L'ennui. Quelle drôle d'idée, mine de rien. La personne qui l'avait inventé devait vraiment n'avoir rien à faire de sa vie, c'était sûr. Comment aurait-il (ou elle) pu trouver que ce n'était pas si mal de s'ennuyer. A croire que c'était normal de pouvoir passer des heures avachie sur un fauteuil de sa salle commune, parce qu'on ne savait pas quoi faire. A croire que c'était normal de se résoudre à compter le nombre de pierres du mur en face de soi. A croire que c'était normal de se retrouver dans son dortoir à ranger et plier ses vêtements, qui étaient déjà pliés avant d'arriver. Bref, tout ça pour dire que Renn s'ennuyait.

Elle était allée au foyer, pour y ressortir tout aussitôt, elle n'était pas vraiment d'humeur. Alors elle était retournée dans sa salle commune, parce qu'il y avait du vent dehors, jusqu'à finir dans son dortoir, assise en tailleurs devant sa valise comme si le lendemain elle prenait le train pour rentrer chez elle. Finalement, elle avait récupéré quelques bombabouses et s'était installée dehors, dans un coin de la cour de la tour de l'horloge.

Renn avait commencé par lancer une première bombabouse au hasard. Sauf qu'un petit groupe de Premières années, vu leur taille et leurs visages enfantins, étaient arrivé peu après. Ils n'avaient pas l'air d'avoir remarqué la brune. Tant mieux. Elle jeta un coup d'œil aux trois boules puantes qu'il restait devant elle, les petits de onze ans... Une idée germait dans son esprit, enfin quelque chose pour s'amuser !

Renn lança l'une des bombabouses qui lui restait sur les premières années. Rectification, c'était à un petit mètre d'eux, mais suffisamment près pour qu'ils sentent l'odeur. Cela ne manqua pas, certains se bouchèrent le nez ou râlèrent, et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle attendit un peu avant de lancer la deuxième.

@Ellana Duchêne et voilà ! Dis-moi s'il faut modifier quelque chose

Mars touchait à sa fin, et Ellana n'en était pas soulagée : elle n'aimait pas le premier avril, et bien que la semaine prochaine, elle partirait en vacances chez ses parents, elle redoutait cette journée. Les farces et les blagues, ça ne lui plaisait pas : pas qu'elle était trop sérieuse, ou qu'elle ne savait pas s'amuser, seulement qu'elle n'aimait pas faire rire les autres, être ridicule. Et elle ne comprenait pas pourquoi il fallait absolument qu'il y ait un jour où tout le monde pouvait se déchaîner, faire marcher son imagination plus ou moins fertile.

Le soleil était haut dans le ciel, ayant dépassé son zénith depuis quelques heures, et bien que le temps fut un peu venteux, la brune devait bien se résoudre à aller promener sa chatte : souvent, quand elle sortait de la tour des Serdaigle, c'était pour aller en promenade, marcher dans le parc, car, faisant d'une pierre deux coups, elle se divertissait en même temps de faire courir Lojae, qui avait besoin de se dépenser. Certes, l'animal était libre d'aller où il voulait quand il voulait, mais Ellana, un peu trop protectrice, préférait que sa chatte reste une majeure partie du temps près d'elle, ou dans un endroit où elle pourrait facilement la retrouver.
En cet avant-dernier jour de mars, couverte d'un manteau, son écharpe enroulée autour du cou pour éviter d'attraper froid, elle avait choisi de faire un tour par la cour de la tour de l'horloge pour ensuite aller sur le pont couvert et passer par le Cromlech. Sa chatte à ses pieds trottinait un peu partout, ne suivant pas sa jeune maîtresse comme son ombre, bien au contraire.

