Une première victoire dans la poche, on grimpe les escaliers. Premier palier, deuxième palier... je me retourne brièvement le temps de lancer à mes coéquipiers:

"Alors, vous avez déjà été dans cette fameuse salle ?"

Il nous reste une volée de marches à parcourir et peut-être qu'ils ont été prévenus de l'arrivée des grands gagnants du jour (ou est-ce un effet secondaire-miracle dû à présence de la préfète-en-cheffe ?), toujours est-il que les escaliers nous épargnent tout tour d'honneur non-souhaité sur leurs marches. Troisième étage, nous voilà !

L'idée est tombée une fois de retour dans les vestiaires après le match : un petit moment détente dans la salle sensorielle de Mill Miller. J'avoue que si j'en ai déjà entendu parler, je n'y ai jamais été. Aussi, je suis bien curieuse de voir à quoi elle ressemble.

Ce qui nous accueille est... eh bien tout à fait surprenant, pour une pièce se trouvant dans un château. Un peu moins surprenant si l'on considère qu'il s'agit d'un château magique. Ce qui emplit l'espace est un mélange de clapotis d'eau et de chant d'oiseaux, un parfum exotique, des plantes, un chemin de galet, et le meilleur :

"Oh, le sol est tout chaud ! Je pourrais m'allonger par terre et ne plus me lever avant demain matin !"

Je laisse échapper un rire, puis m'accroupis pour pouvoir poser les paumes contre le sol dont émane effectivement une douce chaleur. Après tout ce temps passé dehors à pourfendre un ciel pluvieux, ça fait du bien. Oui, j'avais mon impervius, mais le sort ne tient pas éternellement. Oui, faire du sport réchauffe, mais vers la fin, j'ai passé un long moment sur le banc. Oui, j'ai pu me glisser sous un jet d'eau bien chaud dans les vestiaires, mais je n'ai pas pu y rester aussi longtemps que j'aurais aimé. Ouais, les douches faut pas trop traîner : y a encore les autres coéquipiers qui veulent passer. Mais malgré tous ces "mais", je suis plein sourire après ce match couronné de succès. Et cette petite pause, on l'a bien méritée.

@Ennis O'Belt @Elfie Chassin @Alexander Luben @Lyam Murphy @Britanny Huggins @Julian Belhmont @Saga Jones

Ils avaient gagné. Lorsqu’Elfie avait capturé le vif, il n’avait pas pu retenir les quelques larmes qui avaient coulé sur ses joues. Bien vite balayées d’un revers du bras, évidemment, il n’aurait pas fallu que quelqu’un les aperçoive. Un mélange de soulagement, de douleur, de frustration et de joie l’avait envahi quand le match s’était terminé. Sur le chemin des vestiaires, un de ses coéquipiers avait émis l’idée d’aller faire un tour dans la salle sensorielle du troisième. Alexander ne se rappelait plus de qui elle émanait, tant son esprit était plongé dans un épais brouillard depuis quelques dizaines de minutes.

Le gardien était épuisé, son corps lui semblait peser une tonne, et l’ascension des quelques étages lui avait paru interminable. Il essayait de rester à hauteur du groupe, histoire de ne pas avoir à faire de grand détour si les escaliers décidaient subitement de lui jouer un mauvais tour. Quoi que, il en aurait sans doute profité pour rejoindre son lit. À la question de la capitaine, il se contenta de lui répondre par un signe de tête. Il n’y avait jamais mis les pieds, et sans l’initiative collective de s’y rendre, cela n’aurait sans doute jamais été le cas.

Entré dans la salle, le gardien toucha le sol, comme pour vérifier l’affirmation de Leo. En effet, celui-ci dégageait une chaleur réconfortante après un match dans la pluie et le froid. Plutôt que de s’allonger comme la batteuse l’évoquait, Alexander retira ses chaussures avec ses pieds et les poussa dans un coin de la salle, à proximité du panier en osier, vraisemblablement réservé à cet usage. La chaleur détendant aussitôt ses pieds, il entreprit d’avancer sur les galets pour se diriger vers le tapis qui se trouvait au bout. Là, il décida de s’asseoir lourdement.

