se préparer à répondre quand elle lui asséna un dernier coup. Elle savait. Elle avait appris. Il avait presque rangé cet incident dans un coin de sa tête, se disant qu'au final, avec un peu de chance, il avait mal entendu la phrase de Kim, que peut-être elle n'avait pas vraiment compris ce qu'il craignait qu'elle ait compris. La panique et la honte firent soudainement table rase de toutes ses autres émotions durant plusieurs secondes interminables durant lesquelles son visage était purement et simplement devenu une tomate trop mûre. Si de la fumée avait pu sortir de ses oreilles, elle l'aurait fait. Il fallait d'abord résoudre ce quiproquo avant de réfléchir à quoi que ce soit, et cela lui permettrait de laisser à son cerveau le temps d'analyser ses autres émotions. Il se redressa, se rendant compte qu'il s'était recroquevillé par réflexe, avant de rassembler tout son courage pour regarder sa prof dans les yeux.

- Cette histoire de relation est un immense malentendu. Je n'ai pas les mots pour vous dire à quel point j'suis désolé du tort qu'elle a pu vous causer. Mais Ki... Ma... Camarade, ne m'a pas laissé l'occasion de clarifier les choses. J'suis maladroit avec les mots, et c'est un ensemble de circonstances malheureuses qui l'a conduit à mal interpréter mes paroles. Et même si cela ne devait pas être comparable à votre situation, il m'était très pénible de ne pas savoir si je devais vous en parler ou non, au cas où je me sois fourvoyé...

Il refusait de s'étendre davantage dessus sans qu'elle ne lui demande. Il avait déjà dû faire appel à toute sa volonté et sa maîtrise de soi pour ne pas laisser son tic de langage prendre le dessus. Il avait essayé du moins. Son père lui avait appris à moduler les mots, chercher les bonnes tournes de phrase en fonction des situations, mais cette leçon ne ressortait que dans les situations où il en avait vraiment besoin. Mais le plus dur restait à faire.

- Et je...

Non, je ne veux pas être plus grand et fort que les autres, non, je ne veux pas de problème, et comment puis-je acquérir la maîtrise si je ne pratique pas ? Et je vais grandir, alors pourquoi ne pas préparer mon corps aussi tôt que possible ?

Aucun de ces mots ne franchit, fort heureusement, les lèvres de Narcisse. Il ressentit même une honte indicible à l'idée même que son cerveau ait pu formuler ces pensées d'une immaturité, d'un irrespect et d'une prétention sans borne. Ses joues chauffèrent rien qu'à cette idée. Il se sentit soudainement tomber alors que la réalité le rattrapait. Sa mère lui avait appris à gérer ses peurs en les affrontant, en les prenant à bras-le-corps, en apprenant à les connaître pour les dépasser. Mais il ne s'était jamais retrouvé face à une peur qui était en tout point plus grosse que lui, plus puissante que lui sur tous les aspects. Et face à cette peur, comme il n'arrivait pas à la solutionner immédiatement, il s'était réfugié dans un apprentissage constant, dans une recherche constante de la maîtrise magique. Et maîtriser la magie sans baguette aurait été la chose la plus rassurante aux yeux de ce gamin de onze ans, qui sentit soudainement ses yeux s'humidifier alors qu'il prenait conscience de son impuissance, et surtout de son comportement immature face à ses peurs. Il aurait fait honte à sa mère. Au lieu de prendre son mal en patience, il avait voulu tout anticiper, il avait voulu se débarrasser de ses faiblesses sans tenir compte de la réalité.

- Vous avez raison...

Il remercia ses yeux de tout son cœur de ne pas avoir libéré les larmes, il ne s'en serait pas remis. Il releva la tête pour regarder à nouveau Miss Priddy.

- J'ai...

Il avala difficilement sa salive, retenant de toutes ses forces toutes les protestations qu'il avait envie de balancer au visage de Miss Priddy. La seule chose qu'il lui reprochait était d'avoir raison et de taper juste, et de lui avoir rappelé ses peurs. Ses yeux regardaient ceux de sa professeure, emplis de détermination, mais aussi de résignation, bien qu'il ait encore du mal à accepter cette dernière, mais il percevait qu'il s'agissait peut-être de sa dernière occasion d'accepter cordialement ses avertissements.