Heureuse de cette petite promenade, elle sentit toutefois une odeur nauséabonde venir d'un endroit de la cour, et ne put s'empêcher de plisser le nez, répugnée. Fouillant du regard d'où venait l'infecte odeur, elle marcha d'un pas lasse vers une fille qui souriait, avec quelque chose dans les mains... Des bombabouses ? Haussant un sourcil, Ellana accéléra le pas, laissant derrière elle sa chatte qui jouait avec un petit oiseau, cherchant à lui sauter dessus. Depuis quand on avait le droit de lancer de tels objets dans la cour de récréation ? Quand elle était devenue préfète, la jeune fille avait bien relu tout le règlement, pour en avoir toutes les règles en tête : elle connaissait la plupart des règles mais ne voulait pas être en position de faiblesse, à ne pas être certaine de ce qu'elle racontait.
Prenant son courage à deux mains, affrontant la timidité dont elle avait toujours fait preuve, elle s'éclaircit la gorge avant de commencer :

- Tu fais quoi ? demanda-t-elle, bien que c'était évident. Tu sais qu'c'est interdit d'avoir des bombabouses à l'école... dit-elle lassement, en pointant du doigt les boules que la fille tenait encore dans la main. Elle n'aimait pas jouer à la police, c'était certain. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être révoltée par ce que sa camarade avait fait, sans doute en pleine conscience -après tout, elle ne paraissait pas être en première année, et même si ça avait été le cas, une demi année pour apprendre le règlement, c'était largement suffisant !

L'adolescente s'apprêtait à attendre encore quelques minutes avant de songer à réfléchir si oui ou non elle lançait sa dernière bombabouse. Sauf qu'une fille la coupa dans son élan. Renn leva les yeux vers elle.
"Que faisait-elle ?" C'était évident, enfin ! A moins d'être bête, tout le monde pouvait le comprendre : elle s'amusait à lancer des bombabouses sur des pauvres premières années sans défense ; même si elle ne les lançait pas directement sur eux, juste relativement près pour qu'ils puissent sentir l'odeur nauséabonde des munitions.

Renn ouvrit la bouche pour un répondre quand la fille lui coupa une nouvelle fois la parole. Non mais oh, même pas elle pouvait en placer une ! Renn fronça les sourcils. Le règlement ? Ouais, elle le connaissait, son frère ne manquait pas une occasion de lui rappeler, et son père non plus d'ailleurs, à croire qu'ils l'avaient appris par cœur tous les deux ou qu'ils avaient établi un plan afin de l'empêcher de faire des conneries. Elle penchait sur les deux options en même temps. Bref, oui elle le connaissait, les grandes lignes en tous cas, même si parfois elle n'en avait clairement rien à faire.

Elle haussa les épaules, désinvolte.

— Et alors ?

Et puis, ce n'était pas une fille plus jeune qu'elle qui allait lui faire la morale. Elle était la plus grande dans l'histoire, là, c'est l'inverse qui devrait se passer normalement ! Même si Renn n'était pas vraiment le genre de personne à faire des représailles par rapport au règlement intérieur de l'école, puisqu'elle-même ne respectait que ce qui l'arrangeait. Elle n'osait pas imaginer la galère si un jour elle devenait préfète... Elle chassa cette effrayante pensée de son esprit, *préfète, quelle horreur*.

— De toute façon c'est ma dernière là, j'en ai plus après

Ce qui était parfaitement vrai, elle avait pris les quatre dernières bombabouses qu'il lui restait. A moins qu'elle en rachète pendant les vacances, pour l'instant elle était à sec de boules puantes.

Et maintenant qu'elle l'avait prise sur le fait, que devait-elle faire ? Consoler les pauvres élèves qui avaient été la cible de ces lancés ? Elle-même n'aurait pas aimé être à leur place, intimidés par des plus grands qu'eux, plus grands qui par ailleurs, faisaient des bêtises. Les enfants ne devaient sans doute pas être totalement innocents non plus, il aurait été naïf de croire ça... mais ils venaient tout de même de se faire "attaquer" par une "grande" fille.
Se tournant vers eux, Ellana leur murmura de partir, qu'elle s'occupait de la situation et que tout allait bien se passer. Elle ne voulait pas les prendre pour des touts petits, des gamins sans expérience dans leur vie car elle savait bien qu'elle aurait détesté ça à leur place, mais elle ne pouvait s'empêcher de jouer à la mère poule -ou alors, tout simplement les voir partir pour pouvoir s'entretenir "en privé" avec la fille qui avait lancé les bombabouses.

- Comme c'est interdit, pourquoi t'en as ? demanda-t-elle, déjà lasse de l'interrogatoire à peine commencé.