« Y’a que deux fauteuils, moi j’me mets là. »

Le Gryffondor posa ses mains sur le sol, laissant passer entre ses doigts les fibres du tapis. Un peu plus, et il se croirait sur l’herbe du stade de Quidditch. Finalement, il s’allongea en poussant un profond soupir.

« J’sais pas vous mais ce match m’a é-pui-sé. Mais eh, on a gagné ! »

Ce n'était pas son premier match, et pourtant, il avait du mal à réaliser que celui-ci s'était bel et bien terminé sur une victoire. Un demi-sourire aux lèvres, Alexander envisageait déjà le prochain match. Avec un peu de réussite, la coupe serait à eux cette année.

Ce match avait été interminable. A croire que le vif allait finir par s'échapper pour aller vivre sa meilleure vie dans la Forêt Interdite, les contraignant à tenter de marquer des buts jusqu'à ce que l'épuisement les conduise tous les treize sur des lits de l'infirmerie... A cette pensée, un sourire naquit sur le visage de la préfète-en-chef. Diarmuid aurait pesté, déjà parce qu'il n'y avait pas treize lit à l'infirmerie, ensuite parce qu'elle savait qu'il était présent dans les tribunes pour ce matche et qu'il avait dû la surveiller comme si elle était en sucre et qu'elle allait se briser en millier de petits grains au moindre choc. Mais il pleuvait... Elle aurait fondu avant de se casser! Il n'était pas impossible que la fatigue lui fasse avoir un cheminement de pensées un peu ubuesque... Et encore, contrairement à Luben, elle avait eu un temps de pause sur le banc de touche. Gardien n'était pas le poste où on se déplaçait le plus mais il était éreintant de surveiller sans cesse le terrain en vol quasi stationnaire. Elle en savait quelque chose et c'était bien pour ça qu'elle préférait, et de loin, être poursuiveuse ça lui correspondait bien plus.

Après la victoire, les Griffes Ardentes étaient partis se doucher et avaient quitté les vestiaires ensemble pour rejoindre leur salle commune avant le repas qui ne tarderait plus. Mais la châtain avait un autre objectif... La salle de bain des préfets pour se plonger dans l'eau chaude. L'accès n'était pas loin du portrait de la Grosse Dame... Sauf que sur le palier du troisième, Leo les interrompit pour parler de la salle sensorielle mise en place par l'amie de son aîné. "Jamais." Avait laconiquement répondu la plus âgée du petit groupe qui se trouvait juste à gauche de la rousse. Et puis, sans trop savoir comment, tous en avait pris le direction et était entrer dans une pièce exiguë, surtout en y débarquant à huit, où Ennis déposa ses chaussures, son sac et son balai - car elle ne le laissait pas en bas - à l'entrée avant d'aller s'installer contre un mur. Elle n'avait jamais été friande de contacts physiques, ça n'allait pas commencer. Un mouvement de baguette et elle conjure deux coussins pour les placer dans son dos et sous ses fesses puis elle appose l'arrière de son crâne contre le mur et ferme les yeux, se laissant envahir par la chaleur.

Enfin, s'en était terminé. Mais tous ces longs efforts n'avaient pas été vains. Elfie avait réussi à capturer cet infernal vif d'or et les Griffes Ardentes l'avaient emporté avec exactement cent points d'avance. Lyam avait pu se reposer durant quelques minutes sur le banc, mais ce premier match dans l'équipe l'avait éreinté. La pression y était pour beaucoup également. Mais il était fier d'avoir réussi à se montrer à la hauteur et que l'équipe l'ait emporté !

Lyam ne savait pas d'où venait l'idée de se rendre à la salle sensorielle, mais il avait tout de suite été d'accord pour s'y rendre. C'est donc avec un regain d'énergie que le garçon grimpa les nombreuses marches jusqu'au troisième étage, malgré les courbatures qui commençaient à faire leur apparition. Lorsque Leo leur demanda s'ils étaient déjà allé dans cette fameuse salle, Lyam répondit négativement d'un mouvement de tête. Jamais il n'avait eu l'idée de s'y rendre.