- J'ai peur Miss...

Même auprès de ses parents, il n'avait pas formulé cela aussi clairement. Il s'était toujours refusé à l'admettre, mais toutes ses défenses venaient d'être méthodiquement et impitoyablement réduites à néant. Il ressentait à la fois une terreur sans borne face à cette femme qui avait su si efficacement le percer à jour et un grand respect pour le fait qu'elle ait pris le temps de le faire. Mais elle avait ouvert les vannes.

- J'ai peur parce que Gryffs s'est fait frapper et j'ai rien pu faire, et j'ai peur parce que j'étais face à Leonidas et qu'j'aurais rien pu faire. J'ai eu peur quand Miss Montmort m'a raconté ce qui s'est passé l'année dernière avec le train. Et j'ai peur parce que j'crois qu'ma mère a été blessée par d'la magie noire, et que je pourrais pas la protéger si ça devait arriver à nouveau... Et on m'a dit qu'les sang-purs pouvaient être dangereux pour les gens comme moi et ma famille et...

Il secoua soudainement la tête avant de se claquer les joues, reprenant contact avec la réalité.

- Sapristi... Pardon... Je... J'ai compris c'que vous m'avez dit... Mais c'est dur... J'voulais devenir plus fort...

Il n'arrivait plus à la regarder dans les yeux, mais il se refusait à totalement se démonter, il avait juste besoin de reprendre sa respiration. Oui, c'est ça, il avait juste besoin de respirer profondément et tout irait bien.
Mes excuses sincères pour ce pavé...

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Avatar par Merinda Swart

23 janv. 2023, 21:56
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Mais il ne comprenait donc rien ? Le problème n'était pas cette stupide histoire de relation imaginaire à laquelle personne ne croyait probablement, à part peut-être quelques spécimens boutonneux en pleine crise hormonale avec le QI d'un boullu alevin. Le problème était son obsession totale pour l'inaccessible. Sarah s'apprêtait à exploser, quand, enfin, le jeune Poufsouffle dit quelque chose de cohérent. Enfin, cohérent, c'était un grand mot. Sa mère moldue attaquée par des mages noirs... il avait peur de l'attaque du train de l'an dernier... s'il y avait été, il aurait eu peur. S'il avait été ligoté à genoux sans baguette avec des cinglés lançant des Endoloris, il aurait eu peur. S'il avait été enfermé dans un wagon, glissant dans le vide, il aurait eu peur. Là, il se faisait juste des films qui le terrorisaient lui même. L'enseignante se redressa bien malgré elle sur son siège à ces souvenirs douloureux, ses épaules se raidissant sous sa robe de sorcière. Elle reprit cependant sur un ton assuré.

" Monsieur Brando. Il est normal d'avoir peur. Cependant, notez que quand on a peur du noir, on se contente généralement d'allumer la lumière. On n'essaie pas de capturer le soleil avec un filet à papillons. C'est ce à quoi correspond votre démarche actuelle or, tout le monde sait, depuis l'aventure du jeune Icare que voler trop près du soleil est la pire des erreurs. Plutôt que de potasser des vieux manuels de septième année, lisez donc les contes et légendes magiques. Ils sont souvent très instructifs et vous seront bien plus utiles que des théories plus ou moins fausses sur la magie sans baguette, la magie noire ou que sais-je. "

Et les contes vous feront faire moins de cauchemars que vos propres histoires. La sorcière fit une pause, réfléchissant à ce qu'elle devait ou non raconter à ce gamin qui de toute évidence se faisait plus de films dans sa tête que les plus grands réalisateurs moldus durant leur carrière. La sorcière prit une grande inspiration avant de reprendre la parole, faisant tourner par reflexe sa baguette entre ses doigts.