Elle pouvait déjà barrer de sa liste des potentiels métiers à exercer plus tard policière, ou tout autre chose demandant d'avoir de l'autorité : elle n'avait aucune idée de comment montrer à cette fille plus grande qu'elle avait un minimum d'autorité en tant que préfète. Pourtant, son badge accroché sur sa poitrine devait bien montrer son rôle non ? Si elle s'enfonçait trop, elle pourrait toujours le rappeler... mais pas maintenant, pas tout de suite.

Le temps qu'elle perdait à faire la morale à sa camarade, elle ne pouvait pas s'occuper de sa chatte, qui jouait certes très bien toute seule avec son oiseau, mais elle n'avait pas initialement prévu de devoir remonter les bretelles à quelqu'un. Et la brune détestait les imprévus. Son emploi du temps mental de la journée était déjà composé depuis au moins la veille, et elle n'avait pas l'intention de revenir dessus.

- T'es sûre que t'en n'as plus après ? demanda-t-elle, ne lui faisant pas confiance, dubitative.

Le sourcil gauche de Renn se leva automatiquement. C'était justement parce que c'était interdit qu'elle en avait, c'était plus drôle ! Enfin, c'était aussi que ni son père, ni son frère, ni sa sœur ne l'avaient cramée. Heureusement, elle se serait enterrée sous terre si l'un des trois étaient mis au courant. Ce n'était pas tant Rosa qui lui faisait peur, puisqu'elle allait juste l'engueuler. Mais Warren, lui allait le rapporter à James qui lui allait bien la tuer. Bref. Elle se releva, sa fierté allait en prendre un coup sinon, déjà qu'une petite lui faisait la morale. Et puis, lorsqu'elle était debout, elle dépassait la fille d'une bonne dizaine de centimètre, alors autant en profiter.

— Tu vas me dire que t'as rien d'in-

Renn se stoppa net, la bouche grande ouverte. Son regard était tombé sur le joli badge de sa camarade. Préfète. C'était bien sa chance ! Elle était tombée sur une préfète... Elle qui pensait que ce n'était qu'une Troisième Année qui se souciait un peu trop du règlement pour être normale. Il fallait que ce soit une préfète. Pas étonnant qu'elle soit venue lui parler. Et pas étonnant non plus qu'elle ait été nommée préfète, si elle venait faire des représailles à la moindre personne qui s'écartait d'un millimètre du règlement.

La seconde question de la fille fit revenir Renn à la réalité. Elle souffla, agacée.

— Bah ouais, répondit-elle en grimaçant. T'as qu'à venir vérifier si tu me crois pas.

Elle toisa la préfète, qui n'était clairement pas de sa maison, quelques secondes avant de finir dans un sourire insolent :

— Ah non ! T'es pas à Gryffondor, tu peux pas rentrer dans la salle commune.

*C'est bête ça, alors !*

Cette fille ne comprenait vraiment rien, exaspérant Ellana. Pensait-elle que ça l'amusait de surveiller tout le monde pour venir faire des représailles à tous ceux qui s'écartaient d'un pas du règlement ? Non, vraiment pas. Si elle n'avait pas surpris la fille plus âgée lancer des bombabouses, elle aurait passé son chemin, serait déjà arrivée au parc, jouerait avec sa chatte. Mais non, elle devait taper sur les doigts d'une de ses camarades pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas avoir ce genre de boules répugnantes et nauséabondes sur soi.

- Te fous pas d'moi, s'il te plait, rétorqua-t-elle, voyant bien le sourire insolent que lui faisait sa camarade.

Auparavant, avant d'être nommée préfète, elle ne pensait pas pouvoir faire preuve un jour d'autorité, et peut-être que ses raisons pour accepter un poste aussi lourd étaient trop légères... Et elle ne savait toujours pas comment montrer qu'elle pouvait se montrer autoritaire si on désobéissait aux règles. Il y avait certes différents niveaux de désobéissance, et lancer des bombabouses n'était pas très grave, mais ce qui avait eu le don de l'agacer, au-delà de l'utilisation d'objets interdits, était que la jeune fille, sans doute en Quatrième ou Cinquième année au vu de sa taille, avait attaqué des plus jeunes. Ils n'étaient sans doute pas sans défense, mais pour la brune, se battre avec des gens moins forts que soi-même, c'était presque de la lâcheté.