En passant le seuil de la porte, le blondinet sentit la chaleur arriver. A l'instar d'Alexander et d'Ennis, il ôta ses chaussures et les déposa dans le panier en osier. Le bruit des oiseaux était apaisant et le sol chaud détendait ses pieds.



Il était vrai que cela faisait un bien fou. Lyam s'allongea sur le dos, non loin du gardien, les mains derrière la tête. Le garçon aurait très bien pu s'endormir ici, tellement la chaleur était apaisante. Après l'effort, le réconfort, c'était bien connu. C'était désormais le moment de se relaxer et de prendre un temps de repos. Un repos bien mérité.

Le premier match des griffes ardentes venaient de se clôturer par une victoire. Malgré le fait qu’Elfie avait finalement réussi à attraper ce vif pour mettre fin au match, elle était dégoûtée de sa performance, elle n’y arrivait plus comme avant. Elle avait encore une fois cirée le banc durant la moitié du match à regarder Saga Jones, sa remplaçante se battre sur le terrain, tel un lionceau. Elle n’ont plus n’avait pas montré de grosse performance au poste d’attrapeuse. Elfie s’en voulait de ne pas réussir à reproduire ce qu’elle avait pu faire durant sa première saison, malgré le travail effectué et les durs entraînements, apparement rien n’avait changé depuis l’année dernière, saison catastrophique pour la sixième année. Elle avait certes attrapé le vif juste après son entrée mais elle s’était battu sans adversaire, Dawkins étant dans le mal suite au coup de cognard. Elle n’avait pas à se réjouir pour une si piètre performance, si elle voulait un jour entrer dans une équipe professionnelle, elle avait intérêt à se ressaisir et à montrer réellement son plein potentiel.

Après le match, elle s’était directement dirigée vers les vestiaires, sans faire un tour des tribunes, vif en main. Elle n’avait pas dit un seul mot durant la douche, ressassant ses actions et ses loupés en réfléchissant à la meilleure manière d’agir si elle devait se retrouver dans une situation similaire, pour les prochains matchs. Elle avait maintenant prit l’habitude de se faire son propre débriefing dans sa tête pour ensuite retravailler les points qui ne marchaient pas, sans que pour l’instant cela porte ses fruits. Quand l’idée d’aller dans la salle sensorielle de la psychomage fut donnée, la première réponse d’Elfie fut la negative, elle n’avait aucunement envie de se retrouver entourée d’un groupe d’adolescents dont Ennis O’Belt et Saga Jones, elle aurait largement préférée d’aller dans son lit sans un mot jusqu’au lendemain.

Elle avait finalement prit la décision de les accompagner, après qu’Alex lui ait demandé de venir, si lui y allait, elle devait y aller aussi. Ce ne serait pas un moment de bonheur, mais bon la cohésion d’équipe et tout le blabla était apparement important. Elle avait suivit le groupe, toujours en pensant au match qui venait de finir. A la question de sa capitaine, Elfie haussa les sourcils, il était évident que non, elle n’y avait jamais posé les pieds. Elle suivit le groupe jusqu’à entrer dans la salle. Elle déposa dans l’entrée son sac, son balai et enleva chaussures et chaussettes sans faire attention au décor. Elle ne pouvait pas nier, l’ambiance de la salle et la chaleur du sol, détendait ses muscles contractés, mais elle n’avait pas la tête pour apprécier ce moment ou du moins pas pour l’instant.

Elfie tenta de trouver le coin le plus éloigné de chacun de ses coéquipiers pour s’assoir, en posa sa tête dans le mur, et les yeux levés au plafond. Elle pensait déjà aux exercices qu’elle allait effectuer pour tenter de corriger les erreurs qu’elle avait fait durant le match, dans le but d’améliorer ses performances, si on pouvait appeler ses actions de performances. Un vif n’était pas suffisant, elle le savait. Le premier match ne voulait rien dire, elle se devait de rester concentrée en attendant l’une des deux rencontres qu’elle attendait particulièrement, contre les Hel’s pour battre Alienor Delphillia.

