Après le match opposant Gryffondor à Serdaigle, Elfie était directement rentrée dans les vestiaires, en boitant légèrement récupérer ses affaires pour s’éclipser dans un endroit du parc où personne autour ne pouvait la voir ou l’entendre, ou du moins le moins de personne possible. Elle était énervée, contre le monde entier mais surtout contre elle. Encore un match où elle avait été ridicule du début à la fin, à regarder le vif lui passer sous le nez depuis le banc des remplaçants. Dans sa rage, elle avait jeté son balai contre un mur, qui s’était légèrement fissuré au niveau du manche. Mais sur le moment elle n’y prêta pas attention, elle devait se calmer. Dans sa tête il était évident que le quidditch n’était pas fait pour elle. Faire autant d’heure d’entraînement pour aucun résultat, était sûrement trop dur à encaisser pour elle et sa fierté surdimensionnée.


Ce n’était que quelques jours après, toujours en pensant qu’elle n’avait plus aucun avenir, qu’elle se rendit compte que son balai comptait bien plus qu’elle ne l’avait pensé. Elle regrettait de l’avoir jeté sur le mur et abimé. Elle se devait d’aller le repérer, peut importe le moyen. À part juste après son exclusion, elle n’avait jamais volé sur un autre balai que lui depuis qu’elle l’avait eu en cadeau. Il était impensable pour elle ne serait-ce que de faire un seul match de quidditch sans lui.

Elle avait regardé quand Rafael Mason n’avait pas cours, pour éviter de le croiser, lorsqu’elle irait prêt des cours de vol pour chercher du matériel qui permettrait de réparer son balai. C’était sûrement le seul endroit où elle trouverait quelque chose d’utile. Mais elle ne voulait pas croiser son ancien directeur de maison, le voir en cours de vol était déjà suffisant. Elle lui en voulait d’être parti de son post sans aucune raison. Elle avait tenu sa part du marché et lui l’avait abandonné ensuite, ce n’était juste pas logique dans ses paroles. Après avoir vérifié qu’il n’y avait personne, elle s’installa donc après être allée chercher tous ce qu’elle avait trouvé qui pourrait être utilisée.

@Rafael Mason c’est parti

Eileen venait de quitter le bureau de Rafael, elle avait encore passé un peu de son temps libre dans le bureau du professeur de Vol. Ne souhaitant pas que tout Poudlard soit au courant de l'accident qui avait tué son père, Eileen avait décidé de ne seulement parler que d'un accident. Mais ne supportant pas le regard des autres et la pression d toute cette situation, elle venait souvent se réfugier dans le bureau de la personne qui savait toute l'histoire.

Et étonnamment, malgré la dureté de cette situation, les rapports entre le professeur de Vol et Eileen se transformait petit à petit en quelque chose de plus intime. Rafael ne voulait pas voler la place de Marcus, bien qu'il soit réellement le père biologique d'Eileen, mais il aimait passer du temps avec sa fille et ces moment permettaient à la jeune fille de ne pas se cacher et de s'exprimer en paix.

La poufsouffle avait quitté le bureau quelques minutes plus tôt et Rafael l'avait raccompagnée jusqu'au terrain de Quidditch. C'est alors qu'il remarqua Elfie passer rapidement vers la réserve de matériel pour les balais. Il hésita quelques secondes avant de suivre sa direction pour la voir. Depuis sa décision de quitter le poste de directeur de Gryffondor, Rafael n'avait pas vraiment eu l'opportunité de parler avec ses anciens élèves et parfois, cela lui manquait. Il entra à son tour dans la réserve et vit Elfie installée devant son balai. Il prit alors la parole:

« — Bonjour Elfie. Je suis surpris de vous voir ici, je ne savais pas que votre balai avait besoin d'un petit coup de neuf. »

En train d’essayer de réparer la fissure du manche de son balai, Elfie était dans la réserve, face à la porte. Alors qu’elle espérait tant bien que mal pouvoir retrouver un balai neuf, une voix retenti. Instinctivement, elle tenta de cacher la plus grosse partie abîmée.