- Ils t'ont fait un truc, ces élèves ? demanda-t-elle, essayant de clarifier la situation dans sa tête. Si ce n'était pas elle qui avait commencé la bataille, ça pouvait excuser les cibles qu'elle avait choisies... pas les actes. La brune avait toujours un avis mitigé quant à la vengeance, n'y voyant que peu d'intérêt quand c'était les autres qui le faisaient... Quand c'était elle, elle comprenait généralement un peu mieux.

Le sourire insolent qu'affichait Renn se transforma bien vite en un sourire narquois. Et dire que la préfète la suppliait presque de ne pas se foutre d'elle... Soit elle était persuadée d'avoir de l'autorité et elle se voilait très clairement la face, soit elle n'avait pas plus de répartie qu'un boursouflet, sauf qu'elle essayait quand même. C'était presque mignon à voir.

Renn passa ses mains sur son jeans, prête à partir. Après tout, maintenant que la fille l'avait plus ou moins engueulée, elle pouvait rentrer à l'intérieur du château, non ?
Visiblement non, cette-dernière lui posa une énième question. Question à laquelle Renn n'avait pas la réponse. Forcément, les petits ne lui avaient rien fait. Et puis, s'ils lui avaient fait quelque chose, ce n'était pas en lançant des bombabouses qu'elle aurait tenté de régler le problème, ce n'était pas son genre.

— Mmmh, non mais en vrai ils sont arrivés juste avant toi, j'ai pas fait exprès de les viser.

Renn haussa légèrement les épaules, les bras à présent croisés contre son torse, comme pour appuyer ses propos. Voilà, elle avait juste un peu déguisé la vérité, ce n'était pas bien grave. Parce qu'il était vrai que les premières années étaient arrivés peu avant la Serdaigle, mais Renn avait bel et bien fait exprès de les viser. Mais bon, elle voulait juste en finir le plus vite possible et être loin de cette petite préfète énervante, maintenant.

— C'est bon, je peux y aller ? Ou t'as encore des trucs à dire...

Son regard trouva la dernière bombabouse laissée au sol. Elle la ramassa et la tendit à la fille.

— Oh attends ! Tiens, vu que de toute façon, d'après le règlement, je dois me la faire confisquer, je te la donne directement.

Renn avait accentué sur le règlement, pour bien faire comprendre à la plus jeune qu'elle le connaissait quand même. Après tout, même sans son frère et son père pour le lui rappeler, cela faisait trois ans et demi qu'elle était dans l'école, si elle ne le connaissait toujours pas, c'était qu'il y avait vraiment un problème.

Calmant sa respiration pour éviter de trop s'énerver devant la plus âgée, Ellana inspira et expira profondément, tout en essayant d'être discrète pour ne pas que l'autre remarque son agacement. C'était sans doute raté, on ne fermait pas les yeux sans raison, on ne soufflait pas par la bouche sans raison non plus mais il fallait qu'elle reste calme, se montre sereine, et en aucun cas énervée, près de lui hurler des injures à la figure. Elle ne viendrait pas aux poings, ne supportant pas la violence physique, mais elle avait simplement envie d'être tranquille, après avoir fait passé la leçon à sa camarade.

- Pas fait exprès ? releva-t-elle. Comment peut-on ne pas faire exprès d'envoyer ces trucs sur des élèves ? Tu veux faire fuir tout le monde de la cour ?

Dubitative, la jeune préfète totalement inexpérimentée voulait bien lui montrer qu'elle n'était pas dupe : ce n'était pas parce que depuis tout à l'heure, l'autre se moquait d'elle, qu'elle ne savait pas réfléchir... Avoir de l'autorité et avoir de l'esprit étaient bien deux choses différentes.
Peut-être que la fille ne mentait pas en disant qu'elle n'avait pas fait exprès, mais dans ce cas-là, la troisième année ne comprenait pas pourquoi avoir utilisé des bombabouses si c'était pour les lancer dans le vide.

Attrapant la boule nauséabonde que lui tendait sa camarade, la jeune fille ne put empêcher une petite moue de dégoût de traverser son visage, avant de reprendre un air plus neutre : jamais elle n'utiliserait d'objets pareils. Elle n'en comprenait même pas l'utilité : à quoi ça servait de lancer des boules puantes dans l'école, alors même que c'était interdit ? Etait-ce justement ça qui les rendait attrayantes pour certains ?
Elle-même avait déjà enfreint le règlement plusieurs fois, mais c'était surtout le couvre-feu... Maintenant qu'elle devait faire des rondes, elle n'avait plus besoin d'enfreindre aucune règle pour se balader dans les couloirs déserts de la nuit.