A peine sorti des vestiaires le jeune gryffon emboîte le pas dès ses coéquipiers direction les escaliers, Julian n’est pas super enjoué de sa performance sportive, il reste bloqué dans ses pensées sans même s’en rendre compte il se retrouve dans une salle dont il n’a pas vraiment entendu parler il fait parti des derniers à entrer dedans lorsqu’il émerge il se rend vite compte que les joueurs sont déjà installés, certains sont à même le sol a clamer la douce chaleur qui en émane, d’autres sont posés contre un mur.
Il a machinalement enlevé ses chaussures comme tout le monde et ne tarde à sentir cette chaleur réconfortante envahir ses pieds, mais une fois attentif aux détails de la pièces il remarque immédiat des fauteuils qui ont l’air d’être des plus confortables. Le voilà en directions de ceux ci et viens presque s’effondrer sur l’un d’eux dans une position plus qu’improbable à vrai dire, on pourrait croire qu’un pantin désarticulé venait d’être mis avec négligence.
Il observe ses coéquipiers apprécier le moment de détente qu’ils s’accordent, lui est perdu dans sa tête à réfléchir les points qu’il va devoir améliorer sur les prochains matchs que ce soit sur le terrain ou en dehors il doit encore faire ses preuves et montrer qu’il en veut mais pour le moment c’est de la détente lui même ne comprend pas là positions qu’il a adopté mais il est confortablement installé il faut croire.
Visiblement il profite plus de voir ses partenaires se relaxer, que se relaxe lui même.
Bon maintenant je vais devoir arrêter d’être passif quand même. Songe t il les yeux dans le vide. On peut tout de même apercevoir un large sourire suite à leur victoire du jour et quelque once de fatigue sur le visage du jeune sorcier.

La victoire avait un léger goût d'amertume, Saga aurait aimé attraper le vif. Elle avait fourni tant d'efforts pour un résultat si peu productif, était-ce tout ce qu'elle pouvait produire ? Après tout, peu de temps après qu'Elfie soit rentrée sur le terrain, son ainée se saisissait de la précieuse balle dorée. Ils venaient de gagner, mais rien à faire, elle n'arrivait pas à être heureuse. Elle se dépêcha de se glisser sous la douche, laissa l'eau dégouliner le long de son corps. D'ordinaire avec une bonne douche, elle se sentait mieux, mais cette fois-ci pas le moins du monde. Saga sentie de nouveau la venue de cette grosse boule d'angoisse qui lui broyait le ventre. Elle avait presque l'impression d'étouffer, de ne plus être totalement elle-même. L'angoisse, la peur et le manque de confiance la tenaillaient alors que normalement, ce genre d'émotions faisait leurs apparitions le soir. Habituellement, elle arrivait à les garder bien au chaud et c'était, le soir venu quand personne ne pouvait la voir que toutes les émotions refoulées de la gamine explosaient. Sa respiration s'accéléra aussi et elle ne savait que trop bien, ce que ça voulait dire...

Non, elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas se laisser aller. Elle glissa le long de la paroi des douches en essayant de se calmer, en essayant de travailler sa respiration comme elle avait pu le faire avec Leonardo. Des larmes commencèrent à perler le long de son visage déjà humide, mais sa crise n'alla pas plus loin, ce qui rassura dans un sens la gamine. Elle resta donc quelques minutes à pleurer et hyperventiler quand elle se rappela que ses camarades devaient certainement être dans les parages. Cette pensée la calma aussi sec. Elle se relava, essuya ses yeux humides et sortit des douches.

Elle suivit le reste de l'équipe comme si de rien été dans les escaliers, elle offrit un sourire de façade à Julian non loin d'elle. Elle lança un rapide regard à une Elfie à l'attitude agacée. Était-elle agacée à cause de Saga ? Mais la gamine balaya cette pensée d'un revers de main, c'est une victoire d'équipe après tout. Elfie n'a pas à être énervée contre elle, ils avaient gagné en travaillant ensemble et ce n'était pas un concours.