La voix qui venait de retentir derrière elle, était très reconnaissable, c’était sans aucun doute son professeur de vol. Mise à part dans ses cours, elle avait pu l’entendre trop souvent dans son ancien bureau de directeur de maison de gryffondor, lors d’interrogatoires ennuyeux et inutile, typiquement de la perte de temps, cela aurait pu être une réponse donnée à celui qui l’avait succédé. Elfie prétendait que c’était une perte de temps car elle était frustrée de ce départ non-anticipé. En réalité ces convocations n’étaient pas si ridicule que cela.

Elle était égoïste, sans chercher à comprendre les raisons de ce départ. C’était sûrement un caprice puéril, une personne lui avait donné un peu d’importance en lui redonnant un peu confiance en elle, qu’elle se sentait abandonnée au premier départ. Elle n’avait pas une relation proche avec Rafael Mason mais il lui avait redonné une chance au quidditch, en croyant en elle. La sixième année avait tenu ses engagements, en quittant son post, elle avait l’impression que son professeur lui, avait coupé le fil qui tenait leur accord.

Elle se demandait ce qui allait se passer à présent. Le nouveau directeur de gryffondor n’avait pas fait bonne impression face à Elfie, surtout que pour être convoquée, sans connaître Sigmund Charleston, son prédécesseur lui avait sûrement parlé de la sixième année. Chose qu’elle n’avait pas apprécié. Elle s’était légèrement ouverte dans ce bureau, en brisant sobrement la carapace qu’elle utilisait au château. Elle s’était confié sur certain points car elle avait commencé à lui faire confiance, c’était très faible mais il y avait eu un début, qui venait d’être brisé. Son ancien directeur de Maison avait parlé de leurs discussions à combien d’autres personnes?

Il était évident qu’après tout cela, elle n’avait pas envie de lui adresser la parole. Certes, il n’avait sûrement rien fait de mal pour qu’elle pense comme cela mais, Elfie ne vaut un égoïsme naturelle, comment penser aux autres, si elle voulait réussir ses projets personnelles? C’était un exemple de plus dans son idée, qu’aucun adulte n’étaient différents dans ce sens, tous les professeurs étaient identiques. « Vous avez sûrement mal vu. » son ton, bien que voulant être neutre pouvait paraître assez sec, ne laissant sûrement pas la place à la discussion, du moins c’est ce qu’elle espérait. Rafael Mason était l’adulte qui la connaissait le mieux, il avait quelques pistes sur les points sensibles qui pouvait la faire réagir. D’un autre côté, Elfie s’était jurée de ne plus s’ouvrir à un professeur, jusqu’à ce qu’il y en ai un qui la ferait changer d’avis.

Elfie ne réagit pas tout de suite à la question de son professeur. Face à lui, elle mit plusieurs secondes à daigner lui accorder un tant soit peu d’intérêt. Patient, l’ancien directeur de maison attendait qu’elle lui réponde. Il crut d’abord que cela n’arriverait jamais et prit le temps de réfléchir à manière de relancer la conversation mais avait du mal à trouver un sujet qui conviendrait.

Puis, finalement, elle daigna lui répondre et Rafael n’eut aucune difficulté à comprendre que quelque chose la tracassait. Elle lui avait répondu avec ce même ton neutre et indifférent qu’elle employait quand elle souhaitait qu’on la laisse tranquille. Le professeur de Vol avait un petit de mal à comprendre ce revirement de situation. La dernière fois que les deux sorciers avaient parlé, cela s’était plutôt bien passé dans l’ensemble. Du moins, bien passé pour une conversation entre Elfie Chassin et son directeur de maison.

Surpris, il s’avança en direction de la jeune fille, il ne comptait pas rester sur ce genre de réponse avec elle. Il s’arrêta à quelques mètres de son de la Gryffondor puis détailla son balai du mieux qu’il le pouvait. Ce n’était pas évidemment car elle en cachait une partie. D’un ton qu’il voulait apaisant, il ajouta:

« — Peut-être auriez vous besoin d’aide, je ne doute pas de vos capacités à entretenir un balai mais une paire de mains supplémentaires est toujours agréable. N’est-ce pas?»

Rafael était presque déçu, il avait l’impression que la Gryffondor fuyait son regard. Il attendit sa réponse à distance raisonnable pour ne pas qu’elle ait l’impression qu’il s’immisce dans sa zone de travail.