" Le monde magique peut être effrayant quand on le découvre brutalement. Accepter qu'un pan entier du monde nous était inconnu et qu'il le restera à jamais pour des milliers de personnes peut impressionner, rebuter ou terroriser selon le caractère de chacun. Cependant, il n'est pas forcément plus dangereux que le monde moldu. Vous me parlez d'un attentat magique contre un train. N'y a t'il pas des attentats moldus contre des trains ? Contre des écoles ? Contre des gouvernements ? Avez-vous pour autant demandé un char d'assaut ou un avion de chasse pour votre dernier anniversaire ? Avez-vous commencez des leçons de pilotage d'hélicoptère ? "

Tout en parlant, elle observait le gamin qui lui faisait face. Se rendait il compte de l'absurdité de ses choix ?

" Quand à la violence entre élèves, elle existe elle aussi partout. Contre les nés-moldus, contre les gros, contre les petits, contre les grands, contre les timides... si on veut s'en prendre à quelqu'un, on trouve toujours une excuse. Il n'est pas nécessaire d'être issu d'une longue lignée de sorciers pour cela. Ne rentrez pas dans le jeu des idiots en cataloguant les gens de cette manière. "

Sarah laissa un petit sourire amusé se faufiler un court instant sur son visage, songeant mentalement qu'on pouvait même trouver quelques joueurs de Quidditch intelligents. C'était dire. Certains étaient capables de réflexions intéressantes, de gentillesse, de compassion,... Rafael par exemple. Il était la preuve vivante que tout était possible. Un sang-pur pouvait être pro moldu, pas de doute. Cette réflexion puéril la détendit un peu même si le Poufsouffle, ne la connaissant guère, n'avait rien du remarquer.

" En tout cas, soyons clairs. Vous devez cesser immédiatement cette course au soleil. Elle ne vous mènera nulle part. Si vous voulez vous défendre et devenir plus fort comme vous dites, suivez en cours, faites vos devoirs, trouvez-vous des amis, amusez-vous et cessez surtout de vouloir toujours plus, plus vite. "

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

25 janv. 2023, 10:59
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Le seul point positif que Narcisse retenait pour le moment, était sa satisfaction de ne pas avoir amené Klee. La petite boule de poils n'aurait eu aucune pitié pour sa professeure de sortilèges. Si Klee se montrait agressive envers tout le monde, il avait remarqué qu'il y avait une certaine tendance protectrice émanant de son boursouflet. Il n'aurait pas aimé rajouter ce problème en plus du mur de réalité qu'il venait de se prendre. S'était-il donc fourvoyé à ce point ? Quand son monde était encore unique, il avait toujours l'impression que ses parents étaient là, plus particulièrement sa mère, pour le protéger. Quand il se tenait à côté d'elle, malgré le fait qu'elle fasse littéralement cinquante centimètres de plus que lui au bas mot, il se sentait grand. Et il se sentait capable de tout affronter, il n'avait jamais eu à se poser de questions, il n'avait jamais eu peur.

Et à partir de cette réflexion, cette simple pensée, toutes ses émotions de colère, de honte, ou encore de peur, avaient été remplacées par un profond dégoût et un mépris sans borne. Comment avait-il pu être si... gamin ? Un foutu gosse surprotégé par ses parents, et pour la première, il ressenti une pointe de... ressentiment envers eux ? Mais c'était ridicule, comment auraient-ils pu prévoir qu'il était un sorcier ? Et puis, il se refusait à mettre une quelconque faute sur eux, il ne l'avait jamais fait, et il ne le ferait jamais. C'était sa propre perception du monde qui était la cause de ses obsessions, sa volonté incontrôlable de toujours vouloir apprendre davantage. Était-ce donc ainsi que les gens percevaient sa quêtes incessante de savoir ? Comme des caprices de gosse ? Il eut une montée de bile à cette idée, et commençait à comprendre certains comportements que ses camarades avaient pu avoir. Lukas, Élisabeth, presque tout le monde en fait. La honte revint, s'installant de manière plus définitive et insidieuse, et pour l'une des premières fois de sa vie, il se sentit particulièrement vulnérable au regard que les autres avaient pu porter sur lui.