- Aller ma vielle ce n'est rien tout va bien, se marmonna-t-elle. Ils ne doivent pas voir que ça ne va pas. Elle fit donc ce qu'elle savait faire de mieux, a savoir enfiler son masque de boue en train. Alors quand Leo proposa de se rendre dans la salle sensorielle, Saga se laissa faussement aller.

- C'est parti ca'ptain on te suit, on suivrait jusqu'au bout du monde !!

Arrivée dans la salle, Saga enleva ses chaussures ainsi que ses chaussettes pour se mettre à courir dans la pièce tout en observant les moindres détails. Et ce qui devait arriver arriva, elle partit en arrière et se cassa la figure sur le sol tout chaud. Elle venait de se prendre un sacré choc, mais une fois la stupéfaction passée, elle se rendit compte de la chaleur qui montait doucement le long de son corps. Oh, c'est plutôt agréable, pensa la gamine. Puis elle resta là, inerte sur ce sol chaud avant de lancer.

- Bien joué les gars, vous avez assuré comme à chaque fois, heureusement que tu étais là Elfie, je crois que le vif avait une dent contre moi aujourd'hui et merci Alex d'avoir rattrapé ma boulette en nous faisant un si bel arrêt au penalty ! La gamine offrit son plus beau sourire au brun puis ferma les yeux pour se reposer et essayer de ne plus penser.

Toute l'équipe avait suivi le mouvement de la capitaine et chacun s'était installé là où cela lui semblait juste. Depuis sa position, Ennis avait vue sur tout le monde, y compris Elfie bien qu'elle soit à la limite de sa vision périphérique. À Luben, elle ne répondit qu'un "hum" d'assentiment, entre la météo peut arrangeante - cette pluie, mais cette pluie... - et la longueur du match peu commune, il y avait de quoi être fatigué. Surtout en considérant les arrêts de jeu de fin de partie pour le tir des penalties. Merlin que c'était éprouvant pour les nerfs quand on attendait de voir si son gardien allait gérer un arrêt ou si on allait réussir à faire passer le souafle dans un des anneaux pour grappiller vingts points supplémentaires. C'était exactement pour ça qu'elle servit un regard particulier à Saga quand elle mentionna ses boulettes. Non parce qu'il en fallait plusieurs et la elle les avait un tant soit peu enchaîné.

La préfète-en-chef ferma les yeux et expira un soupir. C'était tout et finalement ils avaient gagné avec une avance confortable les plaçant premier ex æquo du classement provisoire avec Poufsouffle. La pensée lui tira un sourire. Ces dernières années, ce match prenait des allures de classico. Tant que ça ne se terminait pas comme la dernière fois... elle grimaça, yeux toujours clos. Les trois fautifs étaient toujours présents parmi ses coéquipiers, et même si elle en voulait toujours à chacun d'eux, Luben avait au moins eux la décence de venir s'excuser, lui.

Les yeux clos, Alexander se laissait porter par les chants d’oiseaux qui résonnaient dans la pièce, parfois recouverts par ses coéquipiers l’investissant tels un troupeau d’éléphants. Rouvrant les yeux, le gardien constata que les visages qui l’entouraient ne semblaient pas tous aussi satisfaits que celui de Leo. Un mélange de fatigue, qui les accablait tous, et de frustration pour ceux dont la performance avait été mitigée. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de lancer un regard sévère, réprobateur, en direction de Saga lorsqu’elle débita un flot de paroles beaucoup trop long à son goût. Des félicitations ? Ils les méritaient sans aucun doute. Mais venant d’elle, c’était presque offensant. Alexander se crispa. Oui le match avait été long, mais si le vif avait été capturé plus tôt, à cette heure, les Griffes Ardentes auraient sans doute eu meilleure allure. Sans le retour d’Elfie sur le terrain, entre le jeu du cognard et les échecs répétés de la remplaçante, toute l’équipe serait sans doute encore sur le terrain à défier les éléments. À ta place, je ferais profil bas. Le gardien s’efforça de ne pas délivrer ses pensées de vive voix. L’issue du match était positive, et il préférait éviter de blesser son amie, même si son apparente insouciance l’agaçait profondément. L’heure était à la détente, et le moment de rectifier le jeu de l’équipe viendrait bien assez tôt.