Malgré sa réponse qui se voulait incitative à quitter les lieux, le professeur de vol tenta une nouvelle approche. Comme il savait faire de mieux. Elfie avait eu le temps de réfléchir, il avait à chaque fois la même stratégie, utilisait le même ton, en revenant à la charge, à chaque fois avec un point sensible pour la sixième année. Elle était tombée dans le panneau, il avait réussi à l’avoir. Elle lui en voulait s’était évident, et elle ne comptait pas céder si facilement cette fois .

Toujours sur son balai, en gardant caché la partie qu’elle ne voulait montrer, sachant parfaitement qu’il allait encore inventer un baratin pour l’avoir sur le point sentimentale qu’elle gardait cacher avec tant de mal. Elle ne répondit pas tout de suite non plus, essayant de savoir si il allait comprendre qu’elle n’appréciait pas sa présence à ses côtés. Lui répondre sur un ton neutre et indifférent, était sa technique aujourd’hui, pour ne pas craquer face à cet homme qui l’avait malgré elle aider. Aujourd’hui elle était dégoûtée de cette aide arrivée sans qu’elle ne demande rien. Il l’avait utilisé pour ses intérêts personnels, c’était évident. Toujours de dos face à lui, tête baisser sur son balai, elle ne voulait en aucun cas le regarder en face. Il pourrait voir son regard emplit de colère à son égard, et cela ne permettrait pas son départ, ça on éloignerait justement. Alors sur le même ton, elle continua espérant que cette fois-ci ce soit la bonne.

« Pas b’soin, garder votre filet pour attraper un autre strangulot. Vous n’êtes plus obligés de perdre du temps avec un interrogatoire ridicule. » Évidemment avec cette phrase, elle faisait référence à ce qu’avait ou lui dire le nouveau directeur de maison de gryffondor. Il l’avait comparé avec un strangulot, un strangulot qui s’était fait avoir apparement. Elle avait commencé à lui faire confiance, le seul professeur de poudlard dans ce cas là, mais au final, il n’avait rien de bien différent, à par le fait de bien parler. Elle avait eu raison sur son cas, il effectuait simplement son boulot de directeur, il n’avait eu en réalité aucun intérêt pour la sixième année, tout était faux dans leurs discussions. C’était la seule chose qu’elle s’autorisait à penser, elle s’était ouverte légèrement, laissant ses émotions la guider un peu plus, et voilà le résultat. Elle ne devait plus se faire avoir de la sorte, elle devait garder ses émotions bien cacher, et les ressortir qu’avec un cercle réduit et non avec le premier inconnu qui lui ouvrait les bras.

Plus les secondes passaient et plus l'impression ressentie par Rafael s'amplifiait. Elfie ne souhaitait pas qu'il reste en sa présence mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Elle n'avait pas soutenu son regard une seule seconde, Rafael n'aimait pas ça car, étrangement, il s'était attaché à cette adolescente. Il était clair qu'elle lui avait donné du fil à retordre mais passer tout ce temps avec elle à essayer de la comprendre et de la guider au mieux leur avait permis de tisser un lien. Un lien qu'elle balayait d'un revers de main sans que l'enseignant ne puisse comprendre pourquoi.

Utilisant le même ton que quelques minutes plus tôt, elle fit comprendre à sa manière qu'elle n'avait pas envie de parler. D'un côté, Rafael avait envie de partir sans poser de questions. Il en avait assez de faire des efforts pour elle et n'avoir que ce genre de réaction en contre partie. Elle se moquait de lui depuis le début semblait-il. Mais d'un autre côté, il avait envie de comprendre la raison de ce revirement. Une lutte interne éclata en son fort intérieur et après quelques secondes d'hésitation, il se retourna. Elle voulait le rejeter une fois de plus, qu'il en soit ainsi. Elle s'en voudrait plus tard.