Une fois cette dure mais néanmoins nécessaire leçon, Narcisse retrouva ses esprits et revint à la réalité. Il avait totalement oublié son existence, et par conséquent, celle de sa directrice de dortoir, qui devait probablement attendre une réaction de sa part. Mais que pouvait-il bien dire ? Qu'avait-il à répondre à tout cela ? Rien, aucun mot ne semblait vouloir se former. Sa bouche était pâteuse, et sa gorge serrée. Sa course impossible après des savoirs inaccessibles venait de s'achever, et il n'était pas certain de bien réussir à supporter cette drôle de réalité. Il ne pourrait plus cacher ses peurs et son sentiment d'impuissance derrière un travail qui absorberait pleinement et entièrement son esprit.

- Désolé... Je vous promets d'arrêter.

En disant ces mots, il eut, sans y penser le moins du monde, le réflexe de venir joindre ses auriculaires, se faisant à lui-même, une promesse du petit doigt. Mais une nouvelle question lui démangeait les lèvres. Quand pourrait-il commencer à apprendre la magie sans baguette ? Parce qu'au-delà d'une volonté de devenir plus puissant pour pouvoir se protéger lui, et protéger les autres, il était réellement dévoré de curiosité et de passion pour cette pratique. Mais ne serait-ce pas tirer sur la corde ? Ne serait-ce pas effilocher les dernières fibres de la patience que Miss Priddy avait encore pour lui ? Il avait bien compris que ce n'était pas pour tout de suite, et qu'il s'agissait certainement encore d'un rêve inatteignable avant des années. Mais il était vraiment trop curieux, et surtout, il ne voulait pas entièrement renoncer à son rêve, en tout cas, pas à l'échelle de sa vie.

- Euh... Quand j'aurais l'âge requis...

Il se balança légèrement sur la chaise, avant de redresser la tête pour regarder Miss Priddy, les yeux emplis de détermination et de sincérité.

- Vous pensez que vous pourriez m'aider ?.. Euh, mais pas tout de suite hein, j'vous ai promis, et j'ai bien compris, mais j'trouve malgré tout l'idée d'faire d'la magie sans baguette... belle. Vous voyez ?

Des petites étoiles apparurent dans ses yeux, sa passion pour la magie réussissant à chasser vaguement ses idées noires. Mais il gardait sa contenance, et les mots de sa prof restaient gravés au fer rouge dans sa tête, et ses joues rougirent.

- Pardonnez-moi, j'suis pas doué avec les mots, j'veux pas qu'vous pensiez qu'j'ai pris c'que vous m'avez dit à la légère. Peu importe c'que vous m'direz, je mettrai cette idée sous le tapis jusqu'à nouvel ordre.

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03 févr. 2023, 13:05
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Qu'est ce que la psychologie était complexe. Comment savoir si ce gamin était sincère ou non ? Est ce qu'il gagnait simplement du temos pour replonger dans quelques minutes ? Dans l'immédiat, qu'il continue ou non srs petites expériences ne changerait rien. À part perdre son temps en agitant les doigts, il ne ferait ni ne sentirait rien. Dans quelques années, il pourrait peut-être attraper de bons maux de tête inutilement mais si cela l'amusait. Sarah retint un soupire alors qu'une pensée lui traversait l'esprit. Ses yeux se posèrent sur le sablier qui continuait de couler doucement au coin de son bureau. Le sable n'avait pas changé de couleur à priori. Si le cadeau de Rafael fonctionnait encore, le gamin devait donc être plutôt honnête dans ses propos. La sorcière inspira afin de garder son calme, décidant de faire confiance à Rafael et donc au sablier. Après tout, l'anglais était bien meilleur juge qu'elle en général ou, du moins, ne suspectait pas avant d'entendre, ce qui laissait un net avantage aux interlocuteurs.