Attendez, attendez. La fille là, elle était bien une Serdaigle ? Et les Serdaigle était les pros de l’imaginaire, normalement, ils savaient faire marcher leur cerveau. Alors pourquoi elle elle ne faisait pas preuve d'un minimum d'imagination pour gober le bobard de Renn ? Même sa cousine de trois ans pouvait y arriver, alors pourquoi pas une gamine qui en avait treize ?

Enfin, ce n'était pas bien difficile d'imaginer Renn lancer la bombabouse dans un endroit désert de la cour, et les premières années arriver pile à ce moment là, comme par hasard. Ou encore Renn Renn lancer la bombabouse, et hop du vent qui fait dévier la boule puante de sa trajectoire pour hop aller s'écraser à quelques pas du groupe de premières années. Ou même sur un malentendu la bombabouse rebondir comme un ballon et malencontreusement exploser à côté des premières années. Voilà ! Ce n'était pas bien compliqué ! Renn arrivait à le faire, donc tout le monde le pouvait.

La brune ne prit même pas la peine de répondre à la question bête, nulle et inutile de la préfète. Franchement, tout enfant avec un minimum d'imagination pouvait y répondre tout seul, donc la petite en était capable aussi. Et puis Renn n'avait pas que ça à faire. La Serdaigle avait récupéré la boule puante, donc elles pouvaient partir et retourner à leurs petites vies tranquilles chacune leur côté, n'est-ce pas ?

— Bon, lança-t-elle en s'étirant. T'as la bombabouse, donc je peux vraiment y aller maintenant.

Elle fit un pas en arrière, pour montrer à la préfète qu'elle était vraiment prête à s'en aller loin d'elle. Et puis, si elle ne disait rien pour l'empêcher de partir, elle fera sûrement volte-face pour rentrer dans le château.

Bon bah, à moins qu'Ellana la retienne, Renn s'en va.
Donc peut-être dernier post de ma part, ça dépend de toi !

Ellana, attendant la réponse de sa camarade, demeura immobile, ses pensées tournoyant dans sa tête. Elle ne comprenait pas comment on pouvait envoyer une bombabouse sans cible... c'était un peu comme tirer à l'arc sans savoir où on voulait mettre la flèche. Quel était l'intérêt de ça ? Si c'était une question de vengeance contre les plus petits, la brune pouvait comprendre, mais lancer une boule puante dans la cour sans raison... Non, ce n'était pas possible. Cette fille s'enfonçait toute seule, et la troisième année n'avait pas l'impression qu'elle s'en rendait compte.
La brune ne supportait pas les mensonges, et elle détestait qu'on se moque ouvertement d'elle, en la prenant pour une idiote : certes, elle était plus jeune, elle n'avait pas d'expérience, mais ce n'était pas une raison !

Finalement, sa camarade garda le silence quant à sa question, l'ignorant sans doute volontairement : avait-elle peur de s'enfoncer encore plus qu'elle ne l'était déjà, en continuant sur les mensonges ? La laissant faire, interprétant son silence comme de la gêne à la pensée d'avouer qu'elle avait menti et ne souhaitant pas insister plus qu'autre chose, la jeune préfète la regarda faire un pas en arrière, annonçant sans aucun doute possible qu'elle partait. Elle n'avait aucune envie de la retenir, aucune envie de lui faire plus la morale car cette fille n'allait de toute façon pas plus l'écouter. Elle n'était pas dupe, elle n'était pas idiote ni sotte, et elle avait bien envie de lui montrer qu'il ne fallait pas jouer avec elle. Comment, c'était une autre question.

Tournant les talons, abandonnant sa petite balade avec Lojae pour retourner au château, elle appela sa chatte d'un petit sifflement, et sans vraiment s'attendre à ce que l'animal la suive, elle rentra à l'intérieur et se faufila dans les couloirs, la boule nauséabonde toujours à la main. Dégoûtée de cet objet, elle se promit intérieurement de ne jamais s'en servir.