L'ancien directeur de Gryffondor n'était pas d'humeur à se battre avec elle, il avait bien d'autres problèmes pour le moment. Il traversa la pièce en quelques enjambées, sentant la colère surgir en lui. Ne sachant pas comment gérer ses sentiments depuis qu'il avait appris l'incendie, il n'était pas rare que tout cela se transforme en colère. Il posa la main sur l'embrasure de la porte et alors qu'il allait partir sans prendre le temps de lui répondre, la colère prit le dessus et il fit face à Elfie:

« — Des interrogatoires ridicules? Il n'y a que ça que vous avez retenu du temps que je vous ai consacré. Des heures passées avec vous pour tenter de vous aider, de faire en sorte que vous ne redoubliez pas ou ne soyez pas expulsée de l'école. J'ai tout fait pour essayer de vous comprendre et vous guider au mieux mais pour vous, tout ça n'était que ridicule! Réveillez vous Elfie! Réveillez vous avant qu'il ne soit trop tard et que vous ne perdiez les rares personnes qui vous accordent un temps soit peu d'importance! »

Rafael avait définitivement perdu son calme. Il avait d'abord haussé le ton mais avait terminé par crier sur la Gryffondor. Il n'avait jamais parlé ainsi à une élève depuis qu'il travaillait au château mais c'était la goutte d'eau. Il était peut-être temps qu'elle lui montre un minimum de respect.

Elfie sentit que son ancien directeur de maison, commençait à s’en aller. C’était un soulagement, du moins pour le moment. Elle s’était légèrement attachée à cette homme, il l’avait aidé, alors que son père était encore en fuite. C’était sûrement sa figure masculine, qui l’avait aider à retrouver en partie le droit chemin. Voir qu’il était partie une fois ses obligations terminées, c’était de trop. Elle s’était ouverte face à lui, et elle s’en voulait, d’avoir été aussi lâche, d’être tombée dans le panneau. Du professeur attentionné, différent des autres, à qui elle pouvait faire confiance. Ce n’était qu’une image, tout ce qu’il avait en plus des autres, c’était une bien meilleure façon d’aborder les sujets fâcheux. Il n’avait rien de plus. La sixième année savait que si il restait plus longtemps, elle pouvait craquer, et elle n’en avait pas envie. Tout ce qu’elle voulait s’était garder cette carapace bien fermée autour d’elle, en ravalant tout ce qui pouvait la contrôler.

Elle était égoïste, c’était évident, elle ne voulait pas savoir la vérité, pourquoi il avait agit ainsi, et que lui aussi pouvait avoir des problèmes à gérer. Elle ne voyait pas, qu’il n’avait pas essayé de la tromper. Elle avait sa vérité et cela lui suffisait. Elle n’avait jamais eu besoin de l’aide de cette homme, et elle n’avait jamais été bénéfique. Pendant qu’elle avait réussi à contrôler la situation, la voix de son professeur de vol retentit à nouveaux, son ton avait changé. Il était remplit de colère. Cela en étant trop pour la gryffondor, il venait de craquer devant elle, elle ne pouvait plus garder tout pour elle. Elle allait le regretter, c’était certains, mais elle ne pouvait pas garder tout pour elle indéfiniment.

D’un geste brusque, elle se retourna, pour poser son regard, remplit de déception dans ses yeux, laissant à découvert son balai, avec la fissure très visible. Elle avait échouée. Tout ce qu’elle avait voulu cacher, allait apparaître bien clairement. Mais elle s’emportait, et il était difficile de l’arrêter. Elle ne contrôlait pas assez ses émotions pour garder son calme actuellement. « J’avais commencé à vous faire confiance! » elle avait commencé par parler en irlandais, c’était la première langue qui lui venait quand elle perdait le contrôle, c’était sa langue maternelle après tout. Elle continua ensuite en répondant clairement à tout ce qu’il venait de lui reprocher en anglais, sans cacher son accent, pour elle, encore un moyen de jouer sur ses sentiments pour mieux la contrôler.

Elle pouvait parler durement, mais elle devait donner sa vérité pour évacuer. C’est tout ce qu’elle réussit à faire à cet instant, rien de plus. « J’avais raison, vous êtes comme tous les autres. C’est faux vous n’aviez pas envie de m’aider, tout ce que vous vouliez c’était de mieux me contrôler pour votre réussite personnelle. Maintenant que vous n’êtes plus directeur, il est évident que vous n’avez plus besoin de me manipuler. Je suis un problème qui n’est plus le votre apparemment, que vous avez légué.» C’est ce qu’elle pensait vraiment, et une fois une idée faite, il était difficile de lui faire dire le contraire. Elle n’avait plus du tout confiance en lui, et cela allait être difficile de la lui refaire gagner.