" Vu votre jeune age, vous ne devez pas connaître grand chose au développement de la magie. Sachez que si, un peu partout dans le monde les grandes écoles de magie ouvrent leur portes aux élèves quand ils atteignent leur 11 ans environ, c'est que c'est l'age à laquelle la magie commence à réellement pouvoir s'exprimer et se maîtriser grace à l'utilisation des outils particuliers que nous nommons des catalyseurs. Nos baguettes en Europe. "

Sarah fit une pause, réfléchissant à la suite. Être claire, ne pas se lancer dans des explications hors de portée, ne pas encourager la folie d'aporentissage de ce gosse. La magie pouvait être jolie mais tout aussi dévastatrice si elle était invoquée à tort et à travers.

" La magie est un don. Un héritage formidable qui se développe et se transforme petit à petit en fonction du temps que le sorcier lui accorde mais également en fonction des capacités et des affinités de chacun. Cette puissance formidable qui sommeille en nous se stabilise peu à peu vers... 25 ans. "

Elle laissa un peu de temps au Poufsouffle. Qu'il prenne conscience qu'il n'avait pas parcouru la moitié du temps nécessaire au développement de sa magie. Il n'était qu'un tout petit sorcier pour le moment, tant par la taille que par la puissance.

" La magie sans baguette est une forme de pratique avancée. Elle nécessite une maîtrise parfaite de son catalyseur pour ensuite pouvoir espérer reproduire l'effet des sorts sans lui. Être à Poudlard est un premier pas pour apprendre. Terminer ses études en est un deuxième. Pas forcément Poudlard. Il existe de nombreuses écoles pour approfondir les connaissances et les compétences de chacun. Vous ne pouvez espérer aborder ce type de magie avant que votre magie ne soit stabilisée afin d'en avoir une maîtrise totale. Une fois votre magie stable, arriver à la manier, la convoquer, la guider prend du temps. Beaucoup de temps. Si vous avez correctement progresser dans une bonne quinzaine d'années et que vous souhaitez toujours prendre ce chemin, vous pourrez revenir le voir et je vous donnerai des conseils. "

À condition de la trouver bien sûr. Où serait-elle dans quinze ans ? Elle n'avait pas passé plus de cinq au même endroit depuis de longues années. Elle doutait un peu de le faire maintenant. Enfin, peut-être... la vie était imprévisible et parfois surprenante. Son regard se posa de nouveau sur le sable qui coulait puis sur ses parchemins. Le temps filait à une vitesse.

" Si vous n'avez pas d'autres questions et que ma réponse vous semble claire, je vais reprendre mes corrections. Pensez à faire vos recherches sur Delfina Crimp pour le prochain cours. Elle a une histoire étonnante et pourtant très commune. "

La petite phrase finale n'était pas anodine. Outre le fait de lui rappeler qu'il avait des devoirs à faire, ce que le Poufsouffle savait pertinemment à priori, Sarah voulait lui indiquer qu'il avait de quoi s'occuper à son niveau. Commencer par apprendre les sorts et leurs histoires était une base à ne pas manquer pour espérer un jour aller, peut-être, plus loin.

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

03 févr. 2023, 15:24
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
25 ans.

Narcisse demeura interdit durant plusieurs secondes, avec l'impression qu'un gouffre dans fond venait de s'ouvrir sous lui. Il s'attendait à ce qu'il doive attendre jusqu'à 15, 16, voir 17 ans, grand maximum, il espérait pouvoir l'apprendre sous sa scolarité. Tous ses espoirs venaient de voler en éclat. Il se raccrochait encore à l'idée que la magie sans baguette n'était pas si loin. Il s'était bien fourvoyé, lourdement. Ses yeux devinrent vides et perdirent leurs reflets durant quelques secondes, alors qu'il prenait lentement conscience de la réalité.

25 ans.