La respiration de Rafael était hachée et il sentait son coeur palpiter. Il se cramponna à l'entrebâillement de la porte sans quitter le regard de la Gryffondor. Elle s'était retournée brusquement pour lui faire face et cela ne faisait qu'accroître ce sentiment de colère que ressentait Rafael. Elle ne prenait pas le temps de réfléchir, ne serait ce qu'une seconde, à ce qu'il lui disait. Elle lui répondit quelque chose en irlandais mais il ne devina que le mot confiance. Un mince espoir naquit en lui, peut-être venait-elle de lui dire qu'elle avait confiance en lui mais il n'était pas convaincu par cette probabilité. Avant qu'il ne puisse répondre quelque chose, elle reprit.

Elle continuait avec ses propos accusateurs et à se positionner en victime. À croire qu'elle ne voulait accorder sa confiance à personne de peur de se faire trahir. Cette petite avait du traversé de sacrés épreuves pour avoir si peu confiance en l'être humain. Mais sa position de victime ne marchait pas cette fois-ci sur Rafael. Elle ne semblait pas comprendre à quel point il lui avait été difficile de quitter son poste de directeur de maison qu'il appréciait tant. Diriger cette maison signifiait énormément pour lui et il avait rencontré des élèves avec qui il n'aurait peut-être pas tisser ce genre de relation. Elfie en faisait parti mais elle balayait tout cela d'un revers de main car elle ne pensait qu'à elle et n'essayait pas de comprendre les raisons de sa décision.

Son emprise sur l'embrasure de la porte se raffermit et il sentit le bois résister à sa force. Il lâcha brusquement la porte avant de taper du poing fermement dessus pour essayer d'évacuer sa colère. Il souffla doucement pour essayer de retrouver son calme mais c'était bien difficile. Il ouvrit une première fois la bouche pour répondre:

« — Je n'ai aucun désir de réussite personnelle en contrôlant les élèves. Je n'ai jamais essayé de contrôler un élève de l'école. J'ai toujours voulu agir pour le mieux pour vous. S'il n'y avait que moi je n'aurais jamais quitté ce poste de directeur, vous ne pouvez imaginer à quel point vous aider et diriger cette maison me rendait heureux. Avant de venir vous plaindre d'avoir été manipulée, vous devriez peut-être retenir vos mots car vous êtes bien loin de comprendre pourquoi j'ai du démissionner. »

Il ne lui dirait rien de plus à ce sujet, elle n'avait pas à savoir pourquoi il avait quitté son poste, personne n'avait à le savoir pour le moment, il n'était pas le seul concerné. Il décida plutôt de se calmer et de délivrer un dernier message à Elfie. Elle ne le croirait pas de toute façon mais il ne la laisserait pas penser qu'il la manipulait.

« — Mais croyez ce que vous voulez. Repoussez moi encore une fois! Ce que vous ne comprenez pas c'est que ce n'est pas parce que je ne suis plus votre directeur que je ne peux pas continuer de vous aider comme je l'ai toujours fait. Ce n'est pas parce que M. Charleston est maintenant directeur de Gryffondor que je ne continuerai pas à faire en sorte que vous réussissiez vos études. Bien sur, je n'ai plus le contrôle sur ce qu'il se passe dans la maison et de votre avenir dans l'équipe de Quidditch, mais je serai toujours disponible si vous avez besoin de venir me parler. Vous ne voyez pas les choses ainsi mais directeur de maison n'est qu'une étiquette, une étiquette avec de nombreuses responsabilités. Je me suis retiré quelques responsabilités mais celle de m'occuper des élèves qui ont besoin de moi ne relève en rien d'une casquette de directeur de maison.»

Rafael n'était pas certain qu'elle ait écouté tout ce qu'il venait de dire. Il avait baissé les yeux au fur et à mesure que sa colère était contrôlée et ne regardait plus la Gryffondor. Il était tout aussi probable qu'elle ait quitté la pièce par une sortie secrète sans qu'il ne s'en soit rendu compte.

Le discours de l’ancien directeur d’Elfie, l’a calma légèrement, au sens propre, elle n’allait plus exploser dans la seconde qui suivait, il y avait un petit de temps de répit. Elle se retrouva dans un contrôle de ses émotions, c’était vrai, elle s’était dit de ne plus jamais laisser place à ses émotions, aux risques de souffrir ensuite, c’était inutile. Bien que son professeur avait l’air d’être sérieux, et que la gryffondor, avait été du même avis, elle n’était pour l’instant pas capable de voir la vérité, sûrement par manque de maturité et d’égoïsme. Au fond elle le savait, mais elle n’était pas capable de l’avouer et en plus devant lui. « Je ne suis pas une élève qui a besoin de vous, dont vous devez vous occuper. » Son but était simple, lui donner tord, pour qu’il se rende compte de ce qu’il avait fait et pourquoi, comme si la sixième année le connaissait mieux que lui même. Elle avait un ton neutre mais accusateur. Elle avait laisser la déception de côté, pour reprendre le contrôle de ses paroles. « Je vous écoutais seulement car vous aviez l’emprise sur mon avenir avec l’équipe de quidditch, maintenant que ce n’est plus le cas, vous pouvez arrêter de perdre votre temps. Je ne suis jamais venue vous parler par besoins, c’est vous qui me convoquiez à chaque fois, j’aurais pu m’en passer.» Enfin elle voulait reprendre le contrôle, ne plus laisser ses émotions prendre le dessus, mais à force de parler, elle sentit sa voix se remplir de ses émotions, qu’elle cacha tant bien que mal, et ses yeux s’humidifier légèrement.

Qu’il était énervant! Il provoquait chez elle, l’inverse de ce qu’elle voudrait. « Au lieu de le perdre à nouveau avec moi, prenez le pour vous occuper de ce qui vous a poussé à partir, si c’est vraiment si important que ça vous en aurez besoin. » La sixième année retenait sa voix de trembler, au maximum, pour ne pas paraître toucher parce qu’elle était en train de dire. Elle essayait de se convaincre, pour sa simple fierté, que Rafael Mason n’avait pas tenu ses engagements, en ce mettant en position de victime de manière égoïste. La fin de ses paroles, étaient légèrement vibrantes, elle s’arrêta pour retenir un sanglot pouvant arriver d’un moment à un autre, ne concernant pas le professeur de vol. Il était juste tombé au mauvais moment, elle avait besoin de relâcher ce qu’elle gardait à l’intérieur depuis trop longtemps. Plusieurs choses la contrariait et cela retombait sur l’adulte présente. Elle essuya une larme au coin de son œil, ramassant son balai avec la fissure bien visible, en faisant semblant de se concentrer sur sa tache initiale. Elle espérait au plus profond d’elle, qu’il n’allait pas la repousser, qu’il allait rester, pour qu’elle lui avoue ses craintes et qu’il puisse la rassurer dans un sens, mais elle ne se l’avouerait sans doute jamais. Elle devait garder le contrôle.

Elle n'avait, finalement, pas quitter la pièce et était restée là tout le long de son discours. Mais comme à son habitude, elle continuait d'aller contre le raisonnement du professeur de Vol, elle ne pouvait pas s'empêcher de montrer qu'elle n'était pas d'accord. Elle répliqua qu'elle n'avait jamais rien demandé et qu'elle n'était que l'adolescente obéissante qui se conformait aux rendez-vous imposés. Qu'il en soit ainsi, il ne viendrait plus la chercher par la main pour l'aider à remonter la pente si c'est ce qu'elle voulait.

Elle fit une pause avant de reprendre la parole. Elle le renvoyait vers ses propres problèmes, elle semblait avoir compris qu'il avait différentes choses à gérer et que c'était pour ces raisons qu'il avait quitté son poste de directeur de Gryffondor. À moins que ce ne soit pour elle un moyen de le faire partir et la laisser tranquille. Dans les deux cas, cela fonctionnait. Rafael avait voulu prendre un petit peu de temps pour Elfie et se détacher un peu de tout ce qui l'entourait ces derniers temps mais elle en avait décidé autrement. Il rétorqua alors:

« — Vous avez raison sur une chose, j'ai plein de choses dont je dois m'occuper qui sont liées à mon départ, je devrais m'en occuper.

Avant de partir, il jeta un dernière regard à la Gryffondor mais la vision qui s'offrit à lui le retint de nouveau. Il était en colère contre la jeune fille, cela était indéniable, mais il ne pouvait s'empêcher de remarquer son état, elle n'allait pas bien. Elle avait beau essayer de le masquer, il la vit essuyer une larme rapidement. Et avant de quitter la pièce, il ajouta:

— À moins que vous ne vouliez me parler de la raison pour laquelle vous pleurez? »