Ses oreilles ne se remirent à fonctionner correctement, quelque part à la fin de sa phrase quand elle parlait de prendre son temps pour maîtriser sa magie. Au moins, elle l'invitait à revenir la voir dans une quinzaine d'années. Ce qui le fit doucement sourire, mais son sourire avait un goût amer. Où serait-il dans 15 ans ? Et elle ? Il hésita pendant un instant à briser la promesse qu'il lui avait faite pour continuer son entraînement, mais seulement une brève seconde. Simplement ignorer la vérité ne la changerait pas en autre chose. Il allait lui falloir un peu de temps pour s'adapter à cela. Il se leva, sa voix était légèrement tremblante et encore plus faible que tout à l'heure :

- Oui, oui bien sûr, je n'y manquerai pas.

Il demeura debout, immobile, une petite seconde, avec l'impression que son corps entier était parcouru de fourmis anesthésiantes. Il reprit la parole en prenant le chemin de la porte, ayant toujours cette sensation de vide intérieur.

- Non, merci, vous avez répondu à tout, navré de vous avoir dérangé, et pour tout le reste. Je penserai bien aux recherches.

Il avait envie de revenir sur le sujet de la rumeur, mais ne s'en sentait pas capable. Il n'avait rien à rajouter, et elle n'avait pas l'air de vouloir en entendre davantage. Mais il avait l'impression qu'il devrait s'excuser pour beaucoup de choses, auprès de beaucoup de personnes. Il sortit en refermant doucement la porte, avant de faire quelques pas pour s'assoir contre un mur. Ses yeux se perdaient sur le mur d'en face, et les stries entre les briques de pierre devinrent soudainement fascinantes. En réalité, il avait déjà fait les recherches nécessaires sur Delfina. Il faisait toujours les devoirs de sortilèges à la sortie du cours, tant que son esprit était frais et dispo. Il s'interrogea. Avait-il tant soif de grandeur ?S'agissait-il réellement de cela ? La réalité correspondait-elle à l'image qu'il renvoyait aux autres ? Apparemment, percevoir les choses d'une manière n'avait pas d'influence sur la manière dont les autres les percevaient. Narcisse voulait apprendre la magie sans baguette car il avait l'impression que dépendre de sa baguette était une faiblesse. Et il avait peur d'être faible. Cela le rassura, il n'avait pas envie d'apprendre cela pour être supérieur aux autres, cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Il commença à se reconstruire un petit peu.

Il se releva, ignorant totalement combien de temps s'était écoulé depuis qu'il s'était assis contre le mur, mais ses fesses lui faisaient mal. Il sourit doucement, il allait retourner à son dortoir pour voir Klee. Il allait se battre un peu avec elle, et elle allait sûrement lui mordiller tout ce qui dépassait, et lui donner quelques coups de boule. Mais il avait besoin de ça. Il sentait déjà le spectre de sa bonne humeur revenir, mais il fut étonné et effrayé de voir à quel point il était faible. Il avait oublié la dernière fois que cela était arrivé. Mais les dernières fois, il pouvait toujours revoir ses parents à la fin de la journée, plus aujourd'hui. Il prit une grande inspiration en prenant la direction de son dortoir. Sa baguette vibrait contre son avant-bras. Oui, elle avait raison, ça ne lui ressemblait pas de s'apitoyer comme ça. Il empoigna son avant bras droit, sur lequel était attaché sa baguette, et se chuchota à lui-même :

- Ouais, t'as raison. J'vais pas t'mettre de côté avant un moment t'inquiète pas.

Peut-être qu'elle s'était vexée à l'idée de ne plus être utilisée. Pourtant Narcisse adorait sa baguette, elle le complétait entièrement et parfaitement. Il grinça des dents en repensant à cette entrevue, et finit par accepter qu'elle était nécessaire, et que Miss Priddy avait raison. Il allait devoir se trouver d'autres domaines sur lesquels progresser.

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Avatar par Merinda Swart

11 mars 2023, 16:11
 CLOS  Quel qu'en soit le prix.  Sarah Priddy 
Sarah avait conscience que ses paroles et même sa posture devaient sembler bien dures pour un gamin de onze ans mais, tant pis. Le petit Brando devait savoir qu'il n'y avait pas de peut-être envisageables et que les règles étaient les règles. En voyant son visage se décomposer légèrement à mesure qu'elle parlait, la Galloise sut qu'il avait compris. Le ton de la voix du Poufsouffle confirma cette impression. Elle s'en voulut un instant. Elle aurait peut-être du être plus gentille, plus ouverte, plus accueillante mais ce n'était pas dans sa nature. Les gamins n'avaient jamais été sa tasse de thé, les rumeurs et les idées folles non plus. Le pauvre Brando n'avait rien pour lui à cet instant à part une détermination et une curiosité immense. Il devait cependant apprendre à les maîtriser pour pouvoir les utiliser convenablement ou du moins efficacement et sans risque pour lui même. Les moldus disaient que la curiosité était un vilain défaut ce que Sarah réfutait. La curiosité pouvait être une grande force si on en connaissait les limites et surtout si on connaissait ses propres limites. C'est ce que les jeunes sorciers devaient apprendre à Poudlard, leurs limites, celles de leurs pouvoirs et celle de la magie en elle-même.

La sorcière regarda la porte se refermer adressant un léger sourire au jeune Poufsouffle qui s'en retournait probablement à ses occupations. Elle même allait en faire autant. Elle réajusta sur son bureau sa pile de copies et se saisit de sa plume, s'arrêtant cependant bien vite. Elle n'avait plus du tout la tête à cela. Elle était fatiguée. Fatiguée d'être... droite et consciencieuse. Après une ou deux copies et un profond soupire, elle posa sa plume et se passa les mains sur le visage, massant légèrement ses tempes. Prendre l'air lui ferait du bien, grand bien même. Lancer quelques sorts et puis discuter avec Rafa... Non. Rafael était probablement bien assez occupé avec ses propres papiers et obligations ou déjà loin de Poudlard à l'heure qu'il était. Il était surement au chevet de son ex-compagne en compagnie de leur fille. Sarah sentit une boule lui monter dans la gorge et détesta ce sentiment stupide. Être jalouse d'une gamine de douze ans et d'une bonne femme brûlée au troisième degré, quelle...

" Sarah, parfois tu me dégoutes. "

L'enseignante ramassa ses copies dans le tiroir de son bureau et le ferma à clé avant d'enfiler un manteau et des chaussures. Elle avait envie d'être loin, très loin d'ici. Elle avait envie à la fois d'être seule au bout du monde et d'être avec quelqu'un qui la prendrait dans ses bras. Et si elle allait rendre visite à sa sœur ? Tamara avait le don de la mettre de bonne humeur et de lui changer les idées. Elle songea soudain au petit projet qui lui avait traversé l'esprit à maintes reprise depuis l'hiver dernier, adopter un chat. L'idée n'était peut-être pas si stupide que ça finalement d'autant que maintenant, elle avait Pop. Si elle s'absentait, il pourrait s'occuper de l'animal sans le moindre soucis. Arroser les plantes d'une jardinière ou remplir une gamelle et distribuer une caresse, il n'y avait pas grande différence. Le petit elfe avait visiblement apprécié d'avoir une maison pour lui pendant les vacances l'été dernier et, même si Sarah avait craint de retrouver le toit à l'envers du fait d'une maladresse du petit être, tout c'était très bien passé. En fermant à clé la porte de sa salle de classe, elle s'imagina dans son fauteuil au coin du feu avec un chat lui tenant compagnie. Oui, c'était même une excellente idée même si ça ne réglait pas du son problème actuel.

La sorcière traversa les couloirs de l'établissement, saluant poliment les étudiants qu'elle croisait, enviant quelque peu leur insouciance. Ses pas la menèrent peu à peu vers la sortie sans que personne ne l'arrête. Parfait. Elle quitta l'établissement puis le parc, empruntant une des barques mise à disposition mais se gardant bien d'utiliser la moindre rame. Elle avait une baguette magique, elle n'allait pas se fatiguer inutilement. Une fois sur l'autre rive, elle amarra le bateau et prit une grande inspiration, hésitant sur la destination à suivre. Quelques secondes plus tard, elle disparaissait dans un petit tourbillon.

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